Préface à : Superdupont : Les âmes noires (1995)
mercredi 10 juin 2015
Enquiller (s')
Enquiller (s'), v. pr. Être embauché.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
lundi 8 juin 2015
Une historiette — parano — de George
Un type entre, la soixantaine, et demande tout de go si nous avons de vieux 10/18.
— Pardon, oui, mais qu'appelez-vous « vieux », et dans quel genre ?
— Hé bien, vous savez, ce sont des livres de poches publiés au début des années 70…
— Oui, je sais, monsieur, j'ai même établi le catalogue intégral de la collection depuis sa création mais je vous demande quel genre de 10/18 vous cherchez : littéraires, politiques, une série précise, un titre particulier ?…
— Oui, je cherche un titre précis, de Michèle Manceaux : Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !
— Euh, pardon, mais ça ne me dit rien : vous êtes sûr du titre ?
— Oui, oui, absolument : c'est une série de reportages et je faisais partie des interviouvés. Je voudrais l'offrir à mon fils…
Bon, le titre me disait bien quelque chose mais pas du tout associé à Michèle Manceaux, et pas non plus aux 10/18. Je vérifie tout de même dans les étagères de l'escalier, voyons, voyons… non, rien.
— Désolé monsieur, on n'a pas ça pour le moment.
— Tant pis, je repasserai un autre jour.
Et le type s'en va, et là grosse perplexité de mon côté, un truc qui se met à me turlupiner de plus en plus, au point que je lance une petite requête sur Internet (car, tonnerre ! je suis sûr de l'avoir eu naguère, ce fameux bouquin de Michèle Manceaux, mais ni le titre ni la collection ne cadrent avec mon souvenir imprécis)… Hé ben voilà ! Évidemment que ce n'est pas de Michèle Manceaux : c'est de Jean-Louis Brau, ce bouquin, et pas du tout en 10/18 ! Michèle Manceaux, c'était Cours, camarade, le P.C.F. est derrière toi ! dans l'intéressante mais éphémère collection « La France sauvage » de Gallimard.
Non seulement ce type m'a entourloupé mentalement au point de m'énerver mais en plus il s'avère que Michèle Manceaux vient de casser sa pipe et qu'elle était née — Ouiqui dixit — le 17 février 1933, soit le même jour que George Weaver sur Facebook (c'est la date officielle de la disparition de Julien Torma)…
De quoi devenir un peu parano, non ?
D'autant qu'à bien y réfléchir, ce titre qu'on me demande, Cours, camarade…, ne serait-ce pas une injonction goguenarde à filer impossiblement au plus vite, vu que je viens de me casser la guibolle ?
— Hé bien, vous savez, ce sont des livres de poches publiés au début des années 70…
— Oui, je sais, monsieur, j'ai même établi le catalogue intégral de la collection depuis sa création mais je vous demande quel genre de 10/18 vous cherchez : littéraires, politiques, une série précise, un titre particulier ?…
— Oui, je cherche un titre précis, de Michèle Manceaux : Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !
— Euh, pardon, mais ça ne me dit rien : vous êtes sûr du titre ?
— Oui, oui, absolument : c'est une série de reportages et je faisais partie des interviouvés. Je voudrais l'offrir à mon fils…
Bon, le titre me disait bien quelque chose mais pas du tout associé à Michèle Manceaux, et pas non plus aux 10/18. Je vérifie tout de même dans les étagères de l'escalier, voyons, voyons… non, rien.
— Désolé monsieur, on n'a pas ça pour le moment.
— Tant pis, je repasserai un autre jour.
Et le type s'en va, et là grosse perplexité de mon côté, un truc qui se met à me turlupiner de plus en plus, au point que je lance une petite requête sur Internet (car, tonnerre ! je suis sûr de l'avoir eu naguère, ce fameux bouquin de Michèle Manceaux, mais ni le titre ni la collection ne cadrent avec mon souvenir imprécis)… Hé ben voilà ! Évidemment que ce n'est pas de Michèle Manceaux : c'est de Jean-Louis Brau, ce bouquin, et pas du tout en 10/18 ! Michèle Manceaux, c'était Cours, camarade, le P.C.F. est derrière toi ! dans l'intéressante mais éphémère collection « La France sauvage » de Gallimard.
Non seulement ce type m'a entourloupé mentalement au point de m'énerver mais en plus il s'avère que Michèle Manceaux vient de casser sa pipe et qu'elle était née — Ouiqui dixit — le 17 février 1933, soit le même jour que George Weaver sur Facebook (c'est la date officielle de la disparition de Julien Torma)…
De quoi devenir un peu parano, non ?
D'autant qu'à bien y réfléchir, ce titre qu'on me demande, Cours, camarade…, ne serait-ce pas une injonction goguenarde à filer impossiblement au plus vite, vu que je viens de me casser la guibolle ?
Décartonner (Se)
Décartonner (Se), v. pr. S'affaiblir, devenir poitrinaire. Terme emprunté aux relieurs.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
Une historiette de Béatrice
Cadratins
Cadratins. s. m. pl.
Petits parallélépipèdes de même métal et de même force que les
caractères d'imprimerie, mais moins hauts que les lettres de diverses
sortes. Ils servent à renfoncer les lignes pour marquer les alinéas et
portent sur une de leurs faces un, deux ou trois crans.
Jeu des cadratins. On joue avec ces petits prismes rectangulaires à peu près comme avec les dés à jouer. Les compositeurs qui calent, et même ceux qui ne calent pas, s'amusent quelquefois à ce jeu sur le coin d'un marbre. Quand le joueur n'amène aucun point, on dit qu'il fait blèche. Il va sans dire que l'enjeu est toujours une chopine, un litre ou toute autre consommation.
Les typographes appellent aussi cadratin le chapeau de haute forme, désigné dans l'argot parisien sous le nom si juste et si pittoresque de tuyau de poêle.
Jeu des cadratins. On joue avec ces petits prismes rectangulaires à peu près comme avec les dés à jouer. Les compositeurs qui calent, et même ceux qui ne calent pas, s'amusent quelquefois à ce jeu sur le coin d'un marbre. Quand le joueur n'amène aucun point, on dit qu'il fait blèche. Il va sans dire que l'enjeu est toujours une chopine, un litre ou toute autre consommation.
Les typographes appellent aussi cadratin le chapeau de haute forme, désigné dans l'argot parisien sous le nom si juste et si pittoresque de tuyau de poêle.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
Balade, Balader (Se), Baladeur
Balade, s. f.
« Promenade, flânerie, » dit Alfred Delvau. C'est vrai ; mais, pour les
typographes, la balade est quelque chose de plus ; c'est une promenade
au bout de laquelle il y a un déjeuner, un dîner, ou tout au moins un
rafraîchissement; c'est aussi la promenade au hasard et sans but
déterminé ; mais il arrive presque toujours que l'un des baladeurs a une
idée lumineuse et entraîne ses camarades dans quelque guinguette
renommée.
Balader (Se), v. pr. Flâner, se promener sans but déterminé.
Baladeur, adj. Qui aime à se balader, à faire une balade.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
dimanche 7 juin 2015
« Duck you sucker ! »
Il y a quelques jours, George
vous proposait une devinette
sur un passage connu de Il
était une fois la révolution. On ne pouvait manquer ici de vous
présenter le passage concerné dans le film (désolé pour la vf…)
Et pour que vous ne le manquiez pas chez votre bouquiniste préféré, voici la couverture de l’ouvrage dans son édition française.
Il est à noter que, comparant le nombre de pages entre l’édition en langue anglaise (154 pp) et la présente (192 pp), la différence probable réside dans le fait que les mots français sont un peu plus longs en général et aussi à cause de la mise en page. On déduira que, contrairement à la coutume, cette Série Noire n’a pas été caviardée pour respecter les contraintes de fabrication. On tempèrera notre enthousiasme en confirmant que cet ouvrage semble bien une novellisation puisque la trame et les incidents du film sont reproduits assez scrupuleusement — ce qui arrive rarement quand il s’agit d’une histoire originale adaptée au cinéma — seules quelques petites scènes de liaisons ont été introduites. On ne fera pas la part de ce qui est dû à l’adaptateur ou au traducteur pour le contenu de cet écrit, tant notre esprit critique est obéré par le souvenir vivace du film. On se contentera de déclarer l’ouvrage lisible.
Pour le reste, reportez vous aux commentaires de la devinette…
(Le Tenancier remercie son ami Éric de lui avoir fourni ce volume, par ailleurs exemplaire du Service de Presse, hé hé !)
Et pour que vous ne le manquiez pas chez votre bouquiniste préféré, voici la couverture de l’ouvrage dans son édition française.
Il est à noter que, comparant le nombre de pages entre l’édition en langue anglaise (154 pp) et la présente (192 pp), la différence probable réside dans le fait que les mots français sont un peu plus longs en général et aussi à cause de la mise en page. On déduira que, contrairement à la coutume, cette Série Noire n’a pas été caviardée pour respecter les contraintes de fabrication. On tempèrera notre enthousiasme en confirmant que cet ouvrage semble bien une novellisation puisque la trame et les incidents du film sont reproduits assez scrupuleusement — ce qui arrive rarement quand il s’agit d’une histoire originale adaptée au cinéma — seules quelques petites scènes de liaisons ont été introduites. On ne fera pas la part de ce qui est dû à l’adaptateur ou au traducteur pour le contenu de cet écrit, tant notre esprit critique est obéré par le souvenir vivace du film. On se contentera de déclarer l’ouvrage lisible.
Pour le reste, reportez vous aux commentaires de la devinette…
(Le Tenancier remercie son ami Éric de lui avoir fourni ce volume, par ailleurs exemplaire du Service de Presse, hé hé !)
Zig, Zigue
Zig, Zigue
: Compagnon, ami. — « Entrez, nous sommes tous ici de bons zigues. »
(Monselet.) — « Je suis un bon zig, il a l'air d'un bon enfant, nous
nous entendrons. » (Montépin.)
Zigue : Finale ajoutée arbitrairement à certains mots : « Cavale tezigue vers mesigue : Cavale-toi vers moi. » (Paillet.)
Zigue : Finale ajoutée arbitrairement à certains mots : « Cavale tezigue vers mesigue : Cavale-toi vers moi. » (Paillet.)
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