lundi 8 juin 2015

Une historiette de Béatrice

— « Ah une nouvelle bouquinerie à Bayonne ! Génial ça !
— Pas tout à fait madame, cette bouquinerie existe depuis 1951.
— Génial ça, félicitations ! Et c’est vous qui l’avez créée ? »

Cette historiette a été publiée pour la première fois en juillet 2012 sur le blog Feuilles d'automne

Cadratins

Cadratins. s. m. pl. Petits parallélépipèdes de même métal et de même force que les caractères d'imprimerie, mais moins hauts que les lettres de diverses sortes. Ils servent à renfoncer les lignes pour marquer les alinéas et portent sur une de leurs faces un, deux ou trois crans.
Jeu des cadratins. On joue avec ces petits prismes rectangulaires à peu près comme avec les dés à jouer. Les compositeurs qui calent, et même ceux qui ne calent pas, s'amusent quelquefois à ce jeu sur le coin d'un marbre. Quand le joueur n'amène aucun point, on dit qu'il fait blèche. Il va sans dire que l'enjeu est toujours une chopine, un litre ou toute autre consommation.

Les typographes appellent aussi cadratin le chapeau de haute forme, désigné dans l'argot parisien sous le nom si juste et si pittoresque de tuyau de poêle.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

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10/18 — Paul-Jean Toulet : Œuvres diverses




Paul-Jean Toulet

Œuvres diverses
Préface d'Hubert Juin

n° 1774
Série «  Fins de Siècles »

1986
couverture : Paul-Jean Toulet photographié à l'île Maurice


(Contribution de SPiRitus)
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Balade, Balader (Se), Baladeur

Balade, s. f. « Promenade, flânerie, » dit Alfred Delvau. C'est vrai ; mais, pour les typographes, la balade est quelque chose de plus ; c'est une promenade au bout de laquelle il y a un déjeuner, un dîner, ou tout au moins un rafraîchissement; c'est aussi la promenade au hasard et sans but déterminé ; mais il arrive presque toujours que l'un des baladeurs a une idée lumineuse et entraîne ses camarades dans quelque guinguette renommée.

Balader (Se), v. pr. Flâner, se promener sans but déterminé.

Baladeur,  adj. Qui aime à se balader, à faire une balade.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

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dimanche 7 juin 2015

10/18 — Alphonse Allais : A se tordre / Vive la vie / Pas de bile !




Alphonse Allais

A se tordre / Vive la vie / Pas de bile !
Préface d'Hubert Juin

n° 1693
Série «  Fins de Siècles »

1985
couverture : Le Poker (détail), bois gravé par Vallotton


(Contribution de SPiRitus)
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Amphibie

Amphibie, s. m. Ouvrier typographe qui est en même temps imprimeur ou correcteur.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883

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« Duck you sucker ! »

Il y a quelques jours, George vous proposait une devinette sur un passage connu de Il était une fois la révolution. On ne pouvait manquer ici de vous présenter le passage concerné dans le film (désolé pour la vf…)
 

 
Et pour que vous ne le manquiez pas chez votre bouquiniste préféré, voici la couverture de l’ouvrage dans son édition française.
 
 
Il est à noter que, comparant le nombre de pages entre l’édition en langue anglaise (154 pp) et la présente (192 pp), la différence probable réside dans le fait que les mots français sont un peu plus longs en général et aussi à cause de la mise en page. On déduira que, contrairement à la coutume, cette Série Noire n’a pas été caviardée pour respecter les contraintes de fabrication. On tempèrera notre enthousiasme en confirmant que cet ouvrage semble bien une novellisation puisque la trame et les incidents du film sont reproduits assez scrupuleusement — ce qui arrive rarement quand il s’agit d’une histoire originale adaptée au cinéma — seules quelques petites scènes de liaisons ont été introduites. On ne fera pas la part de ce qui est dû à l’adaptateur ou au traducteur pour le contenu de cet écrit, tant notre esprit critique est obéré par le souvenir vivace du film. On se contentera de déclarer l’ouvrage lisible.
Pour le reste, reportez vous aux commentaires de la devinette…
(Le Tenancier remercie son ami Éric de lui avoir fourni ce volume, par ailleurs exemplaire du Service de Presse, hé hé !)

Zig, Zigue

Zig, Zigue : Compagnon, ami. — « Entrez, nous sommes tous ici de bons zigues. » (Monselet.) — « Je suis un bon zig, il a l'air d'un bon enfant, nous nous entendrons. » (Montépin.)

Zigue : Finale ajoutée arbitrairement à certains mots : « Cavale tezigue vers mesigue : Cavale-toi vers moi. » (Paillet.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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Je suis l’auteur de L’insurrection qui vient

« Je suis l’auteur de L’insurrection qui vient
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans l’affaire dite « de Tarnac ». Une affaire lancée voilà sept ans par une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se déployer autour d’une « épicerie tapie dans l’ombre ». La défense pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de communication du pouvoir sarkoziste de l’époque. Une opération que, par esprit de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir. Et quel pouvoir peut-il, de nos jours, se passer de l'antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement dans les sondages ?
Dans le récent réquisitoire, un acte de sabotage présumé, qui ne pouvait en aucun cas entraîner de dégâts humains, qualifié d’ordinaire comme « acte de malveillance » est devenu un acte cherchant à imposer une idéologie « par l’intimidation et la terreur ». Pour effectuer cette transmutation, le parquet s’appuie sur un livre : L’insurrection qui vient, ouvrage dont, tout en reconnaissant qu’il est le fruit d’un travail collectif, l’accusation décide arbitrairement que Julien Coupat est « la plume principale ». Et cela, contre les déclarations réitérées de l’intéressé. L’enjeu, pour les magistrats, est de créer une figure de chef, tant il leur est difficile d’imaginer une pratique politique qui s’en passerait.
Que des juges s’attribuent ainsi la compétence d’entrer dans le délicat travail de l’écriture ne peut laisser indifférent ni un auteur ni un lecteur de livres. Cela laisse d’autant moins indifférent quand on considère que l’intimidation des populations est la politique réellement poursuivie par tous ceux qui pratiquent le chantage au chômage pour imposer la paix sociale, et que la dénonciation de la « terreur » cache de plus en plus mal les pratiques proprement terrifiantes des forces armées « démocratiques » dans nombre de théâtres d'opérations extérieurs.
L’insurrection qui vient est avant tout un ouvrage, discutable et discuté, critiquant la société capitaliste. La liberté d’expression ne saurait se limiter au « droit au blasphème » : qu’un livre politique devienne la pièce centrale d’un procès où de lourdes peines de prison sont encourues, prouve de manière irréfutable qu’il s’agit bien d’un procès politique.
Nous avons le droit de dire qu’il faut transformer le monde. Nous avons également le droit de dire que, comme souvent par le passé, à l’instar de ce que rappelle l’Histoire, cela ne se fera probablement pas dans le strict respect de ses lois et règlements. Traiter en « terroriste » ce qui a trait à la révolution, ou du moins à sa possibilité, est de très mauvais augure. D'ailleurs, cela n'a pas porté chance à un Ben Ali ou un Moubarak.
L’insurrection qui vient est une expression parmi bien d’autres d’un courant de critique de la civilisation capitaliste. Si ses positions sont discutables, c’est toujours du point de vue de cette entreprise multiforme de critique du vieux monde dans laquelle je me reconnais et qui n'appartient à personne.
C’est pourquoi il me semble important de passer enfin aux aveux : le véritable auteur de L’Insurrection qui vient, c’est moi. »

On peut également aller signer et ainsi se déclarer l'auteur de cet ouvrage.

Youte, Youtre

Youte, youtre : Juif. — Germanisme.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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[Note du Tenancier : Votre serviteur a hésité un instant avant de publier cette définition. A une époque où un entarteur se fait traiter d’antisémite et où chaque mot est évalué au travers d‘un a priori où les intentions ne sont jamais éloignées, fallait-il nous exposer et exposer ce mot ? Nulle part ici on a proclamé l’ambition d’être exhaustif. D’un autre côté, on a peu d’appétences pour la censure. Ces mots dégueulasses existent. Ils sont le reflet d’un société marginale qui a pu se montrer très souvent sexiste, raciste, etc. Le truand est parfois le plus sûr ami de l’ordre et il arrive que cet ordre soit « nouveau », comme pour ces messieurs de la Carlingue. L’idéal serait que les lecteurs de ce blog soient intelligents et ne méconnaissent point  l’idée qui sous-tend cette rubrique qui, pas neutre de toute façon, entend reproduire certains mots très fortement connotés parce qu’ils existent et non parce qu’on les approuve. Que ces lecteurs soient intelligents tombe sous le sens, ils ne fréquenteraient pas ces pages sinon. Aux égarés vindicatifs, adeptes de la prétérition en matière de dialectique ou amateurs du mot «Youtre » que ce soit ouvertement ou mezzo voce, le Tenancier les emmerde.]
(Voir aussi à ce sujet notre introduction à cette rubrique.)

mercredi 3 juin 2015

Une historiette de Béatrice

— « Bonjour, vous avez le dernier Trucmuche ?
— Non madame, pour les nouveautés du hit-parade ce n’est pas ici qu’il faut venir.
— Excusez-moi, je croyais que c’était une librairie. »

Cette historiette a été publiée pour la première fois en juin 2012 sur le blog Feuilles d'automne

Vache espagnole (Parler français comme une)

Vache espagnole (Parler français comme une) : Parler un très mauvais français.
Certains néologistes ont imaginé de modifier encore cette expression qui devient alors tout à fait dépourvue de sens : — « Incontestablement, M.B... s'est montré habile... sa rhétorique comme celle de M. L..., parle un français de vache enragée et prétentieuse. » (Paris-Journal, juillet 72.) — Pour s'expliquer le mot, il faut savoir qu'on a dit dans le principe : Parler comme un vacce espagnol, par allusion aux habitants des provinces basques de l'Espagne cédées à la France (Bayonne et Mauléon), qui s'exprimaient difficilement en français. On disait alors vacce pour basque. On a dit ensuite vache pour vacce, ce qui n'est plus du tout la même chose, et on dit enfin vache enragée pour vache espagnole, ce qui est pis encore.
Qu'on se moque après cela des étymologistes !

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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