mercredi 7 avril 2021

Amer neuf

Plutôt qu'un discours empêtré pour vanter le travail formidable de Ian Geay autour de sa revue finiséculaire, laissons-lui l'espace afin de vous inciter à vous procurer les numéros encore disponibles d'Amer et surtout à souscrire au prochain...
Pour consulter le site des Âmes d'Atala, c'est ici, pour souscrire à Amer, c'est là.



     Amer est une revue dite littéraire. Du moins sur le papier. Elle prépare son neuvième plongeon, qui devrait faire un bon vieux plat ventre aux alentours du premier mai, ou dans ses eaux-là. Elle a d'ailleurs pour thème, les eaux. De quoi bien préparer l'été donc.

     Amer, à quelques exceptions près (La Friche, les Mots à la bouche, Publico à Paris, le Café Michèle Firk à Montreuil) n'est pas accessible en librairie. La situation sanitaire et sécuritaire depuis un an nous empêche de la diffuser - ainsi que toutes les autres productions des âmes d'Atala - dans les lieux où elle s'épanouit d'ordinaire (table de presse, concerts, ciné, café, rue). Nous ne savons pas quand nous nous reverrons, en attendant, voici l'occasion de commander le prochain numéro, de le recevoir chez vous, si nous ne nous croisons pas entre temps et de nous aider financièrement, car faut-il le préciser, nous ne touchons toujours aucune subvention.
     La participation se fait ici sous forme de souscription, ou de pré-commande ou je ne sais quel autre vilain mot employer, en sachant que pour nous nous en sortions, si vous décidez de donner un prix libre [...], il faut penser à ajouter à votre donation, dans la mesure du possible, les frais de port qui grèvent littéralement les phynances des Âmes d'Atala. Il n'existe toujours aucun tarif préférentiel réservé aux envois des maisons d'édition, et la majorité des personnes qui nous commandent aujourd'hui des livres à prix libre, ne pense pas à ajouter les frais de poste à leur obole.

     Aussi quand vous commandez par exemple un Amer 5 euros et que vous le recevez chez vous dans un paquet affranchi à 5,91 euros, il faut imaginer qu'en réalité, vous avez juste remboursé une partie des frais d'envois, et que nous sommes encore de notre poche de 91 centimes. La chose dite, un prix libre reste un prix libre, et si vous ne pouvez ou ne voulez pas faire autrement, vous recevrez dans tous les cas votre exemplaire quelque soit la somme que vous donnerez.
    D'après nos calculs, les frais d'envoi de ce numéro devraient s'élever à 6,31 euros par exemplaire... 

     Au final, souscrire (à prix libre ou fixe) permet dans un léger paradoxe de nous aider à ce que la revue demeure toujours  accessible à prix libre et souvent gratuitement (pour les prisonniers, prisonnières, les campagnes et opérations de soutien, les bibliothèques, les précaires, etc.) et à continuer de faire des livres comme on l'entend.
     En vrai, si ça vous saoule de lâcher des thunes ici - on vous comprend -, vous savez que vous finirez bien par tomber sur un exemplaire, dans une distro au fin fond d'un concert bruyant, ou que nous vous la filerons lorsque nous nous croiserons dans un terrain vague, de main à la main, et loin des rapports marchands, donc ne vous emmerdez pas.
    
     D'ailleurs assez parlé d'argent, c'est vraiment ennuyeux.



Dans le prochain numéro, sans rien vous dévoiler du sommaire pour garder la surprise, vous trouverez :
- 5 entretiens plus ou moins longs et 17 courts
- quelque chose comme 102 questions posées et à peu près autant de réponses
- 10 nouvelles contemporaines ou délicieusement surannées
- 4 textes inclassables
- 4 articles coruscants
- 132 notes minutieuses
- plusieurs dizaines de chroniques aiguisées
- 184 images et illustrations irrigantes
- 3 port folio michto
- 8 images hautes en couleur
- c'est-à-dire en tout, 480 pages marécageuses
- ce qui représente 660 kilos de papier soit environ 330000 litres d'eaux utilisées (bah ouais...)

     En vrac, les thèmes brassés, parfois à peine abordés ou tout juste évoqués sont la natation, la réanimation, la laparotomie, la noyade, les insurrections, Jean-Pierre Brisset, le sida, l'identité, les chiottes, Jack l'éventreur, la oi!, les poussés de la Deûle, les goélands, Sade, la planche, Stevenson, les vespasiennes, le racisme, l'écriture, le viol, la montagne, Jack London, les rivières, les fleuves, les mers, les ours, Géno, le bain, la fumée de tabac, Yellowstone, la littérature algérienne, la cyprine, les sources, John Muir, la société des grands fonds, le vrai, la littérature africaine, la pluie, l'écologie, le commerce maritime, Robert Caze, le désir, les limericks, la traduction, le féminisme, la photographie, Elisée Reclus, le droit maritime, le sauvetage en mer, la poésie, le punk des années 80, la foi, Virginia Woolf, l'anarchie, le sambo, la chasse, les fanzines, Pete Fromm, la prière, les migrations, le capitalisme, Gaston Bachelard, le cinéma de genre, la littérature américaine, Rachilde, la randonnée, les amérindiens, la piscine, les sirènes, la cancel culture, le déboulonnage, l'église catholique, l'Aquarius, l'islam, la mort, le tourisme littéraire, la psychiatrie, Gilbert Cardon, le duel, le Hirak, le sexe, les maîtres-nageurs et beaucoup d'autres choses tout aussi humides.   

    Et comme les Âmes d'Atala ont 20 piges cette année, nous vous réservons une toute petite surprise.
Allez ! avant que les rades (et le reste) ouvrent de nouveau leurs portes, filez des sous si le cœur vous en dit et que vous pouvez le faire, et surtout, portez-vous bien !

     On vous embrasse.


les âmes
 
(Et comme votre Tenancier n'est pas le seul à s'enthousiasmer, on vous convie à aller le verifier par vous-même ici.)

vendredi 26 mars 2021

Tout l'univers

Laurence Michel est une femme qui a choisi d'être heureuse...
Elle est pourvue du don de l'expression. Toute description de nature ou de plat cuisiné est commandée par la hiérarchie tyrannique des cinq sens et occasionne comme un voyage oriental autour de sa bibliothèque où Colette occupe une grande place.
ArD
 
J'ai huit ans.
Le maître du Cours moyen a fini par me placer juste à côté de la bibliothèque scolaire pour que je puisse prendre un volume sans déranger quand j'ai fini un exercice en avance.
Je suis en enchantement, impression de boire tout le savoir du monde (le titre !) en 21 tomes.
Je les ai tous lus cette année-là, sans sauter une page.
C'était la première fois que je ne ressentais pas l'impression de rester sur ma faim (d'apprendre).
Je les ai revus depuis ces gros volumes rouges, ils sont aujourd'hui un peu désuets... Les planches des « toutes dernières technologies » feront sourire. Entre autres.
J'en ai récupéré un peu dans une poubelle. Dépareillés et bien déchirés.
Mais voilà, un de ceux-qui-ne-peuvent-viscéralement-pas jeter-un-livre va préparer un colis bien lourd et bien gros, avant de l'apporter dans un Mondial Relay, parce qu'il est mon frère d'encre et de papier.
(Le « HORD FRAIS D'ENVOI » ou pas, il a gagné sa part de paradis !)
Et le site refait la géniale folie de l'envoi à deux euros quel que soit le poids.




 Jojo les bonnes affaires.
C'est le nom du relais où je viens de récupérer Tout l'univers.
J'y étais déjà allée, le gars qui tient ce très petit magasin où tout est en vrac a des dreadlocks jusque là où le dos perd son nom.
Je préviens qu'il s'agit d'un carton très gros et très lourd, une encyclopédie. Il demande en souriant (il sourit tout le temps) : « Tout l'univers ? »
Bien étonnée, je remarque : « Vous êtes trop jeune pour l'avoir connue à l'école ! »
Il m'a expliqué qu'il l'avait chez lui quand il était enfant, sa mère s'était ruinée pour la payer à sa sœur aînée, huit mille francs ! Et qu'à présent les gens la jettent parfois...
Je raconte le monsieur qui me l'a donnée, qui s'est donné bien du mal à emballer et déposer.
Commentaire cette fois sérieux de mon rasta préféré : « J'aurais fait pareil. »
Il (heureusement) a porté le colis et l'a déposé dans ma voiture, je n'ai plus qu'à les sortir un par un !
 
Laurence Michel

lundi 22 mars 2021

Une historiette de Béatrice

— Dites, ce numéro spécial que vous vendez 70 euros, certains marchands le font à 30 euros sur ebay
— Oh mais vous devriez l'acheter sur ebay alors !
— Mais en fait je voulais savoir si vous me le laisseriez à ce prix-là.
— Non.