jeudi 20 juillet 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

J’effectue peu d’achats prémédités, ce qui rend ma présence en librairie de neuf plutôt discrète. J’avoue m'être déconnecté depuis des années de la course aux nouveautés, assez indifférent au temps qui passe en littérature. Cependant, il reste des domaines qui requièrent ma vigilance, comme la littérature scientifique et historique, domaines où la péremption survient rapidement, sous le coup de nouvelles découvertes ou de nouveaux concepts. L’archéologie concerne les sciences dures et les sciences humaines, l’histoire également, bien sûr. Elle se consacre aussi bien à la préhistoire qu’aux temps récents (elle s’intéresse même aux vestiges de la Seconde Guerre mondiale) et, bien naturellement, est en butte à différentes attaques néfastes. En effet, une belle brochette que la pudeur nous fera appeler des baratineurs diffuse des contre-vérités, des fariboles et autres sottises mystiques souvent délicates à controuver, car « Le mensonge prend l’ascenseur quand la vérité prend l’escalier ». On l’a déjà compris lorsque nous évoquions Le matin des magiciens dans un précédent billet de cette rubrique, tout cela sert souvent des idéologies faisandées et revenir de temps à autre à des ouvrages scientifiques rédigés par des personnes compétentes consiste à effectuer un acte militant. C’est le cas ici avec ce livre qui constitue une suite de réfutations de certaines absurdités véhiculées par l’archéologie biblique, les soucoupistes, les héritiers de Charles Fort et autres imposteurs. Du reste, certains médias se font parfois le relais de ces sottises sans recul critique : le chapitre consacré à l’Arche de Noé et le commentaire par le journal Le Monde reste éloquent à cet égard (on a picoré un peu dans l’ouvrage, déjà). La plupart des médias sont gangrenés par le charlatanisme, comme la chaîne de télévision RMC avec la diffusion régulière de conneries pyramidales ou Arte qui relaya en son temps, guère lointain, de l’archéologie biblique entre deux complaisances vis-à-vis de l’anthroposophie. Alors, oui, il faut considérer la lecture des ouvrages scientifiques comme un acte prophylactique, parce que cela met en jeu notre perception du réel et préserve notre santé mentale. Le livre de Jean-Loïc Le Quellec a attiré mon attention pour ces raisons. Espérons qu'il ouvrira les yeux à une ou deux personnes, voire plus si affinités.

Jean-Loïc Le Quellec : Des Martiens au Sahara, Deux siècles de fake new archéologiques — Éditions du Détour, 2023

4 commentaires:

  1. Anonyme15:08

    Ça fait rudement envie. Merci, tenancier. Signé : Didier

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    1. Le Tenancier vous en prie...

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    2. Anonyme08:16

      Il est vrai que le sujet est intéressant.
      Ca me rappelle un bouquin (oublié son nom) où l'auteur racontait l'histoire d'un "archéologue" égyptologue qui, pour que les faits cadrent avec son hypothèse, avait été jusqu'à creuser dans les parois d'une pièce d'une pyramide afin que les dimensions de la salle correspondent à ses calculs...
      Otto Naumme

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    3. Les cas de faussaires existent, bien sûr, comme momies trafiquées à Nazca (j'ignore encore si c'est traité dans l'ouvrage), cité d'abondance dans l'intéressant Blog d'Irna :
      https://irna.fr/-Thierry-Jamin-et-l-affaire-des-momies-de-Nazca-.html

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