samedi 15 juillet 2017

De temps en temps, il y avait de bonnes couvertures, au Livre de Poche...





Couvertures de Prévert et Brassaï

Prises des Bec(que)

L'amour entre confrères :

Commes les deux Corneille ils étaient deux Dumas,
Mais aucun ne fut Pierre, et tous deux sont Thomas.



Henry Becque.


Si le coup de bec, de Becque t'éveille
Ô Thomas Corneille, en l'obscur tombeau,
Pardonne à l'auteur qui baye aux corneille,
Et songe au public qui baille aux
Corbeaux.

Alexandre Dumas fils.

vendredi 14 juillet 2017

...

[...] « Prendre la place d'un bonhomme dont on ignore les motifs de son déplacement, requiert infiniment de prudence, et un don très poussé du point de suspension. Fort t'heureusement, je suis un suspensionniste spontané. Dès que l'on m'enseigna, à l'école, les règles mouvantes de la ponctuation, je reconnus le point suspensif ! Il était déjà en moi ! A travers le fourmillement des virgules, des points-virgules, et autres points en tout genre, je fus subjugué par ces trois petites crottes de mouche en ligne. Cet élan n'avait rien de maçonnique. Il procédait d'un besoin de me blottir. C'est le refuge de l'inexprimable ! Le point de suspension, c'est ce qui vous reste à dire quand vous avez tout dit, donc l'essentiel ! Une manière d'en finir avec sa pensée ! Et aussi de la préserver. On peut s'y réfugier à tout instant de la conversation. Il est toujours disponible, d'une efficacité constante. Je crois que s'il n'avait pas existé, Georges Simenon l'aurait inventé ! Il est simultanément évasif et précis puisqu'il permet au lecteur d'emboîter sa pensée à celle de l'auteur. Moi, c'est bien simple : si un gouvernement totalitaire venait à proscrire le point de suspension, je n'écrirais plus qu'en braille ! »


San Antonio
Ça ne s'invente pas
(1972)

(Cet extrait fut déjà publié en avril 2009 sur le blog Feuilles d'automne)

mercredi 12 juillet 2017

Fable-express pour l'E.T.
(Toujours de George, bien sûr...)

Les situs susnommés, tout à leurs ablutions,
Se prirent pour des super-héros de fiction :
Pour survivre dans cet univers, faut choisir !
Et Bruce Banner n'est pas forcément le pire.

Moralité
… Comme un viatique, je tente Hulk ?

lundi 10 juillet 2017

Fable-express pour l'été (comme la petite culotte)
(By George, bien sûr !)

Quelques situationnistes nageaient, blafards,
Dans ce fleuve indien qui passe à Calcutta.
Nus, se mirant mutuellement le pétard,
Ils reprirent couleur en gueulant : « Quel cul t'as ! »

Moralité
Situs hâves en ce Gange : heureux culs…

mardi 4 juillet 2017

Fable-express uderzoophile (par George)

Amoureuse d'un beau polytechnicien
Qui, d'elle autant épris la besognait fort bien,
L'étoile de mer grimpa au septième ciel
Mais, prise de vertige, craignit la gamelle.

Moralité :

Astérie : "Que c'est haut, bel X !"

lundi 3 juillet 2017

L'hiver de notre déplaisir


Donc, voici l’hiver de notre déplaisir changé en glorieux été par ce soleil d’York ; voici tous les nuages qui pesaient sur notre maison ensevelis dans le sein profond de l’Océan ! Donc, voici nos tempes ceintes de victorieuses guirlandes, nos armes ébréchées pendues en trophée, nos alarmes sinistres changées en gaies réunions, nos marches terribles en délicieuses mesures ! La guerre au hideux visage a déridé son front, et désormais, au lieu de monter des coursiers caparaçonnés pour effrayer les âmes des ennemis tremblants, elle gambade allègrement dans la chambre d’une femme sous le charme lascif du luth. Mais moi qui ne suis pas formé pour ces jeux folâtres, ni pour faire les yeux doux à un miroir amoureux, moi qui suis rudement taillé et qui n’ai pas la majesté de l’amour pour me pavaner devant une nymphe aux coquettes allures, moi en qui est tronquée toute noble proportion, moi que la nature décevante a frustré de ses attraits, moi qu’elle a envoyé avant le temps dans le monde des vivants, difforme, inachevé, tout au plus à moitié fini, tellement estropié et contrefait que les chiens aboient quand je m’arrête près d’eux ! eh bien, moi, dans cette molle et languissante époque de paix, je n’ai d’autre plaisir pour passer les heures que d’épier mon ombre au soleil et de décrire ma propre difformité. Aussi, puisque je ne puis être l’amant qui charmera ces temps beaux parleurs, je suis déterminé à être un scélérat et à être le trouble-fête de ces jours frivoles. J’ai, par des inductions dangereuses, par des prophéties, par des calomnies, par des rêves d’homme ivre, fait le complot de créer entre mon frère Clarence et le roi une haine mortelle. Et, pour peu que le roi Édouard soit aussi honnête et aussi loyal— que je suis subtil, fourbe et traître, Clarence sera enfermé étroitement aujourd’hui même, en raison d’une prédiction qui dit que G sera le meurtrier des héritiers d’Édouard. Replongez-vous, pensées, au fond de mon âme ! Voici Clarence qui vient.

William Shakespeare : Richard III
Acte premier, scène première 
Traduction de François-Victor Hugo
Version filmée par Richard Loncraine (1995)
Avec Ian McKellen

samedi 1 juillet 2017

Une historiette de Béatrice

« Bonjour madame, je possède une très belle édition en 3 volumes avec illustrations protégées par papier sur la guerre de 14. Ça raconte la guerre de 14, avec plein de détails. En état parfait, vu que ça date de 1916. »

jeudi 29 juin 2017

Panne d'inspiration

Le Tenancier tentait de trouver une rime (voir l'illustration due à notre fidèle Jehan-Georges Vibert) et, soudain, se demande si, puisqu'il a toujours été mauvais à trousser des poèmes, l'aimable lecteur ne pourrait pas suppléer à cette lacune en faisant quelques bouts rimés en commentaire, à partir de « Élixir parégorique ».
Ainsi, le Tenancier, superbe, généreux — cependant modeste —, accommode jeu, allégorie, fainéantise et vertu, en stimulant les talents.
Quel homme que ce Tenancier.

Il y a cinquante ans...

mercredi 28 juin 2017

Jeu

Tiens, c’est l’été et toujours pas de jeu sur blog du Tenancier…
Réparons l’outrage.
 
CHARADE
Tu perdras mon second, si tu n’as mon premier ;
En deux sens différens, mon tout peut se comprendre ;
Et si tu t’y prends bien, tu pourras me surprendre
Sur les lèvres d’Iris, ou bien dans ton grenier.
 
                (Par M. le Ch. de P***)
 
À vous de trouver le mot derrière la charade, publiée dans un ancien Mercure de France. Comme d’habitude, on attend votre réponse en commentaire, en vous priant de laisser votre nom ou un pseudo.
On commence doucement, elle est facile.