lundi 11 mai 2015

Ordinaires

Ordinaires
Menstrues. — Cette matrone lui a dit de se mettre un tampon entre les cuisses et de faire comme si elle avait ses ordinaires. (Inspect. de Police.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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vendredi 8 mai 2015

10/18 — Collectif Change :Change de forme, tome 1 : Biologies et prosodies




Collectif Change
dirigé par Jean-Pierre Faye & Jacques Roubaud

Change de forme, tome 1 : Biologies et prosodies

n° 976

324 p.
Au début, deux pages occupées par les « Publications du Centre Culturel de Cerisy-la-Salle (50210) » chez 10/18, Plon, Mouton, P.U.F. et H.M.H (Canada)
Achevé d'imprimer le 30 juillet 1975 sur les presses de l'imprimerie L. P.-F. L. DANEL, Loos (Nord)
N° d'édit. 787 - Dépôt légal n°9416 : 3e trimestre 1975

Avertissement :

« Du 2 au 11 juillet 1973 s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy-La-Salle un colloque intitulé Changement de Forme, Révolution, Langage sous la direction de Jean-Pierre Faye et de Jacques Roubaud. C'est la plupart des communications qu'offre cet ouvrage en deux tomes (I. Change de forme : biologies et prosodies ; II. Change matériel : folie, histoire, récit) ainsi qu'un exposé de Pierre Roubaud, empêché de venir au colloque.
Les manuscrits ont été établi avec l'aide de Jean-Pierre L. Colle, sous la responsabilité de Jean-Pierre Faye. »

TABLE DES MATIERES :

Prélude I. par Jean-Pierre Faye

Ouverture par Jean-Pierre Faye

I.A. - Présentation d'une théorie générale du changement, par Jacques Roubaud.
Discussion avec J.-P. Aron, Ph. Courrège, A. Danchin, P. Lusson, J. Paris, L.S. Roudiez, P. Zumthor.

I.B. - L'objet qui change, par Pierre Roubaud

II. - Apprentissage et changement dans le système nerveux central, par Philippe Courrège et Antoine Danchin (Groupe I.)
(Intervention de Jean-Paul Aron au cours de la communication).

III. - Poétique comme exploration des changements de forme, par Jacques Roubaud (4 juillet 1973)
A. - La destruction de la sextine
Discussion avec J. Guéron, S.-J. Keyser, J. Paris, M. Pierssens, P. Zumthor
B. - La destruction de l'alexandrin

IV. - Sur les bases théoriques de la poésie métrique : Le Shift sur l'arabe classique et autres exemples, par Morris Halle et Samuel J. Keyser (Groupe II).
Traduction Jacques Roubaud.

V. - Langue et poésie : Mètre et phonologie, par Jacqueline Guéron

VI.A. - Introduction à la critique générative, par Jean Paris
Discussion avec J. Roubaud, J. Paris, M. Pierssens, P. Lusson, P. Zumthor, J.-C. Montel, Ph. Boyer, J.-P. Faye, J.-P. Aron

VI.B - Leçon d'un songe, par Jean Paris
Discussion avec J.-P. Aron, Ph. Boyer, J.-P. Faye, P. Lusson, J.-C. Montel, M. Pierssens, J. Roubaud, P. Zumthor

VII. - Le grand « change » des rhétoriqueurs, par Paul Zumthor
Discussion avec M.-O. Faye, J. Paris
suivie d'une note sur les « Litanies de la Vierge » de Jean Meschinot par Jacques Roubaud

VIII. - Sur une théorie générale du rythme, par Pierre Lusson

IX. - Traduction, transformation, par Léon Robel
Introduction de Jean-Pierre Faye.
Discussion avec Ph. Boyer, J.-P. Faye, M.-O. Faye, F. Gaillard, J. Guéron, M. Halle, G. Lemoine-Luccioni, P. Lusson, E. de Marez-Oyens, J.-C. Montel, S. Robel, M. Ronat, J. Roubaud, R. Tarr, P. Zumthor

X. - Changement de classe et syntaxe de la rhétorique, par Mitsou Ronat
Discussion au cours de la communication avec Ph. Boyer, J.-P. Faye, M.-O. Faye, F. Gaillard, M. Halle, S.-J. Keyser, P. Lusson, E. de Marez-Oyens, J.-C. Montel, M.-L. Ollier, P.-L. Rossi, J. Roubaud, P. Zumthor


(Contribution de Grégory Haleux)
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Nature

Nature
Sexe de l'homme ou de la femme. — Cet abbé était d'une nature si prodigieuse [qu'] il l'avait pour ainsi dire, effondrée ; ce qui l'obligea à garder le lit trois semaines. (Inspect. de Police.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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jeudi 7 mai 2015

Une bibliothèque idéale ?



On vient à l’instant (ou presque) de remettre au jour un ancien billet sur la fabrication du catalogue et de ce qui s’ensuit lorsqu’il arrive dans les boîtes aux lettres des bibliophiles. On l’a constaté, ce n’est pas forcément une partie de plaisir lorsque l’on se trouve de ce côté-ci de la barrière. Du reste, les conditions très artisanales de leur fabrication ne donnaient que des brochures utilitaires. Après tout nous ne visions pas à l’excellence typographique mais à vendre des livres. En revanche, nombre de libraires parisiens ont produit de petites œuvres d’humour, d’impertinence et surtout de grande érudition. Lorsque le libraire arrête de faire des catalogues il se repaît de ceux de ses confrères. Ceux de Pierre Saunier étaient un régal. Ils doivent l’être encore d’ailleurs mais votre Tenancier n’a plus aucune raison (phynancière surtout !) de les recevoir. Il le déplore, même s’il s’y résout. C’est à l’occasion de l’évocation du Tutu, attribué à Léon Genonceaux, et dont SPiRitus possède une réédition chez Tristram que je me suis souvenu de l’existence de l’édition originale dans le catalogue de Pierre Saunier. J’avais gardé la mémoire de cette notice assez remarquable puisqu’elle complétait admirablement la préface de la première réédition (enrichie depuis d’une postface, semble-t-il). Rappelons de plus que cette préface a été tirée d’un article de Pascal Pia, consultable ici. Pensez donc : plus de deux pages consacrées dans le catalogue à cet ouvrage où, censément, on compte les lignes pour mettre un maximum de références ! Mais il est vrai que cette édition demeure exceptionnelle (son prix aussi : 8000 francs vers 1991).
Ces catalogues ne se résumaient pas à une publication exceptionnelle. Si l’on trouvait d’autres éditions de Genonceaux, tout le Paris décadent et fin-de-siècle se retrouvait également dans ces pages. La littérature romantique, les fous littéraires et les « anticipateurs » (Pawlowski, Le Rouge, etc.) n’étaient pas non plus absents.
S’il est des catalogues ou des brochures que l’on jette volontiers après usage, il est certain que ceux de Pierre Saunier se gardent comme des références et même comme le véhicule du fantasme de la bibliothèque idéale, ou du moins de celles qui n’ennuient pas. Si ces brochures vous encombrent, le Tenancier se fera un plaisir de vous en débarrasser !


Notre billet sur les catalogues se trouve ici.

Main

Main
Donner, prêter la main : épouser.
Prêtez-moi votre main, je vous donne l'empire.
(Corneille, Pulchérie.)
Adieu ! donne la main ; que malgré ta jalouse,
J'emporte chez Pluton le nom de ton épouse.
(Id., Médée.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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mercredi 6 mai 2015

Jours de catalogue

On a rassemblé ici une suite de billets publiés entre septembre et octobre 2008 sur le blog Feuilles d'automne. Le Tenancier réalise que la plupart de événements relatés ici ont presque une vingtaine d'années, désormais. Qu'importe, le souvenir est vivace et heureux.

Avant Internet, il y avait les catalogues. Ce qui était vrai pour les 3 Suisses l'était également pour les libraires de tout poil, du libraire d’ancien le plus huppé au pourvoyeur de ballots pornographiques. Tout le monde rédigeait, annotait, collationnait, amendait, fichait, etc.
Voici, en gros comment cela se déroulait avant les ordinateurs :
Le premier stade du catalogue, c’est la fiche. Et là, point de norme propre au bibliothécaire, chacun faisait comme bon lui semblait. Mais ces fiches avaient un minimum de points communs : Auteur, titre, sous titre, date et lieu d’édition, description physique, commentaire, référence bibliographique lorsqu’il y avait lieu, etc. A ce stade, il y avait déjà une indication de prix, lequel serait éventuellement révisé pendant la rédaction de la liste. A l’évidence, on travaillait avec ces fiches pour des commodités de tri mais également comme trace d’une vente passée. Ainsi, le libraire en faisant des fiches, forgeait également sa propre bibliographie et ses cotes.
Ensuite, le libraire se mettait devant sa machine à écrire et commençait à transcrire le contenu de ses fiches dûment triées.
Après, cela partait chez l’imprimeur…
C’est tout ?
J’ai d’autres souvenirs.
Liés à ma propre expérience, cela va de soi, dans une librairie, qui, précisément, éditait des catalogues.
Précisons que cela se passait au milieu des années 80...
Le fameux catalogue était donc tapé – par une machine mécanique, s’il vous plaît - mais pas sur une feuille de papier. Cela ressemblait plutôt à des stencils qui étaient utilisés sur des duplicateurs à alcool. C’étaient, en quelque sorte des matrices pour offset de bureau. Ainsi, nanti de cette matrice, je descendais dans le sous-sol frais de la librairie, au milieu des éditions originales et m’attelais à ce méchant cube vert sapin et orange qu’était l’offset de bureau. Il fallait fixer cette matrice sur le cylindre, faire un tour avec celui-ci à l’aide de la manivelle, retirer la feuille de papier glacé qui la protégeait, remettre un coup de manivelle en engageant une feuille format 21 X 27 cm. - Eh oui, ce n’est pas une erreur de ma part. Il ne s’agissait pas de format A4… - Une fois la première impression faite, il suffisait de pousser l’interrupteur électrique et veiller à alimenter la machine en papier. Opération qui se renouvelait autant qu’il y avait de pages au catalogue. Le tirage était approximativement de 450 exemplaires et avait une quarantaine de pages.
Venait, une fois l’ensemble tiré, le tri des feuilles pour constituer le catalogue, utiliser toute la surface du sous-sol et tourner dedans en classant les feuilles… j’en ai encore le tournis. Il ne fallait pas oublier la couverture, imprimée, elle, en véritable offset et portant la mention : "Vente à prix marqués" et puis les écussons du SLAM (Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne), etc.
Ensuite, il fallait constituer des paquets d’une trentaine de catalogues et les enfermer dans une presse à main, en grecquer ce qui allait être le dos à l’aide d’un vieux coupe-papier, le recouvrir de colle plastique et attendre que ça sèche. Alors, armé d’un couteau de cuisine, je séparais chaque catalogue en tranchant les dos un par un, tel un boucher impitoyable.
Ensuite, venait l’affranchissement. Seule concession à la modernité, une machine à affranchir permettait de reposer les papilles surmenées par l’atmosphère sèche du sous-sol. Seulement, il fallait alimenter la machine à la main, point de tapis roulant ou autre alimentation automatique, vous rêvez, vous… J’avais donc établi un système un peu ergonomique, à base de boîte en carton et de siège autour de la table où se tenait la machine. De plus, il était nécessaire d’affranchir avant de mettre les catalogues car cette machine refusait les plis trop épais. Ensuite venait « l’ensachage », la fermeture des enveloppes, leur « liassage » et leur « portage » jusqu’à la Poste dans mes petits bras musclés… Près de 14 000 feuilles de papier partaient ainsi dans la nature, l’univers entier et ses abords immédiats.
Deux ou trois jours après, le téléphone n’arrêtait pas de sonner. Mais ceci est une autre histoire, comme disait Rudyard, que je vous conterai dans un article prochain.
J’ai le regret de signaler que le progrès fit rage dans cette librairie au début des années 90. Tout d’abord, l’on passa du format 21 X 27 au format A4. C’était le début de la fin. Après ce fut l’acquisition d’une IBM à boule qui procura une frappe plus régulière et donc un catalogue un peu plus lisible. Puis, ce fut l’abandon de l’offset de bureau et des heures passionnantes passées dans le sous-sol à lire tout en surveillant la machine. Celle-ci partit dans l’antre des éditions Fornax, où il m’est arrivé de croiser sa présence sournoise. Le catalogue contracta un format A5 et la seule chose qui le différencia de ses congénère fut la couverture verte…
La librairie ferma vers 2000, avant le saut fatal vers les ordinateurs de type 286, voire 386 ce qui eût permis d’envisager des catalogues avec des mises en pages sophistiquées. Si cela avait continué, je sens que – la révolution étant en marche – nous aurions été, à l’heure actuelle, à la veille d’acquérir notre premier ordinateur doté de Windows 3.1
Nous l’avons échappé belle !
Je ne peux même pas vous montrer ces catalogues. Bêtement, je n’en ai pas gardé un seul ! J’en ai une belle quantité, mais point ceux-là.
Alors, à l’occasion, si vous retrouvez des catalogues (21 X 27, de préférence !) de la Librairie Delatte. Ne le jetez pas, siouplaît !
Pensez à moi.
Je suis un nostalgique.
*
Le lecteur attentif s’en souviendra, je l’avais lâchement abandonné au terme de l’impression d’un catalogue d’éditions originales. L’opération durait plusieurs jours et occupait une grande partie du temps de travail qui, d’ordinaire, était dévolue à la vente, au catalogage, à la réception des ouvrages neufs ou d’occasion (cette librairie s’occupait des deux) et toutes ces sortes de choses.
Les brochures une fois constituées, triées, expédiées, il ne restait plus que l’attente de la réception du catalogue par nos clients – temps de latence qui ressemblait fort à une veillée d’armes au cours de laquelle nous nous employions à préparer la logistique : carton ondulé, feuilles de kraft, ficelle pour les paquets, ultime recouvrement des ouvrages du catalogue avec du papier cristal pour ceux qui auraient échappé à notre vigilance, ou dont la couverture précédente, à nos yeux, avait soudainement par trop jauni.
La durée de notre attente était relativement brève, malgré le fait que nous faisions l’expédition des enveloppes du catalogue au tarif « lent » qui existait encore, à cette époque où la Poste était un service public non soumis aux lois du marché mais plutôt une sorte de modus vivendi entre le délai sourcilleux et le festina lente, le tout régi, vraisemblablement, par un Olympe poussiéreux habité par les dieux Afnor et Cerfa. (Olympe, vraiment ? Plutôt le Walhalla, vu les noms).
Mais cette attente quelque peu affairée était le prélude à un déferlement à côté duquel la Horde d’Or n’était qu’un aimable rassemblement d’adeptes du camping municipal.
En effet, les barbares allaient frapper à notre porte.
Ainsi, le matin du jour J, nous guettions le téléphone et lancions des augures sur celui qui appellerait le premier ou sur le livre qui partirait en premier.
Le catalogue commençait toujours lentement - un ou deux coups de fil, priant de mettre de côté telle originale de Gide, de Maurois, de Mauriac ou, fantaisie inouïe, un beau papier de Martin Du Gard, pas Roger, Maurice, le cousin, l’autre. Ensuite venait le « trou » traditionnel, césure qui indiquait que le service postal du matin était passé, certes, mais qu’il n’avait pas touché ceux qui étaient partis travailler. Car, loin de l’image du rentier, le bibliophile a un emploi dûment rémunéré, ce qui lui assure entre autres la provende de son vice… Les livres réservés rejoignaient une table où devaient s’aligner les piles. Chaque réservation comportait un bout de papier avec le nom du client et la date de réservation. La Haute Autorité de la librairie était sourcilleuse là-dessus : les réservations n’excédaient pas 48 h ! Cette disposition était appliquée avec rigueur et je dirais même avec véhémence. On ne délivrait d’indulgence que pour des raisons impérieuses. On ne plaisantait pas avec les réservations, ah mais !
Arrivait l’heure du déjeuner où les premières salves sérieuses étaient lancées. A pleines bordées, on recevait des mitrailles de commandes : un, dix, quinze livres sortaient du rayon – large de 3,50 m sur 2,50 m de hauteur – pour rejoindre la table des réservations. Arrivaient fugacement quelques drames, pas les plus importants, un Gide déjà retenu, par exemple. Rien n’était encore perdu, on escomptait sur le désintérêt du client ou sur son retard, ce qui reporterait la réservation sur l’autre client. Tout y était encore mousse et pampre, les manifestations de déception ne dépassaient pas les bornes, car l’on était porté par l’espoir.
La fin de l’après-midi voyait les premiers clients arriver ; il sera utile par la suite que l’on revienne sur la typologie du bibliophile. Mais à tout le moins, déjà, on pourrait déceler le Déterminé qui après un bref examen du livre emportait son butin dans une certaine économie de geste et de parole, le Dubitatif qui, après quelques affèteries et manières, ne prendrait qu’une partie de la réservation. Miracle : l’un de ces derniers a laissé le Gide convoité par un autre. Nous téléphonons et sommes immédiatement parés de toutes les vertus. Le soir tombe sur la librairie Delatte, sise au 15, rue Gustave Courbet à Paris, dans le XVIe arrondissement, et sur son catalogue. Demain, les journées dures commenceront.
Et les emmerdeurs, les atrabilaires et les goujats, me diriez-vous ?
Y’en avait aussi.
Et ceci, comme la suite, sera de la même histoire.
*
Ainsi donc, la Terre tourne autour du Soleil comme les jolies filles tournent la tête des hommes. Tout ce beau monde tourne sur son axe. Cela donne la nuit et le jour, et la tiédeur du matin, au fond du lit. Après avoir dormi et goûté à quelques félicités, le libraire retourne à son labeur. Et ce jour n’est point comme les autres. C’est la deuxième journée du Catalogue !
Cette librairie – comme bien d’autres – ouvrait à dix heures du matin. Ces jours-là, pas question de ménage ou de réception de livres. Le téléphone sonnait déjà avant l’ouverture, avant notre arrivée. Il me semble encore que le téléphone devait sonner depuis huit heures du matin. Sonnerie vibrionnante, impérieuse qui commandait comme lorsque l’on sonnait jadis un domestique. Et il fallait bien répondre. Nous étions là pour cela.
J’étais désigné volontaire.
Je décrochais donc.
« — Bonjour, Librairie De…
— Allo ! Vous avez le numéro… mais pourquoi vous ne mettez pas de numéro à votre catalogue, hein ? Ah la la. Attendez, hein ? C’est page… - bruit de feuillets tournés fébrilement – voilà : page 5, c’est le Gide.
— Je regrette, Monsieur, mais le livre est parti, déjà.
— Comment, parti ? Mais je suis le premier à vous téléphoner, ça fait plus de trois quart d’heure que je suis en ligne. Vous faites des passe-droits, j’en suis sûr.
— Mais non, Monsieur, seulement des personnes ont dû recevoir le catalogue avant vous, hier, et le Gide a été vendu, voilà tout. D’ailleurs vous n’étiez pas le seul à le… »
Le bruit de la tonalité m’a rendu muet. Le client m’a raccroché au nez. Personne fort sympathique au demeurant lorsqu’elle passe hors des périodes du Catalogue… J’ai tout de même noté sa demande. On ne sait jamais. Il va falloir que je raccroche. Auparavant, je range soigneusement le papier contenant la commande du Gide dans un dossier. Je prépare une autre feuille. Je raccroche. Et cela sonne immédiatement.
Là, il s’agit de l’amateur de littérature – uniquement des originales impeccables – des années 50 & 60. Plutôt des Editions de Minuit. Homme sérieux. Je note : un Robbe-Grillet, les deux Beckett (nous avions mis ces livres dans le catalogue avec une nette arrière-pensée à son égard, bien qu’il les boudât lorsque nous les lui avions proposés directement !). Et puis… il serait très intéressé par le Gide que nous proposons, vous savez le… Je lui dis de ne pas quitter et je cours devant le rayonnage, en extrais les ouvrages et les rapporte à côté du téléphone.
« — Ils sont en bon état ?
— Oh oui, comme nous l’indiquions, non coupés, extrêmement frais !
— Et le Gide ?
— Je regrette… » — etc.
Il passe demain dans l’après-midi. Le lendemain est un samedi. Nous préméditions l’envoi des catalogues afin que la plupart des clients puissent accéder à la librairie, fort éloignée des contrées civilisées, puisque nous sommes dans le XVIe arrondissement de Paris... le bout du monde !
Le téléphone va sonner sans discontinuer pendant toute la journée. Les clients de province entrent dans la danse. Là, il faut donner le total des ouvrages, estimer le poids, indiquer le prix du port recommandé. Le paquet sera expédié après réception du chèque.
Effet subtil et à la fois radical des 35h : la ruée vers la librairie commence en début d’après-midi de ce vendredi…
Ah ! Voici mon amateur d’Aragon. Homme à la retraite confortable, notre bibliophile se rend acquéreur également de quelques originales récentes, quelques fois, fraîchement sorties des presses. Généralement des « Collection Blanche » de chez Gallimard – tirage sur Hollande, bien évidemment. Invariablement revêtu d’un imperméable mastic pas très frais, notre homme trimballe avec lui une sacoche noire comme mon prof en troisième en avait. Il faudra emballer trrrrès soigneusement son acquisition dans du papier kraft. Il surveillera l’opération avec un regard quelque peu suspicieux à mon égard, me recalera éventuellement si je ne le fais point dans les règles, ce qui est déjà arrivé. Ensuite, il mettra son bien dans la sacoche, simple transit vers l’armoire métallique. Éventuellement, il nous prendra le tirage ordinaire pour le lire. Il va pour prendre congé… hésite. Heum, s’il pouvait voir le Gide…
A peine ce client sorti, v’là le prof d’université, qui entre. Sale type. M’a déjà menacé un jour parce que, par ordre de ma Bien Aimée Direction, l’on interdisait l’accès du rayon du catalogue – qui se situait dans l’arrière-boutique – à quiconque. Me l’a joué menaçant. J’avais une certaine patience avec les désagréables. Toujours était-il que je passais la main pour celui-là, à défaut de la consacrer à un autre exercice…
Ainsi, je réponds à la question posée en première partie : oui, il y avait des pignoufs et un ou deux individus que mes pauvres ressources lexicales m’obligent à appeler des connards.
Ils étaient rares et suffisamment dilués. L’exemple ci-dessus était le plus outré, cador à talonnettes, fort avec les faibles, sirupeux avec qui pouvait lui apporter un avantage comme les libraires – et non la valetaille qui pouvait travailler avec ceux-là.
Il faut de tout pour faire un monde. Et le microcosme des clients du catalogue n’échappait pas à cette sentence prudhommesque.
Hélas.
Le soir est tombé, la librairie ferme une demi-heure plus tard, parce qu’un client ne pourra pas passer le lendemain. On l’aime bien, on reste un peu.
Demain, c’est samedi…
*
L’homme se nourrit de pain et d’eau et erre longuement dans les ténèbres de l’amour. Il ne lui reste que la sourde insatisfaction des livres qu’il a déjà lus et la mince idée que ces dits livres pourraient lui survivre. C’est pour cela qu’il aime les éditions sur beau papier et qu’il a existé des catalogues pour les vendre.
Et c’est ainsi que les samedis du Catalogue existèrent : acmé du bibliophile, marathon du libraire.
Ce jour là, l’ouverture est symphonique. Clients et téléphone vous interpellent, vous hèlent et se lamentent. Cinq ou six amateurs piaffent à l’entrée, catalogue à la main, annoté dans tous les sens. Certains viennent retirer des ouvrages déjà réservés au téléphone, d’autres avec une liste et une infime partie n’a rien sinon qu’une idée fixe.
Au premier de ces messieurs (sur 300 personnes à recevoir le catalogue, il ne devait y avoir qu’une dizaine de femmes) : déclinaison du nom, course à la réserve, pile réservée, rapportée et posée sur la table qui occupe le centre de la librairie. On l’abandonne aussitôt pour le suivant : même chose, pile plus importante. Celui-là en délaissera plus de la moitié. Il a usé de son droit de réserver les ouvrages. N’avait nulle envie de les acheter. Voulait les voir. On remballe ce qu’il n’a pas pris et on recherche dans les demandes non assouvies ce qui pourrait bien correspondre. On insère les livres dans les piles déjà réservées, bonne surprise pour le client, ou l’on met de côté momentanément, dans l’attente d’un moment clément ou l’on pourra enfin utiliser le téléphone. Le premier client vous interpelle : « Et le Gide, alors ? ». Vendu, trois fois vendu, dix mille fois vendu.
Pfff.
Au suivant. « Ah ben, c’est bien dommage, pour le Gide ». Celui-là est venu avec son catalogue, annoté à chaque page avec quelques signes ésotériques. Il faudra décrypter, car il vous le confie. Charge à vous d’éplucher le dit catalogue pour en retirer les ouvrages. On comprend enfin la logique des signes une fois arrivé à la dernière page. On se rend compte que les références marquées d’une croix n’étaient pas à sortir, sauf si elles étaient entourées d’un cercle. Une dizaine de livres à ranger, du coup. Et pas le temps : le premier amateur vous hèle, il veut soit passer à la caisse ou bien veut voir un autre livre. S’indigne presque que l’on se s’occupe pas exclusivement de lui. Pendant ce temps là, un de ceux qui n’était pas encore servi, un nouveau venu depuis l’ouverture, louche sur le tas d’un autre. Ce dernier interpose un dos méfiant et presque rancuneux entre le curieux et son butin.
Au suivant. Un hotu, un monosyllabique. Ne vous confiera pas son catalogue. Ne vous donnera sa commande que titre par titre. Après avoir examiné le bouquin, vous renverra à la réserve du catalogue chercher l’ouvrage suivant. Et les clients qui s’accumulent.
Au suivant. Un libraire - Tiens, les voilà ! Celui-ci, jeune type, sympa, grand amateur d’ouvrages du XIXe siècle, confectionne des catalogues qui sont des petits chefs-d’œuvre d’érudition et d’humour. Oui ? On l’a encore… Çui-là aussi. Le Gide ? Non. On se confie, on fait part de son étonnement. Y’a-t-il une raison pour que l’on demande plus spécialement ce titre ? Parce que Gide, hein, actuellement… L’interrogé ne sait pas. Vous le dirait certainement, mais… Voulait le voir, comme ça, en passant. Règle avec les 10% de remise confraternelle. Remet son casque et repart sur sa rutilante moto.
Suivant. Ah ! Le prof de Janson... Plutôt éclectique. Pas le temps de converser comme nous le faisons habituellement et avec grand plaisir pour ma part, lors de ses visites régulières.
Suivant. Gros client de la librairie. Avocat féru de littérature, a déjà rédigé plusieurs ouvrages autour de ses préoccupations, si je puis dire. Il va rester longuement. L’un des rares à ne pas demander le Gide. Il l’a. Règle. Son chauffeur prendra les ouvrages plus tard.
Suivant…
Suivant…
Et encore, et encore : particuliers, libraires, bibliothèques, de tous poils et de différentes humeurs, polis, affables ou revêches. Cette journée va voir défiler toute une galerie de personnages, défilé qui se renouvela trois fois par an pendant plus de treize ans passés à la librairie.
Nous avons vieilli ensemble, vu les goûts évoluer, vu certains amateurs rentrer dans une discrète dèche, d’autres disparaître, vu des jeunes cadors qui voulaient nous apprendre des choses, en avoir appris beaucoup, avoir contredit aussi, un peu. Vu des drames en direct, des exemplaires convoités, ratés de peu, et la désolation, la détresse et parfois la colère.
Nous avons entendu le mot « merde » plusieurs fois au téléphone, et des compliments.
Avec le recul, j’ai une affection toute particulière pour une espèce qui fréquentait la librairie Delatte, les jours de catalogue : les acheteurs de petite bibliophilie, les éditions originales sur papier d’édition ou alors d’auteur tombés en disgrâce à un moment donné : Han Ryner, France, Istrati, etc. C’était une règle de la maison : le catalogue était également constitué de petites choses, destinées aux impécunieux, aux jeunes loups dont les crocs n’avaient pas encore poussé ou bien aux vieux lions qui dormaient à côté de leurs dents.
Il reste désormais cette sorte de saveur amère que provoquent les souvenirs, celle d’une époque révolue, dans un lieu précis, intense.
Et cette question lancinante : qu’est-ce qu’il avait de si spécial, ce Gide ?

mardi 5 mai 2015

Lance

Lance
Membre viril. — Un jeune homme qui venait la lance en arrêt. (Ablancourt, Trad. de Lucien.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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lundi 27 avril 2015

Interlude


La fabrication d'un livre en typo
éditions Æncrages & Co, 2008

Acidité du papier

L'acidité est le plus grave et le plus vaste problème concernant la pérennité du livre. Ce phénomène provoque la dégradation du papier qui devient cassant, s’émiette, se transforme en poussière dès que vous ouvrez le livre. Le problème touche, semble-t-il, près de trois millions d’ouvrages conservés à la Bibliothèque Nationale. On peut penser que la majorité des bibliothèques conservant un fonds un peu ancien est également touchée par le problème puisque l’acidité atteint tous les ouvrages publiés entre la moitié du XIXe siècle jusqu’aux années 80.
Au cours de l’année 1840, une pénurie de papier sévit en France. La production traditionnelle à base de chiffon ou de lin ne pouvait plus faire face à l’essor spectaculaire de la presse et de l’édition. A cette véritable révolution éditoriale il fallut répondre par des techniques de production alternatives. Les industriels proposèrent en 1844 un procédé de production du papier à partir de bois de résineux, le liant étant opéré par un mélange de colophane et de sulfate d’aluminium en milieu acide. Or ce procédé engendre avec le temps des acides qui hydrolysent la cellulose. Cette destruction lente est inégale selon les éditeurs, les ouvrages ou même parfois à l’intérieur d’un tirage. Aucun procédé de conservation simple et bon marché n’est satisfaisant. La plupart des ouvrages que nous lisons encore maintenant dureront moins qu’un ouvrage publié au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Il vous suffit, pour vous en convaincre, d’ouvrir l’un de ceux-là et de le comparer à un titre sur bouffant d’édition publié ne serait-ce qu’il y a une trentaine d’années.
De même, on ne s’étonnera pas de voir certains ouvrages du Mercure de France de la période symboliste s’émietter en une sorte de neige brune lorsqu’on en entrouvre les pages.
Le seul recours à cette destruction est un procédé par autoclave qui libère les acides, qu’utilise la Bibliothèque Nationale. Mais ces systèmes sont longs et ne permettront de ne sauver que les parties les plus précieuses des collections. Des choix devront être faits. L’autre solution est la numérisation des textes. Les curieux et les amateurs se reporteront avec bonheur au site de la Bibliothèque Nationale et sa bibliothèque numérisée GALLICA. Cette solution est destructrice, elle impose un démembrement des ouvrages ou, à tout le moins une cassure des dos. Elle implique – et ce sera certainement le sujet d’un autre article – que le choix du format électronique soit lui-même pérenne. Pour notre part, nous avons du mal à penser que les formats en vigueur soient définitifs et craignons plutôt que les normes de numérisation ne deviennent rapidement obsolètes…
En réalité, bien que les éditeurs et les imprimeurs n’y eurent pas songé en apparence, une technique de conservation du papier était déjà à l’œuvre bien avant 1844. Il s’agissait tout simplement de la manie de décliner les éditions en tirages de luxe. Ainsi, la plupart des beaux papiers utilisés provenaient — même encore maintenant — de productions semi-artisanales excluant la pulpe de bois : Hollande, Japon, Vergé, Pur Fil, Chine, etc. ont gardé leur fraîcheur tandis que les tirages ordinaires brunissent et s’effacent sous leur encre.
La bibliophilie est un facteur de conservation des livres, mais nous savions déjà que ce n’était pas qu’une activité de dangereux maniaques.
A l’heure, actuelle, on a de plus en plus recours à des papiers qui excluent la pulpe de bois. Ces normes internationales sont de plus en plus adoptées par les éditeurs. L’exemple le plus célèbre en France est l’édition courante de Harry Potter. J’ai assisté, lors d’un voyage en Finlande, à la fabrication de ce type de papier.
Il est désormais temps de retrousser nos manches et de faire des réimpressions de nos éditions préférées. Elles pourront être lues alors que nous-mêmes aurons été mordus définitivement par l’acidité du temps.

Cet articulet n'aurait pu être rédigé sans la lecture enrichissante de l'article de Bertrand Lavédrine : "Comment sauver les livres ?", publié dans le numéro 323 de la revue Pour La Science (septembre 2004). On trouvera également un long développement sur les normes du papier permanent ici.



Publié en octobre 2008 sur le blog Feuilles d'automne, ce billet fit l'objet d'un commentaire d'Otto Naumme :

Quelques remarques sur la numérisation :
— il y a belle lurette qu'on sait numériser un livre sans lui casser le dos ; j'imagine que ce sont les méthodes utilisées par la BN, que je ne vois pas massacrer sciemment des ouvrages précieux. Faut dire que ce sont pas les mêmes scanners que ceux dont on dispose à la maison. C'est plus lent, mais ça casse rien.
— en ce qui concerne les formats numériques : oui, ça évoluera dans le temps, on passera des actuels Jpg ou Pdf à quelque chose d'autre. Mais le transfert d'un format numérique à un autre n'est pas bien compliqué, il s'agit juste de convertir. Ça peut prendre du temps, c'est tout.
Pour le reste, si j'avais su dans mes jeunes années que le papier était acide, j'aurai léché les pages ! Coooooool, man...

Auquel je répondis :

Vos remarques sont très justes, et je crains de m'être un peu trop avancé pour ce qui concerne la numérisation, d'autant que j'avais vu déjà de tels appareils fonctionner.
Pour les formats, certes, une conversion est toujours envisageable, bien que cela consiste à passer le plus souvent d'un format "propriétaire" à un autre. Je me demande s'il ne serait pas préférable d'opter pour une norme et un format libres pour la conservations des données du patrimoine publique.
Par ailleurs, se pose également la question de la pérennité des supports matériels de l'information.
Enfin, cher Otto, je vous avoue mes lacunes en matière de buvards...

Jan, jean

Jan, jean
Faire jan : rendre cocu. — On l'a fait jan sans lui en demander avis. (Saint-Amant, Rome ridicule.)

Marie-François Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)

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samedi 25 avril 2015

Les titres de Le Rouge

Il est parfois nul besoin d’exégèse pour comprendre la nature particulière d’un texte ou d’un écrivain. Le miracle de cette compréhension instantanée peut passer par la lecture du titre de l’ouvrage ou celle des chapitres, lorsqu’ils existent. On peut aussi se tromper, tomber à côté par manque de sens ou de sensibilité. Mais il est d’autres fois où les titres suffisent non à retracer l’histoire mais à en évoquer une toute autre, provoquer une rêverie dont les incidentes vont parfois rencontrer, par le plus grand des hasards, le cœur du récit de l’auteur. Tel est le cas de Gustave Le Rouge. En reconstituant le sommaire de la suite du Docteur Cornélius, je me suis abandonné à une sorte de dérive à partir des titres tout autant mystérieux que le personnage de cette formidable série populaire. Essayez d’oublier un instant que vous avez lu et relu le contenu de ces chapitres et parcourez leur titres à la suite :

Un meurtre inexplicable. Les frères Kramm. Le Club du Haricot Noir. Un mystère sensationnel. Série rouge. Nuit tragique. Sauvetage. Une colonie de savants. Le manoir aux diamants. La fournée. Dans la tourmente. Après le crime. Traqué. Le Coup de main. En pleine chair vive. La peau d'un autre. Un revenant. Perplexité. Au Lunatic-Asylum. L'incendie de la Trentième Avenue. Le cauchemar du samedi. Les Lords de la « Main Rouge ». L'hallucination. Le Trust. A la veille de la ruine. Sur l'Hudson. Une expérience manquée. Le cercle des fées. Le chercheur de sensations rares. Drames !... Vers l'inconnu. L'île des pendus. Les trois Lords. Une idylle. Harry et Isadora. Les bandits du quartier chinois. Le récit d'Oscar Tournesol. Vers New York. Une arrestation sensationnelle. Le Conseil des Lords. Les chevaliers du Chloroforme. Dans l'île des pendus. Une maladie foudroyante. La lèpre verte. La cabine 29. Le repas des caïmans. La signature. Une joviale réception. M. Steffel n'est pas content. La buvette du «Grand Wigwam ». Pour une femme. La « Maison Bleue ». Deux serviteurs modèles. Madame SybillaI. Une mésaventure du baron Fesse-Mathieu. La Bodega du « Vieux-Grillage ». Une lettre rassurante. Les malheurs d'un manager. Un locataire fantastique. Le guet-apens. Un chien détective. Balthazar Buxton, collectionneur. Le chèque. Un déplorable accident. Un drame de la misère. Un feu de joie. La main. Déception. T.S.F. Le courrier. Une soubrette compromettante. Jalouse ! Le punch. La révolte à bord. La gitane héroïque. La dynamite. Graves événements à l'île des pendus. Le musée secret. Phantasmes. Une ronde de nuit. « La Revanche ». Le voleur invisible. Le pied nu. L'apparition. Un coin du voile. L'idole vivante. Ressurection !. Une visite inattendue. Le buste aux yeux d'émeraude. L'Auge de lave. Le pont de l'Estacade. Après le sinistre du pont de l'Estacade. « Célérité. — Discrétion !... » La Dame aux scabieuses. Une ancienne connaissance. L'oiseau moqueur. En Floride. Le trust des escargots. L'étoile rouge. Le crucifix d'étain. La tour fiévreuse. Le choix d'un gendre. Un enlèvement. Le dément de la Maison Bleue. Les drames du feu. Double guérison. Un projet d'union. Un sauvetage. Règlement de comptes. Le cauchemar du samedi. La coupe empoisonnée. Épilogue

Le Rouge est le maître terrible de nos sidérations.

10/18 — Gustave Le Rouge : Le mystérieux docteur Cornélius — 5




Gustave Le Rouge

Le mystérieux docteur Cornélius — Tome V et dernier

15. La Dame aux Scabieuses
16. La Toue Fiévreuse
17. Le Dément de la Maison Bleue
18. Bas les Masques

Préface de Raymone Cendrars
Bibliographie de Francis Lacassin

n° 1008
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

442 pages (448 pages)
Dépôt légal : 4e trimestre 1975
Achevé d'imprimer 22 octobre 1975

Couverture de Pierre Bernard.
Volume sextuple

Table des matières :

Préface : Gustave Le Rouge vu par Raymone Cendrars [7-11]

Quinzième épisode
LA DAME AUX SCABIEUSES
[11-113]

I. Après le sinistre du pont de l'Estacade
II. « Célérité. — Discrétion !... »
III. La Dame aux scabieuses
IV. Une ancienne connaissance
V. L'oiseau moqueur

Seizième épisode
LA TOUR FIÉVREUSE
[117-217]

I. En Floride
II. Le trust des escargots
III. L'étoile rouge
IV. Le crucifix d'étain
V. La tour fiévreuse

Dix-septième épisode
LE DÉMENT DE LA MAISON BLEUE
[221-324]

I. Le choix d'un gendre
II. Un enlèvement
III. Le dément de la Maison Bleue
IV. Les drames du feu
V. Double guérison

Dix-huitième épisode
BAS LES MASQUES !
[327-432]

I. Un projet d'union
II. Un sauvetage
III. Règlement de comptes
IV. Le cauchemar du samedi
V. La coupe empoisonnée
VI. Épilogue

BIBLIOGRAPHIE du Mystérieux Docteur Cornélius, par Francis Lacassin [432-438]
Table des matières [441-442]


(Contribution du Tenancier)
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