L’édition des chroniques cinématographiques de Jean-Louis
Bory s’est opérée alors même que celui-ci continuait d’en produire dans les
colonnes du Nouvel Observateur, jadis journal de gauche(*). Bory œuvrait également
au Masque et la Plume sur France Inter, où il s’opposait régulièrement et de
façon réjouissante à Georges Charensol. Le duel a été retranscrit, un peu pâle, sous
la plume de François Morel, il y a quelques temps. Bory est amoureux du cinéma,
un polémiste drôle et sensible, intuitif, toutes qualités qui surgissent dans l’enfilade
de ces chroniques. Certes, on connaît le Jean-Louis Bory écrivain (sans doute
délaissé), l’essayiste et surtout le mémorialiste qui a laissé la splendide
biographie d’Eugène Sue ou le livre sur la Révolution de Juillet… Il faut à
cela ajouter ces chroniques, partiales et parfois injustes, sarcastiques... réjouissantes, en somme.
« Ne me demandez pas sur je pratique une critique
essentialiste, ou situationniste, ou structuraliste, ou je ne sais quoi d’autre
en iste. Je n’en sais rien et je m’en moque. Un film pour moi, c’est quelque
chose de vivant. Chaque film renouvelle l’aventure. Aucun concept du
cinéma-en-soi, aucun dogmatisme à priori
ne m’embarrasse. Ce n’est pas le cinéma qui existe d’abord, ce sont les films.
Et puis, oui, peut-être, si tout va bien, il existe alors le
cinéma. »
Jean-Louis Bory : « Avertissement », in Des yeux pour voir (1971)
Jean-Louis Bory : « Avertissement », in Des yeux pour voir (1971)
Cinéma I 1961 – 1966 |
Cinéma II 1966 – 1968 |
Cinéma III 1969 – années 60 |
Cinéma IV 1970 – 1971 |
Cinéma V 1971 – 1972 |
Cinéma VI 1973 – 1974 |
Cinéma VII 1975 – 1976 |
(Cliquez sur les images pour vous rendre aux notices bibliographiques)
(*) Enfin, entendons nous par « journal de gauche » quand nous évoquons une telle publication qui, dans les quarante premières pages de ses numéros, présentait — comme à l'heure actuelle — près de trente-cinq pages de pubs à destination de la classe moyenne (bagnoles, hi-fi, clubs de vacances, etc.) Disons que ce journal laissait de temps en temps la paroles à des personnes moins inquiètes du CAC 40 que des problèmes sociaux. (note quelques jours plus tard...)