mardi 24 février 2015
Un travail en cours...
En 1999 paraissait une nouvelle du Tenancier dans l’anthologie
Futurs antérieurs, dirigée par Daniel
Riche au Fleuve Noir. Cette histoire intitulée Une curiosité bibliophilique avait la particularité d’avoir été illustrée
selon les indications de l’auteur, et non de façon séparée, de la même manière
que procédaient Hetzel et Verne avec les illustrateurs des Voyages
extraordinaires*. Cela tombait bien : Verne était un des personnage de l’histoire.
Rendons grâce à l’infinie patience de l’illustrateur, Fabrice Le Minier, dont l’abnégation
n’avait d’égale que les exigences mégalomaniaques du Tenancier. En attendant de
republier un jour cette histoire et sa suite d’illustrations, voici quelques
essais et brouillons retrouvés dans les archives et qui ne furent pas retenus
ou qui furent considérablement remaniés.
On retrouvera la suite de ces illustrations de loin en loin sur le blog.
____________________
* L'autonomie de Fabrice était tout de même un peu plus grande, tant pour le sujet que pour la composition...
Une historiette de George
Un grand jeune homme fait irruption, l'air un peu inquiet, brandissant un papier :
« — Bonjour Monsieur ! Excusez-moi, je cherche le 174 bis boulevard V.
— Eh bien, c'est au 174 bis boulevard V, vous êtes au 198. C'est un peu plus loin, par là.
— Ah merci ! », s'exclame-t-il, soudain radieux, avant de se précipiter dans le mauvais sens.
« — Bonjour Monsieur ! Excusez-moi, je cherche le 174 bis boulevard V.
— Eh bien, c'est au 174 bis boulevard V, vous êtes au 198. C'est un peu plus loin, par là.
— Ah merci ! », s'exclame-t-il, soudain radieux, avant de se précipiter dans le mauvais sens.
Une historiette de Béatrice
lundi 23 février 2015
Lunettes
Instruction technique sur la protection contre les gaz de combat
Approuvée par le Ministère de la Guerre le 27 mai 1929
Paris, Imprimerie nationale, 1932
Tembo & Togwa
Les nègres
se livrent alors à de
furieuses orgies, s'enivrant du « tembo », liqueur ardente tirée du
cocotier ou d'une bière extrêmement capiteuse, appelée « togwa ». Leus
chants, sans mélodie appréciable, mais dont le rythme est très juste,
se poursuivirent fort avant dans la nuit.
Jules Verne : Cinq semaines en ballon (1862) — Chapitre XI
(Sommaire)
Kogxnoff, Koxnoff
Kogxnoff, Koxnoff : Très-bien. — Abréviation de Chocnosoff. V. ce mot.
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
dimanche 22 février 2015
Jacqueline
Jacqueline : Fille de mauvaise vie. — Dans son Vieux Cordelier,
Camille Desmoulins apostrophe ainsi Hébert : « Le banquier Kocke, chez
qui toi et ta Jacqueline vous passez les beaux jours de l'été. »
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
mardi 17 février 2015
dimanche 15 février 2015
Au Marquis de La Dèche
Dans la série des bouts de papiers que l'on peut trouver dans les
livres, en voici un découvert entre les pages d'un roman de Ponson du
Terrail, il y a quelques années :
Cela se passerait de commentaires... mais j'aimerais tout de même que l'on me dise la différence entre une "Chaussète russe" et une "Chaussete française".
J'ai considéré cette rencontre comme un moment particulier de poésie odorante.
Ce billet a été publié en septembre 2008 sur le blog feuilles d'automne. A cette occasion, la réponse fut offerte par un certain Aurélien, que nous remercions encore :
« La chaussette russe est une « chaussette rudimentaire faite de morceaux de tissu ou de papier » (Gaston Esnault, "Dictionnaire historique des argots français"). Le TLF dit aussi : « Chaussettes russes. Bandes de toiles qui enveloppent le pied et le mollet. » On peut en déduire que la chaussette française, plus chère, est une chaussette classique sans doute plus chaude ; les ribouis étant des souliers réparés. Quant aux graphies fantaisistes et aux nombreuses coquilles de ce petit prospectus, elles proviennent sûrement des conditions peu onéreuses de son impression à la va-vite chez un petit imprimeur proche de la rue du Nil. En tout cas, c'est un témoignage émouvant du Paris miséreux et populaire.»
Habin, Habine
Habin, Habine : Chien, chienne. (Halbert.) Pour Happin.
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
(Index)
vendredi 13 février 2015
Un travail en cours...
En 1999 paraissait une nouvelle du Tenancier dans l’anthologie
Futurs antérieurs, dirigée par Daniel
Riche au Fleuve Noir. Cette histoire intitulée Une curiosité bibliophilique avait la particularité d’avoir été illustrée
selon les indications de l’auteur, et non de façon séparée, de la même manière
que procédaient Hetzel et Verne avec les illustrateurs des Voyages
extraordinaires*. Cela tombait bien : Verne était un des personnage de l’histoire.
Rendons grâce à l’infinie patience de l’illustrateur, Fabrice Le Minier, dont l’abnégation
n’avait d’égale que les exigences mégalomaniaques du Tenancier. En attendant de
republier un jour cette histoire et sa suite d’illustrations, voici quelques
essais et brouillons retrouvés dans les archives et qui ne furent pas retenus
ou qui furent considérablement remaniés.
On retrouvera la suite de ces illustrations de loin en loin sur le blog.
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* L'autonomie de Fabrice était tout de même un peu plus grande, tant pour le sujet que pour la composition...
On retrouvera la suite de ces illustrations de loin en loin sur le blog.
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* L'autonomie de Fabrice était tout de même un peu plus grande, tant pour le sujet que pour la composition...
La Lanterne
Le XIXè siècle français, en Littérature comme en
journalisme, fut sans doute celui des pathologies héroïques, des insurrections
subjectives, exacerbées par deux Empires et deux républiques, sans compter les
révolutions… C'est pourquoi il nous est toujours indispensable, et nous
continuons à le consulter avec ferveur.
Les quelques extraits de La Lanterne, ( rue du Coq Héron, 5 ), dus à la plume d'Henri de Rochefort, et que j'ai pu consulter grâce à l'obligeance de zetenancier, conservent parfois ce chatoiement poudreux d'un feu grégeois allumé dans les mornes plaines du pouvoir. Ce pourquoi, ils subsistent par leur virulence, sans qu'on sache toujours — c'est leur force —, si la maladie dénoncée travaille les tissus du corps social ou le cerveau de leur auteur.
Ainsi:
Les quelques extraits de La Lanterne, ( rue du Coq Héron, 5 ), dus à la plume d'Henri de Rochefort, et que j'ai pu consulter grâce à l'obligeance de zetenancier, conservent parfois ce chatoiement poudreux d'un feu grégeois allumé dans les mornes plaines du pouvoir. Ce pourquoi, ils subsistent par leur virulence, sans qu'on sache toujours — c'est leur force —, si la maladie dénoncée travaille les tissus du corps social ou le cerveau de leur auteur.
Ainsi:
« J'aurais cru que 1869 promettait d'autres sujets de préoccupation qu'un concile œcuménique. L'inquiétude du gouvernement rappelle de loin la mauvaise humeur de ce condamné à mort qui, au moment de marcher au supplice, ne voulait pas se laisser couper les cheveux, de peur de s'enrhumer ».
Il semble que le politique avait encore besoin d'un
supplément d'âme. Mais combien de fois, depuis, avons-nous changé de système
nerveux ?
Jean-François Cassat
Jean-François Cassat
Faces
Faces : Monnaie. (Grandval.) — Allusion à l'effigie (face) royale. — « Je n'ai plus de faces. La drôlesse me chasse. » (Decourcelle, 32.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
Faces, (Avoir des), V.
Avoir de l'argent sans doute parce que la monnaie, qu'elle soit d'or
ou de billon porte le plus souvent l'effigie, la face d'un souverain.
Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883
(Index)
jeudi 12 février 2015
Une historiette de Béatrice
Eaux basses
Eaux basses
: Manque d'argent. On dit même : être à la côte,
etc. — « Cette délicieuse noce dura au moins trois jours jusqu'a ce
qu'enfin les eaux soient devenues tellement basses qu'il faille
retourner à ce maudit atelier. » (Moisand.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
lundi 9 février 2015
L'homme du « Ridère »
Morvan Lebesque est un
peu oublié sauf, sans doute, du milieu autonomiste breton, ce qui n’est guère
la tasse de thé de votre Tenancier, entre parenthèses. Les quelques lecteurs
attentifs l’auront lu récemment dans ce blog à propos de Bécassine. Restent également
à redécouvrir certaines chroniques vigoureuses délivrées dans les années 50 au Canard
enchaînée, recueillies ensuite en volume.
Si certains de ces articles ont vieilli, celui qu’il consacra au Reader’s
Digest demeure vivace, ne serait-ce qu’à
la lueur de la conclusion et qui déborde, bien évidemment, du lectorat qu’il
décrit et de son époque.
Ce lecteur qui m’envoie une coupure de presse, je l’en
remercie mais le gronde de s’y prendre un peu tard. Ladite coupure de presse
date en effet de janvier dernier. Elle ne comporte que cinq lignes, d’ailleurs
publicitaires : c’est une réclame
ou, comme on dit, un « pavé » destiné à nous aguicher et à nous
vendre une marchandise bien connue : la Sélection du Reader’s Digest, en français ridère. Demandez le Ridère,
organe officiel de l’Américain moyen en France ! Toute l’actualité
mondiale une fois par mois dans le Ridère !
Vous connaissez tous le Ridère.
Évangile de nos métros et Bible de nos autobus, à quoi se compare-t-il
encore ? Il est notre mythologie portative, notre Légende du Siècle. Il
est le coca-cola de la Littérature. Cependant, son plus grand mérite n’est
point d’occuper nos loisirs. Il est d’avoir créé un climat à la fois grave et
euphorique et d’avoir fait se lever, quelque part aux U.S.A., un tiède alizé de
conformisme qui a déferlé jusque chez nous. Il est aussi d’avoir mis au monde
une sorte de héros de notre temps, un Tarzan en manches de chemise et en
pantoufles, dont les aventures exemplaires se lisent en filigrane des
« récits vécus » et des « reportages condensés ».
L’homme du Ridère
naquit au début du siècle, dans un village du Middle-west, et sa jeunesse
s’écoula entre le Collège-des-Belles-Années qui le fait sourire encore et la
Petite-Église-de-Notre-Enfance dont il ne se souvient jamais sans écraser une
larme furtive. La providence lui avait donné un père dont il nous entretient
assez rarement et que nous ne voyons guère apparaître que dans deux ou trois
circonstances historiques, par exemple lorsque l’homme du Ridère s’engage à dix-huit ans dans l’armée et qu’il lui annonce sa
décision irrévocable. Alors, le père pose son cigare, demeure un temps
silencieux, contemple gravement son fils et lui dit : « Bien,
garçon ». Par contre, la mère (Mammy), de notre héros occupe littéralement
le devant de la scène. Sans doute a-t-elle été jeune en son temps, comme tout
le monde ; mais depuis une bonne quarantaine d’années, c’est une douce
petite vieille à cheveux blancs et à lunettes de fer qui chante à mi-voix,
conseille les filles du village et reçoit devant sa porte le salut déférent de
M. Elias-Robinson, notre-nouveau-pasteur. L’amour et la vénération de l’homme
du Ridère pour sa Mammy passe tous ses autres sentiments.
Il pense à sa Mammy lorsqu’une
impulsion irrésistible lui fait fuir un mauvais lieu où il avait commandé de la
bière ; il pense çà elle en choisissant sa femme, la rieuse Maggy qui a
tant de peine à apprendre à faire les cakes ; il pense à elle lorsque
Maggy accouche pour la première fois et que, dans le couloir de la clinique
qu’il arpentait fiévreusement, il tombe à genoux pour remercier Dieu de lui
avoir donné un fils ; il pense à elle enfin jusque dans la salle enfumée
du Club des Anciens où les amis de collège (dont un est devenu clergyman) se
réunissent un fois l’an pour se donner d’affectueuses bourrades. C’est mammy
qui a fait de l’homme du Ridère ce
qu’il est : un gentleman yankee (ou gentleman-ridère) dont la conscience
est pure et qui ne craint rien au monde, sauf Dieu et la mauvaise haleine.
L’homme du Ridère
loue Dieu dans son temple et se protège de la mauvaise haleine grâce au
dentifrice Colgate. (Maggy semblait
distante et refusait ses baisers au clair de lune. « O Harry, lui
dit-elle, vous devriez aller voir votre dentiste. ») L’homme du Ridère mûrit tôt et sagement. Il prend
du ventre, porte des bretelles à fleurs et se livre à ses péchés mignons. Il
apprend le nom des plantes, se tient au courant des derniers bombardements
atomiques, des progrès de la chirurgie et de l’infinie variété du vocabulaire.
(« que signifie BEGONIA ?
Est-ce : 1. un tuyau d’arrosage ; 2. un maréchal de France ; 3.
une fleur ; 4. un célèbre cabaret parisien ? Réponse page 37 »).
Il s’intéresse passionnément à ses frères humains et se sent la gorge serrée en
évoquant l’être le plus extraordinaire
qu’il a connu. L’un de ces êtres extraordinaires était un sourd-muet de
naissance qui, par un miracle de volonté, est devenu ténor de grand opéra. Mais
il y eut aussi la petite fille atteinte de paralysie infantile et sœur aînée de
cinq enfants qui, un beau jour, se jeta dans la maison en flamme pour sauver
son grand-père. Car le monde de l’homme du Ridère
est encombré de deuils et de catastrophes et lui-même n’en est pas à
l’abri ; il peut perdre son emploi et il lui arriverait, ainsi éprouvé, de
sombrer dans une tristesse vague si, à ce moment précis, le bon docteur aux
yeux bleus du village ne lui mettait la main sur l’épaule et ne lui disait
qu’il est un homme, que diable ! et qu’il ne doit point se laisser aller
pour si peu au découragement.
Ce monde rose et bleu où l’on fait des enfants et des
dollars et au bout duquel un ascenseur vous attend pour vous conduire à Dieu
sans secousse, l’homme du Ridère en
demeure le chef-d’œuvre, le roseau pensant en duralumin. A force de le lire et
de voir vivre cet homme, je croyais le connaître intimement. Je me trompais. Un
lecteur, donc, m’envoie cette coupure de presse :
« J’étais en train de voir réellement griller un être humain. »Lisez « Sélection » de Janvier, vous saurez ce que les journaux ne disent pas. Vous croirez assister vous-même à une exécution sur la chaise électrique. Achetez dès aujourd’hui notre « Sélection » de janvier.
Grâces lui soient rendues, à présent je sais. Je connais en sa rêverie la plus intime cet enfant béni de
Dieu, l’homme du Ridère. J’ai franchi
la dernière porte et je suis entré dans le jardin secret. je l’ai vu à l’heure
trouble où il s’offrait sans témoins un spectacle de choix. Une belle fille
nue ? O honte, non ! Hosanna au plus haut des cieux, l’homme du Ridère, ce saint des Derniers Jours,
occupe ses pieux loisirs à regarder un homme griller vif, par le trou de la
serrure.
Morvan Lebesque :
Chroniques du Canard. (1960)
samedi 7 février 2015
vendredi 6 février 2015
Ça
Ça (c'est). Un peu ça (c'est)
: C'est superlatif. — « Il sont laids que c'est ça. » (Pecquet.) — «
C'était ça, presque aussi bath qu'au café. » (Monselet.) — « On me
cognait, mais c'était ça. » (Zompach.) — « Restez, gendarme, mais ne
remuez pas trop, car vous avez l'infirmité des pieds que c'est ça. »
(Dernier jour d'un condamné.) — « S'il tournait une phrase de manière à
lui donner de l'effet, les tricoteuses applaudissaient et s'écriaient : Là, c'est ça ! » (Lady Morgan, 18.)
Ça (il a de) : Il a de l'originalité, du talent, du génie.
Ça (il a de) : Il est riche. — En disant ce mot, on fait d'ordinairement le geste de compter.
Ça (elle a de) : Elle est riche d'appas.
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
Ça (il a de) : Il a de l'originalité, du talent, du génie.
Ça (il a de) : Il est riche. — En disant ce mot, on fait d'ordinairement le geste de compter.
Ça (elle a de) : Elle est riche d'appas.
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
Ça :
(Elle a de). Elle a de beaux appas.
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
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