samedi 20 janvier 2024

Paf, dans ma bibliothèque !

Quelle mouche m’a donc piqué pour que je m’empare de ces trois titres de Jacques Perret dans leur livrée de bibliothèque ? Sans doute celle qui ouvre le recueil des Histoires sous le vent, jeu de société qui m’a amusé lorsque je le découvris en même temps que les œuvres dudit. La mouche fut reprise dans un film avec Fernandel. Ne m'en demandez pas le titre. J’ai cédé à l’envie de toucher ces volumes qui fleurent encore l’habillage ancien avec ses renforts de cartonnage, la toile, les deux plats et le dos contrecollés sur celle-ci. Les références dactylographiées figurent sur deux d’entre eux, au verso de l’achevé d’imprimer. Les trois livres ont reçu également le tamponnage erratique au fil des pages, sur les gardes et le titre. On les a rognés. Ce sont des météores échappés du début des années 1960, à en juger leur date d’impression, souillés de la marque infamante de la modernité : le code-barre sur le premier plat. Cet ajout tardif sous une rustine transparente pourra être retiré sans dommage. Mais alors quel intérêt présentent ces artefacts venus du lointain des pratiques bibliothécaires, du temps où les métiers du livre ne se figeaient pas devant les écrans ? Eh bien, si je possède deux de ses titres, je trouve agréable de les relire dans un tel format, que l’on qualifierait d’in-12, sous réserve de vérifications (et j’ai la flemme de le faire en examinant les signatures et de me livrer à des calculs et parce que j’ai perdu la main, il faut bien le dire). Malgré le papier un peu jauni, la typo reste nette, et le format ne fatiguera pas le poignet, contrairement aux compilations boursouflées auquelles d’ailleurs Jacques Perret échappe, privilège de passer sous les radars de la mode… Ce coup de Lune, à prélever ces livres « sortis des collections », se paye déjà. Ils encombrent des rayonnages apoplectiques et choquent mon esprit de très modeste bibliophile. Mettons cela, alors, sur le compte d’un hommage aux bibliothèques et à l’amorce d’une songerie au sujet des précédents lecteurs de ces livres-là.
Ah oui, au fait : Jacques Perret, c’est drôle et bien écrit.
Merci de votre attention.

Jacques Perret : L'oiseau rare — Gallimard (1959) | Les biffins de Gonesse — Gallimard (1961) | Histoires sous le vent — Gallimard (1961)

vendredi 19 janvier 2024

Une historiette de Béatrice

Et comment dire à cet attendrissant grand-père que le vieux journal trouvé dans son grenier, soigneusement dépoussiéré et « transporté précautionneusement à travers toute la ville, et je n'en ai pris qu'un, vous imaginez si j'avais pris le lot et que je m'étais fait dépouiller de ces trésors »... Comment lui dire que, justement, son journal n'est pas le joyau de la couronne ?

jeudi 18 janvier 2024

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 24

 
Hérodote

Histoires
Livre deuxiesme,
intitulé
Euterpe

Angers — Éditions Deleatur, 1996
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques amateurs



Le Tenancier : Alors, là, je sèche! Si je me souviens bien, Euterpe est la muse de la musique, or ce «reportage» d’Hérodote, dans un coq-à-l’âne qui nous fait passer de la reproduction des poissons, à une substance contre les mouches jusqu’à la navigation sur le Nil, il n’est pas question de cela!
Je relève le même éclectisme dans les Minilivres que dans les productions de GLM, au sujet des auteurs embarqués et d’un titre à l’autre. L’éditeur musarde!
 
Pierre Laurendeau : Ouh la, Tenancier ! quelle miche te pouque ? Certes, je te le concède, Euterpe est bien la muse musicienne, mais je n’ai pas inventé le titre du Livre II des Histoires d’Hérodote (j’ai même vérifié sur l’exemplaire des Belles-Lettres).
Ce minilivre, comme le suivant, consacré à Thevet, fut édité à l’occasion d’une exposition d’ouvrages anciens du fonds de la Bibliothèque municipale d’Angers – un des plus riches de France, grâce au fameux roi René, prince insouciant mais cultivé ; ce qui lui vaut de posséder un des rares exemplaires du Psautier de Mayence, un des tout premiers livres imprimés, et le premier à faire figurer un achevé d’imprimer avec l’année, 1457. Ouvrage que j’ai eu l’honneur de tenir entre mes mains tremblantes d’émotion !
Comme je le précise en note, « le texte imprimé dans le présent opuscule est extrait de Hérodote, Histoires mises en françois par P. du Ryer (Paris, Augustin Courbé, 1658) ».
Ce minilivre ainsi que celui de Thevet étaient mis à la disposition des visiteurs – je crois me souvenir que je les imprimais sur place…


samedi 6 janvier 2024

Jesus Christ, the musical



Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. (Matthieu 24:24)

lundi 1 janvier 2024

vendredi 22 décembre 2023

jeudi 21 décembre 2023

Mademoiselle Cocodèque

L'esprit de Noël règne sur cette dernière nouvelle de l'année, puisque l'on y prêche l'amour des bestioles ! Cliquez sur la chouette couverture afin d'obtenir plus de renseignements.

mardi 19 décembre 2023

Une historiette de Béatrice

C'est la librairie Truc qui m'envoie, j'ai besoin de thunes, elle a regardé sur l'ordinateur, elle m'a dit que j'en aurais 10 euros le livre.
Qu'il aboie, ziva, en posant le casque après être entré en trombe et sorti ses beaux livres XIXe du sac Leclerc.
Non merci.
« Et pourquoi, hein, pourquoi ? » Sur un ton agressif.

lundi 18 décembre 2023

Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 23


Jacques Abeille

Un Cas
de lucidité


Angers — Éditions Deleatur, 1996
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages, dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995 sur les presses de Deleatur pour le compte de quelques rêveurs



Le Tenancier : Voici un titre paradoxal, puisque les événements décrits dans ce récit se déroulent au début dans les limites de la conscience. Ajoutons que ce texte sensuel, érotique, reprend les conventions du conte libertin, avec un « châtiment » final digne des moralistes de l’époque. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais ce récit m’a fait songer à Crébillon. Enfin, la note finale résonne particulièrement pour moi et d’ailleurs pour tous ceux qui se sont confrontés au thème de la mémoire. Le conte a été achevé à 4 heures du matin et cette annotation explique assez son atmosphère…
 
Pierre Laurendeau : Cette nouvelle troublante avait été inspirée à Jacques Abeille par un très beau roman d’Henri Thomas (un auteur un peu oublié de nos jours), La Nuit de Londres, dont Jacques cite un passage en exergue : « L’épouse que Mr. Smith étreint dans la nuit noire n’est pas la compagne de tous les jours... » Il semble me souvenir également que le texte fut inspiré par un rêve.
La première édition d’Un Cas de lucidité parut en 1984 dans la collection « La Petite Bibliothèque de littérature portative », animée par ma femme, Agnès Jehier de 1981 à 1988. Les minilivres ont d’ailleurs accueilli un autre ouvrage de cette belle collection, que l’on découvrira au numéro 26. Pour les amateurs de raretés, certains ouvrages de la « Petite Bibliothèque de littérature portative » sont proposés par des libraires spécialisés entre 25 € et 200 € (je découvre qu’un de ces libraires propose L’Écriture du désert, du même auteur, à 24,90 €… alors que le livre est toujours disponible au catalogue de Deleatur au prix initial de 8 €.
Un Cas de lucidité a été repris dans un recueil de nouvelles paru à L’Escampette, Celles qui viennent avec la nuit.