Un compte à rebours était enclenché, la mission 33
pouvait démarrer.
Foin du rebours, il fallait régler certains comptes, ah ça oui ! Une heure passa ; rien. Tandis que l’éclisse de l’heure 2 se dilatait, le silence ramollissait la douceur de la nuit. La fenêtre entrebâillée, l’air frais s’y insinuait sournoisement. Les choses de la nuit entamaient leur danse macabre, il fallait songer à leur tordre le cou pour… les régler avec efficience et diligence. Les certitudes de la nuit ont parfois la vie amère et donnent des migraines. Ces migraines qui ressemblent à un chapelet que l’on égrène les jours de souffrance, en boucle comme un Je vous salue Migraine, mère de tous mes maux, dans l’espoir fou que ces petites boules cèdent sous la pression des doigts et se brésillent. Une migraine qui deviendrait poussière.
La nuit chut. La pesanteur l’avait littéralement plaquée au sol… une flaque noire que le libraire en chambre enjamba allègrement. Cette journée-là, il rendrait hommage à son amnésie volontaire, c’était décidé. Le rayon de soleil agirait comme un torpeuricide. Enfin, du blanc. Il était sauf.
Le répit fut sec.
La migraine est obscène, elle s’infiltre dans la tuyauterie du parenchyme, se gorge dans la scissure de Rolando et suinte enfin dans le nerf ophtalmique. Flasque, visqueuse, tentaculaire, elle décharge, elle inonde, son incontinence est féconde. Le compte à rebours de l’agonie du libraire se déclenche. Des œillets de son corset cérébral s’extirpe une essence de vie. Il est exsangue.
Si près de la mort, la voie Céleste ne lui laisse pas le loisir d’observer la météo des anges. L’ascension verticale lui était désormais plus chère que l’exploration des voies latérales : plus de temps pour la radioscopie des creusets, le trépan et le scalpel étaient désormais les instruments favoris pour le débarrasser de la gangue des humeurs noires que cette migraine aura produites par la voie Fatale.
Foin du rebours, il fallait régler certains comptes, ah ça oui ! Une heure passa ; rien. Tandis que l’éclisse de l’heure 2 se dilatait, le silence ramollissait la douceur de la nuit. La fenêtre entrebâillée, l’air frais s’y insinuait sournoisement. Les choses de la nuit entamaient leur danse macabre, il fallait songer à leur tordre le cou pour… les régler avec efficience et diligence. Les certitudes de la nuit ont parfois la vie amère et donnent des migraines. Ces migraines qui ressemblent à un chapelet que l’on égrène les jours de souffrance, en boucle comme un Je vous salue Migraine, mère de tous mes maux, dans l’espoir fou que ces petites boules cèdent sous la pression des doigts et se brésillent. Une migraine qui deviendrait poussière.
La nuit chut. La pesanteur l’avait littéralement plaquée au sol… une flaque noire que le libraire en chambre enjamba allègrement. Cette journée-là, il rendrait hommage à son amnésie volontaire, c’était décidé. Le rayon de soleil agirait comme un torpeuricide. Enfin, du blanc. Il était sauf.
Le répit fut sec.
La migraine est obscène, elle s’infiltre dans la tuyauterie du parenchyme, se gorge dans la scissure de Rolando et suinte enfin dans le nerf ophtalmique. Flasque, visqueuse, tentaculaire, elle décharge, elle inonde, son incontinence est féconde. Le compte à rebours de l’agonie du libraire se déclenche. Des œillets de son corset cérébral s’extirpe une essence de vie. Il est exsangue.
Si près de la mort, la voie Céleste ne lui laisse pas le loisir d’observer la météo des anges. L’ascension verticale lui était désormais plus chère que l’exploration des voies latérales : plus de temps pour la radioscopie des creusets, le trépan et le scalpel étaient désormais les instruments favoris pour le débarrasser de la gangue des humeurs noires que cette migraine aura produites par la voie Fatale.
C’était : La migraine, ou L’antichambre du libraire.
Texte : ArD
Illustration : Sabine Allard
Illustration : Sabine Allard
(Publié en 2009 sur le blog Feuilles d'automne)