Est-il besoin de parler du numéro de
chaque entrée d’un
catalogue, tant sa fonction paraît prosaïquement implicite — ou
implicitement
prosaïque ?… Quatre-vingt dix-neuf pour cent des libraires
utilisent des
numéros pour chaque notice de catalogue. Je pense être le seul à a voir
travailler dans une librairie qui faisait des notices sans numéros. On
en a
déjà parlé d’ailleurs. Tant il est vrai qu’entendre citer un titre et
un auteur
était préférable bien souvent à l’énoncé de numéro lorsque l’on avait
un client
au téléphone, le côté pratique n’était pas forcément au rendez-vous. En
effet,
les ouvrages d’un catalogue sont souvent classés par ordre alphabétique
et la
théorie voudrait qu’Abellio ou Audiberti se trouvent en haut à gauche
du
rayonnage tandis que Valéry et Vanderem se situent en bas à droite, en
vertu de cette succession alphabétique et du sens du rangement. Seulement, c’est
sans
compter avec les rubriques qui peuvent parsemer le dit catalogue.
Ainsi, le bon
sens veut que l’on regroupe sur le même espace les ouvrages consacrés
au
Surréalisme puisqu’ils sont classés ainsi dans le catalogue… Mais
alors, qu’un
client nous demande un ouvrage d’Aragon sans nous mentionner sa place
dans la
rubrique ad hoc et pour peux que l’on
soit court sur la bibliographie de l’auteur, on risque fort de le
rechercher au
tout début du rangement, c'est-à-dire dans sa partie stalinienne
(j’adore me
faire des potes). On jugera alors qu’une numérotations des exemplaires
en vente
fait grâce de toute hésitation, de quiproquos et d’atermoiements
fâcheux.
Ce recours à la numérotation est également pratique pour le
libraire qui veut repérer certaines ventes intéressantes. Tel numéro
dans le
catalogue — numéroté lui aussi — peut faire l’objet d’une mention dans
la fiche
bibliographique pour la préparation du livre avant la mise en vente. Ce
repère
peut être parfois un apport bibliographique, une indication de prix,
etc.
Tout cela, on le sait ou on le pressent. On ne vous a pas
indiqué que cette suite de petits billets serait forcément originale…
Cette numérotation est éphémère, elle n’est pas liée au livre mais liée à sa place dans le catalogue. Un livre qui n’a pas été vendu sur celui-là peut tout aussi bien se retrouver un numéro différent dans un autre du même libraire quelques années après.
Il n’en va pas forcément de même avec le catalogage électronique. Les premières bases de données ont numérotés les lignes de leurs entrées, celles destinées à la vente en ligne exigent également une numérotation liées à l’entrée de chaque ligne de la liste. Ce numéro se retrouve dans les bons de commande transmis aux libraires. C’est généralement ce numéro de références qui est le plus important pour ces sites et nom l’identité du livre. A la limite, on se fout assez du « produit » pourvu qu’il corresponde à la référence… Tout cela est bien éloigné de la pratique du catalogage papier et atteint presque les conditions de la distribution industrielle, ou automatisée. Accessoirement, si l’on suit le libraire sur le net, on verra que les plus anciens numéros des listes proposés par celui-ci sont logiquement ceux qui traînent depuis un certain temps, l’invendable, le brol, la merdouille. Ce n’est pas une règle, le professionnel avisé pouvant revitaliser ces ouvrages-là en leur offrant un numéro plus récent. Astuce toute bête qui a ses limitations : un « habit neuf » ne change guère le contenu.
Cette numérotation est éphémère, elle n’est pas liée au livre mais liée à sa place dans le catalogue. Un livre qui n’a pas été vendu sur celui-là peut tout aussi bien se retrouver un numéro différent dans un autre du même libraire quelques années après.
Il n’en va pas forcément de même avec le catalogage électronique. Les premières bases de données ont numérotés les lignes de leurs entrées, celles destinées à la vente en ligne exigent également une numérotation liées à l’entrée de chaque ligne de la liste. Ce numéro se retrouve dans les bons de commande transmis aux libraires. C’est généralement ce numéro de références qui est le plus important pour ces sites et nom l’identité du livre. A la limite, on se fout assez du « produit » pourvu qu’il corresponde à la référence… Tout cela est bien éloigné de la pratique du catalogage papier et atteint presque les conditions de la distribution industrielle, ou automatisée. Accessoirement, si l’on suit le libraire sur le net, on verra que les plus anciens numéros des listes proposés par celui-ci sont logiquement ceux qui traînent depuis un certain temps, l’invendable, le brol, la merdouille. Ce n’est pas une règle, le professionnel avisé pouvant revitaliser ces ouvrages-là en leur offrant un numéro plus récent. Astuce toute bête qui a ses limitations : un « habit neuf » ne change guère le contenu.
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