jeudi 21 mai 2015

10/18 — Pierre Dommergues : L'aliénation dans le roman américain contemporain — 1




Pierre Dommergues

L'aliénation dans le roman américain contemporain
Volume 1


n° 1107

448 p.
Couverture de Pierre Bernard, Dessin de Steinberg in The New Yorker
Collection dirigée par Christian Bourgois
Volume sextuple
« La composition, l'impression et le brochage de ce livre ont été effectués par Firmin-Didot S.A., pour le compte des éditions U.G.E. »
Achevé d'imprimer le 2 décembre 1976
N° d'édition : 924 - N° d'impression : 9528 - Dépôt légal : 1er trimestre 1977
ISBN 2.264-00107-0

TABLE DES MATIERES :

AVERTISSEMENT : LE POUVOIR DES MOTS

PRÉSENTATION

I - REPÈRES
1. Quelques étapes dans la définition de l'aliénation
2. Neuf éléments d'analyse selon Marx
3. L'aliénation comme "phénomène social total"

II - PERSPECTIVES
1. Pourquoi la littérature comme champ d'étude de l'aliénation ?
2. Pourquoi le roman américain d'après la Seconde Guerre Mondiale ?
3. L'ambiguïté du romancier américain

III - ITINÉRAIRE

IV - QUESTIONS DE MÉTHODE

PREMIÈRE PARTIE :
LA PHÉNOMÈNOLOGIE DE L'ALIÉNATION

Chapitre I. LA "RES AMERICANA"

I - LE DÉFI A L'OPULENCE
1. Le privilège des faits
2. Le culte du réel
3. Le parti pris des choses
4. La réification américaine
5. Les limites de l'aliénation visible

II - LE POUVOIR SANS VISAGE
1. L'opinion de masse
2. L'extro-détermination
3. La métaphore de l'armée
4. Le virus du contrôle

III - LE TROISIÈME MONDE
1. L'ambiguïté de la "Res Americana"
2. La réalité de l'oeuvre d'art
3. La "Res fantastica"

Chapitre II. LE RÊVE AMÉRICAIN

PRÉAMBULE

I - L'INNOCENCE RADICALE
1. L'Adam du nouveau monde
2. L'âge de la plurisensorialité primitive
3. L'innocence des paradis artificiels
4. Le cercle de l'innocence

II - LA CONSCIENCE COUPABLE
1. Les trois temps de la culpabilité
2. Le heurt entre deux éthiques
3. L'homosexualité du Nouvel Adam
4. Conscience blanche et conscience noire

III - LA RÉGRESSION MYTHIQUE
1. La modification nostalgique
2. Le lieu magique de l'enfance
3. L'expérience par procuration
4. L'inversion du mythe
5. Variations sur le rêve américain

Chapitre III. LES RAPPORTS AVEC AUTRUI

I - L'ABSENT
1. Le choix de l'exil
2. Le sentiment de la séparation
3. Les substituts
4. Les métaphores de l'absence

II - L'AGRESSEUR
1. Une politique d'adoption
2. Les fabricants d'identité individuelle
3. L'intégration obligatoire
4. L'ère des manipulateurs sadiques
5. L'aliénation hétérosexuelle

III - LE DOUBLE
1. Le Narcisse américain
2. Le moi et son double
3. Le reflet destructeur
4. Le miroir idéalisant
5. La métaphore de la salle de bains

Chapitre IV. LE MOI ALIÉNÉ

I - RUPTURE
1. Le retrait social
2. L'abandon au monde
3. La constitution d'un univers privilégié
4. L'absorption du monde
5. L'hypertrophie du moi
6. Le monologue de l'aliénation

II - LES TROUBLES DU MOI
Témoignage
1. La dépersonnalisation
2. Le "cas" Herzog
3. La coalescence du corps
4. La dislocation de l'espace
5. Les perturbations temporelles
6. L'activité délirante

III - L'ÉLOGE DE L'ALIÉNATION
1. Le prestige de l'homme aliéné
2. Le nouveau seuil de tolérance
3. La "révolution culturelle"
4. La récupération de l'irrationnel
5. L'aura charismatique des minorités
6. Le dynamisme de l'aliénation

DEUXIÈME PARTIE :
CINQ PRISES DE POSITION

Chapitre V. NORMAN MAILER : LA POLITIQUE DU JE

1. Un existentialisme à l'américaine
2. L'attrait de la puissance
3. L'exploration du présent
4. Saint Rojack
5. L'or de la terre promise
6. Pourquoi - Pourquoi - Pourquoi sommes-nous au Viet-nam ?
7. Ce que je crois
8. Pourquoi des astronautes ?
9. Prisonnier du mystère
10. L'ordinateur, le Parrain et le Diable

Chapitre VI. SAUL BELLOW : L'HOMME SUSPENDU

Mailer et Bellow

I - LE NON ET SES LIMITES
1. L'abstraction
2. Le geste théâtral
3. La civilisation de la distraction
4. Les limites du non

II - LE OUI ET SES FONDEMENTS
1. Les racines du monde
2. La recherche de l'humain
3. L'ordinaire avec tout ce qu'il a d'extraordinaire
4. Les fondements

III - LA PLANÈTE DE MONSIEUR SAMMLER
1. Éléments d'identité
2. "La prison spatio-temporelle"
3. L'alternative : l'autre planète
4. L'ambiguïté : l'attrait du crime
5. Le profil du gentleman D.P.

IV - CE QUE JE CROIS

V - AU-DELA DE L'ENNUI
1. Charlies Citrine
2. Son cadre
3. Ses femmes
4. Ses amis
5. Son diagnostic et la thérapie proposée
6. Son ironie

NOTES

(Contribution de Grégory Haleux)
Index

Idée

Idée (Une) : On dit une idée, un soupçon, un scrupule, une larme, pour quelques gouttes de liquide.

Idées (Avoir des) : Avoir d'amoureux désirs.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mercredi 20 mai 2015

Une connerie stalinienne

Il existe pour votre Tenancier un sujet difficile concernant son métier et sur lequel il a toujours fait un détours circonspect : la poésie. Dissipons l’ambiguïté, on parle ici de la difficulté de communiquer l’expérience intime de la poésie à autrui, surtout lorsque l’on est libraire. Il vous importe assez peu de savoir ce que le Tenancier aime en matière de poésie. C’est comme les brocolis cette chose…
Il est tout de même une matière de la poésie que l’on peut transmette sans trop se tromper sur l’unanimité qu’elle suscitera, c’est le kitsch, le stupide ou le crétin.
On vous avait fait subir une ode aux Sauveteurs Bretons (la médaille la plus belle pour les amateurs des Tonton flingueurs…) et comme on vient de vous parler d’Aragon on ne peut résister : voici une belle connerie stalinienne que nous plaçons dans notre panthéon bien près des représentations réalistes socialistes des milicienne pékinoises dans les fifties. L’une et l’autre se valent — quand le kitsch est sinistrement meurtrier et fait rire tout à la fois...
 
« Il s'agit de préparer le procès monstre
d'un monde monstrueux
Aiguisez demain sur la pierre
Préparez les conseils d'ouvriers et soldats
Constituez le tribunal révolutionnaire
J'appelle la Terreur du fond de mes poumons

Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu'on plie et vous qu'on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou

Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manœuvres de l'Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibel
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat. »


Aragon : « Prélude au temps des cerises » 
in : Persécuté-Persécuteur, Ed Denoel, 1931)

Habit rouge

Habit rouge : Anglais. — C'est la couleur favorite de leur uniforme. — « Les habits rouges voulaient danser, mais nous les avons fait sauter. Vivent les sans-culottes ! » (Mauricault, 1793.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

La numérotation des notices de catalogues

Est-il besoin de parler du numéro de chaque entrée d’un catalogue, tant sa fonction paraît prosaïquement implicite — ou implicitement prosaïque ?… Quatre-vingt dix-neuf pour cent des libraires utilisent des numéros pour chaque notice de catalogue. Je pense être le seul à a voir travailler dans une librairie qui faisait des notices sans numéros. On en a déjà parlé d’ailleurs. Tant il est vrai qu’entendre citer un titre et un auteur était préférable bien souvent à l’énoncé de numéro lorsque l’on avait un client au téléphone, le côté pratique n’était pas forcément au rendez-vous. En effet, les ouvrages d’un catalogue sont souvent classés par ordre alphabétique et la théorie voudrait qu’Abellio ou Audiberti se trouvent en haut à gauche du rayonnage tandis que Valéry et Vanderem se situent en bas à droite, en vertu de cette succession alphabétique et du sens du rangement. Seulement, c’est sans compter avec les rubriques qui peuvent parsemer le dit catalogue. Ainsi, le bon sens veut que l’on regroupe sur le même espace les ouvrages consacrés au Surréalisme puisqu’ils sont classés ainsi dans le catalogue… Mais alors, qu’un client nous demande un ouvrage d’Aragon sans nous mentionner sa place dans la rubrique ad hoc et pour peux que l’on soit court sur la bibliographie de l’auteur, on risque fort de le rechercher au tout début du rangement, c'est-à-dire dans sa partie stalinienne (j’adore me faire des potes). On jugera alors qu’une numérotations des exemplaires en vente fait grâce de toute hésitation, de quiproquos et d’atermoiements fâcheux. Ce recours à la numérotation est également pratique pour le libraire qui veut repérer certaines ventes intéressantes. Tel numéro dans le catalogue — numéroté lui aussi — peut faire l’objet d’une mention dans la fiche bibliographique pour la préparation du livre avant la mise en vente. Ce repère peut être parfois un apport bibliographique, une indication de prix, etc. Tout cela, on le sait ou on le pressent. On ne vous a pas indiqué que cette suite de petits billets serait forcément originale…
Cette numérotation est éphémère, elle n’est pas liée au livre mais liée à sa place dans le catalogue. Un livre qui n’a pas été vendu sur celui-là peut tout aussi bien se retrouver un numéro différent dans un autre du même libraire quelques années après.
Il n’en va pas forcément de même avec le catalogage électronique. Les premières bases de données ont numérotés les lignes de leurs entrées, celles destinées à la vente en ligne exigent également une numérotation liées à l’entrée de chaque ligne de la liste. Ce numéro se retrouve dans les bons de commande transmis aux libraires. C’est généralement ce numéro de références qui est le plus important pour ces sites et nom l’identité du livre. A la limite, on se fout assez du « produit » pourvu qu’il corresponde à la référence… Tout cela est bien éloigné de la pratique du catalogage papier et atteint presque les conditions de la distribution industrielle, ou automatisée. Accessoirement, si l’on suit le libraire sur le net, on verra que les plus anciens numéros des listes proposés par celui-ci sont logiquement ceux qui traînent depuis un certain temps, l’invendable, le brol, la merdouille. Ce n’est pas une règle, le professionnel avisé pouvant revitaliser ces ouvrages-là en leur offrant un numéro plus récent. Astuce toute bête qui a ses limitations : un « habit neuf » ne change guère le contenu.

Gadin

Gadin : Bouchon (Rabasse.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Gadin
m.m. Primitivement « jeu du bouchon », puis, par assimilation à la chute de ce bouchon qu'il faut abattre dans le jeu, a signifié : chute.
Actuellement n'est plus employé que pour désigner l'exécution capitale dans l'expression « y aller du gadin ». ○ EXEMPLE : A Marseille, il prenait perpète ; à Versailles, je te garantis qu'il y va du gadin.

Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

(Index)

lundi 18 mai 2015

Life during wartime

Facies

Facies : Figure, face. — latinisme. — « C'est mon épouse... Un assez beau facies, hein ? » (Labiche.) — « Tu mériterais qu'on coulât ton facies en bronze. » (Montépin.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

dimanche 17 mai 2015

Les notices de catalogues.

Une notice de livre, dans un catalogue se construit selon une architecture particulière et peut se diviser en plusieurs sections :
— Le numéro d’entrée dans le catalogue.
— L’identification de l’ouvrage et ses mentions d’édition, c'est-à-dire, concrètement, le nom de l’auteur, le titre de l’ouvrage, l’éditeur, la collection, la date d’édition, tout élément imprimé que l’on trouve généralement sur la page de titre du livre.
— La description physique du livre qui englobe son format, sa pagination et toute particularité liée soit au tirage (originale sur beau papier, service de presse, etc.) soit à l’ouvrage lui-même (défaut, comme des réparations sur la couverture) ou des améliorations (reliure de luxe, envoi autographe, etc.).
— Les indications bibliophiliques : citation de la source bibliophilique, particularités éventuelles de l’ouvrage dans l’histoire de l’auteur ou l’histoire littéraire, etc.
— Le prix
Ces éléments peuvent s’interpénétrer, s’imbriquer ou ne pas exister pour certains d’entre eux, ou alors être considérablement lapidaires, au choix du libraire qui rédige ces notices. On reviendra ultérieurement sur le contenu de ces sections.
En général, chacune de ces parties fait l’objet d’une mise en page spécifique : Titres en italique, noms d’auteur en gras — ce qui peut aussi être le cas pour des mentions d’envoi autographe, par exemple.
Il n’y aucune règle officielle, comme c’est le cas pour les bibliothécaires, qui régit les fiches bibliographiques et la rédaction des catalogues. Ce sont généralement des usages entérinés par la pratique. Certes, l’influence des bibliographies consultées par le rédacteur, les règles instituées par les bibliothécaires ne sont pas méconnues et sont volontiers utilisées. Reste qu’il demeure une grande latitude dans la présentation et même l’esprit de chaque brochure, à l’image de celui qui les rédige. Pour peu qu’on veuille se pencher sur chaque détail (ce que nous ferons un peu sommairement pour ne pas vous barber, dans nos prochains billets) on s’apercevra que la philosophie du livre de chaque libraire peut différer.
Si ces notices peuvent apparaîtrent comme disparates dans leur présentation, elles se sont donné pour mission d’informer les clients sur les ouvrages rassemblés par le libraire à l’occasion de ce catalogue. Il faut vendre, donc être précis et même alléchant. Cela n’empêche pas le jansénisme de certains : aucune mention sinon que le strict nécessaire. Tout acheteur de ce librairie-là sachant pertinemment que les ouvrages présentés sont comme neufs et qu’il n’y a vraiment pas besoin de faire de la glose sur les auteurs vendus. D’autres ont besoin de se répandre, de conjecturer, parfois au détriment de la place pour d’autres livres…
On vient une nouvelle fois d’enfoncer une porte ouverte en vous affirmant que chaque notice diffère à chaque libraire, à l’instar des catalogues.
Il va de soi qu’à l’heure actuelle les notices des livres qui n’ont pas été vendus se retrouvent sur le net et trouvent un lectorat plus élargi que les lecteurs habituels des catalogues.
A propos du net on s’apercevra que les sites de vente de livres ont emprunté la structure des notices de catalogue. Ce n’est pas par hasard. Les libraires d’occasion et d’anciens, nettement moins pusillanimes et timorés que leurs confrères de la librairie de neuf, furent des pionniers dans l’exploitation des listes à destination des bases de données. Pour notre part, il nous a été donné de contempler des catalogues extrêmement bien structurés sur logiciel dBase III élaborés au début des années 90 et même peut être avant, cas extrême mais qui donne une idée de la perméabilité de la corporation aux idées susceptibles d’améliorer la gestion de stocks pléthoriques. Parfois à regret, les prédateurs de la librairie (i.e. : les intermédiaires de vente que sont ces sites) ont entériné cet agencement non sans réticence. Les informaticiens ou donnés lieu comme tels eurent un peu de mal avec ces structures-là, par manque évident de culture bibliophilique. Le marché du livre d’occasion en pleine mutation (l’ancien, lui, semble suivre une tangente et revenir à une niche spécifique) voit tout une partie de son fonds mise à l’écart par l’obligation faite de ne plus utiliser que les codes barre (EAN 13) et ISBN imposée par les sites de vente… Sur ce plan-là, c’est toute une partie du fonds de la librairie d’occasion qui se voit marginalisé. On reviendra également sur ce sujet qui nous semble important.
Revenons une ultime fois sur la mis en page des notices. Si votre serviteur fut le dernier, sans doute, à utiliser une offset de bureau pour l’impression de catalogues, pas mal de libraires utilisaient depuis longtemps le traitement de texte et les possibilités offertes par ceux-ci, pour la mise en forme des notices. Enfin, les catalogues purent être produits sans l’intermédiaire coûteux d’un imprimeur pour la question de la mise en page ou à se résoudre à des feuilles chichement dactylographiées. La possibilité d’utiliser plusieurs corps et donc de caser plus de textes par page améliora la lisibilité et l’abondance du contenu.
Un jour, il faudra bien q’un historien de la librairie se penche sur l’évolution des catalogues…

Ebazir

Ebazir : Assassiner. (Rabasse.) Forme d'esbasir.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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samedi 16 mai 2015

Émile Zola


Source :
A Pictorial History of the Movies
By
Deems Taylor
Marcelene Peterson and Bryant Hale
Simon and Schuster
1943

Dabesse

Dabesse : Reine, mère. (Rabasse.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)