Jacques Abeille
Le peintre défait
par son modèle
Angers — Éditions Deleatur, 1999
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en novembre 1999 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques amateurs
Le Tenancier : Je connais peu d’écrivains capables d’une tension dans le style, telle que la pratiquait Jacques Abeille. L’évocation d’un peintre dans son atelier et de l’inévitable intermède érotique s’écarte de toute banalité, en peu de mots. Il faut rappeler que Jacques Abeille n’était pas tout à fait étranger avec l’univers pictural.
Pierre Laurendeau : Lorsque j’ai lancé la collection des Minilivres, Jacques Abeille n’était pas plus enthousiaste que cela (contrairement à la Nouvelle Postale, à laquelle il avait adhéré tout de suite, avec Le Voyageur attardé). La parution de La Lettre de Terrèbre (numéro 15), puis la reprise d’Un cas de lucidité (numéro 23) a créé une sorte de rendez-vous régulier, avec des propositions toujours calibrées pour la collection.
La relation du peintre et du modèle (qui horrifierait aujourd’hui les tenantes d’un féminisme antisexuel) est très présente dans l’œuvre de Jacques – surtout chez Léo Barthe, son double pornographe (notamment le dernier ouvrage paru à la Musardine, Princesse Johanna).
Jacques Abeille, qui enseignait les arts plastiques dans un lycée bordelais, a toujours dessiné et peint. Les enveloppes de ses courriers, en papier bulle marron, étaient souvent agrémentées de petits tableaux semi-abstraits. Il serait amusant de les exposer, car je pense ne pas avoir été le seul destinataire de ces œuvres éphémères. Entre les cours, il ramassait les « épaves » de ses élèves et se laissait aller à des rêveries graphiques en utilisant les accidents des ébauches ou des découpes du papier.
Pour revenir au Peintre défait par son modèle, citons l’incipit : « Dans le tableau que nous avons inspiré au peintre les personnages ne nous ressemblent pas trait pour trait. Toutefois, dans l’image on retrouve la lumière de notre histoire. En ce temps-là, je voulais être un peintre et vous étiez mon modèle préféré. Vous étiez très jeune et, d’apparence, très sage. Je vous revois dans cette robe ample qui ne laissait soupçonner qu’à peine votre corps. »
Que dire de plus ?
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