mardi 2 décembre 2025

Une historiette de Béatrice

Après s’être extasiée 10 minutes sur mon panier-drive et « comme c’est merveilleux, c’est offeeeeeert », madame Dusnob et ses chers amis à fourrure de marque entrent dans la boutique. Elle tient à la main les 4 livres piochés dans le panier.
Au moment de partir, elle m’annonce tout sourire qu’elle a trouvé dans la boutique son bonheur, un livre de remèdes de grand-mère, et qu’elle me l’achète. Quand je lui annonce le prix, elle lance :
—Quoi ? 15 euros ? Ah non, à 15 euros je ne l’achète pas.
Son mari a eu honte, il l’a payé.

lundi 1 décembre 2025

Que je vous raconte mon grand-papa, afin d'illustrer mon propos et ce qui pourrait devenir l'amorce d'une chronique dans les temps à venir...

Le Tenancier n’est tenu de rien, puisqu’il est le tenancier de ce blogue et qu’après tout il peut radoter ce qu’il veut ici même. Qui viendrait le contrarier à ce sujet, je vous le demande, hein ? Donc il peut s’éloigner de ses thèmes de prédilection, pour une fois. Ainsi, il a entendu ce soir en préparant la soupe de poireaux-pommes-de-terres (avec un peu d’estragon et du céleri) une émission sur France cul sur l’utilité d’un service « volontaire » pour l’armée. On nous expliqua fort doctement que notre armée professionnelle projetée sur un théâtre d’opérations extérieur manquera pour veiller à l’ordre de la nation durant le conflit, d’où, donc, l’utilité de requérir de jeunes pioupious pour déjouer les manigances des saboteurs, voire des terroristes intérieurs. Nous pensions benoîtement que la gendarmerie y suppléerait, mais sans doute sont-ils surveillés de près, à gâcher autant de munitions aux bassines… Bien sûr nous résumons et ce fut exprimé avec l’allant et la grâce qui sied à une merde en bas de soie avec, tout de même, un sérieux manque de prospective. En effet, si je reprends la terminologie des fonctionnaires de la propagande, que fait-on de « l’attrition » des mecs qui sont sur le front ? Parce qu’ils sont là pour ça, non, défendre l’occident contre la barbarie avec leur poitrine généreuse ? Par quoi remplacer ceux qui reviendront — pour les plus veinards — dans des sacs à viande ? Vous ne voyez pas ? Alors, je vais vous causer de mon grand-papa. Ce fils de cultivateurs pauvres né à la Chapelle-Jeanson (Ille-&-Vilaine) vit l’aubaine d’une ascension sociale en s’engageant jeune dans l’armée. Il allait replier ses gaules lorsque le premier grand badaboum mondial survint. Étant donné son âge, il fut affecté à la Territoriale : surveillance de l’arrière ou des prisonniers, tenue des deuxièmes lignes, etc. Seulement, voilà, au bout de deux ans à voir voler les balles de loin, il les contempla de plus près les deux années restantes, puisqu’on manquait de chair fraîche devant. Joseph Hubert s’en est sorti, a même fait de la spéculation immobilière sur les ruines de demeures près du front une fois démobilisé (il avait dû prendre ses jalons), mais ceci est une autre histoire. Grand-papa était devenu facho du genre variante des Croix-de-feu, heureusement ma grand-mère avait divorcé. Peut-être était-il très con avant, à son engagement. On ne saurait le dire et même étendre ça à tous les glaiseux de l’Ille-&-Vilaine… mais là encore c’est une autre histoire. En revanche le nombre de types fauchés autour de lui impressionne (Le Tenancier, par vice, à regardé les états de service et ce qu’il advint dans quelques comptes-rendus sur le même front). On oublie un peu ça, quand on tente de nous vendre la vie en uniforme, que la possibilité d’y passer est inversement proportionnelle à la place dans la société, la hiérarchie sociale se retrouvant aisément dans la militaire — mais également que les garanties d’innocuité, vous pouvez vous les foutre quelque part, à partir du moment où vous avez signé (faut lire ce qui est en tout petit, mon gars…) Eh oui, si vous signez, vous pouvez mourir, à plus forte raison si vous n’êtes pas chanceux, c'est-à-dire à l’inverse de mon grand-papa. En revanche Joffre, Foch et Mangin, par exemple, ont canné dans leur plumard. On verra bien si le sieur Mandon, prêt au sacrifice des autres, suivra la glorieuse destinée de ses prédécesseurs ou bien que le sursaut patriotard le mènera sabre au clair en première ligne. On a même envie de lui dire « chiche »…

samedi 29 novembre 2025

Restons couchés

Il en parlait plus tôt ce midi : ces derniers matins, le Tenancier retourne à une volupté ancienne qui consiste à ne plus se lever et à rester dans le lit à bouquiner, même s’il se trouve à jeun, les bras refroidis hors de la couette parce qu’il faut bien tenir le bouquin et tourner les pages. Bref, l’on retourne à la paresse et à un certain délice qui désire ne plus se presser, commencer la journée en douceur et même envie de repiquer dans le sommeil, ce qui est également arrivé, mais non sans avoir terminé le chapitre, car rien n’est plus irritant à nos yeux que d’interrompre le rythme d’une lecture. Dans ces conditions, impossible de replonger. L’on raconte ceci histoire de dire merde à ceux qui voudraient nous faire obéir. La résistance commence par le plumard, aussi dangereux d’ailleurs que de s’engager dans l’armée puisqu’on y meurt également souvent… Quelques fois, le Tenancier ne lit pas, il rêvasse et cela aboutit parfois à des récits à écrire. Le monde se porterait mieux si on restait quelques heures de plus au chaud, des bouquins à portée de main et p’têt ben des hauts à manches longues pour ne pas se refroidir les avant-bras.

jeudi 27 novembre 2025

Les prodigieuses victoires de la dialectique


Signalons aux curieux, une nouvelle fois, la sortie d’une petite plaquette du Tenancier dont on trouvera le détail en lien ici sur son site d'auteur — la référence descendra à mesure des ajouts, donc si vous consultez ce billet dans quelques mois, il existe de fortes chances pour que ce qui occupe le haut de la page soit un autre volume. Pour les ceusses qui chercheraient à obtenir une de ces brochures, la chose devient difficile si vous ne connaissez pas le Tenancier, ce qui vous empêche de lui communiquer votre adresse. Le tirage forcément limité de ces plaquettes (souvent moins de 20 exemplaires) oblige, de plus, à opérer des choix, excepté pour les intimes et les très vieux amis. La nécessité d’apprécier les fictions du Tenancier constitue également un plus non négligeable, savez-vous ? Mais, même ainsi vous ne serez pas assurés de recevoir ses productions. Comme je vous l’indiquais, sur les quelques exemplaires tirés, seules trois ou quatre personnes peuvent se vanter d’avoir reçu la majeure partie des plaquettes. Les autres guettent leurs boîtes aux lettres et c’est tant mieux : il convient de se faire désirer plutôt que d’importuner des personnes qui ne vous demandent rien, après tout. Tout de même, les retours sont bien agréables et, pour cette raison, votre Tenancier continuera d'infliger d'indicibles souffrances à son imprimante et à solliciter les moyens de plus en plus coûteux de la Poste..
On continuera de vous annoncer ces petites choses en vous redirigeant vers le site qui en donnent les détails.

mercredi 26 novembre 2025

Une historiette de Béatrice

« Bonjour madame, je vous appelle pour un renseignement, ici monsieur Machin, ça fait longtemps que je ne suis pas passé chez vous. Je voudrais savoir si vous auriez un petit missel ancien, c'est pour offrir vous voyez. Alors il faudrait que la longueur fasse un majeur, le doigt, hein vous voyez, et la largeur un demi-index environ. Vous pensez que vous auriez ça ? »
Et garder son sérieux pour répondre que non, je n'ai pas ça.

samedi 22 novembre 2025

Merci

On s’était promis de ne pas se livrer à la pratique de la nécrologie sur ce blogue, mais la disparition de Jean Guidoni valait d’être marquée. Merci, et bon voyage…

vendredi 21 novembre 2025

Nous aussi, on a notre Mandela !

Il paraît que Sarkozy va sortir un bouquin chez une maison Bolloré sur son séjour à la Santé. On espère que cet opuscule ne se révélera qu’un modeste prologue pour une matière plus importante et donc a fortiori plus nauséabonde dans les temps à venir pour cause de prolongation entre quatre murs. Bien que l’on réprouve le régime carcéral, on ne peut s’empêcher d’éprouver ce que porte ce mot mis en avant par une certaine mode, ces derniers temps : la schadenfreude. On aimerait que ce sentiment de jouissance un peu malsaine se perpétue à l’égard de cet homme qui n’a que « l’indignité » à la bouche, mais surtout dans ses inconduites.
Mais bien plus que le plaisir anticipé d’une récidive de séjour dans nos prisons surpeuplées, toutefois dans le carré VIP, il s’agit bien de la fascination pour l’obscénité qui réside dans ce projet d’édition-là. Comme ont dit : il fait fort ! Mais pourquoi hésiter, puisque tout lui est permis, n’est-ce pas ?
Vraiment, il est grand temps qu’on évite les bouquins de chez Bolloré, comme ces éditions Fayard.

mercredi 12 novembre 2025

Une historiette de Béatrice

Eh bien eh bien, après-midi de bonheur à la boutique : uniquement des amateurs, des vrais, de lecture(s). Des enfants chuchotant des commentaires joyeux sur leurs livres, des grands frères aux nez plongés dans des mots mystérieux, un(e) baby bien au chaud bercé par la lecture et le calme de sa future maman, une souriante et discrète fée-auteure dévorant le coin poésie, des parents veillant tranquillement sur les plus jeunes, aux choix déjà judicieux. Le tout émaillé d'éclats de rire. Ambiance. Merci la vie.

vendredi 7 novembre 2025

La fuite au château

Vous le savez, votre Tenancier fréquente très régulièrement les pages de Lard-Frit. La dernière nouvelle publiée dans les colonnes du magazine prend de la hauteur, dans un univers un peu en déshérence. On profite de la présente pour vous dire qu’on va revenir progressivement aux affaires…
Pour en savoir plus, cliquez donc .

mardi 14 octobre 2025

Tacatac

Le Petit Parisien, 21 décembre 1911
(Trouvé par le truchement de Gallica)