vendredi 18 août 2023
jeudi 17 août 2023
10/18 — Delfeil de Ton : Les lundis de D.D.T. — 1
mercredi 16 août 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
Tiens, revoici un Alfred
Hitchcock présente dans la pioche de jour de marché. Je dois bien
avouer
que j’ai pris ce volume-là par le vice de l’habitude et pour ne pas
revenir
bredouille. Le sommaire évoquera sûrement des choses aux amateurs de
nouvelles
policières étatsuniennes des années 1950 et 1960. Pour moi, n’en
faisant pas
partie, je n’y reconnais qu’Arthur Porges et Henry Slesar pour les
avoirs
rencontrés dans les premiers numéros de la revue Fiction et peut-être
Galaxie,
toutes deux éditées par la maison Opta, qui publiait également Alfred
Hitchcock
Magazine, ce me semble. Ces deux auteurs (et sans doute d’autres dans
cette
table des matières) évoquent pour moi comme une compagnie de
chevau-légers de
la littérature populaire, à peu près polygraphes et fournissant du
texte à la
demande pour une presse qui, à l’époque et de ce côté-là de
l’Atlantique
glissait volontiers des nouvelles dans ces colonnes. Cette souplesse et
cette adaptabilité
méritent un hommage ici, tant on regrette ces lectures vite faites,
mais
honnêtes, car remplissant leur rôle le temps de plusieurs stations de
métro ou
de prise de mélanome en période de congé payé. À ceux-là, ma mémoire et
ma
reconnaissance me recommandent d’ajouter un type comme Mack Reynolds.
Tous se
révèlent des auteurs passés plus ou moins sous les radars,
contrairement à
Fredric Brown qui en illustre l’achèvement, tant par la qualité que par
l’humour
ou la variabilité des thèmes.
À ce propos, la maison vous tient au courant : le précédent volume de cette série, pris également dans la boîte à livre et commenté ici dans cette chronique a été lu en petite partie, façon « bouche-trou ». D’abord, une nouvelle cruelle de Saki traduite par Jean Rosenthal (très actif à cette époque), très plaisante, et Les chasses du comte Zaroff dont il faut déplorer le fait qu’il ait été tronqué et dans une traduction pas formidable. On y note d’ailleurs une coquille amusante puisque l’on y chasse l’original et non l’orignal. À chaque chose malheur est bon : cette nouvelle a été republiée en texte intégral il y a peu aux Éditions du Sonneur. Il existe de fortes chances pour que nous reparlions de ce titre, que j’ai noté pour mes prochaines acquisitions. Je disposerai alors d’un élément de comparaison. Remarquons que dans l’histoire telle que je l’ai lue aucun personnage féminin n’apparaît… Pichel, Schoedsack et Olliwoude y ont remédié. À mon avis ces deux recueils regagneront assez vite la caisse pour les potes (et s’ils n’en veulent pas : retour à la boîte à livres).
J’ai trouvé également un autre ouvrage, un Tony Hillerman, espérant me promener de nouveau dans la réserve Navajo, balade en général émolliente, mais tout de même sympa. Balpeau : il s’agirait d’après la 4e de couverture d’un thriller politique à Washington. J’aurais dû vérifier avant de le prendre, mais je portais le sac des courses. Bof. Je vais le rapporter.
Remarque finale : non, je ne vous mets pas de lien vers les rubriques antérieures, picorez donc un peu dans ce blog, cela entretiendra votre forme intellectuelle.
Alfred Hitchcock présente : Histoires à vous glacer le sang (1970) — Presses Pocket, 1994
Tony Hillerman : La mouche sur le mur — Rivages/noir 1993
À ce propos, la maison vous tient au courant : le précédent volume de cette série, pris également dans la boîte à livre et commenté ici dans cette chronique a été lu en petite partie, façon « bouche-trou ». D’abord, une nouvelle cruelle de Saki traduite par Jean Rosenthal (très actif à cette époque), très plaisante, et Les chasses du comte Zaroff dont il faut déplorer le fait qu’il ait été tronqué et dans une traduction pas formidable. On y note d’ailleurs une coquille amusante puisque l’on y chasse l’original et non l’orignal. À chaque chose malheur est bon : cette nouvelle a été republiée en texte intégral il y a peu aux Éditions du Sonneur. Il existe de fortes chances pour que nous reparlions de ce titre, que j’ai noté pour mes prochaines acquisitions. Je disposerai alors d’un élément de comparaison. Remarquons que dans l’histoire telle que je l’ai lue aucun personnage féminin n’apparaît… Pichel, Schoedsack et Olliwoude y ont remédié. À mon avis ces deux recueils regagneront assez vite la caisse pour les potes (et s’ils n’en veulent pas : retour à la boîte à livres).
J’ai trouvé également un autre ouvrage, un Tony Hillerman, espérant me promener de nouveau dans la réserve Navajo, balade en général émolliente, mais tout de même sympa. Balpeau : il s’agirait d’après la 4e de couverture d’un thriller politique à Washington. J’aurais dû vérifier avant de le prendre, mais je portais le sac des courses. Bof. Je vais le rapporter.
Remarque finale : non, je ne vous mets pas de lien vers les rubriques antérieures, picorez donc un peu dans ce blog, cela entretiendra votre forme intellectuelle.
Alfred Hitchcock présente : Histoires à vous glacer le sang (1970) — Presses Pocket, 1994
Tony Hillerman : La mouche sur le mur — Rivages/noir 1993
Une leçon d'Émile
La précision, en littérature, fait parfois
la différence. Émile Littré aimait bien trousser sa bonne. Sa femme survint : — Je suis surprise, dit-elle. — Non, Madame, vous êtes étonnée, répondit Émile. C'est nous qui sommes surpris. |
mardi 15 août 2023
lundi 14 août 2023
Remarque en passant au sujet des bouquinistes des quais de Paris
On s’étonne peu ici de l’engouement
subit à l’égard des
bouquinistes de quai de Seine, sous la menace d’une décision imbécile,
au
prétexte de jeux dispendieux et nationalistes. Tout reste affaire
d’exotisme et
de pittoresque, et que cela. Ces mêmes Parisiens délibérés ne se
manifestent
pas tant lorsque la gentrification fait rage dans la ville, virant les
vioques,
les précaires et les bouquinistes aussi,
ceux en boutique. Je ne possède plus une des petites brochures qui
recensaient
les libraires d’occasion en France publiée encore dans les
années 1990. Il
en resterait un itinéraire fantôme qui procède de la même nostalgie qui
nous
fait découvrir un Picard surgelés à la place d’un cinoche. Au fond, tout
le monde
s’en tape (ou peu s’en faut, c’est-à-dire encore quelques paumés
amateurs de
livres), mais se paye une conscience à bon marché, et c’est tellement « couleur
locale », n’est-ce pas ?
Paf, dans ma bibliothèque !
La chronique, aujourd’hui copieuse,
s’ouvre avec deux livres
neufs, commande qui met un terme à une irrésolution remontant à des
années,
comme on va le découvrir plus loin. Outre ce qui est imparti à votre
serviteur,
ces ouvrages possèdent des points communs intéressants : ils ont
tous deux
été publiés par un autre éditeur et présentaient des lacunes.
On connaît désormais le fait établi par Manchette pour ce qui concerne la Série Noire, avec ses traductions tronquées, destinées à rentrer dans le moule d’un façonnage calibré. L’édition populaire a longtemps obéi à des critères économiques dont la création et la littérature ne constituaient pas forcément la principale variable, quoique cela ait bien pu concourir à sauver quelques ouvrages médiocres en les raccourcissant. Ce livre de Jim Thompson, Pottsville, 1280 habitants, ne rentre certes pas dans cette catégorie et on se demande encore de ce côté-ci de ce clavier quelle malice s’est emparée de Marcel Duhamel, le traducteur et directeur de la collection, en même temps qu’il raccourcit le texte, à diminuer la population dans le titre : 1275 âmes. Où sont passés les cinq absents ? Sans doute obtiendrai-je une réponse dans ce livre que je confesse n’avoir jamais lu, reportant sans cesse sa découverte alors que je connais l’auteur — ma bibliothèque en témoigne — depuis pas mal de temps.
Les Journaux de Kafka furent traduits dans le temps par Marthe Robert. Je me méfie assez des ouvrages republiés sous une nouvelle traduction, soupçonnant plus souvent une affaire de droit qu’une « revisitation » de l’œuvre. Toutefois, l’éditeur, Nous, me semble digne de confiance, peu déçu de ce que je connais du catalogue. Dans les points communs à ces deux livres, il faut évoquer également la stimulation due au papillonnage dans ma bibliothèque pour le Kafka puisqu’il m’a été remis en mémoire par la lecture d’une chronique d’Alejo Carpentier. Pour le Thompson, le nouveau visionnage de Coup de torchon de Tavernier a éveillé la culpabilité latente de ne pas être allé au texte plus tôt. Tout de même, on ne se comportera pas comme Zelig de n’avoir pas lu Moby Dick… Ce qui lie encore ces ouvrages se résume à l’incessante dilation qui a présidé à l’acquisition de ces livres-là. Ma carrière de libraire a consisté à me dire que j’aurais bien le temps de me les procurer, à me cantonner dans l’ignorance — parfois parcellaire puisque j’ai feuilleté le Kafka de temps à autre — au profit d’ouvrages plus fantomatiques : la proie pour l’ombre, en somme. Cette commande groupée vaut pour une réparation, à moi-même et à celle que je dois aux auteurs. Pardon.
Je ne sors presque jamais de ma librairie sans opérer un détour à la boîte à livres. Plaçons ici deux incises :
— « Ma » librairie signifie « celle que je fréquente », terme inusité jusqu’à il y a une dizaine d’années et qui me fait encore tout drôle.
— La boîte à livres ressemble plus à une bibliothèque en plein air et peu abritée du vent et de la pluie. Il faut alors se dépêcher à l’arrivée d’un grain…
Facétie de l’existence, le premier volume dont je m’empare est une revue, Grumeaux, n° 1, édité par Nous, l’éditeur de Kafka, mentionné plus haut. Cela date de 2009, donc pas trop tard pour me dire que je découvrirai quelques poètes contemporains intéressants… ou pas, manière de recoller à une certaine actualité littéraire, mais pas de trop près et sans m’y impliquer plus que ça. La poésie n’est pas le fort de votre Tenancier, savez-vous… Nous allons bien voir.
Le reste paraîtrait bien trivial : cinq Maigret en format poche, classique de la boîte à livre puisque j’ai rentré déjà quelques titres de Simenon (Maigret ou non) de cette provenance. Outre l’intérêt, je perpétue un hommage à ma mère, grande lectrice en général et de cette série en particulier. Sur ces cinq, j’en découvre deux que ma mère, et donc moi, ne possédait pas : Le voleur de Maigret et La colère de Maigret. Il existe pire devoir de mémoire et de façon de rester inconsolable. Les trois autres seront offerts à des amis de passage en mal de lecture (on prépare une caisse à piocher de ces petites choses-là).
La dernière prise démontre que j’assume mes contradictions, dans le sens où la collection Carré Noir (avec ses couvertures merdiques) semble aussi tronquée que la Série Noire pour ce qui concerne les traductions — et mon impéritie renouvelée ici, car après le Thompson, voici que j’avoue ne pas avoir lu Quand la ville dort, de Burnett. Tant pis, je suis déconsidéré auprès des puristes dont je ne jamais prétendu vouloir appartenir, d’ailleurs. Ne me cherchez pas trop, tout de même : j’ai vu le film et lu d'autres Burnett (tout comme Thompson), qu’est-ce que vous croyez ?
Voici donc que j’étais parti quérir deux livres et que je reviens avec six (je ne compte pas les doubles Maigret) qui garniront ma bibliothèque. Seul le doute subsiste au sujet de la revue. Elle rejoindra éventuellement la caisse en préparation.
La place ?
L’on a choisi d’ignorer ce problème à la maison, ce qui conforte notre sérénité…
(Ajoutons un post-scriptum, tant pis pour la longueur : le livre sur la marijuana dont je parlais à la chronique précédente amuse suffisamment ma fille pour que je le lui garde. Rien ne se perd, chez le Tenancier.)
On connaît désormais le fait établi par Manchette pour ce qui concerne la Série Noire, avec ses traductions tronquées, destinées à rentrer dans le moule d’un façonnage calibré. L’édition populaire a longtemps obéi à des critères économiques dont la création et la littérature ne constituaient pas forcément la principale variable, quoique cela ait bien pu concourir à sauver quelques ouvrages médiocres en les raccourcissant. Ce livre de Jim Thompson, Pottsville, 1280 habitants, ne rentre certes pas dans cette catégorie et on se demande encore de ce côté-ci de ce clavier quelle malice s’est emparée de Marcel Duhamel, le traducteur et directeur de la collection, en même temps qu’il raccourcit le texte, à diminuer la population dans le titre : 1275 âmes. Où sont passés les cinq absents ? Sans doute obtiendrai-je une réponse dans ce livre que je confesse n’avoir jamais lu, reportant sans cesse sa découverte alors que je connais l’auteur — ma bibliothèque en témoigne — depuis pas mal de temps.
Les Journaux de Kafka furent traduits dans le temps par Marthe Robert. Je me méfie assez des ouvrages republiés sous une nouvelle traduction, soupçonnant plus souvent une affaire de droit qu’une « revisitation » de l’œuvre. Toutefois, l’éditeur, Nous, me semble digne de confiance, peu déçu de ce que je connais du catalogue. Dans les points communs à ces deux livres, il faut évoquer également la stimulation due au papillonnage dans ma bibliothèque pour le Kafka puisqu’il m’a été remis en mémoire par la lecture d’une chronique d’Alejo Carpentier. Pour le Thompson, le nouveau visionnage de Coup de torchon de Tavernier a éveillé la culpabilité latente de ne pas être allé au texte plus tôt. Tout de même, on ne se comportera pas comme Zelig de n’avoir pas lu Moby Dick… Ce qui lie encore ces ouvrages se résume à l’incessante dilation qui a présidé à l’acquisition de ces livres-là. Ma carrière de libraire a consisté à me dire que j’aurais bien le temps de me les procurer, à me cantonner dans l’ignorance — parfois parcellaire puisque j’ai feuilleté le Kafka de temps à autre — au profit d’ouvrages plus fantomatiques : la proie pour l’ombre, en somme. Cette commande groupée vaut pour une réparation, à moi-même et à celle que je dois aux auteurs. Pardon.
Je ne sors presque jamais de ma librairie sans opérer un détour à la boîte à livres. Plaçons ici deux incises :
— « Ma » librairie signifie « celle que je fréquente », terme inusité jusqu’à il y a une dizaine d’années et qui me fait encore tout drôle.
— La boîte à livres ressemble plus à une bibliothèque en plein air et peu abritée du vent et de la pluie. Il faut alors se dépêcher à l’arrivée d’un grain…
Facétie de l’existence, le premier volume dont je m’empare est une revue, Grumeaux, n° 1, édité par Nous, l’éditeur de Kafka, mentionné plus haut. Cela date de 2009, donc pas trop tard pour me dire que je découvrirai quelques poètes contemporains intéressants… ou pas, manière de recoller à une certaine actualité littéraire, mais pas de trop près et sans m’y impliquer plus que ça. La poésie n’est pas le fort de votre Tenancier, savez-vous… Nous allons bien voir.
Le reste paraîtrait bien trivial : cinq Maigret en format poche, classique de la boîte à livre puisque j’ai rentré déjà quelques titres de Simenon (Maigret ou non) de cette provenance. Outre l’intérêt, je perpétue un hommage à ma mère, grande lectrice en général et de cette série en particulier. Sur ces cinq, j’en découvre deux que ma mère, et donc moi, ne possédait pas : Le voleur de Maigret et La colère de Maigret. Il existe pire devoir de mémoire et de façon de rester inconsolable. Les trois autres seront offerts à des amis de passage en mal de lecture (on prépare une caisse à piocher de ces petites choses-là).
La dernière prise démontre que j’assume mes contradictions, dans le sens où la collection Carré Noir (avec ses couvertures merdiques) semble aussi tronquée que la Série Noire pour ce qui concerne les traductions — et mon impéritie renouvelée ici, car après le Thompson, voici que j’avoue ne pas avoir lu Quand la ville dort, de Burnett. Tant pis, je suis déconsidéré auprès des puristes dont je ne jamais prétendu vouloir appartenir, d’ailleurs. Ne me cherchez pas trop, tout de même : j’ai vu le film et lu d'autres Burnett (tout comme Thompson), qu’est-ce que vous croyez ?
Voici donc que j’étais parti quérir deux livres et que je reviens avec six (je ne compte pas les doubles Maigret) qui garniront ma bibliothèque. Seul le doute subsiste au sujet de la revue. Elle rejoindra éventuellement la caisse en préparation.
La place ?
L’on a choisi d’ignorer ce problème à la maison, ce qui conforte notre sérénité…
(Ajoutons un post-scriptum, tant pis pour la longueur : le livre sur la marijuana dont je parlais à la chronique précédente amuse suffisamment ma fille pour que je le lui garde. Rien ne se perd, chez le Tenancier.)
__________
Jim Thompson : Pottsville, 1280 habitants — Rivages Noir, 2016
Franz Kafka : Journaux — Éditions Nous, 2020
Revue Grumeaux, n°1 — Éditions Nous, 2009
Simenon : Les vacances de Maigret — Le Livre de Poche, 2001
Simenon : Maigret chez le coroner — Le Livre de Poche, 2001
Simenon : Maigret a peur — Le Livre de Poche, 2006
Simenon : Le voleur de Maigret — Le Livre de Poche, 1998
Simenon : La colère de Maigret — UGE Poche, 1997
W.R. Burnett : Quand la ville dort — Gallimard, Carré noir, 1973
dimanche 13 août 2023
10/18 — Aldous Huxley : Les portes de la perception
Aldous Huxley
Les portes de la perception
Traduit de l'anglais par Jules Castier
n° 1122
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume quintuple
320 pages
Dépôt légal : 1er trimestre 1977
ISBN : 2-264-00125-9
(Contribution du Tenancier)
Index
Les portes de la perception
Traduit de l'anglais par Jules Castier
n° 1122
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume quintuple
320 pages
Dépôt légal : 1er trimestre 1977
ISBN : 2-264-00125-9
(Contribution du Tenancier)
Index
samedi 12 août 2023
Petit intermède colonialiste et crapoteux
« Chassignet
passa une heure agréable dans cette salle,
saluant les serveurs, offrant quelques revues pornographiques à ceux
qu’il
connaissait depuis longtemps et qu’il savait friands de ce genre de
publications introuvables en Égypte. En leur apportant ces images
Chassignet
considérait qu’il faisait œuvre pédagogique car un peu d’éducation
sexuelle des
maris ne pouvait que profiter aux femmes. C’est donc avec le sentiment du devoir accompli qu’il s’engagea dans l’allée fleurie qui mène vers les grilles de l’hôtel. Comme c’était son jour de bonté et qu’en période de ramadan il est conseillé de faire une bonne action quotidienne, il accepta de monter dans une calèche au lieu de faire à pied le kilomètre qui le séparait du café clandestin. Le cocher fut ravi des dix livres que Chassignet lui tendit : “Ce ne sera pas ainsi tous les jours !” lui précisa-t-il. » |
Gérard Oberlé : Nil rouge (1999)
L'on n'a pas trouvé le courage d'aller loin dans cette lecture atterrante. Doit-on s'en étonner : à l'instar de de ceux consacrés à Gérard de Villiers, Libération a commis des articles élogieux sur ce triste personnage. Nous tenons peut-être là, en définitive, une sorte d'indicateur pour les productions indigentes.
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