Le 28 octobre 1928, un étrange illustré apparaissait dans
les kiosques : en couverture, la photo d’une foule entourant un car
cellulaire ; légende : « Chicago, capitale du crime. » En
page 2, un éditorial de Me Maurice Garçon : « de tous
temps, le récit des affaires criminelles a passionné l’opinion… » Plus
loin un referendum-concours : « Voici 10 dossiers de forçats. lequel
gracieriez-vous si vous étiez chef de l’État ? »
Détective, premier
magazine de faits divers, venait de voir le jour. Fondé par une équipe de
jeunes risque-tout sans pécune : les frères Kessel, Jef et Georges ;
Louis Roubaud, Marius Larique, Paul Bringuier, Henri Danjou, aujourd’hui
disparu ; et Marcel Montarron.
Au troisième numéro, assis tristement sur une montagne d’invendus, ils s’apprêtaient à mettre la clef sous la porte. Un gros hommes barbu et grasseyant sauva l’entreprise : Léon-Paul Fargue leur apportait un merveilleux reportage poétique intitulé Paris la nuit. Mac orlan, Carco, Morand prirent le relais… Et les lecteurs d’accourir, rassurés par ces cautions littéraires.
Montarron a raconté l’aventure de Détective1 :
« Nous étions les chiffonniers du fait divers et nous eûmes bientôt rassemblé dans un tiroir tant de documents impubliables (femmes coupées en morceaux et suppliciés en tous genres) que nous n’osions plus sans frémir nous plonger dans ce musée macabre, dans cet enfer de cauchemar.
« Un seul de nos amis y trouvait ses délices, c’était le cher Michel Simon qui, ponctuellement, venait se repaître de cette collection d’horreurs et qui même, avec cette politesse exquise qui a toujours fait le charme de ce grand comédien, nous demandait d’emporter chez lui quelques unes de ces images d’épouvante pour enrichir ses archives personnelles. » […]
Au troisième numéro, assis tristement sur une montagne d’invendus, ils s’apprêtaient à mettre la clef sous la porte. Un gros hommes barbu et grasseyant sauva l’entreprise : Léon-Paul Fargue leur apportait un merveilleux reportage poétique intitulé Paris la nuit. Mac orlan, Carco, Morand prirent le relais… Et les lecteurs d’accourir, rassurés par ces cautions littéraires.
Montarron a raconté l’aventure de Détective1 :
« Nous étions les chiffonniers du fait divers et nous eûmes bientôt rassemblé dans un tiroir tant de documents impubliables (femmes coupées en morceaux et suppliciés en tous genres) que nous n’osions plus sans frémir nous plonger dans ce musée macabre, dans cet enfer de cauchemar.
« Un seul de nos amis y trouvait ses délices, c’était le cher Michel Simon qui, ponctuellement, venait se repaître de cette collection d’horreurs et qui même, avec cette politesse exquise qui a toujours fait le charme de ce grand comédien, nous demandait d’emporter chez lui quelques unes de ces images d’épouvante pour enrichir ses archives personnelles. » […]
1. Tout ce joli monde, Table Ronde, 1965
Jean-Paul Lacroix : La Presses indiscrète — Julliard (1967)
Jean-Paul Lacroix : La Presses indiscrète — Julliard (1967)
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