lundi 21 août 2023

10/18 — Joris-Karl Huysmans : En rade / Un dilemme / Croquis parisiens




Joris-Karl Huysmans
En rade
Un dilemme
Croquis parisiens
Préface d'Hubert Juin

n° 1055

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Fins de Siècles »
Volume sextuple
446 pages (448 pages)
Dépôt légal : 2e trimestre 1976
Achevé d'imprimer : 1er avril 1976
ISBN : 2.264-00045-7


(Contribution du Tenancier)
Index

George Auriol : Monogrammes et cachets

dimanche 20 août 2023

Tirer à la ligne...

Pour alimenter plus facilement les quatre ou cinq journaux qui lui réclamaient sans cesse de nouveaux romans, il [Alexandre Dumas] avait inventé un dialogue extraordinaire, fait de toutes petites phrases et d’interjections brèves, dont le modèle est cette page des Trois Mousquetaires :
 
Lui. — Ah ! c’est vous !
Elle. — C’est moi.
Lui. — Je vous attendais.
Elle. — Me voici !
Lui. — Et vous avez réussi ?
Elle. — J’ai réussi.
Lui. — Vrai ?
Elle. — Vrai.
Lui. — Alors ?
Elle. — C’est fait.
Lui. — Eh bien ! causons.
Elle. — Causons.
 
Comme il était payé à la ligne, et fort cher, ce procédé finit par agacer les directeurs des journaux, qui s’entendirent pour ne plus payer à l’écrivain que la moitié du prix convenu pour toute ligne dont le texte ne dépasserait pas la moitié de la colonne. Lorsque Dumas reçut la lettre l’informant de cette décision, il était en train d’écrire un chapitre du Vicomte de Bragelonne. Il en raya toute une page et, comme son fils survenait peu après, il lui annonça :
 
Dumas père. — Ça y est, je l’ai tué.
Dumas fils. — Tué qui ?
Dumas père. — Grimaud, le valet de chambre d’Athos.
Dumas fils. — Grimaud le taciturne ?
Dumas père. — Oui. Je l’avais inventé tout exprès pour les petits bouts de ligne, mais, du moment qu’on ne les paie plus, j’aime autant faire parler mes personnages.  

Léon Treich : L'esprit français, première série (1943)

samedi 19 août 2023

10/18 — Delfeil de Ton : Les lundis de D.D.T. — 2




Delfeil de Ton
Les lundis de D.D.T.

Charlie Hebdo, 1973/2

n° 1217

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume sextuple
371 pages (384 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1978
Achevé d'imprimer : 22 février 1978
ISBN : 2.264-00821-2
Dessin de couverture de Reiser


(Contribution du Tenancier)
Index

George Auriol : Monogrammes et cachets

vendredi 18 août 2023

Une historiette de Béatrice

 « Bonjour madame, est-ce que vous connaîtriez quelqu'un capable de retranscrire un savoir ? J'ai 30 ans d'expérience dans les médecines parallèles et je suis un spécialiste reconnu. Je suis passé par un analyste qui m'a permis de savoir d'où je venais, est-ce que ça vous intéresse ce genre de livre ? »

jeudi 17 août 2023

10/18 — Delfeil de Ton : Les lundis de D.D.T. — 1




Delfeil de Ton
Les lundis de D.D.T.

Charlie Hebdo, 1973/1

n° 1216

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume sextuple
368 pages (384 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1978
Achevé d'imprimer : 22 février 1978
ISBN : 2.264-00820-2
Dessin de couverture de Reiser


(Contribution du Tenancier)
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George Auriol : Monogrammes et cachets

mercredi 16 août 2023

Paf, dans ma bibliothèque !

Tiens, revoici un Alfred Hitchcock présente dans la pioche de jour de marché. Je dois bien avouer que j’ai pris ce volume-là par le vice de l’habitude et pour ne pas revenir bredouille. Le sommaire évoquera sûrement des choses aux amateurs de nouvelles policières étatsuniennes des années 1950 et 1960. Pour moi, n’en faisant pas partie, je n’y reconnais qu’Arthur Porges et Henry Slesar pour les avoirs rencontrés dans les premiers numéros de la revue Fiction et peut-être Galaxie, toutes deux éditées par la maison Opta, qui publiait également Alfred Hitchcock Magazine, ce me semble. Ces deux auteurs (et sans doute d’autres dans cette table des matières) évoquent pour moi comme une compagnie de chevau-légers de la littérature populaire, à peu près polygraphes et fournissant du texte à la demande pour une presse qui, à l’époque et de ce côté-là de l’Atlantique glissait volontiers des nouvelles dans ces colonnes. Cette souplesse et cette adaptabilité méritent un hommage ici, tant on regrette ces lectures vite faites, mais honnêtes, car remplissant leur rôle le temps de plusieurs stations de métro ou de prise de mélanome en période de congé payé. À ceux-là, ma mémoire et ma reconnaissance me recommandent d’ajouter un type comme Mack Reynolds. Tous se révèlent des auteurs passés plus ou moins sous les radars, contrairement à Fredric Brown qui en illustre l’achèvement, tant par la qualité que par l’humour ou la variabilité des thèmes.
À ce propos, la maison vous tient au courant : le précédent volume de cette série, pris également dans la boîte à livre et commenté ici dans cette chronique a été lu en petite partie, façon « bouche-trou ». D’abord, une nouvelle cruelle de Saki traduite par Jean Rosenthal (très actif à cette époque), très plaisante, et Les chasses du comte Zaroff dont il faut déplorer le fait qu’il ait été tronqué et dans une traduction pas formidable. On y note d’ailleurs une coquille amusante puisque l’on y chasse l’original et non l’orignal. À chaque chose malheur est bon : cette nouvelle a été republiée en texte intégral il y a peu aux Éditions du Sonneur. Il existe de fortes chances pour que nous reparlions de ce titre, que j’ai noté pour mes prochaines acquisitions. Je disposerai alors d’un élément de comparaison. Remarquons que dans l’histoire telle que je l’ai lue aucun personnage féminin n’apparaît… Pichel, Schoedsack et Olliwoude y ont remédié. À mon avis ces deux recueils regagneront assez vite la caisse pour les potes (et s’ils n’en veulent pas : retour à la boîte à livres).


J’ai trouvé également un autre ouvrage, un Tony Hillerman, espérant me promener de nouveau dans la réserve Navajo, balade en général émolliente, mais tout de même sympa. Balpeau : il s’agirait d’après la 4e de couverture d’un thriller politique à Washington. J’aurais dû vérifier avant de le prendre, mais je portais le sac des courses. Bof. Je vais le rapporter.
Remarque finale : non, je ne vous mets pas de lien vers les rubriques antérieures, picorez donc un peu dans ce blog, cela entretiendra votre forme intellectuelle.
 

Alfred Hitchcock présente : Histoires à vous glacer le sang (1970) — Presses Pocket, 1994
Tony Hillerman : La mouche sur le mur — Rivages/noir 1993

Une leçon d'Émile

La précision, en littérature, fait parfois la différence.
Émile Littré aimait bien trousser sa bonne. Sa femme survint :
— Je suis surprise, dit-elle.
— Non, Madame, vous êtes étonnée, répondit Émile. C'est nous qui sommes surpris.

lundi 14 août 2023

Remarque en passant au sujet des bouquinistes des quais de Paris

On s’étonne peu ici de l’engouement subit à l’égard des bouquinistes de quai de Seine, sous la menace d’une décision imbécile, au prétexte de jeux dispendieux et nationalistes. Tout reste affaire d’exotisme et de pittoresque, et que cela. Ces mêmes Parisiens délibérés ne se manifestent pas tant lorsque la gentrification fait rage dans la ville, virant les vioques, les précaires et les bouquinistes aussi, ceux en boutique. Je ne possède plus une des petites brochures qui recensaient les libraires d’occasion en France publiée encore dans les années 1990. Il en resterait un itinéraire fantôme qui procède de la même nostalgie qui nous fait découvrir un Picard surgelés à la place d’un cinoche. Au fond, tout le monde s’en tape (ou peu s’en faut, c’est-à-dire encore quelques paumés amateurs de livres), mais se paye une conscience à bon marché, et c’est tellement « couleur locale », n’est-ce pas ?