Il y a peu, dans une autre vie, c'est-à-dire dans le blog
que votre Tenancier publiait avant celui-ci, il lui fut reproché d’utiliser de
l’imagerie maoïste comme éléments de ses publications. Certaines personnes qui ne
s’étaient jamais manifestées jusque là témoignèrent d’une indignation dont on
ne pouvait certes ignorer la vertu mais qui tombait un peu à côté, étant donné
qu’on ignorait — volontairement ? — le kitsch de ces représentations. Or,
si le Tenancier vous paraît parfois un peu trop sérieux, il fait ce qu’il peut
pour considérer ces simagrées avec distance, si ce n’est avec humour. Ainsi, n’étant
pas maoïste pour un sous, le Tenancier s’amusait. Avec Le retour du Tenancier
(bonsoir, quel blog !) il est fort à
parier que des reproches assez semblables risquent de revenir avec le
glossaire
qui est notre rubrique permanente. En effet et même si jusqu’à
maintenant nous
ne l’avons pas constaté, certains argots ont un contenu sexiste,
raciste et
homophobe. Devrait-on pour autant les passer sous silence ?
Ignorer des choses
ou des faits ne revient pas à les détruire. Il est assez pénible de
devoir se justifier, même par anticipation de notre curiosité. Et
passer un mot sous silence est la défaite de la pensée, l'abdication de
l'intelligence. Ces mots sont autant d’empreinte d’un
milieu et de ses habitus et les exposer n’implique pas une adhésion à ses codes
sociaux ou à ses préjugés. C’est un peu comme l’imagerie maoïste, voyez-vous, c’est
désuet et idiot, c'est kitsch. Nous prions donc ceux qui seraient tentés de « tuer »
le messager et non de se moquer du message de passer leur chemin. Ce blog n’est
pas pour eux.
mardi 22 juillet 2014
lundi 21 juillet 2014
samedi 19 juillet 2014
mardi 15 juillet 2014
Le polar selon Bertolt
Un bon auteur de romans policiers
ne gaspillera pas trop son talent et ne se creusera pas trop les méninges à
inventer de nouveaux caractères ou exploiter de nouveaux mobiles. Ce n’est pas
cela qui compte. Celui qui, constatant que dix pour cent de tous les crimes ont
lieu dans un presbytère, s’exclame : « Toujours la même histoire ! »,
celui-là ne comprend rien aux romans policiers. Tant il est vrai qu’au théâtre
il s’exclame : Toujours la même histoire ! », à peine le rideau
s’est-il levé. L’originalité n’est pas là. Bien au contraire, ce sont les
variations sur des thèmes plus ou moins conventionnels qui constituent une des
caractéristiques fondamentales du roman policier et qui confèrent une
esthétique à ce genre […]
Le code du roman policier anglais est le plus riche et le plus sévère. Il se plaît dans les règles les plus rigides qui sont codifiés dans d’excellents essais. les Américains ont des règles assurément moins strictes et, du point de vue anglais, ils ont tort de trop courir après l’originalité. Leurs assassinats se commettent à la chaîne et revêtent un caractère épidémique.
Bertolt Brecht, Écrits sur l’art et la littérature, extrait cité dans : « Le roman criminel » par, S. Benvenuti, G. Rizzoni et M. Lebrun. (L’Atalante, 1982)
Le code du roman policier anglais est le plus riche et le plus sévère. Il se plaît dans les règles les plus rigides qui sont codifiés dans d’excellents essais. les Américains ont des règles assurément moins strictes et, du point de vue anglais, ils ont tort de trop courir après l’originalité. Leurs assassinats se commettent à la chaîne et revêtent un caractère épidémique.
Bertolt Brecht, Écrits sur l’art et la littérature, extrait cité dans : « Le roman criminel » par, S. Benvenuti, G. Rizzoni et M. Lebrun. (L’Atalante, 1982)
Maboul, Maboule
Maboul, Maboule : Fou. Faire des signes de maboul.
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
lundi 14 juillet 2014
Enigme
Allez zou, encore une énigme. Celle-ci est de Boileau :
Du repos des humains, implacable ennemie,
J'ai rendu mille amants envieux de mon sort ;
Je me repais de sang et je trouve ma vie
Dans les bras de celui qui recherche ma mort.
J'ai rendu mille amants envieux de mon sort ;
Je me repais de sang et je trouve ma vie
Dans les bras de celui qui recherche ma mort.
Autant que possible essayez de trouver la réponse par vous-même. Le Tenancier compte sur votre imagination.
dimanche 13 juillet 2014
Une petite mort de Don Quichotte
Existe-t-il un « cimetière des éléphants » pour les livres ? Où
vont-ils, tous ces volumes outragés par le temps et le manque de soin,
quel est leur destin ? Que fait-on de tous ceux que l’on s’est refusé à
acheter ou à conserver dans sa bibliothèque ?
Poubelle ?
Cheminée ?
Broyeuse ?
Que cette éventualité échoit au tout venant du roman de gare ou à l’écrit politique, rien que de très anodin. Après tout, ce ne sont que des produits à obsolescence rapide. Non, je veux parler des livres véritables, source de joie, de plaisir et de culture, enfin, vous savez, ces trucs, là, qui font réfléchir…
Oui, enfin, vous voyez, quoi.
Cette question, je me la suis posée fréquemment jusqu’à ce que je sois directement concerné. En effet, j’achète des livres par lots, j’achète également des bibliothèques et l’on y maîtrise nettement moins le contenu de ce que l’on acquiert parfois. Ainsi, chaque achat comporte son lot de « drouille », de livres indésirables, invendables, laids… je vous laisse compléter. Et puis, il y a les crève-cœur, les livres incomplets, détruits, bancals. Ce ne sont pas forcément des chefs-d’œuvre de la bibliophilie, seulement des objets devenus émouvants.
Une de mes rencontres les plus désolées avec ce genre de livres a pris la forme de deux volumes d’une édition ancienne de Don Quichotte. Chaque fois que je les regarde, je ressens un vague sentiment de culpabilité, une gêne dont j’ai du mal à me défendre. Ces livres errent d’ailleurs dans une zone de non-droit, entre ma bibliothèque (qui est dans mon bureau) et le tas d’ouvrages, derrière moi, en attente de catalogage.
Ce sont deux petits in-12° qui ont été dépouillés de leur cuir, il n’y a plus que leurs aies pour les recouvrir, deux morceaux de carton, impudiques, mouillés et tachés, mais encore tenus par des nerfs apparents, encore serrés fermes comme des cordages de navire. Peut-être est-ce cela qui partira en dernier, comme un squelette, une épine dorsale. Un des volumes a perdu un cahier, les deux n’ont plus de page de titre, le papier a bruni, est taché et mouillé à certains endroits également. Ce sont deux épaves d’une petite escadre qui naviguait autrefois vaillamment dans les rayons d’un honnête homme. Combien y en avait-il à l’origine ? Cinq, six tomes ? Ici, ce sont les tomes IV et V. Ultime outrage, on a collé des petites vignettes chromolithographiées sur le contreplat d’un des volumes. Une indication du Brunet (Manuel du libraire) laisse supposer que cette édition date de la fin du XVIIe siècle ou bien du début du XVIIIe.
Que de regrets, que de regrets...
Poubelle ?
Cheminée ?
Broyeuse ?
Que cette éventualité échoit au tout venant du roman de gare ou à l’écrit politique, rien que de très anodin. Après tout, ce ne sont que des produits à obsolescence rapide. Non, je veux parler des livres véritables, source de joie, de plaisir et de culture, enfin, vous savez, ces trucs, là, qui font réfléchir…
Oui, enfin, vous voyez, quoi.
Cette question, je me la suis posée fréquemment jusqu’à ce que je sois directement concerné. En effet, j’achète des livres par lots, j’achète également des bibliothèques et l’on y maîtrise nettement moins le contenu de ce que l’on acquiert parfois. Ainsi, chaque achat comporte son lot de « drouille », de livres indésirables, invendables, laids… je vous laisse compléter. Et puis, il y a les crève-cœur, les livres incomplets, détruits, bancals. Ce ne sont pas forcément des chefs-d’œuvre de la bibliophilie, seulement des objets devenus émouvants.
Une de mes rencontres les plus désolées avec ce genre de livres a pris la forme de deux volumes d’une édition ancienne de Don Quichotte. Chaque fois que je les regarde, je ressens un vague sentiment de culpabilité, une gêne dont j’ai du mal à me défendre. Ces livres errent d’ailleurs dans une zone de non-droit, entre ma bibliothèque (qui est dans mon bureau) et le tas d’ouvrages, derrière moi, en attente de catalogage.
Ce sont deux petits in-12° qui ont été dépouillés de leur cuir, il n’y a plus que leurs aies pour les recouvrir, deux morceaux de carton, impudiques, mouillés et tachés, mais encore tenus par des nerfs apparents, encore serrés fermes comme des cordages de navire. Peut-être est-ce cela qui partira en dernier, comme un squelette, une épine dorsale. Un des volumes a perdu un cahier, les deux n’ont plus de page de titre, le papier a bruni, est taché et mouillé à certains endroits également. Ce sont deux épaves d’une petite escadre qui naviguait autrefois vaillamment dans les rayons d’un honnête homme. Combien y en avait-il à l’origine ? Cinq, six tomes ? Ici, ce sont les tomes IV et V. Ultime outrage, on a collé des petites vignettes chromolithographiées sur le contreplat d’un des volumes. Une indication du Brunet (Manuel du libraire) laisse supposer que cette édition date de la fin du XVIIe siècle ou bien du début du XVIIIe.
Que de regrets, que de regrets...
Mais que veulent me dire ces ouvrages, quelle est la signification profonde de leur présence à mes côtés ?
Quel est leur message ?
En fin de compte, je l’ai peut être trouvé dans une gravure du cinquième tome…
Ce billet a été publié la première sur le blog Feuilles d'automne en juin 2008
Vanne pourrie
Eût-il été encore vivant, William Styron aurait certainement averti les
athlètes des conditions climatiques des derniers J.O. d'hiver, lui qui
a tant glosé sur le froid de Sotchi.
George W.F. Weaver
samedi 12 juillet 2014
Les nouvelles servitudes volontaires
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