Joséphin Peladan
samedi 16 mai 2015
vendredi 15 mai 2015
Prologue à quelques réflexions sur l'établissement des catalogues de vente de livres
(A suivre)
Lorsqu’un amateur consulte un catalogue de vente de libraire,
il peut constater que celui-ci est établi selon certaines normes, un enchaînement
qui ne doit rien au hasard. Petits ou grands, photocopiés ou imprimés en
offset, allant de quatre pages jusqu’à une pagination à trois chiffres, toutes
ces productions obéissent d’abord à un impératif : celui de vendre. Il n’en
demeure pas moins qu’au-delà de ce postulat, le catalogue constitue pour le
collectionneur une référence dont la possession était importante à l’époque ou
le net et, par exemple Gallica, n’existaient pas encore. Même encore
maintenant, la qualité de rédaction de certaines notices — comme nous y avions
fait allusion en évoquant Pierre Saunier — incite tout curieux ou passionné à
ne pas s’en séparer.
Il est un aspect du catalogage qui échappe souvent à l’amateur : c’est la technique de la description des ouvrages. On se dit qu’il serait peut être bon de revenir ici sur certains aspects de la rédaction d’une liste de vente. On s’en excuse auprès de l’habitué, on va enfoncer des portes ouvertes.
On reviendra ultérieurement sur les recherches bibliographiques autour de livres et sur l’établissement des fiches pour les ouvrages. On se concentrera ici sur ce qui fait encore un peu l’ordinaire de nombreuse librairies, c'est-à-dire les brochures en format A5 la plupart du temps et qui ne dépasse pas une soixantaine de pages. On constatera d’ailleurs que l’acquis de la vente par catalogue se retrouve en majeure partie dans le commerce par voie électronique…
Les notices descriptives des ouvrages obéit à un ordre et à des contraintes que nous aborderons au fur et à mesure. On vous recommande un peu de patience…
Il est un aspect du catalogage qui échappe souvent à l’amateur : c’est la technique de la description des ouvrages. On se dit qu’il serait peut être bon de revenir ici sur certains aspects de la rédaction d’une liste de vente. On s’en excuse auprès de l’habitué, on va enfoncer des portes ouvertes.
On reviendra ultérieurement sur les recherches bibliographiques autour de livres et sur l’établissement des fiches pour les ouvrages. On se concentrera ici sur ce qui fait encore un peu l’ordinaire de nombreuse librairies, c'est-à-dire les brochures en format A5 la plupart du temps et qui ne dépasse pas une soixantaine de pages. On constatera d’ailleurs que l’acquis de la vente par catalogue se retrouve en majeure partie dans le commerce par voie électronique…
Les notices descriptives des ouvrages obéit à un ordre et à des contraintes que nous aborderons au fur et à mesure. On vous recommande un peu de patience…
Zest
Zest
Membre viril
Son zest ardent comme une lampe,
Ou un cheval qui va le trot.
Prit son zest en la main, rouge comme un tison.
Son zest ardent comme une lampe,
Ou un cheval qui va le trot.
(Esternod.)
Philidor, amoureux d'une beauté sauvage,Prit son zest en la main, rouge comme un tison.
(Motin.)
Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
Vercors le révélé
Curieux destin, celui de ce Jean
Bruller, qui pendant quinze ans pasticha, non sans esprit, Gus Bofa. Et
voilà que pendant l'occupation, ce charmant dessinateur qui n'avait
qu'un défaut, être la doublure d'un grand artiste, se met à écrire, du
premier coup se hausse au premier rang et devient célèbre, sous le nom
de Vercors avec Silence de la mer et la Marche à l'étoile.
Cette semaine, dans Carrefour, Vercors publie sur le thème de la honte, de l'impuissance et de l'injustice, les pages les plus fortes et les plus émouvantes qu'un français ait écrites depuis cinq ans : Souffrances de mon pays.
2 décembre 1944
Jean Galtier-Boissière : Mon journal depuis la Libération (1945)
Cette semaine, dans Carrefour, Vercors publie sur le thème de la honte, de l'impuissance et de l'injustice, les pages les plus fortes et les plus émouvantes qu'un français ait écrites depuis cinq ans : Souffrances de mon pays.
2 décembre 1944
Jean Galtier-Boissière : Mon journal depuis la Libération (1945)
mercredi 13 mai 2015
mardi 12 mai 2015
Éléphant
« La magnifique bête ! s'écria Kennedy. Quelle masse ! Je n'ai jamais vu dans l'Inde un éléphant de cette taille !
— Cela n'a rien d'étonnant, mon cher Dick ; les éléphants du centre de l'Afrique sont les plus beaux. Les Anderson, les Cumming les ont tellement chassés aux environs du Cap, qu'ils émigrent vers l'équateur, où nous les rencontrons souvent en troupes nombreuses.
— En attendant, répondit Joe, j'espère que nous goûterons un peu de celui-là ! Je m'engage à vous procurer un repas succulent aux dépens de cet animal. M. Kennedy va chasser pendant une heure ou deux, M. Samuel va passer l'inspection du Victoria et, pendant ce temps, je vais faire la cuisine.
— Voilà qui est bien ordonné, répondit le docteur. Fais à ta guise.
— Pour moi, dit le chasseur, je vais prendre les deux heures de liberté que Joe a daigné m'octroyer.
— Va, mon ami ; mais pas d'imprudence. Ne t'éloigne pas.
— Sois tranquille.
Et Dick, armé de son fusil, s'enfonça dans le bois.
Alors Joe s'occupa de ses fonctions. Il fit d'abord dans la terre un trou profond de deux pieds ; il le remplit de branches sèches qui couvraient le sol, et provenaient des trouées faites dans le bois par les éléphants dont on voyait les traces. Le trou rempli, il entassa au-dessus un bûcher haut de deux pieds, et il y mit le feu.
Ensuite, il retourna vers le cadavre de l'éléphant, tombé à dix toises du bois à peine ; il détacha adroitement la trompe qui mesurait près de deux pieds de largeur à sa naissance ; il en choisit la partie la plus délicate, et y joignit un des pieds spongieux de l'animal ; ce sont en effet les morceaux par excellence, comme la bosse du bison, la patte de l'ours ou la hure du sanglier.
Lorsque le bûcher fut entièrement consumé à l'intérieur et à l'extérieur, le trou, débarrassé des cendres et des charbons, offrit une température très élevée ; les morceaux de l'éléphant, entourés de feuilles aromatiques, furent déposés au fond de ce four improvisé, et recouvert de cendres chaudes ; puis, Joe éleva un second bûcher sur le tout, et quand le bois fut consumé, la viande était cuite à point.
Alors Joe retira le dîner de la fournaise ; il déposa cette viande appétissante sur des feuilles vertes, et disposa son repas au milieu d'une magnifique pelouse ; il apporta des biscuits, de l'eau-de-vie, du café, et puisa une eau fraîche et limpide à un ruisseau voisin.
Ce festin ainsi dressé faisait plaisir à voir, et Joe pensait, sans être trop fier, qu'il ferait encore plus de plaisir à manger.
« Un voyage sans fatigue et sans danger ! répétait-il. un repas à ses heures ! un hamac perpétuel ! qu'est-ce que l'on peut demander de plus ? Et ce bon M. Kennedy qui ne voulait pas venir ! »
De son côté, le docteur Fergusson se livrait à un examen sérieux de l'aérostat. Celui-ci ne paraissait pas avoir souffert de la tourmente ; le taffetas et la gutta-percha avaient merveilleusement résisté ; en prenant la hauteur actuelle du sol, et en calculant la force ascensionnelle du ballon, il vit avec satisfaction que l'hydrogène était en même quantité ; l'enveloppe jusque-là demeurait entièrement imperméable.
Depuis cinq jours seulement, les voyageurs avaient quitté Zanzibar ; le pemmican n'était pas encore entamé ; les provisions de biscuit et de viande conservée suffisaient pour un long voyage ; il n'y eut donc que la réserve d'eau à renouveler.
Les tuyaux et le serpentin paraissaient être en parfait état ; grâce à leurs articulations en caoutchouc, ils s'étaient prêtés à toutes les oscillations de l'aérostat.
Son examen terminé, le docteur s'occupa de mettre ses notes en ordre. il fit une esquisse très réussie de la campagne environnante, avec la longue prairie à perte de vue, la forêt de camaldores, et le ballon immobile sur le corps du monstrueux éléphant.
Au bout de deux heures, Kennedy revenait avec un chapelet de perdrix grasses, et un cuisseau d'oryx, sorte de gembok, appartenant à l'espèce la plus agile des antilopes. Joe se chargea de préparer ce surcroît de provisions.
« Le dîner est servi » s'écria-t-il bientôt de sa plus belle voix.
Et les trois voyageurs n'eurent qu'à s'asseoir sur la pelouse verte ; les pieds et la trmompe d'éléphant furent déclaré exquis ; on but à l'Angleterre comme toujours, et de délicieux havanes parfumèrent pour la première fois cette contrée charmante.
Kennedy mangeait, buvait et causait comme quatre ; il était enivré ; il proposa sérieusement à son ami le docteur de s'établir dans cette forêt, d'y construire une cabane de feuillage et d'y commencer la dynastie des Robinsons africains.
La suite n'eut pas autrement de suite, bien que Joe se fût proposé pour remplir le rôle de Vendredi. »
— Cela n'a rien d'étonnant, mon cher Dick ; les éléphants du centre de l'Afrique sont les plus beaux. Les Anderson, les Cumming les ont tellement chassés aux environs du Cap, qu'ils émigrent vers l'équateur, où nous les rencontrons souvent en troupes nombreuses.
— En attendant, répondit Joe, j'espère que nous goûterons un peu de celui-là ! Je m'engage à vous procurer un repas succulent aux dépens de cet animal. M. Kennedy va chasser pendant une heure ou deux, M. Samuel va passer l'inspection du Victoria et, pendant ce temps, je vais faire la cuisine.
— Voilà qui est bien ordonné, répondit le docteur. Fais à ta guise.
— Pour moi, dit le chasseur, je vais prendre les deux heures de liberté que Joe a daigné m'octroyer.
— Va, mon ami ; mais pas d'imprudence. Ne t'éloigne pas.
— Sois tranquille.
Et Dick, armé de son fusil, s'enfonça dans le bois.
Alors Joe s'occupa de ses fonctions. Il fit d'abord dans la terre un trou profond de deux pieds ; il le remplit de branches sèches qui couvraient le sol, et provenaient des trouées faites dans le bois par les éléphants dont on voyait les traces. Le trou rempli, il entassa au-dessus un bûcher haut de deux pieds, et il y mit le feu.
Ensuite, il retourna vers le cadavre de l'éléphant, tombé à dix toises du bois à peine ; il détacha adroitement la trompe qui mesurait près de deux pieds de largeur à sa naissance ; il en choisit la partie la plus délicate, et y joignit un des pieds spongieux de l'animal ; ce sont en effet les morceaux par excellence, comme la bosse du bison, la patte de l'ours ou la hure du sanglier.
Lorsque le bûcher fut entièrement consumé à l'intérieur et à l'extérieur, le trou, débarrassé des cendres et des charbons, offrit une température très élevée ; les morceaux de l'éléphant, entourés de feuilles aromatiques, furent déposés au fond de ce four improvisé, et recouvert de cendres chaudes ; puis, Joe éleva un second bûcher sur le tout, et quand le bois fut consumé, la viande était cuite à point.
Alors Joe retira le dîner de la fournaise ; il déposa cette viande appétissante sur des feuilles vertes, et disposa son repas au milieu d'une magnifique pelouse ; il apporta des biscuits, de l'eau-de-vie, du café, et puisa une eau fraîche et limpide à un ruisseau voisin.
Ce festin ainsi dressé faisait plaisir à voir, et Joe pensait, sans être trop fier, qu'il ferait encore plus de plaisir à manger.
« Un voyage sans fatigue et sans danger ! répétait-il. un repas à ses heures ! un hamac perpétuel ! qu'est-ce que l'on peut demander de plus ? Et ce bon M. Kennedy qui ne voulait pas venir ! »
De son côté, le docteur Fergusson se livrait à un examen sérieux de l'aérostat. Celui-ci ne paraissait pas avoir souffert de la tourmente ; le taffetas et la gutta-percha avaient merveilleusement résisté ; en prenant la hauteur actuelle du sol, et en calculant la force ascensionnelle du ballon, il vit avec satisfaction que l'hydrogène était en même quantité ; l'enveloppe jusque-là demeurait entièrement imperméable.
Depuis cinq jours seulement, les voyageurs avaient quitté Zanzibar ; le pemmican n'était pas encore entamé ; les provisions de biscuit et de viande conservée suffisaient pour un long voyage ; il n'y eut donc que la réserve d'eau à renouveler.
Les tuyaux et le serpentin paraissaient être en parfait état ; grâce à leurs articulations en caoutchouc, ils s'étaient prêtés à toutes les oscillations de l'aérostat.
Son examen terminé, le docteur s'occupa de mettre ses notes en ordre. il fit une esquisse très réussie de la campagne environnante, avec la longue prairie à perte de vue, la forêt de camaldores, et le ballon immobile sur le corps du monstrueux éléphant.
Au bout de deux heures, Kennedy revenait avec un chapelet de perdrix grasses, et un cuisseau d'oryx, sorte de gembok, appartenant à l'espèce la plus agile des antilopes. Joe se chargea de préparer ce surcroît de provisions.
« Le dîner est servi » s'écria-t-il bientôt de sa plus belle voix.
Et les trois voyageurs n'eurent qu'à s'asseoir sur la pelouse verte ; les pieds et la trmompe d'éléphant furent déclaré exquis ; on but à l'Angleterre comme toujours, et de délicieux havanes parfumèrent pour la première fois cette contrée charmante.
Kennedy mangeait, buvait et causait comme quatre ; il était enivré ; il proposa sérieusement à son ami le docteur de s'établir dans cette forêt, d'y construire une cabane de feuillage et d'y commencer la dynastie des Robinsons africains.
La suite n'eut pas autrement de suite, bien que Joe se fût proposé pour remplir le rôle de Vendredi. »
Jules Verne : Cinq semaines en ballon (1862) — Chapitre XVII
(Sommaire)
(Source de l'image The Illustrated Jules Verne)
Saint-Côme
Saint-Côme
Patron des chirurgiens.
Payer le tribut à Monsieur Saint-Côme : pour une personne atteinte de maladie vénérienne, avoir à faire à un médecin. — Sur le témoignage de la Baudoin, elle n'a pas encore eu d'enfants, ni payé le tribut à M. Saint-Côme. (Inspect. de Police.)
Patron des chirurgiens.
Payer le tribut à Monsieur Saint-Côme : pour une personne atteinte de maladie vénérienne, avoir à faire à un médecin. — Sur le témoignage de la Baudoin, elle n'a pas encore eu d'enfants, ni payé le tribut à M. Saint-Côme. (Inspect. de Police.)
Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
lundi 11 mai 2015
« Soudain, une immense carrière rouge... »
« Soudain, une immense carrière rouge. Vu d’en haut,
c’est un cratère au fond duquel gît, dans une eau rougeâtre, une excavatrice
inutile, qui rouille. A côté, rouillant, un camion. Personne, pas âme qui vive,
silence oppressant. Mais, chose étrange, au milieu de tout cela brûle un feu,
allumé au pétrole. Il tremblote, feu fantôme, vent. En bas, dans la plaine
orangée, je vois les stries de la pluie et l’annonce de l’effondrement du monde
flamboyer dans le ciel. Un chemin de fer court a travers le pays, et traverse
les montagnes. Les roues flamboient. Un wagon prend feu. Le train s’arrête, on
essaie de l’éteindre, mais on ne peut plus. On décide de poursuivre vite, plus
loin. Le train repart, il repart tout droit dans le sombre cosmos. Dans
l’obscurité profonde de l’univers flamboient les roues, flamboie un unique
wagon. D’incroyables effondrements d’étoiles se produisent, des mondes entiers
s’écroulent sur eux-mêmes, à partir d’un point unique. La lumière ne veut plus
s’évader, même l’obscurité la plus profonde devrait ici être lumière, et le
silence, rugissement. L’univers est rempli de néant, c’est le vide béant le
plus noir. des voies lactées s’épaississent en non-étoiles. Une félicité se déploie,
et de cette félicité, naît une non-chose. Telle est la situation. Une nuée de
mouches et un tourbillon d’insectes ignobles bourdonnent autour de ma tête, si
acharnés que, malgré mes grands moulinets de bras, ils me poursuivent encore,
assoiffés de sang. […] »
Inscription à :
Articles (Atom)