1er
jour
Grande
résolution : en plus d’éliminer la tonne de poussière accumulée
dans mon
bureau, j’entreprends de ranger mes bibliothèques. Ça commence
justement dans
ce bureau où je remets tout par ordre alphabétique tout en virant des
machins
inutiles et des choses que je ne lirai plus jamais. Je me pose la
question, d’ailleurs :
je possède tous les volumes des œuvres d’Eugène Sue (44 tomes à vue de
nez) édités
par Flammarion, in-12 sous percaline rouge ornée tous en bon état (mais
papier
bruni, comme beaucoup de ce qui s’est publié avant et dans
l’entre-deux-guerres).
Je vois passer des prix assez confondants pour les 4 vols du Mystère de
Paris
(80 balles les quatre)... Quel prix je pourrais bien tirer de tout ça ?
Y’a aussi les
11 volumes de Fantômas cartonnés toile rouge, considérablement abrégés,
ceux-là
et disparates, puisque la numérotation est tantôt présente sur la toile
et
tantôt sur le rhodoïd. Ça ne doit pas pisser très loin, mais ça occupe
de la
place (plus que les éditions en Bouquins qui contiennent le double de
romans et
en texte intégral).
Bref, des piles
commencent à s’accumuler au bas de la bibliothèque. Si je reste
dubitatif
vis-à-vis de Sue, je pense que les Fantômas vont dégager.
J’aime avoir ce
genre de souci, cela dit, ça change.
2e jour
Dans la
continuité du rangement de bibliothèque inauguré hier, j’ai reclassé à
peu près
8m50 linéaires. Il faut tout de même relativiser l’importance de
la
manutention, sachant que pas mal de bouquins étaient rassemblés par
ordre alphabétique
(les Eugène Sue, que je me décide à conserver pour le moment occupent
déjà 1 m).
Le problème en train de poindre concerne en partie ma bibliothèque
vernienne
qui ne rentre pas dans les rayonnages du couloir comme je l’espérais
(manquent
2 m sur 5... oui, je sais, c’est délirant). J’ai commencé une pile
de
livres dont je vais me débarrasser. Éric doit passer dans peu de temps
en
escale et choisira ce qu’il voudra dans le lot. Pour le reste,
j’aviserai. Je m’attaque
tout de même à un gros chantier parce que la bibliothèque du bureau
accueillait
quelques auteurs fétiches (dont Verne, vous vous en doutez) et j’ai
l’intention
de refaire une refonte totale de la bibliothèque de littérature, la
principale,
donc, en descendant ensuite dans le salon. Donc les anonymes,
collectifs et le
début de l’alphabet se trouveront en haut. Il faudra également quand
j’aurai
terminé dans quelques mois que je jette un coup d’œil dans la
bibliothèque d’histoire
qui déborde encore plus, toutes proportions gardées. L’exercice permet
de
reprendre contact avec des trucs complètement oubliés, parfois avec
raison et
aussi propres à susciter quelques conjectures : « Mais
pourquoi j’ai
acheté ce livre ? » Je vais sans
doute pouvoir résorber les piles à terre qui me narguent depuis des
années, des
acquisitions récentes pour la plupart. Aujourd’hui j’en ai fait
beaucoup parce
que, comme je n’ai pas bien dormi cette nuit, je n’étais pas apte à
écrire
quelque chose de comestible... Alors, zou : classement, rangement,
manutention !
(Le trou a été
comblé depuis, je deviens fort en Tetris !)
PS : d’ailleurs,
rien n’interdit que quelques amis viennent piocher dans les laissés
pour
compte, certains titres ne sont pas déshonorants...
3e jour
Comptons en mètres, voulez-vous ?
Aujourd’hui, nous en sommes, à peu près, à 22 m de bibliothèque
rangée, c’est-à-dire
tout ce qui se trouve à l’étage, hormis quelques livres encore par
terre que je
vais insérer en me débarrassant d’autres ouvrages, en double ou devenus
sans
intérêt. Il existe déjà un mètre de libre que je vais remplir sous peu,
après
une pause d’un ou deux jours (des choses à faire ailleurs). Ce qui
m’attend va se
révéler périlleux, mais je vous en causerai... au pied de l’échelle. En
attendant, j’ai constaté l’état des dos des Gustave Le Rouge en 10/18
et il m’a
bien fallu me résoudre à retirer le papier cristal qui les recouvre
depuis plus
d’une vingtaine d’années. C’est d’ailleurs un délai trop long et je
vais sans
doute devoir en faire autant avec l’ensemble de la bibliothèque. Seul
le papier
a bruni à la place du dos, mais il y a un moment où il se dégrade
lui-même et
peu abimer ce qu’il y a en dessous. Or, le papier cristal semble une
denrée
rare. Si vous avez des pistes pour en commander à des quantités
raisonnables,
je suis intéressé.
4e
jour
On se souvient
que j’avais entrepris de réaménager le classement de ma bibliothèque
littéraire
(il y en a deux autres importantes : l’historique et l’artistique
dont je
m’occuperai aussi un jour). J’avais commencé par mon bureau ou débute
l’ordre
alphabétique, c’est-à-dire pas du tout, puisqu’on y trouve les
anonymes, les
revues, les livres collectifs, les anthologies, etc. Tout de même, la
lettre A
s’y étoffe un peu. Le reste va suivre. Le jeu consiste donc à tout
répartir
dans trois pièces différentes : le bureau, le couloir adjacent et
le
salon, le plus gros morcif.
Le problème
tient à la méthode. En effet, après avoir rassemblé tous les auteurs
commençant
par la lettre A (beaucoup étaient déjà classés), le jeu a consisté à
décaler
les restes vers la droite afin de faire de la place, ce qui aboutit au
fait qu’un
auteur comme Tutuola (L’ivrogne dans la
brousse, classique et excellent) qui se trouvait à l’étage, devra
parcourir
toute la bibliothèque avant de trouver son coin.
Je pourrais
décider de tout descendre, de rassembler et de ranger. Malheureusement,
il nous
arrive de vivre dans cette maison. Par ailleurs, j’ai d’autres
activités, je
suis donc contraint de m’y employer de temps à autre. D’ailleurs, je
préfère
comme ça, parce que ça me permet de désherber tranquillement et en
réfléchissant
(afin d’éviter les remords) en même temps. L’autre souci provient de
quelques
obstacles qui procurent un aspect périlleux au déplacement des livres
en haute
altitude : canapé, téloche, etc.
Pour l’instant,
4m50 de rayonnage ne bougeront presque plus (sauf
si j’ai
oublié un livre quelque part...)
Il reste 64m
de bibliothèque, environ, à ranger, opération qui, au fur et à mesure,
deviendra
plus courte, étant donné la méthode utilisée... Je ne pars pas de rien,
chacune
des bibliothèques dans les trois pièces possédaient déjà, et en grande
partie,
un rangement systématique, ce qui facilite l’intégration des ouvrages.
Ça va
demander encore un peu de temps tout de même
5e
jour
Un des plaisirs
du rangement de ma bibliothèque réside dans des retrouvailles avec ce
qui tutoyait
plafond et donc inaccessible à cause de l’installation d’une échelle
dont le
processus devient aussi complexe que celle des sapeurs-pompiers. Ce qui
se
trouvait là-haut, proche du Paradis appartient en vérité à l’Enfer, du
moins en
partie. En effet, les ouvrages anonymes regroupent pas mal de textes
érotiques
glanés au hasard de quelques adresses effectuées lorsque j’étais à mon
compte
et que je ne m’étais pas résolu à vendre (peu de rapport, en regard du
plaisir
que j’en tirais). Ainsi, dans la désorganisation provisoire des
anonymes et des
collectifs divers, je retrouve :
Le manuel de
l’oreiller (traduit du japonais)
Les Mystères du
confessionnal
L’Arétin
françois, suivi de Les Épices
de Vénus (avec quelques gravures
vigoureuses !)
Il en existe
d’autres, d’ailleurs aussi à leur nom d’auteur. Là cela consistait en
un bref
coup d’œil à portée de main. Non, vraiment, on devrait plus souvent
réorganiser
nos bibliothèques.
(Ces quelques lignes ont été publiées d'abord sur un réseau social, beaucoup plus éphémère que le présent blogue...)