Aller au diable au vert
: — Faire une excursion aventureuse.
M. Rozan explique ainsi ce mot « Auvert
est une corruption de Vauvert
; on disait autrefois : Aller au
diable Vauvert. Le V a
été mangé dans la rapidité du discours, et il a fini par disparaître si
bien, qu'on a été amené à couper en deux, pour lui donner une sorte de
sens, le reste du mot : auvert.
— Le château de Vauvert ou Val-Vert, situé près de Paris, du
côté de la barrière d'Enfer, avait été habité par Philippe-Auguste
après son excommunication ; il passait depuis cette époque pour être
hanté par des revenants et des démons. Saint-Louis, pour désensorceler
ce château, le donna aux chartreux en 1257. »
Rabelais parle encore de ce diable fameux : — « Je vous chiquaneray en
diable de Vauvert » dit le chiquanous
Rouge-Muzeau, dans le chapitre 16 du livre IV de Pantagruel.
On dit maintenant au diable vert,
ce qui s'éloigne encore plus de la forme primitive. « J'ai déjà parlé
de celui d'Alexandre Dumas, qu'on veut reléguer à Charonne, au diable
vert. » (Liberté, 26 juillet
1872.)
Lorédan Larchey :
Dictionnaire historique d'argot, 9e édition,
1881
(Index)