Pour 1 € on peut se procurer
quatre exemplaires de la Série noire à la recyclerie de ma ville. On
trouve
toujours des choses intéressantes dans le lot. Ainsi, tout une quantité
de
Westlake m’est passée sous le nez, au profit d’un ami. Tant mieux pour
lui.
Comme je l’indiquais il y a peu, j’éprouve une légère lassitude à
l’égard de celui-là
(de Westlake, hein) et j’en possède de toute façon assez pour me contenter d’une
exhumation…
Les trois ouvrages acquis
dernièrement (pas réussi à trouver un quatrième qui m’intéresse,
désolé) se
révèlent assez disparates.
D’abord, Elmore Leonard reste l’un
des auteurs de polars dont on connaît l’œuvre malgré tout sans pour
autant
l’avoir lu pour la bonne raison qu’énormément de ses romans ont été
tournés au
cinéma ou pour la téloche.
Valdez est
arrivé appartient à la série des westerns, et ne me dites pas que
vous
ignorez la contribution de Leonard au genre !
Il suffit de citer
3 h 10 pour
Yuma (1957, Delmer Daves) pour éclairer votre lanterne. Rentré à la
maison,
je me suis aperçu que je possédais déjà ce volume. Je vais les
comparer, garder
le plus « mint », comme disent les
disquaires et offrir le retoqué (mais en bon état) à quelqu’un qui aime
ces
petits romans nerveux.
Je demeure dubitatif au sujet de
Vautrin, avec cette histoire de colleurs d’affiches voyous. Tout à
coup, le
style me semble suranné après avoir sondé les premières pages. Nous
allons nous
y remettre sérieusement sous peu, une fois que l’a priori se sera un
peu
dissipé.
Votre Tenancier éprouve une
jouissance coupable à lire de temps à autre des espionnages du temps de
la Guerre froide. Les aventures de Sam Durrell, agent de la CIA d’origine
cajun
répond à tous les clichés du genre et même plus si affinité puisque,
crapahutant
dans une république arabe au cours d’un de ces romans, on se croirait
transplanté dans un film des années 30. Reste une phrase
prémonitoire (je
vous la retrouverai un jour), qui préfigurait le 11 septembre. Edward
S. Aarons
produisait très régulièrement ces espionnages standards qu’on lit avec
une
nostalgie amusée à cause de l’impérialisme occidental et son machisme.
À noter
que les titres originaux comportaient « assignment » à chaque volume.
Assignment Tokyo et sa traduction,
Virus-party,
se complètent assez pour
annoncer la couleur de l’histoire. Votre Tenancier possède une
vingtaine de
bouquins d’Aarons. Votre Tenancier assume sa perversion.
Ce Hillerman manquait à ma
bibliothèque. Moi, j’aime, même si je trouve les enquêtes parfois
inconsistantes, voire soporifiques selon mon humeur. En définitive, je
pense
lire les polars comme si c’était une mauvaise manie et j’ai tort, bien
sûr. Se
plonger dans Hillerman, c’est comme retrouver des vieux chaussons
confortables
ou rêver devant un catalogue de voyagiste. Je suis dur ? Dans ma
bouche, c’est plutôt un compliment,
concernant Jim Chee et consorts…
Voici un livre terrible. J’avoue
avoir hésité à le prendre. Je sais d’avance ce que je vais y rencontrer
et je
me doute que ce sera pire que ce à quoi je m’attends. Les photos de
l’encart
central, habituel dans cette collection, sont malaisantes. Ai-je à en
dire plus ? Je vous reproduis
ci-dessous le résumé, ce qui vaut mieux que toute considération de ma
part.
Elmore Leonard : Valdez est arrivé —
Gallimard, Série noire (1979)
Jean Vautrin : À bulletins rouges —
Gallimard, Série noire (1973)
Edward S. Aarons : Virus-party —
Gallimard, Série noire espionnage (1972)
Tony Hillerman : Un homme est tombé —
Rivages/noir (2000)
Patrick Declerck : Les naufragés,
Avec les clochards de Paris — Plon, Terre humaine (2002)