Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881
Abatage : Étalage de marchandise en plein vent. Vive réprimande.
Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894
Abatage (Maison d') : Maison de tolérance à gros débit.
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Abattage n.m. Commerce galant rapide, à prix fixe et de tarif modeste. S'emploie presque uniquement dans l'expression « maison d'abattage ».
Situé dans le quartier Saint-Paul, le « Fourcy », la plus illustre maison d'abattage parisienne, pratiquait jusqu'en 1939 le tarif de 5,50 F somme ainsi décomposée, comme le clamaient sans arrêt les sous-maîtresses à l'adresse des clients : « Cinq francs la dame et la chambre !... Qui donne dix sous ? Qui monte ? » Les dix sous supplémentaires étant non un pourcentage pour le service mais le prix de la serviette. Ce « prix unique » de l'amour connaissait les samedis, dimanches et jours chômés, une telle affluence de clientèle que certaines pensionnaires avenantes se voyaient en ces périodes fastes quotidiennement honorées jusqu'à soixante-dix fois. Détail : pour faciliter l'accès aux étages, pensionnaires et clients, les unes précédant les autres, devaient, dans l'escalier étroit, tenir leur droite, à la montée comme à la descente, selon les principes d'une circulation bien réglée.
Nécessairement robustes pour soutenir un effort prolongé, les pensionnaires de maison d'abattage étaient souvent fort jolies. On y reconnaissait des transfuges des maison haut cotées. En règle générale ces sujets exceptionnels se trouvaient là pour deux ou trois semaines en expiation d'une incorrection commise à l'égard de leur homme, ou encore pressés par la nécessité de remettre à flot une trésorerie compromise sur les hippodromes par l'élu de leur cœur. ○ EXEMPLE : La Léa a fait un galoup au Gros Gégène... Il l'a cloquée pour trois semaines dans une taule d'abattage.
Situé dans le quartier Saint-Paul, le « Fourcy », la plus illustre maison d'abattage parisienne, pratiquait jusqu'en 1939 le tarif de 5,50 F somme ainsi décomposée, comme le clamaient sans arrêt les sous-maîtresses à l'adresse des clients : « Cinq francs la dame et la chambre !... Qui donne dix sous ? Qui monte ? » Les dix sous supplémentaires étant non un pourcentage pour le service mais le prix de la serviette. Ce « prix unique » de l'amour connaissait les samedis, dimanches et jours chômés, une telle affluence de clientèle que certaines pensionnaires avenantes se voyaient en ces périodes fastes quotidiennement honorées jusqu'à soixante-dix fois. Détail : pour faciliter l'accès aux étages, pensionnaires et clients, les unes précédant les autres, devaient, dans l'escalier étroit, tenir leur droite, à la montée comme à la descente, selon les principes d'une circulation bien réglée.
Nécessairement robustes pour soutenir un effort prolongé, les pensionnaires de maison d'abattage étaient souvent fort jolies. On y reconnaissait des transfuges des maison haut cotées. En règle générale ces sujets exceptionnels se trouvaient là pour deux ou trois semaines en expiation d'une incorrection commise à l'égard de leur homme, ou encore pressés par la nécessité de remettre à flot une trésorerie compromise sur les hippodromes par l'élu de leur cœur. ○ EXEMPLE : La Léa a fait un galoup au Gros Gégène... Il l'a cloquée pour trois semaines dans une taule d'abattage.
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)
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