C'est la fin de l'année, tirons un bilan.
Quelques nouvelles du Fleuve ont été publiée par votre Tenancier dans
des revues. Rappelons ici que l'existence de ces publications est
toujours précaire et qu'un soutien paraît indispensable pour ce qui
constitue un laboratoire et souvent un lieu de rencontres littéraires.
Une revue répond également à des critères d'exigences qui peuvent à la
longue former une école, un style, phénomène courant dans l'histoire
des lettres (pour plus d'érudition, reportez vous au blog sur les petites revues, en lien
ici). Hélas, peu de périodiques survivent plus de quelques
numéros. Même si, à l'heure actuelle l'impression numérique permet de
petits tirages, la distribution de chaque numéro est onéreuse. Bien
souvent, les éditeurs de ces revues choisissent quelques libraires de
confiance pour déposer des volumes et acquérir de la visibilité. Cette
exposition est nécessaire pour provoquer une décision cruciale pour le
travail de l'éditeur : le recours à l'abonnement. On vous prie donc,
ici, de considérer ce mode d'approvisionnement pour des activités qui,
bien souvent, refusent de passer par les fourches caudines de la
distribution de masse, que sont Amazon, la FNAC et consorts. En effet,
ces revue n'y apparaissent pas parce que les marges exigées par ces
mastodontes sont fatales envers la fragilité de ces entreprises
(nous comprenons ce mot dans son acception non libérale). En effet, les
remises exigées par ces boîtes sont incompatibles avec des tirages et
des distributions à petit nombre. Puisque l'éditeur ne peut répondre à
ces contrats léonins, il n'existe tout simplement pas, ou ses
publications sont épuisées. Cette brutalité économique s'applique sans
état d'âme sur des mécanismes fragiles, en frôlant l'absurde. Votre
serviteur a eu la chance, en 2015, d'avoir été publié par le Visage
Vert, dans sa collection d'ouvrages, pour un recueil de nouvelles
autour du Fleuve (qui, comme par hasard, s'intitule
Le Fleuve).
Ce titre est signalé comme « actuellement indisponible » sur le site
d'Amazon et n'apparaît même pas sur celui de la FNAC. Or, aux dernières
nouvelles, ce livre, comme les autres figurant au catalogue de
l'éditeur et comme la revue éponyme — qui subit le même traitement —,
est parfaitement disponible. Vous pouvez passer commande chez un
libraire dont c'est d'ailleurs le métier (je sais de quoi je parle,
après trente-cinq ans dans cette profession). Ajoutons, du reste, que
votre libraire, lui, s'il fraude le fisc, fermera boutique, mais je
m'égare. Un autre effet pervers de ces « non disponibilités » fictives
réside dans une pratique courante sur internet qui consiste à faire des
critiques de livres sur un blog ou un site et d'y coller dessous des
liens vers les mastodontes, rémunérés aux clics. Évidemment, on aura
deviné qu'aucune production du Visage Vert ou d'autres publications
dans le même cas n'apparaîtront dans ce type de blog... On se rassurera
en considérant la contenu de ceux-là et en concluant que, de toute
façon, les revues et les publications de qualité y ont peu de
chances d'être commentées. Une chose est sûre : ces entreprises (cette
fois-ci, le terme dans sa signification libérale) de distribution se
foutent du refus de vente puisque les ouvrages sur leurs sites
n'existent pas ou sont réputés inaccessibles. On ne vous fera pas ici
le couplet du petit libraire du coin, c'est déjà fait en partie plus
haut, et puis vous connaissez la musique ! On aimerait surtout que vous
fassiez un peu attention, voire que vous souteniez un peu les revues.
La démarche est aussi égoïste, bien sûr, puise que votre Tenancier a
été publié par trois d'entre elles en cette fin d'année. Et à ce
propos, voici un petit rappel de ces trois revues ici :
La Date
Le chien
La cire à esgourdes
Non content de cela, votre
Tenancier a confectionné un amuse-gueule pour happy-few, publication
non professionnelle mais qui a été retrouvé sur un site américain comme
étant disponible à la vente (la flemme de chercher, débrouillez-vous
!). Comme on n'aura pas l’affront de penser que l'on revend si vite ce
genre de petit cadeau amical, le Tenancier conclue à l'aspiration de
site. Décidément, notre existence s'avère problématique. C'est rigolo :
voici que notre blogue est pompé par des intelligences artificielles. On
se rassurera : bien que pompé, votre serviteur ne se prend pas pour
César (mais il pratique la troisième personne comme un genre) et
conserve toute sa moelle. En attendant voici cette publication :
Une attente
Enfin, votre Tenancier n'aime pas
trop les publications en ligne et s'y prête généralement avec
réticence, à une exception : le site Les deux Zeppelins
propose régulièrement des textes très courts (le contrat est de ne pas
dépasser 2 000 signes) de différents auteurs dont votre serviteur.
L'expérience fut ludique, certes moins travaillée, mais non moins
enthousiaste. On voudrait que l'entreprise recommence en septembre
prochain. Hélas, le tenancier de ce site, dont les parutions sont
quotidiennes, fait face avec difficultés aux contraintes d'un tel
rythme ! Continuera-t-il ? Nous allons suivre avec intérêt la suite des
événements, le clavier en embuscade... En attendant, d'autres histoires
y paraîtront jusqu'à l'été.
Cette deuxième partie de l'année a été féconde et pleine d'heureuses
conclusions pour les travaux de fiction. Nous rappelons, à ce propos,
que tous nos écrits sont testés en soufflerie et que les animaux et les
humains (surtout les enfants !) qui ont souffert lors des rédactions,
le méritaient amplement.