mercredi 27 décembre 2017

Et maintenant, un peu de basket...

« Quelle impression mes accusateurs ont faite sur vous, Athéniens, je l’ignore. Pour moi, en les écoutant, j’ai presque oublié qui je suis, tant leurs discours étaient persuasifs. Et cependant, je puis l’assurer, ils n’ont pas dit un seul mot de vrai. Mais ce qui m’a le plus étonné parmi tant de mensonges, c’est quand ils ont dit que vous deviez prendre garde de vous laisser tromper par moi, parce que je suis habile à parler. Qu’ils n’aient point rougi à la pensée du démenti formel que je vais à l’instant leur donner, cela m’a paru de leur part le comble de l’impudence, à moins qu’ils n’appellent habile à parler celui qui dit la vérité. Si c’est là ce qu’ils veulent dire, j’avouerai que je suis orateur, mais non à leur manière. Quoi qu’il en soit, je vous répète qu’ils n’ont rien dit ou presque rien qui soit vrai. Moi, au contraire, je ne vous dirai que l’exacte vérité. Seulement, par Zeus, Athéniens, ce ne sont pas des discours parés de locutions et de termes choisis et savamment ordonnés que vous allez entendre, mais des discours sans art, faits avec les premiers mots venus. Je suis sûr de ne rien dire que de juste ; qu’aucun de vous n’attende de moi autre chose.»

Platon : Apologie de Socrate (Traduction Émile Chambry)


Louis Labeyrie, lecteur (authentique) de Platon.

dimanche 24 décembre 2017

Une historiette de Béatrice

Ils entrent bruyamment, nimbés de leur snobisme, repèrent immédiatement le petit tas de romans G et demandent :
« Vous avez un coin pour les nouveautés ?
— Non madame, je suis plutôt spécialisée en vieilleries. »

vendredi 22 décembre 2017

Le livre futur

« Parmi tant de réponses prestigieuses à la gloire de l'imprimerie, je crains bien que détonnent les quelques lignes que vous me faites l'honneur de me demander. Enfin, ces lignes seront-elles à leur place dans le Bulletin des Maîtres Imprimeurs ? Jugez s'il y a de quoi hésiter... J'ai vu de mes yeux un petit appareil devant lequel il est difficile de ne point penser qu'un jour viendra où l'imprimerie ne sera plus qu'un souvenir magnifique, mais un souvenir, une étape de l'histoire humaine... Qu'un jour viendra où, entre le cerveau qui crée et le cerveau qui accueille, un mode de communication sera réalisé qui supprimera le Livre et l'imprimerie elle-même. L'appareil que j'ai vu est une petite lampe électrique dans laquelle on insère une bande pelliculaire d'un mètre de long, d'un centimètre de hauteur. Cette bande peut contenir cinquante pages, qui se déroulent une à une lorsque, au lieu de tourner le feuillet, on presse sur une molette de la lampe. Chaque page est projetée sur n'importe quelle feuille blanche, formant écran, que l'on dresse devant soi. Deux bandes reproduisant cent pages tiennent dans une minuscule boîte cylindrique d'un demi-centimètre de diamètre, d'un centimètre de hauteur... Un jour, à la place des livres splendides, dans les bibliothèques futures, on verra ces rangées de tous petits étuis, ces capsules où seront contenues le Dante, le Shakespeare ou le Gustave Doré de l'avenir.
Un seul exemplaire de l'œuvre d'un écrivain, un seul exemplaire dactylographié, dessiné, enfin tracé sous quelque forme lisible que ce soit, et puis la reproduction photographique pelliculaire, à tirage illimité, de cet exemplaire, tel sera le livre futur.
Non plus que l'écrivain, le peintre des images qui illustreront l'œuvre, ni le dessinateur des lettres ne seront atteints. Mais... je ne puis achever, ô Maîtres imprimeurs. »

André Arnyvelde
Texte paru dans le Bulletin de l'Union Syndicale des Maîtres Imprimeurs, numéro de Noël 1928 : « L'imprimerie et la pensée moderne ». Chapitre XI : « Après l'imprimerie »... et déjà diffusé sur le blog Feuilles d'automne en mai 2009.

mercredi 20 décembre 2017

lundi 18 décembre 2017

La cire à esgourdes


Dernier opus de cette fin d’année, l’histoire de cette nouvelle remonte à 2014 et correspond à une commande. En effet, votre Tenancier avait répondu à la sollicitation d'une revue autour du thème de la musique. Entre-temps, la publication avait cessé et, par ailleurs, la nouvelle restait largement inachevée dans son écriture…
Le manuscrit terminé, revisé, bichonné même, La cire à esgourde paraît enfin. Le titre est étrange, c’est encore une histoire du Fleuve. Pour les rares lecteurs qui suivent tous les récits de cet univers, il ne leur aura pas échappé que c’est le deuxième paru dans les numéros hors-série de L’Ampoule (reportez-vous à la bibliographie générale pour faire le point).
Les mois qui viennent vont être plus calme. Il faut signaler que les périodiques dans lesquels votre Tenancier a été publié sont sortis en novembre ou en décembre. Belle aubaine pour offrir des étrennes, non ? L’illustration de Céline Brun-Picard est superbe et l’on émet le vœu qu’elle persistera à illustrer le Fleuve et qu’elle y glisse encore plus de sa singularité…

dimanche 17 décembre 2017

10/18 — Jules Verne : César Cascabel




Jules Verne

César Cascabel

Suivi de documents réunis
par Francis Lacassin
Préface de Charles-Noël Martin

n° 1247

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Jules Verne inattendu »
Volume sextuple

440 pages (448 pages)
Dépôt légal : 2e trimestre 1978
Achevé d'imprimer : 5 juin 1978

TABLE DES MATIÈRES

Préface, par Charles-Noël Martin [7-13]
César Cascabel [17-410]
Jules Verne et la « Quatrième Commission », par Daniel Compère [413-420]
Discours inaugural du cirque municipal d'Amiens, par Jules Verne [421-431]
L'homme du jour : M'sieur Jules Verne, par Saltarello [433-435]
La carte à payer, Anonyme [437-438]
Table [439-440]

Collection 10/18 — Automne 1977 : Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1977 [446-448]


(Contribution du Tenancier)
Index

10/18 — Jules Verne : L'île à hélice




Jules Verne

Le pilote du Danube

Postface par Francis Lacassin

n° 1221

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Jules Verne inattendu »
Volume sextuple

320 pages
Dépôt légal : 2e trimestre 1978

TABLE DES MATIÈRES

L'île à hélice [5-317]
Postface : Les milliardaires ridicules, par Francis Lacassin [318-320]


(Contribution du Tenancier)
Index

mercredi 13 décembre 2017

Le Chien (Une aventure de Claire)


Eh bien, voici que votre Tenancier figure au sommaire d’une fort plaisante et toute nouvelle revue : Le Novelliste. Il existe un agrément réel à se faire publier dans un Numéro Un, tout en sachant que le risque d’en essuyer les plâtres reste minime. En effet, l’ouvrage est de bonne tenue, professionnelle, comparable aux revues de librairie que votre Tenancier a pu croiser dans sa carrière passée. On vous enjoint d’aller jeter un coup d’œil au sommaire et ensuite de le commander illico. Que l’on aime ou pas la prose du soussigné importe peu ici. Mais enfin, tout de même, vous pourriez faire un effort. En revanche, à bien réfléchir, rares sont les revues à se consacrer à la nouvelle en ce qu’elle constitue un mode de narration à part entière et non un pis-aller pour romancier. On aimerait donc que la tentative prenne une chair assez consistante pour qu’elle se pérennise. Pour cela, une seule chose : engagez-vous, rengagez-vous, procurez-vous ce numéro, le suivant et encore celui d’après. Et puis quand les abonnements seront ouverts, s’il vous plaît, lancez-vous ! S’il est d’ailleurs deux revues prestigieuses auxquelles ont devrait distraire quelques sesterces, ce sont bien celle que je vous présente ici et le Visage Vert, maison également fréquentée par votre serviteur, ce qui n’a rien à voir avec le prestige le concernant, d’ailleurs (peut-être en rapport avec des gens de goût ?). L’arrivé du Novelliste dans les rayons du Tenancier est fraîche, juste le temps d’entrouvrir le sommaire et de rédiger la présente notule. On en reparlera.
On peux toujours vous signaler que notre nouvelle, Le Chien, fait partie, encore, des histoires du Fleuve et de la série consacrée aux Aventures de Claire. Céline Brun-Picard a livré une superbe illustration. Joie, pampre et mousse… le Tenancier est ce soir un homme heureux.