mercredi 15 septembre 2021

Le Tenancier ronchonne

  Outre qu’elle se fait le porte-voix d’une certaine béatitude technophile globalisée et où ses animateurs se déclarent des « lovers » lors de jamboree radiophonique consacrées aux « industries culturelles », france culture(1) s’adonne au recyclage d’anciennes émissions ou d’invités —, pas forcément les mêmes, mais interchangeables — où le conceptuel people s’adonne à l’entre-soi des marchands de primeurs. Étrange phénomène qui déprécie la bourgeoisie sans qu’il soit besoin de lui donner un coup de main, comme si, tout à coup, le vieux réac ou la conscience de gôche se diluaient dans une sorte de libéralisme vaguement orienté « droit-culture/patrimoine ». Pourquoi pas ? Tout cela se veut efficace. Malheureusement, l’on se trouve bien court, quand bien même l’on rabâche, et il faut meubler d’autant qu’après avoir viré la création, l’on compresse le personnel depuis des éons. Le miracle des redifs reste à cet égard une providence, entre deux émissions de variété déguisées et après quelques estimables léchouilles et quelques prudhommeries. On recycle et ce qui distingue l’industrie d’une création réside justement dans cette réutilisation ad nauseam de vieux machins sans que la qualité s’améliorât (au moins dans le cinoche, nous sommes passés au parlant et au Technicolor, le son FM pour la radio devenant un très médiocre progrès pour les logorrhées). Doit-on jeter la pierre à ceux qui affectionnent ces rediffusions ? Ah mais non, d’autant que le soussigné en fait partie! Mais il fatigue, aussi. Il aimerait bien rêver un peu, qu’on l’enchante avec de l'imagination. Et là, on peut estimer que votre Tenancier peut toujours courir.
  — Mais pourquoi ronchonnez-vous, Tenancier ?
  — Parce que c’est mon plaisir.
(1) Des caps., vous croyez ?

7 commentaires:

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    1. Mais... seriez-vous aussi en train de ronchonner, chère Béatrice ?

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  2. Jules21:12

    Ronchonnons donc. Voilà des années que Radio France en général ne fait que de plus en plus recycler ses vieilleries. Je me souviens avec nostalgie de ces grilles d'été où on découvrait de nouvelles voix qui ne faisaient souvent que passer. C'était l'bon temps ma bonn' dame.
    À ce rythme là, on se demande ce qu'ils vont trouver à passer dans quelques années une fois toutes les cartouches tirées. À moins qu'ils ne sachent leur disparition toute proche (Argh... un complot ?)

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    1. Ah pour le recyclage, je pense que certains aimeraient bien revenir à Radio-Paris.

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  3. Ah ben ça! Moi qui n'écoute cette radio que depuis quelques années, je n'ai aucune connaissance "historique" de ses émission. Ainsi donc, des pépites comme La Méthode scientifique (les sciences et les nouvelles technologies, oui, mais avec bien des précautions... et une émission où l'on se révolte contre les projets délirants d'Elon Musk) ou les Matins de Guillaume Erner (loin d'être technophile!) seraient des rediffusions? Je n'y crois pas, mon cher Tenancier ! ^^ (Mince alors, nous aurions pu en causer de vive voix tout à l'heure. Ce n'est que partie remise.)

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    1. Mais, chère Sandrine, je suis tout à fait partant pour en recauser ! Certes, les émissions que vous citez sont intéressantes et ne sont pas des rediffusions. Pour autant, les Nuits de France Culture ne peuvent remplacer les Nuits magnétiques qui était parfois un terrain d'expérimentation. On s'aperçoit également que des émissions sont rediffusées dans la journée même au lieu de laisser la place à d'autres programmes sur la grille. Par quoi a-t-on remplacé la subtilité des entretiens d'Alain Veinstein ? Par un machin pour cadre pressé, du genre Affaires culturelles. Mais, au-delà d'une énumération futile de tout ce qui manque désormais, il faut nous inquiéter du fond qui travestit l'entertainment et nombre de produits industriels en marqueurs sociaux sous le prétexte de la culture...

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