lundi 31 juillet 2023

Et maintenant, quelques titres de Raphael Aloysius Lafferty

Les six doigts du temps
Snif-snif
Pffuit !
Porc piégé
Chez les terriens velus
Comment refaire Charlemagne
Le trou dans le coin
Chameaux et dromadaires, clem
La grande carcasse
Configuration du rivage nord
Voyage en conserve
L’homme tout-à-la-fois
Histoire d’un crocodile secret
Parfaite et entière chrysolite
La suite au prochain rocher
Vieux pied oublié
La fée interurbaine
L’homme-dans-le-fond
Captifs de la gangue du temps
Tout sauf les mots
Grinçantes charnières du monde
Le jour où toutes les terres rejailliront
Autobiographie d’une machine ktistèque
Rangle Dang Kaloof
Situation inhabituelle à Summit City
Le congrès des créatures
Que votre mur soit blanchi
La saison de la fièvre cérébrale
Fantômes de sélénium des années 1870
Et tous les cieux sont remplis de poissons
Tous les morceaux de la rive du fleuve

Allez donc voir pour en savoir plus.

samedi 29 juillet 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

Allons bon ! À peine cette rubrique créée et la voici dévoyée par une intention autre que celle annoncée par son titre. Ce livre n’est pas destiné à ma bibliothèque, mais à ma fille aînée qui aura sans doute besoin d’un peu de documentation pour ce qui concerne le mobilier et la décoration (à ce propos, si vous avez des choses un peu techniques et pas chères…) Admettons que le présent volume vaut surtout pour un clin d’œil, car le savoir, condensé et vieilli, demeure succinct. En somme, je prends un soupçon d’avance avec cette acquisition parce que, cassant ma pipe un de ces jours, mes filles se partageront ma bibliothèque et dilapideront le reste — sic transit… — chez un bouquiniste ou un libraire, bref. Quand même, un Que sais-je : marqueur de générations successives dont on commence à perdre la trace dans le paysage des librairies à mesure de la progression des encyclopédies en ligne et du moindre besoin de « se lasser de tout, excepté de connaître ». Quelques exemplaires usés traînent chez certains bouquinistes, peut-être dubitatifs sur les espoirs de vente qui s’amenuisent pour certains titres : L’acoustique des bâtiments, Chimie de la beauté qui, en 1961, date de l’ouvrage ou figurent ces titres parmi d’autres au deuxième plat de couverture, fleurent l’obsolescence, profitable seulement à un bizarre épistémologue, allez savoir. Je vais le feuilleter quand même, celui-là, parce que cela m’amuse. Si cela n’intéresse pas ma fille, il retournera dans la boîte à livre où il fut découvert — on en rend parfois, mais moins que ce que l’on prend, n’est-ce pas ? Pour conclure ce blablatage, évoquons la bibliothèque garnie de ces ouvrages dans Tchao Pantin, naïveté qui voudrait posséder le monde de cette manière... Je me rends compte que j’en possède peu chez moi, un sur la SF, un autre sur la littérature fantastique (manie de la « documentation », gardée malgré la séparation de 95% de ma bibliothèque spécialisée), quelques-uns sur l’histoire, et puis quoi ? Et vous, ça ne vous est jamais arrivé de rêver devant l’extrait du catalogue, en retournant un Que sais-je ?

Guillaume Janneau : Le mobilier français — Coll. Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1961


mardi 25 juillet 2023

Paul-Henri Corentin FÉVAL (1817 —)

Paul-Henri Corentin FÉVAL (1817 —), romancier, d’une ancienne famille de robe, né à Rennes. Dès l’âge de dix-neuf ans il était reçu avocat, mais il abandonna cette carrière, pour entrer dans une maison de banque, puis pour la littérature, où Les Mystères de Londres, 1844, publiés sous le pseudonyme de Francis Trollope, luis firent une belle réputation, après plus d’une épreuve douloureuse. Doué d’une imagination très féconde, il s’est plu souvent à dépeindre les mœurs de sa ville natale, sous la restauration ; son roman Bouche de fer, renferme à cet égard nombre de pages intéressantes. Comme auteur dramatique, il a fait jouer avec succès, le Fils du Diable, et les Mystères de Londres. C’est lui qui a rédigé la partie du roman, dans les Rapports officiels sur le progrès des lettres en 1868, et en jugeant les auteurs contemporains, il a montré largement la bienveillance qui forme le fond de son caractère, malgré quelques saillies un peu vives contre la civilisation parisienne., car l’auteur n’est pas toujours aussi indulgent pour la capitale, que dans le début du morceau que nous citons* ! — Madame Gil Blas ; les Errants de nuit ; Jean Diable, roman dont il donna le nom à un journal qu’il dirigea pendant quelque temps, etc. Il a traité le genre historique dans son Histoire des tribunaux secrets, 1851, 8 vol.
 
* — « Il est à Londres, comme à Paris, des gens qui rassemblent et font cercle autour d’un homme tombé à  terre. À Paris, la curiosité est presque toujours secourable, et vous voyez journellement le pauvre ouvrier, l’ouvrière pauvrette, jouer le rôle de la Providence et faire une richesse à l’enfant qui pleure, au vieillard terrassé par la faim, en cotisant leurs indigences. C’est que Paris est beau jusque dans ses misères, qui ont du cœur […] »
(Scène populaire à Londres)

La littérature française, lectures choisies par Le Colonel Staaf (1877)

vendredi 21 juillet 2023

De l'influence pernicieuse des feuilletons

Le Scarificateur
 
Le lendemain, on lisait dans Le Scarificateur, journal général de médecine et de chirurgie :
 
L’un de nos plus renommés aliénistes, le docteur Q.K.G… directeur de la maison d’O… T…, nous adresse la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur,
Les feuilles du soir ont fait grand bruit de certaine aventure tragicomique qui a mis, hier, en émoi, la tranquille population de la rue de Sévigné.
On dit que tous les pensionnaires de mon établissement avaient pris la fuite et porté la terreur dans un quartier des Paris.
Cela mérite explication.
Depuis quelques temps, j’ai été obligé d’ajouter à ma maison principale un pavillon destiné au traitement d’une maladie mentale qui semble affecter plus particulièrement les personnes des deux sexes, livrées à la lecture habituelle de certains récits que j’appellerai les romans saignants.
Les feuilletons du Petit-Canard, qui se débitent par centaines de mille, me fournissent spécialement la plus grande partie de ces cas particuliers.
Ce n’est pas tout à fait de la folie, c’est un ramollisement de la pulpe cérébrale qui se rapproche davantage de l’innocence.
Ces malheureux voient partout des poignards, du poison, des trappes, des pièges, des embûches de toute sorte ; Paris leur apparaît comme une immense ratière où l’on ne peut plus faire un pas sans rencontrer la mort.
Le feuilleton traitant des avortements, des vapeurs de charbon, des suicides par amour, nous amène quantité de jeunes filles dont l’innocence a été gâtée par ces lectures malsaines.
Ceux par contre où il est parlé de morts violentes par la noyade, les sauvages embuscades, les morsures d’aspic à tête noire, la strangulation, etc., nous font regorger immédiatement de vieillards et de jeunes hommes idiotisés par ces récits pernicieux.
D’habitude, mes pensionnaires sont bien tranquilles. Hier, malheureusement, le vieil infirmier qui les garde était de noce. Ils se sont échappés et sont venus jouer dans un taudis une scène de leurs drames favoris.
En somme, pour tous dégâts, il y a eu un carreau de cassé et le bris d’un loquet donnant accès dans la cave d’un rôtisseur. L’indemnité a été réglée et soldée.
Je vous prie, M. le rédacteur, de porter ces faits à la connaissance du public, en acceptant l’assurance de ma parfaite considération.
Signé : Q… K… C…, docteur-médecin, directeur de l’asile centrale d’ »O… T… pour les aliénés des deux sexes.

Épilogue à La fabrique de crimes, de Paul Féval (1866)