Devant la mort, on s'inscrit en faux |
vendredi 21 septembre 2018
lundi 17 septembre 2018
Haussons les épaules sur le bord du précipice
Un sujet de divertissement pour le Tenancier, ces jours-ci
réside dans la récurrence de papiers à vocations « philosophiques » qui dissertent
sur le monde, l’effroi, la fin. Non qu’à ses yeux elles se révèlent
injustifiées mais il semble que tous ces messieurs (pas trouvé de dame sur le
sujet, mais je n’ai pas tout regardé) se soient donné le mot, comme un nouveau
fonds de commerce à exploiter. Le catastrophisme de salon avec la rhétorique ad
hoc plaît et alimente la petite musique des médias. La fin est proche,
repentons-nous ! Comme si nous avions négligé les avertissements, depuis
le temps et comme si tout le monde se sentait concerné. Eh non, on va tous
mourir, m’sieur dame, sachant que la seule fin du monde dont nous sommes sûrs
est celle qui accompagne la fin de notre existence personnelle. En attendant, à l’instar des années quatre-vingt lorsque nous nous résignions à recevoir
des SS20 sur la gueule au beau milieu de nos pistes discos, nous continuerons à
cracher dans l’eau où flottent les poissons le ventre à l’air. Car ce monde ne
vaut que cela. J'exagère ? Vous croyez bien à la sincérité de Hulot et au système électoral...
vendredi 14 septembre 2018
T.N.P.
(Vanne pourrie, plutôt orale, qui ne vous donnera pas une haute opinion sur le Tenancier, mais tant pis)
À Tokyo, vous avez le kabuki, à Paris nous avions le caboulot
jeudi 13 septembre 2018
Le Novelliste n°2
Le Tenancier est un gentil camarade, ainsi fait-il part de
la parution du deuxième numéro du Novelliste, tout frais, tout beau, bien qu’il
n’y participe pas pour cette fois. Le Tenancier est grand et équanime (c’est
pas dans le dico, mais il aime bien) en vous conseillant de vous le procurer.
Enfin, le Tenancier ne s’adonnera pas à sa critique, étant donné qu’il vient à peine de
le recevoir. Pour vous le procurer, c’est par ici.
Allez zou !
Allez zou !
mercredi 12 septembre 2018
Entre deux portes
« — Et à part ça, Tenancier, comment ça va, en ce
moment ?
— Ben, ça roule pour lui…
— Vous êtes bien rare.
— Tout comme les lecteurs du blog.
— Ah…
— Eh oui. »
— Ben, ça roule pour lui…
— Vous êtes bien rare.
— Tout comme les lecteurs du blog.
— Ah…
— Eh oui. »
samedi 8 septembre 2018
Réponses d'éditeurs
Coup sur coup, deux éditeurs ont adressé à votre Tenancier
un commentaire élogieux sur ses productions au point qu’il s’est demandé s’il n’y
avait pas d’erreur sur la personne. Et puis non, sachant par ailleurs que l’excès
de modestie confine justement à l’immodestie. Fort heureusement, un troisième a
su commenter notre travail de façon différente et propre à dégonfler un éventuel melon :
« Parfait !Nous allons jouir de ces trois interventions comme il se doit, bien entendu. Mais la saveur de la dernière nous a fait redescendre un peu, tout en nous faisant rire…
Nous tenons le bon bout, comme disait la péripatéticienne à son client. »
dimanche 2 septembre 2018
Question de kilométrage
Le Tenancier vient de boucler une histoire et, à cette
occasion vient de changer la recharge de son stylo-bille. Le Tenancier écrit fin
et à la main après avoir fait un premier jet au clavier (il fait trois passages
au moins avant les révisions, dont un obligatoirement manuscrit). Pour cette même
occasion, il a terminé le bloc de papier dont il se sert. Donc, les prochains
travaux du Tenancier seront composés avec des accessoires neufs. Le Tenancier a
remarqué que la recharge garantie 3 500
mètres d’écriture. Le Tenancier s’interroge :
combien de blocs tiendra-t-il avec ça ? En définitive, à la question posée
récemment sur Facebook : « Le but d’un écrivain est-il de
raconter sa vie ? », la seule réponse raisonnable serait de poser la
question de son kilométrage et de sa consommation de papier sur la distance.
Cela en dirait long sur sa graphie et ses ratures (qui consomment plus qu’une
écriture régulière — il en va de l’écriture manuscrite comme de la conduite en
bagnole !) et cela nous épargnerait quelques manifestes domestiques. Le
Tenancier est pour l’apaisement et se défie désormais des échanges byzantins.
Mais il n’empêche personne de s’y livrer. Peut-être qu’un jour le Tenancier
vous dira combien de bloc ont été consommés avec une seule recharge de stylo.
Tant pis pour vous.
Postscriptum
Faut pas déconner : le Tenancier est tout juste un écrivaillon (en plus d'être un garçon décevant) et, évoquant le grave problème du sens de l'écriture, il ne pouvait donner qu'une réponse à sa mesure.
Tant pis pour vous.
Postscriptum
Faut pas déconner : le Tenancier est tout juste un écrivaillon (en plus d'être un garçon décevant) et, évoquant le grave problème du sens de l'écriture, il ne pouvait donner qu'une réponse à sa mesure.
jeudi 30 août 2018
mercredi 29 août 2018
« Je n'ai jamais aimé la littérature policière, ce qui m'intéresse c'est la littérature délinquante »
Puisque l’on a retenu l’attention de
certains sur
Jean-François Vilar, il est juste de signaler qu’un blog existe autour
de son œuvre.
Il ne semble plus très actif, la faute sans doute à la bibliographie trop courte de l’auteur. On vous incite bien sûr à la visiter de fond en comble.
Et, pour le plaisir, quelques images animées de Jean-François Vilar ici :
On aimerait pouvoir visionner le film en entier. On peut se reporter sur le site du réalisateur pour en savoir plus.
Il ne semble plus très actif, la faute sans doute à la bibliographie trop courte de l’auteur. On vous incite bien sûr à la visiter de fond en comble.
Et, pour le plaisir, quelques images animées de Jean-François Vilar ici :
Jean-François Vilar, 95% de réel
Film de Pierre-André Sauvageot
(extrait)
Film de Pierre-André Sauvageot
(extrait)
On aimerait pouvoir visionner le film en entier. On peut se reporter sur le site du réalisateur pour en savoir plus.
mardi 28 août 2018
Un peu avant la rue Cambronne
Il n’y avait que quelques pas à faire, je retrouvai le
bouquiniste, un peu avant la rue Cambronne. Celui que Katz mentionnait dans son
carnet. Une boutique modeste, étroite, avec des boîtes sur le trottoir.
Quoi ? Des vieux polars, comme il convient, Série noire cartonnée,
vieilles revues Ellery Queen, Mystère
Mag. Un mystère, La Chouette. Des livres aussi de Calet, de Guérin. Des
Huguenin, beaucoup de Céline, de Drieu. Tout un programme éclectique un peu
trop proclamé. La vitrine était touchante. Son fond était un grand classement
de tranches de livres, sur étagères. Plusieurs de ces tranches étaient
manifestement truquées, des leurres permettant au libraire, de l’intérieur, de
surveiller la devanture, la fauche éventuelle. Ce qui suffisait à classer le client
comme pas bien franc du collier.
Je m’attardai un temps devant cette vitrine. S’y mêlaient agréablement des éditions rares de Cocteau et des accumulations de Paris-Hollywood, Péret et Vaché, Midi-Minuit première série, etc. J’entrai. L’intérieur était un parfait capharnaüm. Sans logique apparente s’offraient des piles de Radar, de Match, des bandes dessinées : Cosmos, Big Boss, Blek, etc. Passons sur Cinémonde, Jeunesse Cinéma, Top. Il y avait ça et là des enseigne émaillées, Banania, Cadum, Kub, des Dinky Toys, des poupées Barbie et d’assez rares figurines Mokalux. En d’autres temps, je me serais refait une mémoire débonnaire, avec quelques achats de base. Ces bricoles amassées, je les connaissais bien, je les avais perdues dans des séparations, des divorces, des oublis purs et simples, des prêts négligents. Le solde avait été cambriolé. L’entrée était libre, on ne se précipitait pas sur le client. Je pus fouiner tout à loisir tout en sentant une présence vigilante dans l’arrière-boutique, dont l’issue était planquée derrière un empilement de romans-photos vaguement érotiques. Le librairie fit enfin son apparition. Un homme petit, sans âge, aux gestes furtifs. Il portait un béret crasseux, une longue blouse grise d’instituteur ou de magasinier, c’était caricatural jusqu’à provoquer le malaise. Blaise — j’eus instantanément la certitude qu’il s’agissait de lui — avait négligé de se raser depuis un jour ou deux. Sa barbe était blanche, tout à la fois drue et clairsemée. L’un de ses yeux était blanc, avec une paupière morte, à demi close. Une profonde cicatrice en étoile marquait le front, se prolongeait vers le haut du crâne. Blaise boitait. Il donnait l’impression d’être cassé de partout, esquinté, mais obstinément solide, avec du défi anxieux dans son regard de borgne rescapé. Il se taisait. Je continuai à fouiner. Manière de faire éprouvée. Histoire de gagner du temps. Je feuilletai assez longuement un numéro de Paris Magazine, revue légère d’avant-guerre, avec des photos de Kertész, Man Ray. Des photos de charme, comme on dit maintenant. L’œil du vieux était insupportable. Je me retournai. L’infirme n’avait pas bougé. — Vous êtes Blaise. Pas un de ses traits ne frémit. À peine la paupière se fit-elle plus lourde. Pure impression de ma part peut-être. — Vous êtes Blaise. J’aimerais que vous me parliez d’Alfred Katz. L’irruption fut immédiate, brutale, jaillie de l’arrière-boutique. Une pile de bouquins s’écroula dans la brusquerie du mouvement, parmi eux des numéros de Signal, le magazine illustré collaborationniste, pendant l’Occupation, d’autres de Je suis partout. L’homme s’interposa entre moi et Blaise. Haut de taille, blazer élégant. Un sportif hâlé, puant l’eau de toilette. Il se fabriqua un sourire, me prit fermement par l’épaule. — Sortons, voulez-vous ? |
Jean-François Vilar : Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (1993)
(L'auteur confond tranche et dos. On lui pardonnera...)
Esprit d'escalier
Et tout à coup, en repensant au billet précédent, le Tenancier songe à 2001, l’Odyssée de l’espace.
dimanche 26 août 2018
Que serait l'existence sans un peu de repentir ?
Oui, bon, d’accord, Le Tenancier est un acrimonieux, un
rancunier impavide, c’est un lâche qui tire sur une ambulance. Tout de même, il
réside en lui un fond d’humanité puisqu’il ne veut nullement la mort du personnage
décrit dans son précédent billet, ou alors le plus tard possible ! En
effet, votre Tenancier biche à l’idée que cette vie, médiocrement parcourue,
soit longue et exacerbée de sa substance consciente et non comme le
prolongement indolent à la médiocrité habituelle dont il semble coutumier. Une
sorte de charité nous anime, ainsi que le goût de l’expérimentation, dans l’évocation
de cette perspective. Ce con possède une qualité tellurique, une pérennité que
nous regretterions de voir s’achever à la manière d’un James Dean cacochyme dans
le fracas des tubulures de sa chaise roulante. Nous espérons pour lui un destin
autre et sans doute héroïque bien qu’un peu passif, celui qui le destinerait au
visionnage infini de son existence de série B, révisée à la manière d’un bonus
de DVD.
La charité nous perdra.
La charité nous perdra.
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