mercredi 4 octobre 2023

Une historiette de Béatrice

Deux enfants s'arrêtent sur le pas de la porte, sans entrer. La BD est visible depuis dehors.
« Tiens regarde le dessin là, vite, vite avant qu'elle n'arrive, celui avec écrit "Vive les femmes", Maman a dit que c'était vulgaire, c'est rigolo non ? Je l'ai vu hier en passant. »
Reiser, avec en couverture une dame mettant la main à la fesse d'un monsieur.

lundi 2 octobre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 03


Anecdotes pour servir à l'Histoire secrète des Ebugors

Extrait

à Medoso, L'an de l'Ère des Ebugors, MMMCCCXXXIII
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en mars 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques curieux



Le Tenancier : Cet extrait d’ouvrage explore un autre aspect de la collection : les mondes imaginaires et la littérature conjecturale, même sous la forme d’un récit cryptique et satirique, comme souvent dans les textes anciens du genre. En réalité, ces intérêts (humour, érotisme, conjecture… et la montagne dont on reparlera au prochain volume) dépassent le cadre de la collection, puisqu’on les retrouve dans tes écrits et tes éditions…
 
Pierre Laurendeau : Cher Tenancier, quelle pertinence dans l’analyse ! Je revendique l’éclectisme et la liberté de publier à ma fantaisie, n’étant point comme certains de mes confrères enfermé dans le cadre strict des ouvrages estampillés BCL (Bonne Critique Littéraire).
Au mitan des années 80, j’ai reçu une belle édition des Ebugors d’un correspondant toulousain, Patrick Oustric, qui était un admirateur inconditionnel du livre de Phil Frib, Loxéra Vroom Vroom, paru à l’enseigne de Deleatur en 1985. J’en profite pour le saluer ici !
Ce petit érotique crypté (Ebugors = bougres) met en scène les Omines (anagramme de « moines »), dont les plus sournois sont les Caginiens (Ignaciens ou jésuites), aussi fourbes que subtils. C’est assez drôle, et ça met à mal la gent des monastères, à une époque où ça pouvait coûter cher à son auteur. Si l’on en croit la couverture de l’édition originale, le livre fut publié en 3333 à Medoso (Sodome).

samedi 30 septembre 2023

Une historiette de Béatrice

Madame : Oh regarde cette photo de Maïakovski !
Monsieur : Hein ? C'est qui ?
Madame : Un poète russe
Monsieur : Dites, vous n'auriez pas des livres de Bob Denard svp ?
Madame : Hein ? C'est qui ?
Ca sentait fort le lendemain de rencontre de vacances.

jeudi 28 septembre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 02


Jean de La Fontaine
Fables choisies

Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en mars 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques enfants sages.



Le Tenancier : Puisque nous parlons d’éclectisme, le deuxième volume paraît plus orthodoxe… Mais revenons à cette impression «sur le coin du bureau». Je vois une antériorité à ce genre de fabrication, plus traditionnelle toutefois. Elle utilise également le pliage in-octavo des feuilles A4 (ou format correspondance à l’époque), entre autres : chez Guy Lévis Mano.
 
Pierre Laurendeau : Ah ! Tenancier ! tu essaies de m’enlever le bénéfice de la création ex nihilo de ma prodigieuse collection… Et tu as raison ! Outre GLM, citons l’ami Laucou (éditions du Fourneau, puis Fornax), avec qui j’avais coédité Famille Famine de Jacques Abeille, dans ce format (Christian s’était chargé de la conception graphique et de la fabrication). La différence avec mes prestigieux prédécesseurs : l’impression « à la demande » sur imprimante de bureau : pas de stocks (j’ai une petite réserve de dix exemplaires par titre) !
Concernant le volume 2 (choix de Fables de La Fontaine)… J’ai recyclé un leporello que j’avais réalisé pour le compte d’un éditeur de livres d’art – chaque fable était accompagnée d’une illustration quadri. Je n’ai conservé que les Fables, sans les illustrations !

mercredi 27 septembre 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

On découvrira un peu plus Stéphane Mahieu dans une conversation avec Pierre Laurendeau que je vous réserve dans quelques billets. Rien de plus stimulant qu’une lecture pour en susciter une autre et amener à quelques interrogations. Que je m’explique : piqué par la relecture du Grand animal de Maastricht dans la collection des Minilivres, j’ai exploré la bibliographie de son auteur et découvert cet ouvrage dont le titre allèche et promet d’alimenter quelques réflexions. En effet, je poursuis depuis plusieurs années l’exploration d’un univers personnel autour du Fleuve, gigantesque territoire où la communication n’est pas obérée par les barrières linguistique. Pour autant, le recours à la facilité d’une lingua franca suscite une culpabilité, dans le sens où je suis pris en défaut d’imagination à ce sujet. La découverte de ce titre, rédigé par un membre du Collège de ‘Pataphysique, ne réparera pas la lacune puisque beaucoup de mes récits ont été publiés, mais pourrait devenir une ouverture pour la suite. Il devient nécessaire parfois d’alimenter l’imagination par le raisonnement et Le Phalanstère des langages excentriques semble un moyen de se renouveler. Au-delà de cette vision un peu utilitaire, ce que j’ai lu déjà de Stéphane Mahieu me promet un moment de plaisir littéraire…


Petit aparté : il faut collectionner les titres hors du commun, comme dans un cabinet de curiosités impalpable. Ainsi, Le Phalanstère des langages excentriques, gagnera une place de choix à côté du Sanatorium des malades du temps d’Éric Faye, autant de lieux improbables qui mériteraient de se retrouver aussi dans le Guide nulle part et d’ailleurs


Rien de ce qu’entreprend Pierre Laurendeau ne peut laisser indifférent er le plaisir de découvrir dans ma boîte aux lettres le dernier ouvrage écrit et publié par lui au Club Samizdat, sa collection particulière, nanti de plus d’un envoi autographe signé, ne pouvait qu’accentuer mon plaisir. Décidément, Mercure favorise les coïncidences car, entreprenant de revenir sur les Minilivres qu’il publia 30 ans plus tôt, me penchant sur un de ses auteurs dont je fais l’acquisition plus haut, j’ignorais que Pierre avait publié ce petit ouvrage de nouvelles courtes (parfois une page) également, achevé d’imprimé en juillet. Il me manque plusieurs volumes de cette délicieuse collection, fort rare  parce que sa distribution est aléatoire et seulement dans quelques librairies. Sans être obsédé par la complétude, le défi risque d’être ardu qui va consister à les posséder tous. On évoquera ces volumes plus en détail un de ces jours. Je vais picorer avec toute la lenteur requise, sachant que ce type de nouvelle se savoure, surtout avec l’humour de Pierre. Cela fait un certain temps que je n’avais pas reçu un livre avec envoi. Ici, il s’agit de l’un de mes éditeurs, d’un confrère talentueux en écriture et d’une personne que j’estime à la hauteur de l’amitié.
C’est tout pour aujourd’hui. Maintenant, il va falloir trouver du temps pour lire ce qui s’accumule…

Stéphane Mahieu : Le phalanstère des langages excentriques — Ginkgo éditeur, 2005
Pierre Laurendeau : Le passager clandestin et autres histoires brèves — Club Samizdat, 2023

Tactactactactactactac

lundi 25 septembre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 01



Jean de La Fontaine
La Chose impossible
suivi de
l'Amour mouillé

Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en mars 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques curieux.

Illustration : « Diablerie » années 1830


Le Tenancier : Trois volumes inaugurent la collection en mars 1995, dont celui-ci. Tout de suite, nous trouvons une indication sur certaines orientations : l’érotisme et l’humour, avec ces deux contes de La Fontaine…

Pierre Laurendeau : L’idée de cette collection m’est venue après la fin de la Nouvelle postale, la collection « d’entrée » chez Deleatur. J’avais envie d’un format souple, avec un process de fabrication (une page A4 recto-verso pour le bloc intérieur ; un demi-A4 pour la couverture) qui permettait d’optimiser la fabrication. 1995, c’est aussi l’époque où, au bureau, je bénéficie d’une imprimante laser à 600 dpi, un luxe ! Quant aux premiers volumes, j’ai utilisé ce que j’avais sous la main – je voulais aller vite, pour que la collection existe. Mais tu as raison, humour et érotisme sont déjà au programme ! Et l’éclectisme assumé, la marque de fabrique de mes aventures éditoriales !