J’effectue
peu d’achats
prémédités, ce qui rend ma présence en librairie de neuf plutôt
discrète.
J’avoue m'être déconnecté depuis des années de la course aux nouveautés,
assez
indifférent au temps qui passe en littérature. Cependant, il reste des
domaines
qui requièrent ma vigilance, comme la littérature scientifique et
historique,
domaines où la péremption survient rapidement, sous le coup de
nouvelles
découvertes ou de nouveaux concepts. L’archéologie concerne les
sciences dures
et les sciences humaines, l’histoire également, bien sûr. Elle se
consacre
aussi bien à la préhistoire qu’aux temps récents (elle s’intéresse même
aux
vestiges de la Seconde Guerre mondiale) et, bien naturellement, est en
butte à
différentes attaques néfastes. En effet, une belle brochette que la
pudeur nous
fera appeler des baratineurs diffuse des contre-vérités, des fariboles
et autres
sottises mystiques souvent délicates à controuver, car « Le
mensonge prend
l’ascenseur quand la vérité prend l’escalier ». On l’a déjà
compris
lorsque nous évoquions Le matin des
magiciens dans un précédent billet de cette rubrique, tout cela
sert
souvent des idéologies faisandées et revenir de temps à autre à des
ouvrages
scientifiques rédigés par des personnes compétentes consiste à
effectuer un
acte militant. C’est le cas ici avec ce livre qui constitue une suite
de
réfutations de certaines absurdités véhiculées par l’archéologie
biblique, les
soucoupistes, les héritiers de Charles Fort et autres imposteurs. Du
reste,
certains médias se font parfois le relais de ces sottises sans recul
critique : le chapitre consacré à l’Arche de Noé et le commentaire
par le
journal Le Monde reste éloquent à cet égard (on a picoré un peu dans
l’ouvrage,
déjà). La plupart des médias sont gangrenés par le charlatanisme, comme la chaîne de télévision RMC
avec la diffusion régulière de conneries
pyramidales ou Arte qui relaya
en son
temps, guère lointain, de l’archéologie biblique entre deux
complaisances
vis-à-vis de l’anthroposophie.
Alors, oui, il faut considérer la
lecture des
ouvrages scientifiques comme un acte prophylactique, parce que cela met
en jeu
notre perception du réel et préserve notre santé mentale. Le livre de
Jean-Loïc
Le Quellec a attiré mon attention pour ces raisons. Espérons qu'il
ouvrira les yeux à
une ou deux personnes, voire plus si affinités.
Jean-Loïc Le Quellec : Des Martiens au Sahara, Deux siècles de fake new archéologiques — Éditions du Détour, 2023
Ça fait rudement envie. Merci, tenancier. Signé : Didier
RépondreSupprimerLe Tenancier vous en prie...
SupprimerIl est vrai que le sujet est intéressant.
SupprimerCa me rappelle un bouquin (oublié son nom) où l'auteur racontait l'histoire d'un "archéologue" égyptologue qui, pour que les faits cadrent avec son hypothèse, avait été jusqu'à creuser dans les parois d'une pièce d'une pyramide afin que les dimensions de la salle correspondent à ses calculs...
Otto Naumme
Les cas de faussaires existent, bien sûr, comme momies trafiquées à Nazca (j'ignore encore si c'est traité dans l'ouvrage), cité d'abondance dans l'intéressant Blog d'Irna :
Supprimerhttps://irna.fr/-Thierry-Jamin-et-l-affaire-des-momies-de-Nazca-.html