samedi 7 janvier 2017

Abatage (Maison d'), Abattage

Abattage (Vente à l') : Vente sur la voie publique que les objets exposés couvrent comme si on le y avait abattus.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Abatage : Étalage de marchandise en plein vent. Vive réprimande.

Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894



Abatage (Maison d') : Maison de tolérance à gros débit.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)



Abattage n.m. Commerce galant rapide, à prix fixe et de tarif modeste. S'emploie presque uniquement dans l'expression « maison d'abattage ».
Situé dans le quartier Saint-Paul, le « Fourcy », la plus illustre maison d'abattage parisienne, pratiquait jusqu'en 1939 le tarif de 5,50 F somme ainsi décomposée, comme le clamaient sans arrêt les sous-maîtresses à l'adresse des clients : « Cinq francs la dame et la chambre !... Qui donne dix sous ? Qui monte ? » Les dix sous supplémentaires étant non un pourcentage pour le service mais le prix de la serviette. Ce « prix unique » de l'amour connaissait les samedis, dimanches et jours chômés, une telle affluence de clientèle que certaines pensionnaires avenantes se voyaient en ces périodes fastes quotidiennement honorées jusqu'à soixante-dix fois. Détail : pour faciliter l'accès aux étages, pensionnaires et clients, les unes précédant les autres, devaient, dans l'escalier étroit, tenir leur droite, à la montée comme à la descente, selon les principes d'une circulation bien réglée.
Nécessairement robustes pour soutenir un effort prolongé, les pensionnaires de maison d'abattage étaient souvent fort jolies. On y reconnaissait des transfuges des maison haut cotées. En règle générale ces sujets exceptionnels se trouvaient là pour deux ou trois semaines en expiation d'une incorrection commise à l'égard de leur homme, ou encore pressés par la nécessité de remettre à flot une trésorerie compromise sur les hippodromes par l'élu de leur cœur. ○ EXEMPLE : La Léa a fait un galoup au Gros Gégène... Il l'a cloquée pour trois semaines dans une taule d'abattage.

Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

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vendredi 6 janvier 2017

Une historiette de Béatrice

« En fait c’est cool votre boulot, vous rassemblez des livres qu’on vous donne et vous les vendez ! »

10/18 — Karl Marx : Manifeste du Parti communiste




Karl Marx

Le manifeste du Parti communiste

suivi de
La lutte des classes

n° 5

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume double

188 pages (192 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Achevé d'imprimer : 23 octobre 1978
Dépôt légal : 2e trimestre 1962
ISBN : 2-264-00840-7

TABLE DES MATIÈRES

Introduction, par Robert Mandrou [5 — 8]
Karl Marx et Friedrich Engels : Le manifeste du Parti communiste (1847) [9 — 63]
       Préface de l'édition anglaise de 1888, par Friedrich Engels [11 — 17]
       Notes du Manifeste [62 — 63]
Karl Marx : Les luttes de classes en France (1848 — 1850) [67 — 188]


(Contribution du Tenancier)
Index

jeudi 5 janvier 2017

Abatis, Abattis

Abatis, Abattis : Pieds, mains. — Allusion aux abatis d'animaux. — « Des pieds qu'on nomme abatis. » (Balzac) — « C'est plus des pieds ; c'est de la marmelade... Ils me coûtent joliment cher, ces abattis-là. » (Commentaires de Loriot, Auxerre, 69.) — « A bas les pattes ! Les as-tu propres, seulement, tes abattis, pour lacer ce cordage rose ? » (E. Villars)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Abatis : Les pieds, les mains, les membres en général. Abatis canailles, extrémités grosses, rougeaudes, massives.

Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894



Abatis : Membres. (bras et jambes). Ex. : Numéroter ses abatis : compter ses os avant ou après un danger.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

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mercredi 4 janvier 2017

Signez ici

Lors de la présentation de l’ouvrage de Raymond Gid, une de nos lectrices assidues (il s'agit en réalité d'ARD, sur le blog Feuilles d'automne, où ce billet fut publié primitivement en février 2009) fit allusion à une mention que j’avais donnée dans le descriptif de l’ouvrage, à savoir qu’il avait été justifié par l’auteur. A juste titre, elle s’interrogeait sur le fait que la justification que je donnais ne concernait pas le contenu. En fait, en d’autres termes, il apparaissait que la disposition de la typo n’était pas alignée à droite ou à gauche — ou bien les deux —, c’est à dire justifiée, selon les termes du métier.


La justification de tirage de « Comptine pour saluer le métier de marbreur », ouvrage présenté dans un précédent billet

En effet, ici, le terme ne s’appliquait nullement à la disposition typographique mais avait un rapport avec le tirage de l’ouvrage. Pour plus de clarté, on reviendra dans un article ultérieur sur la mise en page car il appelle quelques développements qui risqueraient de nous mettre dedans. Ce serait malheureux : on vient à peine de sortir de la torpeur...
La notion de bibliophilie a toujours été accolée à celle de tirages restreints ou à tout le moins limités pour l’un de ses composants. Pour vérifier la justesse de ce tirage, on avait coutume de numéroter les exemplaires, souvent même d’y appliquer plusieurs types de numérotation selon les papiers : chiffres arabes, romains, alphabet.


Une justification de tirage de « Un Pari de milliardaire » de Mark Twain, au Mercure de France en 1925. Une numérotation toute simple, pas de déclinaison de papier puisque nous sommes ici face à une réédition.

Cette disposition pratique est encore en usage dans la bibliophilie contemporaine, elle est utilisée notamment dans les exemplaires sur « beau papier » de chez Gallimard ou des Éditions de Minuit, souvent avec une numérotation unique. Cette numérotation excite un morne fétichisme qui veut que le n° 1 ait plus d’intérêt que le dernier numéro du tirage. A notre sens, ces exemplaires se valent : même papier, mêmes couvertures et peut-être même vague ennui que procurent ces publications, sauvées parfois par leur contenu non par leur façon : offset sur vélin, brochage industriel, la belle affaire…
Mais, la bibliophilie c’est aussi autre chose, de ces livres, quelquefois aux tirages confortables, qui se font des mines en parant leurs justifications de tirage d’ajouts baroques, de signatures d’artistes, d’éditeurs, d’illustrateurs, voire des trois…
Justification, le mot est lâché, enfin.
La justification de tirage, ou colophon, est le moyen par lequel l’éditeur fera connaître la teneur du tirage : la qualité et le nombre de beaux papiers proposés, leur quantité dans chaque papier et le numéro qui insère l’ouvrage que vous tenez dans les mains dans cette série. Or, parfois, l’éditeur – ou l’auteur, ou l’illustrateur – ont pour mission d’apposer leur paraphe pour authentifier le travail de l’imprimeur : ainsi, point de double tirage (on est pas dans les lithos de Dali…) Le libraire, devant cette signature, dans le descriptif, dira ainsi que cet exemplaire a été justifié par l’éditeur, par exemple. Ce qui était le cas du livre de Raymond Gid, qui en était également l’auteur.

Justification avec la marque de l'auteur, Rachilde pour « La Jongleuse », au Mercure de France...


... avec la marque du traducteur, Henry-D. Davray, pour les « Premiers Hommes dans la Lune » de Wells, au Mercure de France

Évidemment, ce qui est possible pour une centaine d’exemplaires devient une entreprise quelque peu malaisée lorsqu’il s’agit de justifier un tirage pour le grand public. Or, ce besoin se fit sentir chez quelques éditeurs scrupuleux, désireux que chaque volume dont on avait fixé le tirage au préalable fut approuvé par l’auteur. A cette fin, ces auteurs furent dotés d’une marque personnelle apposée au colophon, lors du tirage. Cette méthode fut quelque fois utilisée aux XIXe et XXe siècles, comme le Mercure de France, Gallimard (rarement, il est vrai), la petite collection Les Introuvables, etc. Ces mêmes eurent recours bien plus souvent à la numérotation. Quelquefois, l’on trouve également la signature imprimée de l’éditeur, certifiant que l’ouvrage émane bien de son officine, précaution quelque peu superfétatoire à une époque ou les contrefaçons littéraires s’étaient estompées depuis plusieurs années.

Ces justifications de tirages du Mercure de France ont été collationnées et reproduites par Christian Laucou-Soulignac pour ses Éditions du Fourneau (plus tard : Fornax) dans l'ouvrage ci-dessus. Il a du reste récidivé pour Les Introuvables, ci-dessous.



Enfin, la bibliophilie moderne redécouvrit la signature originale pour des tirages réduits. Parfois, la justification pouvait même s’accompagner d’une phrase originale de l’auteur, d’un petit dessin, tout dépendait également de l’importance de l'ouvrage ou du projet bibliophilique. Bien sûr ces signatures ne revêtent pas autant d’importance que les envois autographes des mêmes, mais elles témoignent d’un contrat passé entre l’éditeur, l’auteur et son lecteur au terme duquel cet ouvrage a été approuvé et tiré scrupuleusement.

Justification de tirage pour « Marie Mathématique », de Jean-Claude Forest. Pour ce tirage de tête, l'auteur a à la fois apposé sa signature et son monogramme (qui est la transcription idéogrammatique de son nom)


De gauche à droite : Christian Laucou-Soulignac qui réalisa la maquette et l'impression de « Marie Mathématique », André Ruellan, co-auteur, Jean-Claude Forest, l'auteur, et le Tenancier de ce présent blog qui eut la chance de publier tout cela ! On assiste ici à la séance de signature où l'auteur compléta la justification de tirage, comme plus haut... (Cliché de Petra Werlé)
Ainsi, lorsqu’un libraire mentionne qu’un ouvrage a été  « justifié », cela signifie que vous y trouverez une signature ou une marque quelconque qui authentifiera le tirage.

lundi 2 janvier 2017

Abadis

Abadis : Foule, rassemblement. — « Pastiquant sur la placarde, j'ai rembrocqué un abadis du raboin. » (Vidocq)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Abadie, Abadis
: Foule, rassemblement (de badauds).

Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894

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dimanche 1 janvier 2017

Bonne année


Le Tenancier et les lecteurs du blog recevant les bonnes résolutions de l'année nouvelle apportées par Otto, qui a dû crever cinq chevaux sous lui pour être à l'heure.
(Allégorie croquée sur le vif par M. Jean-Léon Gérôme qui ira loin, ce p'tit gars...)

jeudi 29 décembre 2016

Rébus

LUNDI

MaRdI

mercredi

JEUdi

VendrEDI

SamedI

D I M A N C H E


À quel proverbe connu fait référence ce rébus ?

« Marbled paper... what a curious name ! »

Notre cher Otto se demandait en quoi consistait le métier de marbreur. Bien que lui ayant donné une explication sommaire en commentaire de notre précédent billet, force est de constater qu'une image est plus parlante surtout lorsqu'elle est animée. Les démonstrations ne manquent pas sur le net à ce sujet. Il nous est apparu opportun de reproduire ci-dessous un reportage anglais des années 1970 chez un professionnel. Il est complet et didactique bien qu'en anglais (personne n'est parfait).



(Film made in 1970 by Bedfordshire Record Office of Cockerell marbling.)

Minute, papillon...

Voici une jolie curiosité par Raymond Gid. Abstenons-nous de toute glose autour de ce créateur (affichiste et typographe) et laissons nous aller à quelques images papillonnantes...











Ces quelques collages épars sont issus de « Comptine pour saluer le métier de marbreur » — A Monthiaume, chez Raymond Gid, 1963 — in-8° en feuilles à l'italienne tiré à 100 exemplaires sur papier de Rives numérotés (et justifiés), ornés de chûtes marbrées par Duval, relieur-marbreur à Paris (Coll. part. du Tenancier)

(Paru en février 2009 sur le blog Feuilles d'automne.)

mercredi 28 décembre 2016

10/18 — Benedeit : Le voyage de Saint-Brandan




Benedeit

Le voyage de Saint-Brandan

Texte et traduction de Ian Short
Introduction et notes de Brian Merrilees

n° 1652

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Bibliotèque médiévale »
Volume double

141 pages (144 pages)
Achevé d'imprimer : 13 août 1984
Dépôt légal : août 1984
ISBN : 2-264-00623-4


(Contribution du Tenancier)
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10/18 — Henri Laborit : L'homme imaginant




Henri Laborit

L'homme imaginant

Essai de biologie politique

n° 468

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

187 pages (192 pages)
Achevé d'imprimer : avril 1984
Dépôt légal : 2e trimestre 1981
ISBN : 2-264-00882-2


(Contribution du Tenancier)
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