lundi 26 novembre 2018

Hemingway à Florence


Il y a quelques années, votre Tenancier a accompli un voyage à Florence, avec la découverte somptueuse des Offices, du Palais Pitti et d’autres merveilles. Un de ses amusements du moment consista dans le fait de croiser une ribambelle de vieux Nord-Américains tous affublés d’une casquette et d’une barbe, comme si uniment ces messieurs avaient décidé de ressembler à Hemingway, sans se consulter (le constat se fit à plusieurs jours d’intervalle et en des lieux différents). Il se demande encore si, partant de cette ressemblance, ils s’essayaient à l’écriture eux-mêmes et à quoi cela pouvait bien ressembler. Il se posa également cette autre question : pourquoi une telle concentration à Florence ? Était-ce dû à une conjonction astrale, au souvenir du passage de l’écrivain en Italie (mais Milan ou Venise ne se trouvent pas si près) ? 
Ou alors, le déguisement convenait-il bien pour aller se bourrer la gueule ?

jeudi 22 novembre 2018

!

[…] Le point d’exclamation attire trop l’attention, comme tout ce qui est debout. Il courbe pas l’échine comme l’accent circonflexe, il n’est pas tronçonné comme le point de suspension, il ne se met pas à plat ventre comme le tiret, il ne remue pas la queue comme le point virgule, il ne fait pas de la fumée comme le point d’interrogation, il n’est pas chiure de mouche comme le point t’à la ligne. Lui, c’est le de Gaulle de la ponctuation. La vigie ! Le ténor. Son nom l’indique : il s’exclame ! Il clame ! Il proclame ! Il déclame ! Il réclame ! Il véhémente ! Il flambergeauvente ! Il épouvante ! Je t’aime, suivi d’un point d’exclamation ou d’un point de suspension n’a pas la même sincérité, ni la même signification. On ne peut pas dire merde ou vive la France sans point d’exclamation. Que ferait un commandant de bateau au cours d’un naufrage, s’il n’avait pas de point d’exclamation à mettre au bout de « Les chaloupes à la mer ! ».
Je vais vous dire ; je le veux comme épitaphe. Sur ma tombe, tout seul, mais gros comme ça : un point d’exclamation, je vous en supplie. Pas mon blaze, ni mes dates-parenthèses. À quoi bon ? Pas de croix non plus. Dieu me reconnaîtra sans l’emblème de sa guillotine. Simplement, pour ma satisfaction posthume, ce signe typographique, dressé comme un bâton d’argent au milieu de la foule. D’ailleurs, n’est-il pas employé sur certains panneaux de signalisation du code routier ? 

San-Antonio : Mange et tais-toi ! (1966)

jeudi 15 novembre 2018

André (suite)

Tiens, une autre vidéo...

André

Le blog de l’Éditeur singulier avait l’autre fois mis en ligne quelques couvertures d’ouvrages de Kurt Steiner, alias André Ruellan. Le billet était accompagné d’une très courte vidéo que je me permets de reprendre ici, en souvenir de trop peu de moments partagés et l’immense regret de ne pas l'avoir fréquenté plus.

dimanche 28 octobre 2018

Mais comment va Le Tenancier ?

Eh bien, il se porte comme un charme, il s'occupe à quelques publications futures. Ah oui... le 27 octobre dernier, il a fait l'expérience de son premier tremblement de terre.


Robert Lowry : Earthquake blues

samedi 22 septembre 2018

Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les vers !

« [Dans la charrette, en allant vers l'échafaud,] Fabre se lamentait encore sur la perte de sa comédie, ce qu'entendant, le même Danton lui dit en riant : "Des vers, avant huit jours tu en feras plus que tu ne voudras, et nous aussi." »
Mémoires des Sanson — Paris 1863
(Pour le 5 avril 1794 : tome 5, chapitre III, page 76 : Procès et exécution de Danton, Camille Desmoulins, Fabre d'Églantine, etc.)

Rappelons que le tribunal révolutionnaire priva Fabre d'Églantine de sa pièce en cours de composition lors de son procès.

lundi 17 septembre 2018

Haussons les épaules sur le bord du précipice

Un sujet de divertissement pour le Tenancier, ces jours-ci réside dans la récurrence de papiers à vocations « philosophiques » qui dissertent sur le monde, l’effroi, la fin. Non qu’à ses yeux elles se révèlent injustifiées mais il semble que tous ces messieurs (pas trouvé de dame sur le sujet, mais je n’ai pas tout regardé) se soient donné le mot, comme un nouveau fonds de commerce à exploiter. Le catastrophisme de salon avec la rhétorique ad hoc plaît et alimente la petite musique des médias. La fin est proche, repentons-nous ! Comme si nous avions négligé les avertissements, depuis le temps et comme si tout le monde se sentait concerné. Eh non, on va tous mourir, m’sieur dame, sachant que la seule fin du monde dont nous sommes sûrs est celle qui accompagne la fin de notre existence personnelle. En attendant, à l’instar des années quatre-vingt lorsque nous nous résignions à recevoir des SS20 sur la gueule au beau milieu de nos pistes discos, nous continuerons à cracher dans l’eau où flottent les poissons le ventre à l’air. Car ce monde ne vaut que cela. J'exagère ? Vous croyez bien à la sincérité de Hulot et au système électoral...

jeudi 13 septembre 2018

Le Novelliste n°2


 
Le Tenancier est un gentil camarade, ainsi fait-il part de la parution du deuxième numéro du Novelliste, tout frais, tout beau, bien qu’il n’y participe pas pour cette fois. Le Tenancier est grand et équanime (c’est pas dans le dico, mais il aime bien) en vous conseillant de vous le procurer. Enfin, le Tenancier ne s’adonnera pas à sa critique, étant donné qu’il vient à peine de le recevoir. Pour vous le procurer, c’est par ici.
Allez zou !

mercredi 12 septembre 2018

Entre deux portes

« — Et à part ça, Tenancier, comment ça va, en ce moment ?
— Ben, ça roule pour lui…
— Vous êtes bien rare.
— Tout comme les lecteurs du blog.
— Ah…
— Eh oui. »