lundi 4 avril 2016

Henri Lhéritier
18 mars 1946 — 20 mars 2016

J'apprends avec un peu de retard le décès d'Henri Lhéritier. Voici, ci-après, ce que nous en disions en août 2008 sur le blog Feuilles d'automne. 


L’un des plaisirs que peut s’octroyer un libraire qui travaille à domicile et qui, par conséquent, n’a guère la possibilité de discuter littérature avec ses clients – chose exceptionnelle par ailleurs, le client disert, n’est pas si courant — est de se reporter sur les blogs littéraires. Cette fréquentation permet, bien sûr, d’intervenir dans les réactions aux articles rédigés par les blogueurs mais également de prolonger le plaisir de cet article dans les commentaires. Il faut seulement que l’alchimie de l’article et des commentaires se fasse, grâce à ceux qui les fréquentent… Cela ne va pas de soi. La zone des commentaires ressemble souvent à des « tout-à-l’ego », ou des coquelets de la plume exhibent plus des Sergent-major que des ramages. Mais c’est somme toute rassurant. L’écrit perdure, même dans les pavanes et les insuffisances, et chacun y trouve sa provende. Pour ma part, Steppenwolf de la brochure moisie, je vais me promener au pays des littératures caduques et obsolètes, dans le blog d’Henri Lhéritier. J’exagère : tout n’y est pas si vieux. Il arrive au taulier de ce blog de se prélasser entre les pages d’un Christian Oster, d’un Gailly… Cependant la majeure partie de ses articles concernent des ouvrages de Paul Bourget, Henri Bordeaux, Francis de Croisset ou bien des auteurs un peu plus courus, tels Barbey d’Aurevilly, Conrad ou encore Léon Bloy. On ne peut dire qu’il s’agit là de petits jeunes qui en veulent. 


Ainsi, régulièrement, Henri Lhéritier, négociant en vin, vigneron, rédige une note sur ses lectures, avec des prédilections (Constantinople, les femmes callipyges…) avec style, pertinence et humour. Et, régulièrement, nous nous retrouvons dans les réactions ou la dissipation règne souvent mais également quelques moments d’érudition auxquels Henri se mêle toujours avec retenu et justesse. Cela devient une sorte de cours de récré ou nous nous ébattons à petit nombre sous l’œil bienveillant de Henri. Hélas, il en va des blogs comme il en est des relations épistolaires. On a envie soudainement que l’interlocuteur prenne corps, lui donner une image, une voix. Pour ce qui concernait l’image, le curieux pouvait être édifié avec une certaine facilité puisqu’il lui suffisait de commander l’ouvrage d’Henri qui s’intitule : « Autoportrait sauvé par le vent »… journal, autoportrait, méditations ? 



En tout cas une autre dimension de la personnalité d’Henri qui ne transparaît pas dans le blog. Mais si nous avions à la fois l’image et sa profondeur, manquait encore son animation ainsi que le son. Alors, je suis passé à Rivesaltes. La Maison du Muscat était fermée à l’heure du déjeuner, ce qui m’a permis de découvrir l’excellent petit restaurant d'été qui partage la même cour – on y trouve également un antiquaire – et dans lequel j’ai dégusté pour la première fois un des vins d'Henri. 



Et puis, ce fut la rencontre. Mais que pouvaient se dire deux timides soudainement confrontés l’un à l’autre ? Ces rencontres sont toujours constituées de regrets et de non-dits. Pour s’en affranchir, il eut fallu s’arrêter plus longtemps. Que l’on ne cherche pas à en savoir plus sur ma visite. Je convie le curieux à visiter son site. Durant notre trop bref échange, j’ai tout de même eu la chance de voir où Henri officiait, voir un bout de sa bibliothèque, rapatriée dans son entrepôt.

 

Et puis j’ai eu le temps de goûter ses vins. Nous nous sommes parlé... un peu. J'ai acheté quelques bouteilles. Maintenant, je peux boire et lire du Henri Lhéritier. Et je médite d’y retourner, m’attabler avec lui autour d’une bouteille de Muscat et deviser jusqu’au bout de la nuit. Sans doute que Les habitués du blog seront avec nous. 



Post scriptum : Son blog semble ne plus exister et c'est dommage...

Queue

Queue
Membre viril.
Avoir la queue verte : être vigoureux en amour. — Je fais toujours état d'un vieillard qui a la tête blanche, mais la queue verte. (Tabarin.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

(Index)

samedi 2 avril 2016

... et onze autres pour la nostalgie

Nous en aurions voulu un peu plus, un peu plus longtemps et profiter du temps qui passe entre ces rayonnage. Merci à Vincent pour avoir tenu sa librairie à bout de bras si longtemps.













(Photographie © Monique Thierry)

dimanche 27 mars 2016

Douze photos pour une fermeture

Le samedi 26 mars était le dernier jour de la libraire Entropie, au 198 boulevard Voltaire. 
Notre reporter était sur les lieux.













(Photographies de Florence Marion ©)

Pastanade

Pastanade
Membre viril.
Pour la rendre plus gaillarde,
Je lui mets mas pastanade
Dedans son petit bassin
(Parnasse des Muses.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

(Index)

vendredi 25 mars 2016

Jacques Abeille / Léo Barthe

Le Tenancier reçoit ceci, il s'empresse de vous en faire part !

Cher Tenancier,

Ca recommence... Exégètes ? Polissons, oui : je devine surtout le plaisir de lire du Barthe à voix haute...
Bien amicalement,

Ludovic


Les Graphies d’Éros : désir, signe et chair chez Léo Barthe/Jacques Abeille

Journée d’étude organisée par Arnaud Laimé (Paris 8).
Bibliothèque de l’Arsenal, 1 rue de Sully, 75004
13 avril 2016, 9 h -18 h
Entrée sur réservation préalable :
arnaudlaime(le petit signe que vous savez)yahoo.fr

MATINÉE

9h Accueil des participants, petit déjeuner de bienvenue
9h30 Arnaud Laimé (Université Paris 8), « Qui, de Barthe et d’Abeille ? »
Féminin
9h45 Jean-Michel Devésa (Université de Limoges), « Le Féminin chez Jacques Abeille : ce "premier autre qui peine à se faire entendre" »
10h15 Elsa Caboche (Université de Poitiers), « Représentation des femmes et imaginaire du féminin chez Abeille et Barthe »
10h45 Discussion
11h Pause
Désir
11h15 Nadine Grafeille (médecin, sexologue), « De la fantasmatique à la réalité »
11h45 Discussion
12h « Jouer et se déjouer : à deux voix autour du désir », échange entre Belinda Cannone (romancière, essayiste) et Jacques Abeille
12h45 Discussion

APRÈS-MIDI

Nocturne
14h30 Pierre Vilar (Université de Pau et des Pays de l’Adour), « Le cru et l’écrit : sur quelques écrits crépusculaires de Léo Barthe et une leçon de Terrèbre »
15h Éric Vauthier (Université de Varsovie), « La dimension nocturne de l'érotisme dans les récits courts de Jacques Abeille/Léo Barthe »
15h30 discussion
15h45 Pause
Image
16h Patrick Wald Lasowski (Université Paris 8), « Aux mains d’Éros »
16h30 Philippe Lemaire (artiste), « "Beau revers du rêve" Quand Jacques Abeille écrit autour de collages »
17h Discussion
17h15 La Reine des oiseaux, projection d’une série d’œuvres formant libre journal
18h Fin de la journée

Hélas, hélas, plus Parisien du tout le Tenancier regrette de ne pouvoir être présent. Néanmoins, merci à Ludovic de nous informer. Qu'il continue !

Ordinaires

Ordinaires
Menstrues. — Cette matrone lui a dit de se mettre un tampon entre les cuisses et de faire comme si elle avait ses ordinaires. (Inspect. de Police.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

(Index)

samedi 19 mars 2016

Signature de Franquin

(in : Gaston n° 16)

Naufrage

Naufrage
Faire naufrage : pour une femme, perdre sa virginité. — Un jour plus tard, la fille allait faire naufrage. (Poisson, Femmes coquettes.)
Faire naufrage au port : pour un homme, éjaculer avant l'intromission, ou encore : ne pouvoir mener à son terme la futution.

Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

(Index)

vendredi 18 mars 2016

Pot de départ
(Hélas, le Tenancier ne pourra y être...)

Chers ami(e)s

La librairie Entropie ayant enfin accompli la réalité de sa réalité, puisque au bout de dix-huit ans le deuxième principe de la thermodynamique (énoncé voici plusieurs décennies déjà par Shannon et Weaver…) s'est avéré, progrès du capitalisme aidant, vous êtes  convié(e)s à un petit pot de départ si vous désirez honorer la disparition (comme aurait dit Perec) de cette librairie, le samedi 26 mars à partir de 15 h et jusqu'à tard dans la nuit, en espérant (mais pas d'espoir sans crainte, comme disait Spinoza…), vous y trouver munis de force boutanches et victuailles, vu que le libraire, évidemment démuni, ne pourra y servir caviar ni champagne !


Et n'hésitez pas, tous les partageux du nouveau monde réel (bienvenue dedans !), à faire circuler cette info sur les réseaux que tous connaissent…

Vincent Reignier

Librairie Entropie
198 Bd Voltaire — 75011 Paris
M° Charonne ou Rue des Boulets
Tél : 01 43 48 83 25

Ouvert de 13h à 19h30 sauf le dimanche et certains lundis (téléphoner)

Mamelue ou mamoseuse

Mamelue ou mamoseuse
Femme dont les seins excèdent la grosseur ordinaire.

Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

(Index)