jeudi 19 octobre 2023
dimanche 15 octobre 2023
samedi 14 octobre 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
Diable, aurais-je l’intention de
doubler, voire de tripler
ma bibliothèque simenonienne en prenant ces quatre bouquins dans
la boîte
à livre et en les joignant à l’héritage maternel ?
La pêche reste pourtant simple, qui va peut-être s’ajouter aux
cartonnages sous
jaquette des romans de Simenon aux Presses de La Cité, que ma mère
allait
acheter, en faisant un crochet chez un bouquiniste au retour du marché
des
Lices, à Rennes. À détour plus modeste, résultat en rapport. On se
contentera
de ces merles au format poche. On l’a constaté déjà, Simenon n’est pas
rare
dans ce genre de gisement et pas le pire, à côté de conneries, comme
les livres
de Slaughter ou des trucs que notre dissonance cognitive se refuse à
identifier
comme des livres. Simenon convient bien à la Vie de Province et même à
l’ambiance
de sous-préfecture où je réside. Rentrer du marché avec de quoi faire
un bœuf bourguignon
et des bouquins de Simenon dans le cabas, c’est décider de se mettre au
diapason. Cela revient à se plier également à un certain art de vivre
et à une
certaine façon de manger. La cuisine de ma mère me manque, sa
bibliothèque me
la rappelle…
Tiens donc !
Je n’avais pas ce Mac Orlan !
J’étais pourtant convaincu de le posséder dans une édition correcte… Il
est
vrai qu’à force de l’avoir croisé lorsque j’étais libraire, je me suis
persuadé
qu’il était à m’attendre parmi les autres livres de l’auteur, derrière
moi, là,
au moment où je vous écris. Bien, comme les Simenon, l’exemplaire est
modeste,
mais sympathique, comme le sont les bouquins de la collection Le Livre
de Poche
dans leur ancienne édition. En effet, la typo moins pâlotte rend leur
lecture
agréable. Celui-là comporte des rousseurs, pas rédhibitoires,
toutefois. Je possède
quelques bons exemplaires de livres de Mac Orlan, sans prétendre à la
bibliophilie — parce que je n’en ai pas les moyens. Je vais tout
de même
tenter d’améliorer cette prise un de ces jours.
Bon sang, il me reste si peu de temps (je vais bien, rassurez-vous, mais la vie est trop courte)...
J’ai connu l’auteur dans mon enfance, par une de mes sœurs, qui en était l’amie. J’étais curieux d’apprendre les détails de l’épisode de son bref emprisonnement en raison de son implication avec Action Directe, de cet étrange manque de lucidité au nom d’un romantisme révolutionnaire qui a semblé traverser une certaine génération. Aussitôt acheté, aussitôt lu : je mesure l’effort consenti à ce retour de mémoire. Il est moins question de dialectique et de praxis que d’amitié trahie et d’emprise. Cela nous est tous arrivé, certes, mais cela ne nous a pas tous conduits à l’isolement en Préventive. Du reste, c’est-à-dire de la lucidité politique qui le fait mêler Makhno et Marx, jusqu’aux « bonnes œuvres » de la mitterrandie, on s’abstiendra de se prononcer. On a bien fréquenté de ce côté-ci du clavier des gens de gôche (Mitterrand, Lang, toussa) — dont une que j’avais sous les yeux — à Radio libertaire… Au moins, pour ce qui concerne Dan Franck, il semble en accord avec lui-même et n’a sans doute impliqué que lui par son obstination à respecter son éthique. Je n’avais pas lu de ses livres depuis longtemps. Celui-ci m’a renvoyé au temps où ma sœur — qui n’y est pas citée, comme dans certains de ses romans — était encore vivante.
Dites-donc, cette rubrique vire à la nostalgie…
Georges Simenon : Le haut mal — Arthème Fayard, 1955
Georges Simenon : Les 4 jours du pauvre homme — Presses de La Cité, 1954
Georges Simenon : Strip-tease — Presses de La Cité — 1986
Georges Simenon : Le coup de Lune — Presses Pocket — 1976
Pierre Mac Orlan : À bord de l'Étoile matutine — Le Livre de Poche, 1962
Dan Franck : L'arrestation — Grasset, 2023
Bon sang, il me reste si peu de temps (je vais bien, rassurez-vous, mais la vie est trop courte)...
J’ai connu l’auteur dans mon enfance, par une de mes sœurs, qui en était l’amie. J’étais curieux d’apprendre les détails de l’épisode de son bref emprisonnement en raison de son implication avec Action Directe, de cet étrange manque de lucidité au nom d’un romantisme révolutionnaire qui a semblé traverser une certaine génération. Aussitôt acheté, aussitôt lu : je mesure l’effort consenti à ce retour de mémoire. Il est moins question de dialectique et de praxis que d’amitié trahie et d’emprise. Cela nous est tous arrivé, certes, mais cela ne nous a pas tous conduits à l’isolement en Préventive. Du reste, c’est-à-dire de la lucidité politique qui le fait mêler Makhno et Marx, jusqu’aux « bonnes œuvres » de la mitterrandie, on s’abstiendra de se prononcer. On a bien fréquenté de ce côté-ci du clavier des gens de gôche (Mitterrand, Lang, toussa) — dont une que j’avais sous les yeux — à Radio libertaire… Au moins, pour ce qui concerne Dan Franck, il semble en accord avec lui-même et n’a sans doute impliqué que lui par son obstination à respecter son éthique. Je n’avais pas lu de ses livres depuis longtemps. Celui-ci m’a renvoyé au temps où ma sœur — qui n’y est pas citée, comme dans certains de ses romans — était encore vivante.
Dites-donc, cette rubrique vire à la nostalgie…
Georges Simenon : Le haut mal — Arthème Fayard, 1955
Georges Simenon : Les 4 jours du pauvre homme — Presses de La Cité, 1954
Georges Simenon : Strip-tease — Presses de La Cité — 1986
Georges Simenon : Le coup de Lune — Presses Pocket — 1976
Pierre Mac Orlan : À bord de l'Étoile matutine — Le Livre de Poche, 1962
Dan Franck : L'arrestation — Grasset, 2023
vendredi 13 octobre 2023
jeudi 12 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 06
Jean de La Bruyère
« Le ministre
ou le plénipotentiaire
est un caméléon"
EXTRAIT DES
Caractères
DU SOUVERAIN
OU DE LA RÉPUBLIQUE
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995
sur
les presses de Deleatur pour le compte de quelques électeurs avertis
Le Tenancier : Si j’en
crois l’achevé d’imprimer de cet
exemplaire (avril 1996), nous avons affaire à une réimpression de ce
titre
puisque la couverture indique 1995. Cela indique que la collection se
porte
assez bien pour envisager des retirages. As-tu souvenir de l’accueil de
ces
ouvrages ? En a-t-on parlé ?
Cet extrait est assez divertissant. Tu sembles attiré par la littérature « Grand Siècle » : La Fontaine, La Bruyère et bientôt Perrault…
Pierre Laurendeau : C’est vrai, j’éprouve une certaine prédilection pour quelques auteurs du Grand Siècle (du moins supposé tel), notamment pour la précision – et la concision – de leur style… Rien n’est à jeter dans ce portrait de l’homme politique – au sens étroit –, qui habillerait remarquablement nos élus et potentats. « Il se fait longtemps prier, presser, importuner sur une chose médiocre pour éteindre les espérances et ôter la pensée d’exiger de lui rien de plus fort. » Ne croirait-on pas le portrait d’un ministre aux ordres de Jupiter Premier ?
L’édition première de ce minilivre date de 1995, l’année de lancement de la collection. Mon exemplaire porte, à l’achevé d’imprimer, la mention « avril 2002 ». Comme je l’ai expliqué par ailleurs, j’effectue des tirages restreints (10 ou 20 exemplaires, sauf circonstances particulières – j’en parlerai à l’occasion du numéro 31), ce qui me permet de loger l’intégralité du stock dans une boîte à chaussures !
Cet extrait est assez divertissant. Tu sembles attiré par la littérature « Grand Siècle » : La Fontaine, La Bruyère et bientôt Perrault…
Pierre Laurendeau : C’est vrai, j’éprouve une certaine prédilection pour quelques auteurs du Grand Siècle (du moins supposé tel), notamment pour la précision – et la concision – de leur style… Rien n’est à jeter dans ce portrait de l’homme politique – au sens étroit –, qui habillerait remarquablement nos élus et potentats. « Il se fait longtemps prier, presser, importuner sur une chose médiocre pour éteindre les espérances et ôter la pensée d’exiger de lui rien de plus fort. » Ne croirait-on pas le portrait d’un ministre aux ordres de Jupiter Premier ?
L’édition première de ce minilivre date de 1995, l’année de lancement de la collection. Mon exemplaire porte, à l’achevé d’imprimer, la mention « avril 2002 ». Comme je l’ai expliqué par ailleurs, j’effectue des tirages restreints (10 ou 20 exemplaires, sauf circonstances particulières – j’en parlerai à l’occasion du numéro 31), ce qui me permet de loger l’intégralité du stock dans une boîte à chaussures !
mercredi 11 octobre 2023
Une historiette de Béatrice
mardi 10 octobre 2023
Réflexion sur l'écriture qui laisse le Tenancier rêveur devant l'évidence
« Le travail d'une bonne prose comporte trois niveaux : un niveau musical, dans lequel elle est composée ; un niveau architectonique, dans lequel elle est construite : enfin un niveau textile, dans lequel elle est tissée. » |
Walter Benjamin : Rue à sens unique
(C'est donc pour cela que le Tenancier a souvent envie de tisser).
lundi 9 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 05
Olivier Laurendeau
L'explorateur au pays des dinosaures
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995
sur
les presses de Deleatur pour le compte des explorateurs en culotte
courte
Le Tenancier : Voici un
jeune auteur de huit ans qui
rejoint l’univers de Winsor McKay au moins par deux points :
— La présence d’un dinosaure, qui n’est pas Gertie, mais un ceratopsidae présentant des caractères juvéniles, fort bien dessiné par l’auteur ;
— Une fin de récit qui ressemble fort à Little Nemo !
Je dois dire qu’il se passe plus de choses dans ce récit en corps 14 (ou plus ?) que bien des récits d’aventures. Quelle fraîcheur…
Pierre Laurendeau : Quel plaisir de relire L’explorateur au pays des dinosaures ! Peut-être en corps 16 ! L’auteur, qui a maintenant 36 ans, s’est un peu éloigné de la littérature – du moins en tant qu’écrivain – ce que je regrette… À l’occasion de cette publication, une journée de dédicaces fut organisée au salon du livre de Paris (cuvée 1995, donc), sur le stand des Pays de la Loire où Le Polygraphe, la maison d’édition des parents du jeune auteur, avait un corner. Le succès fut à la hauteur des attentes ! Olivier avait mis au point une stratégie d’optimisation des dédicaces : il préparait texte et dessin pendant les temps morts, laissant la place pour le prénom du futur dédicataire. Cette année-là, mon beau-frère Alain Cotteverte gérait le stand de Larousse. Il réorientait systématiquement les passants vers le stand des Pays de la Loire, précisant : « C’est le plus jeune auteur du salon du livre ! »
Cette première expérience fut suivie, quelques années plus tard, par la création de La Raturière, un atelier éditorial autogéré par quatre copains d’école, avec comité de lecture, choix des textes, diffusion… Seule la mise en pages et l’impression étaient sous-traitées (tout d’abord à l’imprimante laser paternelle). Grâce à quelques livres sur le modèle de cette collection, ils constituèrent une trésorerie qui leur permit d’accéder à l’étape suivante : ils demandèrent un texte à Yak Rivais – à l’époque star de L’École des loisirs – qui leur concocta Deux enquêtes de Sherlock Holmes très drôles et très bien illustrées. L’impression fut confiée à Ivan Davy, un ami imprimeur. Les associés se partagèrent le façonnage, pour réduire les coûts. Au salon du livre de 1999, Yak vint dédicacer son livre sur le stand des Pays de la Loire : un véritable raz-de-marée de têtes blondes et brunes (je me souviens qu’un gamin lança l’alerte : « Là ! il y a Yak Rivais qui dédicace ! »). Les ventes du livre permirent à la jeune équipe de se lancer dans un projet encore plus ambitieux : un inédit d’un auteur inconnu, Laurent Devismes, qui leur avait adressé un texte très drôle, parfaitement en phase avec les préoccupations des jeunes collégiens qu’ils étaient devenus : Mon Dictionnaire. Un des quatre mousquetaires de la Raturière illustra l’ouvrage, dont toute la fabrication fut confiée à Ivan Davy, façonnage compris. Ils présentèrent le livre au salon jeunesse de Montreuil en novembre 2000. Il eut moins de succès que celui de Yak Rivais et cela, en plus des préoccupations de leur âge, sonna la fin de l’expérience… qui eut tout de même deux conséquences : aucun des quatre ne devint éditeur (ils avaient compris que c’était peu rémunérateur) ; leur amitié, au moins pour trois d’entre eux, est restée solide, ce qui nous vaut le plaisir de les voir régulièrement, et de voir grandir la génération suivante.
— La présence d’un dinosaure, qui n’est pas Gertie, mais un ceratopsidae présentant des caractères juvéniles, fort bien dessiné par l’auteur ;
— Une fin de récit qui ressemble fort à Little Nemo !
Je dois dire qu’il se passe plus de choses dans ce récit en corps 14 (ou plus ?) que bien des récits d’aventures. Quelle fraîcheur…
Pierre Laurendeau : Quel plaisir de relire L’explorateur au pays des dinosaures ! Peut-être en corps 16 ! L’auteur, qui a maintenant 36 ans, s’est un peu éloigné de la littérature – du moins en tant qu’écrivain – ce que je regrette… À l’occasion de cette publication, une journée de dédicaces fut organisée au salon du livre de Paris (cuvée 1995, donc), sur le stand des Pays de la Loire où Le Polygraphe, la maison d’édition des parents du jeune auteur, avait un corner. Le succès fut à la hauteur des attentes ! Olivier avait mis au point une stratégie d’optimisation des dédicaces : il préparait texte et dessin pendant les temps morts, laissant la place pour le prénom du futur dédicataire. Cette année-là, mon beau-frère Alain Cotteverte gérait le stand de Larousse. Il réorientait systématiquement les passants vers le stand des Pays de la Loire, précisant : « C’est le plus jeune auteur du salon du livre ! »
Cette première expérience fut suivie, quelques années plus tard, par la création de La Raturière, un atelier éditorial autogéré par quatre copains d’école, avec comité de lecture, choix des textes, diffusion… Seule la mise en pages et l’impression étaient sous-traitées (tout d’abord à l’imprimante laser paternelle). Grâce à quelques livres sur le modèle de cette collection, ils constituèrent une trésorerie qui leur permit d’accéder à l’étape suivante : ils demandèrent un texte à Yak Rivais – à l’époque star de L’École des loisirs – qui leur concocta Deux enquêtes de Sherlock Holmes très drôles et très bien illustrées. L’impression fut confiée à Ivan Davy, un ami imprimeur. Les associés se partagèrent le façonnage, pour réduire les coûts. Au salon du livre de 1999, Yak vint dédicacer son livre sur le stand des Pays de la Loire : un véritable raz-de-marée de têtes blondes et brunes (je me souviens qu’un gamin lança l’alerte : « Là ! il y a Yak Rivais qui dédicace ! »). Les ventes du livre permirent à la jeune équipe de se lancer dans un projet encore plus ambitieux : un inédit d’un auteur inconnu, Laurent Devismes, qui leur avait adressé un texte très drôle, parfaitement en phase avec les préoccupations des jeunes collégiens qu’ils étaient devenus : Mon Dictionnaire. Un des quatre mousquetaires de la Raturière illustra l’ouvrage, dont toute la fabrication fut confiée à Ivan Davy, façonnage compris. Ils présentèrent le livre au salon jeunesse de Montreuil en novembre 2000. Il eut moins de succès que celui de Yak Rivais et cela, en plus des préoccupations de leur âge, sonna la fin de l’expérience… qui eut tout de même deux conséquences : aucun des quatre ne devint éditeur (ils avaient compris que c’était peu rémunérateur) ; leur amitié, au moins pour trois d’entre eux, est restée solide, ce qui nous vaut le plaisir de les voir régulièrement, et de voir grandir la génération suivante.
dimanche 8 octobre 2023
samedi 7 octobre 2023
Un mot à la mode par le Tenancier
Ultracrépidarianisme : Manie qui consiste à enduire de crépi les palais de Darius le Grand.
vendredi 6 octobre 2023
jeudi 5 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 04
Pierre Laurendeau
La voie de la montagne
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995
sur
les presses de Deleatur pour le compte de rares intiés
Le Tenancier : Voici un
exposé curieux, à mi-chemin de
ton amour de la montagne et de la littérature conjecturale, qui
rappelle
fortement le mythe de Shangri-la. La différence réside dans la
localisation du
lieu secret, éminemment exotique, en définitive. Il faut signaler
l’incertitude
qui règne autour des faits présentés, joli exemple de brouillage auquel
le
lecteur doit se laisser abandonner, pour son plaisir.
Ce titre-là est-il passé par un « comité de lecture », ou étais-tu sûr de ton propos ? Comment garder la distance lorsque l’on devient son propre éditeur ?
Pierre Laurendeau : Ouh la la ! que de questions… Tout d’abord, c’est un des rares textes liés à la montagne que j’ai signé de mon nom, et non « Pierre Charmoz ». Je l’ai écrit, je crois, en 1992 après la lecture d’un roman de Gustav Meyrink qui parlait de la fameuse voie de la dissolution du cadavre et de l’épée du taoïsme1. Le taoïsme a toujours été la religion du peuple chinois, opposée au confucianisme, religion des élites lettrées. Je ne suis adepte d’aucune religion ou secte à mystère, mais cette image m’a durablement marqué par son étrangeté. Par ailleurs, lors du traité de Paris de 1947, l’Italie s’est vue rabotée de quelques territoires : notamment les trois dernières communes du comté de Nice qui étaient restées italiennes et la vallée Étroite, une vallée magnifique qui est orographiquement, hydrologiquement, linguistiquement et culturellement italienne, mais qui est devenue administrativement française. Il n’y a certes pas d’habitants permanents, mais ça complique les relations administratives ! J’ai imaginé qu’une secte crypto-taoïste avait profité des accords de Paris pour décaler la géographie et rendre la vallée invisible pour s’y cacher. Les références au géographe Occey-Lawson sont imaginaires (comme le géographe lui-même), mais le texte mêle le faux et le vrai, un peu à la manière de Borges (en toute humilité !). La Voie de la montagne a été repris, il me semble, dans la très belle et éphémère revue Altitude, il y a une vingtaine d’années... Que le temps passe !
Quant au comité de lecture de Deleatur, voilà une question très embarrassante : j’en parlerai à MM. Pierre Charmoz, Hurl Barbe, Jules Veine et consorts.
1 Le Dominicain blanc
Ce titre-là est-il passé par un « comité de lecture », ou étais-tu sûr de ton propos ? Comment garder la distance lorsque l’on devient son propre éditeur ?
Pierre Laurendeau : Ouh la la ! que de questions… Tout d’abord, c’est un des rares textes liés à la montagne que j’ai signé de mon nom, et non « Pierre Charmoz ». Je l’ai écrit, je crois, en 1992 après la lecture d’un roman de Gustav Meyrink qui parlait de la fameuse voie de la dissolution du cadavre et de l’épée du taoïsme1. Le taoïsme a toujours été la religion du peuple chinois, opposée au confucianisme, religion des élites lettrées. Je ne suis adepte d’aucune religion ou secte à mystère, mais cette image m’a durablement marqué par son étrangeté. Par ailleurs, lors du traité de Paris de 1947, l’Italie s’est vue rabotée de quelques territoires : notamment les trois dernières communes du comté de Nice qui étaient restées italiennes et la vallée Étroite, une vallée magnifique qui est orographiquement, hydrologiquement, linguistiquement et culturellement italienne, mais qui est devenue administrativement française. Il n’y a certes pas d’habitants permanents, mais ça complique les relations administratives ! J’ai imaginé qu’une secte crypto-taoïste avait profité des accords de Paris pour décaler la géographie et rendre la vallée invisible pour s’y cacher. Les références au géographe Occey-Lawson sont imaginaires (comme le géographe lui-même), mais le texte mêle le faux et le vrai, un peu à la manière de Borges (en toute humilité !). La Voie de la montagne a été repris, il me semble, dans la très belle et éphémère revue Altitude, il y a une vingtaine d’années... Que le temps passe !
Quant au comité de lecture de Deleatur, voilà une question très embarrassante : j’en parlerai à MM. Pierre Charmoz, Hurl Barbe, Jules Veine et consorts.
1 Le Dominicain blanc
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