Dab, Dabe : Dieu « Mercure
seul tu adoreras comme dabe de l'entrollement. » (Vidocq.)
Dabe : Père (Grandval.)
Dabe : Maître. (idem.) — « C'est notre dabe, notre maître. » (Balzac.)
Dabe (grand), Dabe : Roi : « Mais grand dabe qui se fâche dit : Par mon caloquet. » (Vidocq.) V. Dasbuche.
Dabe d'argent : Speculum. Cet instrument de chirurgie est pris dans lans le sens de maître. Argent fait allusion à la matière. — Cramper avec le dabe d'argent ; passer à la visite; (Argot des filles.)
Dabe de la cigogne : Mot à mot : maître de la justice. Procureur général. — « On vient me chercher de la part du dabe de la cigogne. » (Balzac.)
Dabe : Père (Grandval.)
Dabe : Maître. (idem.) — « C'est notre dabe, notre maître. » (Balzac.)
Dabe (grand), Dabe : Roi : « Mais grand dabe qui se fâche dit : Par mon caloquet. » (Vidocq.) V. Dasbuche.
Dabe d'argent : Speculum. Cet instrument de chirurgie est pris dans lans le sens de maître. Argent fait allusion à la matière. — Cramper avec le dabe d'argent ; passer à la visite; (Argot des filles.)
Dabe de la cigogne : Mot à mot : maître de la justice. Procureur général. — « On vient me chercher de la part du dabe de la cigogne. » (Balzac.)
Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
Dabe : Père, patron. Syn : Daron.
Dabesse : Mère, patronne (V. Daronne). Syn. : Dabuche.
Dabs : Parent. (Le père et la mère). Mes dabs.
Dabs (Les beaux) : Les beaux parents. Beau-dabe, belle dabesse.
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Dabe
n.m. Père. ○ EXEMPLE
: Pour maquiller un chèque, il
restait sans rival sur la place, c'est son dabe qui l'avait formé.
« Dabe » désignait primitivement : le roi (Jargon de l'Argot réformé, 1628). Il apparaît que ce mot a connu, Louis-Philippe régnant, une surprenante extension de sens. Selon Vidocq, il signifiait à cette époque : « maître », et également lorsqu'il était assorti de l'adjectif grand (« grand dabe ») : « Dieu » et le « Roi », ce dernier étant encore nommé « dabuche ».
Relevons ce surprenant trait de conformisme chez les hommes des classes dangereuses du début du XIXe siècle, qui disposent d'un mot pour nommer Dieu et le roi, dans ce même temps où Balzac affirme au cours de l'avant-propos de La Comédie humaine : « J'écris à la lueur de deux Vérités éternelle : la Religion, la Monarchie. »
De nos jours aucune expression argotique ne permet plus d'évoquer le souverain, fût-il étranger, et pas davantage l'Éternel dont les truands modernes, sauf rarissimes exceptions, n'ont ni curiosité ni crainte. On pourra m'objecter le fait, fréquemment observé, de gens du milieu, hommes ou femmes, faisant donner à leur progéniture une éducation chrétienne. Il ne s'agit le plus souvent que d'une tentative de reclassement social où la foi entre pour une part très mince, et surtout d'un hommage à une discipline morale dont on a pu constater l'efficacité, pour en avoir soi-même été privé.
En ce qui concerne les conversions opérée par les aumôniers dans les prisons et maisons centrales, on doit tenir compte du désir légitime du prisonnier d’interrompre la monotonie de la détention et ne pas leur accorder une trop grande signification religieuse.
Le taux élevé de fréquentation des offices relevé dans certaines chapelles de ces maisons serait plutôt l'effet d'un prestige personnel du prêtre, que celui-ci soit un prédicateur brillant ou bien qu'il ait réussi à gagner, par une attitude cordialement humaine, la confiance des détenus. Toutefois, disons tout net que la majorité des prisonniers va entendre la messe uniquement pour des raisons de commodité, c'est-à-dire dans l'espoir de pouvoir rencontrer un compagnon avec lequel l'éloignement des cellules ne permet pas d'échanges de nouvelles. Remarquons à propos de l'athéisme actuel du milieu, qu'on n'y entend plus jamais blasphémer le nom de Dieu et que le juron tellement en honneur aux XVIIIe et XIXe siècles chez les hommes des classes dangereuses a pratiquement disparu de l'argot.
« Dabe » désignait primitivement : le roi (Jargon de l'Argot réformé, 1628). Il apparaît que ce mot a connu, Louis-Philippe régnant, une surprenante extension de sens. Selon Vidocq, il signifiait à cette époque : « maître », et également lorsqu'il était assorti de l'adjectif grand (« grand dabe ») : « Dieu » et le « Roi », ce dernier étant encore nommé « dabuche ».
Relevons ce surprenant trait de conformisme chez les hommes des classes dangereuses du début du XIXe siècle, qui disposent d'un mot pour nommer Dieu et le roi, dans ce même temps où Balzac affirme au cours de l'avant-propos de La Comédie humaine : « J'écris à la lueur de deux Vérités éternelle : la Religion, la Monarchie. »
De nos jours aucune expression argotique ne permet plus d'évoquer le souverain, fût-il étranger, et pas davantage l'Éternel dont les truands modernes, sauf rarissimes exceptions, n'ont ni curiosité ni crainte. On pourra m'objecter le fait, fréquemment observé, de gens du milieu, hommes ou femmes, faisant donner à leur progéniture une éducation chrétienne. Il ne s'agit le plus souvent que d'une tentative de reclassement social où la foi entre pour une part très mince, et surtout d'un hommage à une discipline morale dont on a pu constater l'efficacité, pour en avoir soi-même été privé.
En ce qui concerne les conversions opérée par les aumôniers dans les prisons et maisons centrales, on doit tenir compte du désir légitime du prisonnier d’interrompre la monotonie de la détention et ne pas leur accorder une trop grande signification religieuse.
Le taux élevé de fréquentation des offices relevé dans certaines chapelles de ces maisons serait plutôt l'effet d'un prestige personnel du prêtre, que celui-ci soit un prédicateur brillant ou bien qu'il ait réussi à gagner, par une attitude cordialement humaine, la confiance des détenus. Toutefois, disons tout net que la majorité des prisonniers va entendre la messe uniquement pour des raisons de commodité, c'est-à-dire dans l'espoir de pouvoir rencontrer un compagnon avec lequel l'éloignement des cellules ne permet pas d'échanges de nouvelles. Remarquons à propos de l'athéisme actuel du milieu, qu'on n'y entend plus jamais blasphémer le nom de Dieu et que le juron tellement en honneur aux XVIIIe et XIXe siècles chez les hommes des classes dangereuses a pratiquement disparu de l'argot.
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)
(Index)