Outre qu’elle se fait le
porte-voix d’une certaine béatitude
technophile globalisée et où ses animateurs se déclarent des
« lovers »
lors de jamboree radiophonique consacrées aux « industries
culturelles »,
france culture(1) s’adonne au recyclage d’anciennes
émissions ou d’invités
—, pas forcément les mêmes, mais interchangeables — où le conceptuel
people s’adonne
à l’entre-soi des marchands de primeurs. Étrange phénomène qui déprécie
la
bourgeoisie sans qu’il soit besoin de lui donner un coup de main, comme
si,
tout à coup, le vieux réac ou la conscience de gôche se diluaient dans
une
sorte de libéralisme vaguement orienté
« droit-culture/patrimoine ».
Pourquoi pas ? Tout cela se veut efficace. Malheureusement, l’on
se trouve
bien court, quand bien même l’on rabâche, et il faut meubler d’autant
qu’après
avoir viré la création, l’on compresse le personnel depuis des éons. Le
miracle
des redifs reste à cet égard une providence, entre deux émissions de
variété
déguisées et après quelques estimables léchouilles et quelques
prudhommeries. On
recycle et ce qui distingue l’industrie d’une création réside justement
dans
cette réutilisation ad nauseam de
vieux machins sans que la qualité s’améliorât (au moins dans le
cinoche, nous
sommes passés au parlant et au Technicolor, le son FM pour la radio
devenant un
très médiocre progrès pour les logorrhées). Doit-on jeter la pierre à
ceux qui
affectionnent ces rediffusions ? Ah mais non, d’autant que le
soussigné en
fait partie! Mais il fatigue, aussi. Il aimerait bien rêver un peu,
qu’on l’enchante avec de l'imagination.
Et là, on peut estimer que votre Tenancier peut toujours courir.
— Mais pourquoi ronchonnez-vous, Tenancier ?
— Parce que c’est mon plaisir.
(1) Des caps., vous croyez ?
— Mais pourquoi ronchonnez-vous, Tenancier ?
— Parce que c’est mon plaisir.
(1) Des caps., vous croyez ?
Beau naufrage, oui.
RépondreSupprimerMais... seriez-vous aussi en train de ronchonner, chère Béatrice ?
SupprimerEt en choeur !
SupprimerRonchonnons donc. Voilà des années que Radio France en général ne fait que de plus en plus recycler ses vieilleries. Je me souviens avec nostalgie de ces grilles d'été où on découvrait de nouvelles voix qui ne faisaient souvent que passer. C'était l'bon temps ma bonn' dame.
RépondreSupprimerÀ ce rythme là, on se demande ce qu'ils vont trouver à passer dans quelques années une fois toutes les cartouches tirées. À moins qu'ils ne sachent leur disparition toute proche (Argh... un complot ?)
Ah pour le recyclage, je pense que certains aimeraient bien revenir à Radio-Paris.
SupprimerAh ben ça! Moi qui n'écoute cette radio que depuis quelques années, je n'ai aucune connaissance "historique" de ses émission. Ainsi donc, des pépites comme La Méthode scientifique (les sciences et les nouvelles technologies, oui, mais avec bien des précautions... et une émission où l'on se révolte contre les projets délirants d'Elon Musk) ou les Matins de Guillaume Erner (loin d'être technophile!) seraient des rediffusions? Je n'y crois pas, mon cher Tenancier ! ^^ (Mince alors, nous aurions pu en causer de vive voix tout à l'heure. Ce n'est que partie remise.)
RépondreSupprimerMais, chère Sandrine, je suis tout à fait partant pour en recauser ! Certes, les émissions que vous citez sont intéressantes et ne sont pas des rediffusions. Pour autant, les Nuits de France Culture ne peuvent remplacer les Nuits magnétiques qui était parfois un terrain d'expérimentation. On s'aperçoit également que des émissions sont rediffusées dans la journée même au lieu de laisser la place à d'autres programmes sur la grille. Par quoi a-t-on remplacé la subtilité des entretiens d'Alain Veinstein ? Par un machin pour cadre pressé, du genre Affaires culturelles. Mais, au-delà d'une énumération futile de tout ce qui manque désormais, il faut nous inquiéter du fond qui travestit l'entertainment et nombre de produits industriels en marqueurs sociaux sous le prétexte de la culture...
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