Henry Bataille : Têtes et pensées (1901)
mercredi 4 mars 2015
Café
« [...] Kennedy était enfin devenu aussi loquace que Joe ; ils se renvoyaient mutuellement leurs phrases admiratives.
— Fi des diligences ! disait l'un.
— Fi des steamers ! disait l'autre.
— Fi des chemins de fer ! ripostait Kennedy, avec lesquels on traverse les pays sans les voir !
— Parlez-moi d'un ballon ! reprenait Joe ; on ne se sent pas marcher, et la nature prend la peine de se dérouler à vos yeux !
— Quel spectacle ! quelle admiration ! quelle extase ! un rêve dans un hamac !
— Si nous déjeunions ? fit Joe, que le grand air mettait en appétit.
— C'est une idée, mon garçon.
— Oh ! la cuisine ne sera pas longue à faire ! du biscuit et de la viande conservée.
— Et du café à discrétion, ajouta le docteur. Je te permets d'emprunter un peu de chaleur à mon chalumeau ; il en a de reste. Et de cette façon nous n'aurons point à craindre d'incendie.
— Ce serait terrible reprit Kennedy. C'est comme une poudrière que nous avons au-dessus de nous.
— Pas tout à fait, répondit Fergusson ; mais enfin, si le gaz s'enflammait, il se consumerait peu à peu, et nous descendrions à terre, ce qui nous désobligerait ; mais soyez sans crainte, notre aérostat est hermétiquement clos.
— Mangeons donc, fit Kennedy.
— Voilà, messieurs, dit Joe, et, tout en vous imitant, je vais confectionner un café dont vous me direz des nouvelles.
— Le fait est, repris le docteur, que Joe entre mille vertus, a un talent remarquable pour préparer ce délicieux breuvage ; il le compose d'un mélange de diverses provenances, qu'il n'a jamais voulu me faire connaître.
— Eh bien ! mon maître, puisque nous sommes en plein air, je peux bien vous confier ma recette. C'est tout bonnement un mélange en parties égales de moka, de bourbon et de rio-nunez. »
— Fi des steamers ! disait l'autre.
— Fi des chemins de fer ! ripostait Kennedy, avec lesquels on traverse les pays sans les voir !
— Parlez-moi d'un ballon ! reprenait Joe ; on ne se sent pas marcher, et la nature prend la peine de se dérouler à vos yeux !
— Quel spectacle ! quelle admiration ! quelle extase ! un rêve dans un hamac !
— Si nous déjeunions ? fit Joe, que le grand air mettait en appétit.
— C'est une idée, mon garçon.
— Oh ! la cuisine ne sera pas longue à faire ! du biscuit et de la viande conservée.
— Et du café à discrétion, ajouta le docteur. Je te permets d'emprunter un peu de chaleur à mon chalumeau ; il en a de reste. Et de cette façon nous n'aurons point à craindre d'incendie.
— Ce serait terrible reprit Kennedy. C'est comme une poudrière que nous avons au-dessus de nous.
— Pas tout à fait, répondit Fergusson ; mais enfin, si le gaz s'enflammait, il se consumerait peu à peu, et nous descendrions à terre, ce qui nous désobligerait ; mais soyez sans crainte, notre aérostat est hermétiquement clos.
— Mangeons donc, fit Kennedy.
— Voilà, messieurs, dit Joe, et, tout en vous imitant, je vais confectionner un café dont vous me direz des nouvelles.
— Le fait est, repris le docteur, que Joe entre mille vertus, a un talent remarquable pour préparer ce délicieux breuvage ; il le compose d'un mélange de diverses provenances, qu'il n'a jamais voulu me faire connaître.
— Eh bien ! mon maître, puisque nous sommes en plein air, je peux bien vous confier ma recette. C'est tout bonnement un mélange en parties égales de moka, de bourbon et de rio-nunez. »
(Source de l'image The Illustrated Jules Verne)
Rabateux de sorgue
Rabateux de sorgue : Voleur de nuit. Mot à mot : chasseur, rabatteur de nuit. (Grandval.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
mardi 3 mars 2015
Quantùm mutatus
Quantùm mutatus : Combien il a changé ! — Latinisme. — « Ce vieillard qui a eu tant d'esprit autrefois, quantùm mutatus. » (A. Millaud, 75.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
Vieille rubrique, nouvelles règles
Les fidèles du Tenancier et de ses amis savent qu’avant ce
présent blog en existait un autre qui se concentrait principalement sur les
aspects matériels du livre. Des rubriques régulières ponctuaient tout comme ici
des articles plus variés. Depuis un certain temps, nous méditions de réactiver
une série qui avait eut beaucoup de succès : Nos 10/18. On se souvient à
la lecture d’un de ses billets, qu’à la suite d’une lubie propres au
bibliomanes, notre ami George Weaver avait entrepris de reconstituer le
catalogue de la collection 10/18, qui comportait pas mal de lacunes. L’idée
nous vint à la suite de demander à nos lecteurs de nous expédier une liste
illustrée de leurs volumes — pas plus de dix, toutefois, pour des raisons de
mise en page et de rapidité d’affichage. L’enthousiasme fut au rendez-vous !
On se propose ici de récidiver mais avec une règle légèrement différente, c'est-à-dire de présenter régulièrement un seul titre de la collection avec le maximum d’informations sur celui-ci : en vrac, pagination réelle (ce qui veut dire le nombre réel de page) et la foliotation, l’existence de catalogue in fine, le numéro de la collection, le sommaire, l’illustration de couverture, le nom de la série éventuelle, le nom du traducteur, etc. Bien sûr, chaque contributeur sera cité comme avant et même les références parcellaires seront représentées. Toute précision sera mise au crédit de celui qui l’apporte et remis sur le devant, ce qui nous évitera ainsi les redites. Lors de notre précédent blog, nous avions omis de faire un index, ce travail de romain fut acquitté par Adrià sur son propre blog. On se propose de souffler son idée et lui demandant à l’avance de bien vouloir nous pardonner pour ce larcin.
On réutilisera les matériaux de l’ancien blog à ce sujet, en créditant bien sûr leurs auteurs.
On commence bientôt.
On se propose ici de récidiver mais avec une règle légèrement différente, c'est-à-dire de présenter régulièrement un seul titre de la collection avec le maximum d’informations sur celui-ci : en vrac, pagination réelle (ce qui veut dire le nombre réel de page) et la foliotation, l’existence de catalogue in fine, le numéro de la collection, le sommaire, l’illustration de couverture, le nom de la série éventuelle, le nom du traducteur, etc. Bien sûr, chaque contributeur sera cité comme avant et même les références parcellaires seront représentées. Toute précision sera mise au crédit de celui qui l’apporte et remis sur le devant, ce qui nous évitera ainsi les redites. Lors de notre précédent blog, nous avions omis de faire un index, ce travail de romain fut acquitté par Adrià sur son propre blog. On se propose de souffler son idée et lui demandant à l’avance de bien vouloir nous pardonner pour ce larcin.
On réutilisera les matériaux de l’ancien blog à ce sujet, en créditant bien sûr leurs auteurs.
On commence bientôt.
mardi 24 février 2015
Un travail en cours...
En 1999 paraissait une nouvelle du Tenancier dans l’anthologie
Futurs antérieurs, dirigée par Daniel
Riche au Fleuve Noir. Cette histoire intitulée Une curiosité bibliophilique avait la particularité d’avoir été illustrée
selon les indications de l’auteur, et non de façon séparée, de la même manière
que procédaient Hetzel et Verne avec les illustrateurs des Voyages
extraordinaires*. Cela tombait bien : Verne était un des personnage de l’histoire.
Rendons grâce à l’infinie patience de l’illustrateur, Fabrice Le Minier, dont l’abnégation
n’avait d’égale que les exigences mégalomaniaques du Tenancier. En attendant de
republier un jour cette histoire et sa suite d’illustrations, voici quelques
essais et brouillons retrouvés dans les archives et qui ne furent pas retenus
ou qui furent considérablement remaniés.
On retrouvera la suite de ces illustrations de loin en loin sur le blog.
____________________
* L'autonomie de Fabrice était tout de même un peu plus grande, tant pour le sujet que pour la composition...
Une historiette de George
Un grand jeune homme fait irruption, l'air un peu inquiet, brandissant un papier :
« — Bonjour Monsieur ! Excusez-moi, je cherche le 174 bis boulevard V.
— Eh bien, c'est au 174 bis boulevard V, vous êtes au 198. C'est un peu plus loin, par là.
— Ah merci ! », s'exclame-t-il, soudain radieux, avant de se précipiter dans le mauvais sens.
« — Bonjour Monsieur ! Excusez-moi, je cherche le 174 bis boulevard V.
— Eh bien, c'est au 174 bis boulevard V, vous êtes au 198. C'est un peu plus loin, par là.
— Ah merci ! », s'exclame-t-il, soudain radieux, avant de se précipiter dans le mauvais sens.
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