jeudi 17 janvier 2019

La remontée du Fleuve



Voici quelques mois, votre Tenancier arrêtait d’écrire des histoires du Fleuve parce qu’il sentait le besoin d’observer une trêve avec cet univers. Toutefois, l'on découvre une inertie inévitable dès lors que l’on se mêle de vouloir être édité : les textes sortent bien après leur rédaction et il subsiste un temps considérable entre l’élaboration d’une histoire et sa publication en revue. Les premières lignes de La remontée du Fleuve, figurant dans ce sommaire du numéro trois du Novelliste, datent de 2016. Ce constat est une leçon prodiguée avec beaucoup de recul. Vingt-cinq ans plus tôt (et même plus que cela), votre serviteur recevait l’écrivain de littérature fantastique Scott Baker à son émission de radio pour un ouvrage qui venait d’être publié en France. Il était accompagné d’André Ruellan, lecteur enthousiaste du roman et qui avait entamé un dialogue assez fécond à l’antenne. Seulement, impossible de rentrer dans les péripéties de l’histoire avec l’auteur. À la vérité, il en avait oublié certains aspects. Évidemment, l’édition française avait suivi l’américaine de plusieurs années et Scott Baker ne se souvenait plus de tout, ce qui n’avait d’ailleurs pas entamé l’intérêt de cette émission. Risquera-t-on de rencontrer le même problème avec votre serviteur ? Oui, c’est probable… parce que ce qui est rédigé est déjà du passé. Ma rupture avec l’univers du Fleuve n’est certes pas consommée, des synopsis sont encore dans mes tiroirs, mais je sens que pour y revenir il sera utile de me relire et de prendre des notes, non pour observer une cohérence qui demeure très lâche, mais pour en redessiner des contours convaincants. L’entreprise se révèle aisée et nécessite seulement de revoir trente-deux histoires dans la chronologie imaginée par mes soins. Et, si jamais je recommence à explorer le Fleuve, vous ne lirez vraisemblablement des textes nouveaux que dans un ou deux ans, voire plus. L’absence ne sera pas trop pénible, de toute façon, ces histoires valant ce qu’elles valent… Un récit du Fleuve, long cette fois-ci, paraîtra dans quelque temps, un autre, plus court, est en attente (celui-ci est peut-être l’amorce d’une « relance »). Ensuite, on pensera à rassembler en volume ce qui ne l’a pas été, et puis la béance… que nous occuperons avec d’autres sujets, éventuellement. Il n’empêche, c’est la fin d’un cycle commencé huit ans auparavant avec Une partie de pêche sorti en 2010. Je la ressens fortement avec cette publication dans les colonnes du Novelliste, elle consacre aussi le terme d’un « apprentissage », même si ce n’est pas un accomplissement. Le long récit en préparation appartient également à cet achèvement, mais d’une autre façon. Il sera toujours temps d’y revenir lors de sa parution.
En attendant, La remontée du Fleuve, toujours illustré par Céline Brun-Picard, vient de sortir en excellente compagnie et le Tenancier vous remercie de remplir votre bon de commande pour cette revue diablement courageuse puisqu’elle n’a vu aucun inconvénient à publier votre serviteur…


mardi 15 janvier 2019

jeudi 10 janvier 2019

Où le Tenancier est fier de sa fille

Le Tenancier, à une époque ou le népotisme et le favoritisme font rage, ne voit pas pour quelle raison il se priverait d’en faire autant. C’est donc avec une certaine fierté qu’il vous présente un court-métrage de sa fille et qu’il vous enjoint sans plus tarder à montrer votre approbation (mais on ne vous force pas, on vous suggère !).
Merci.


mercredi 9 janvier 2019

Neuf ans plus tard, votre Tenancier a percuté (c'est pas trop tôt !)

Il y a neuf ans de cela, je faisais part sur le blog précédent celui-ci de la trouvaille d’une étiquette de vin dans un ouvrage de Verne, en guise de marque-page. J’avais reproduit ce billet il y a un an ici même. Restait tout de même une sensation étrange en retrouvant l’image de cette étiquette qui, mine de rien tentait de lui rappeler autre chose. Neuf ans pour réaliser : on pourra dire que votre serviteur a le cerveau un peu lambin, mais quel brasillement face à la réalité ! L’étiquette fait penser à la couverture d’un classique Vaubourdolle, publié dans le temps chez Hachette et que le curieux peut de temps à autre retrouver chez les bouquinistes dans le rayon des petits classiques. Diable, boire un Barsac comme on se lit un Vaubourdolle, ça ne manque pas de pertinence : liquoreux comme un classique, classique comme un liquoreux ? À votre santé !

lundi 7 janvier 2019

Tout pour la picole mondaine

Rien à voir avec le billet précédent sinon dans le fait que le Tenancier vous en fait part et qu’il s’agit ici aussi d’un site. Le EUVS Vintage cocktails rassemble une collection d’ouvrages consacrés à la confection de boissons alcoolisées. Parfois, les ouvrages spécialisés recèlent de l’originalité tant sur la forme que sur le fond. Inutile de vous dire que ces ouvrages en témoignent… et aussi ce qui constitue l’agrément d’une civilisation : s’emmerder à doser différents breuvages pour exciter les papilles dans une cérémonie mondaine. Cela nous change du gorgeon sur le coin de la table (nous aimons aussi). On attirera l’attention du lecteur de passage sur Here’s How Again, par un certain Judge Jr. Dont le glossaire, page 12, donne une définition du scotch, seulement explicable par le contexte de la publication de l’ouvrage :

Scotch : This is also a liquid and comes from Scotland and sometimes from Hoboken !

On aura la solution de cette étrange définition en regardant la date et le lieu de publication de cet ouvrage : New York en 1929, c'est-à-dire en pleine Prohibition. D’ailleurs, à propos de ce régime sec outre-Atlantique, on se demande soudainement si la grande migration des auteurs et mécène étasuniens dans les années 20/30 à Paris ne trouve pas là une cause probable. En tout cas, constatons que la mode des ouvrages de « Boisson américaines » publiés en France, à partir des années 10, fit en sorte que le pèlerin impénitent ne se trouvait point dépaysé… 



On trouve des exemplaires de ce titre vendus en ligne entre 500 et 1 500 dollars...

samedi 5 janvier 2019

Céline Brun-Picard

Signalons ici le nouveau site de Céline Brun-Picard. Pour ceux qui ignoreraient qui elle est et pourquoi nous en parlons ici, c’est parce qu’elle illustre depuis pas mal de temps les histoires du Fleuve rédigées par votre Tenancier. Pour contempler son travail autour des nouvelles, allez à cette adresse. Sinon, regardez et vous comprendrez peut-être ce qui m’a attaché à cette artiste !

vendredi 4 janvier 2019

Les quatre cercles

QUATRE CERCLES SUCCESSIFS de reconnaissance sont traversés par l’artiste exceptionnel engagé sur la voie du succès. Je les appellerai la reconnaissance des pairs, celles des critiques, celle de la clientèle des marchands et des collectionneurs et, pour finir, le triomphe auprès du grand public.
La reconnaissance des pairs est la première et à maints égards la plus significative. Par pairs, j’entends les égaux du jeune artiste, ceux qui sont ses exacts contemporains, puis le cercle plus large des artistes en exercice. Ces derniers sont en général capables d’une très grande perspicacité bien qu’il leur arrive à l’occasion de se montrer obtus, et parfois jaloux du succès d’un artiste plus jeune.
Dans tout groupe d’artiste, certains se démarquent. On le voit avec les étudiants en art et, parfois, la personnalité joue au départ un rôle aussi déterminant que les réalisations. Bien sûr, l’émergence d’un talent exceptionnel n’est pas un phénomène réservé au monde de l’art, mais il peut s’observer dans tous les domaines.

Alan Bowness : Les Conditions du succès
Comment l’artiste moderne devient-il célèbre ? (1989)
Traduit de l’anglais par Catherine Wermester – Allia (2011)


mercredi 2 janvier 2019

Question de sémantique, ou d'orthographe, ou d'esgourde pas nettoyée

En 1975, alors qu’à peine politisé, votre Tenancier faisait l’apprentissage de la scansion manifestante, il se confronta à un problème sémantique délicat. En effet, lors de la promulgation de la très controversée Loi Haby qui concernait l’Éducation nationale, on le surprit à reprendre le slogan « Haby, salaud, le peuple en ratapo ! » Il chercha un temps la signification de ce mot et, désormais, à l’occasion, ne manque pas de le reprendre malgré l’abandon de toute innocence sur ce que voulait signifier ses co-manifestants de l’époque.
Quand même, se mettre en ratapo, il considérait cela comme grave et mystérieux, presque le début de l’utopie…