mercredi 17 septembre 2025

Une historiette de Béatrice

Il sort son billet de 50 euros et le pose sur mon bureau en disant, donc : 
« Quarante ».
Nous venons pourtant de discuter pendant dix interminables minutes d'un phénomène bien étrange: pour moi 30+18=48, et pour lui 30+18=40.
Donc, la discussion repart, avec pour lui une argumentation imparable :
— La semaine dernière, j'ai acheté à un bouquiniste bordelais pour 380 euros de livres, il me les a laissés à 220 euros.
Sourires dans toute la boutique.
— Tant mieux pour vous !
— Et oui, c'est un vrai commerçant, lui.
— Tant mieux pour lui.
Toujours soutenue par les sourires, heureusement qu'ils étaient là.

dimanche 14 septembre 2025

Jeu


Démontrons une nouvelle fois qu’un certain cinéma dans les sixties se piquait de littérature (on l’a vu avec Visconti l’autre fois), alors que la bourgeoisie actuelle nous atterre par la viduité de ses rayonnages à travers ses productions cinématographiques. La question est simple : d’où sort ce photogramme d’un livre tenu quelques secondes auparavant par une comédienne pour laquelle nous aurions conversé avec le diable afin d’obtenir toutes les audiences auprès d'elle (surtout dans ce film !), et même plus si affinités. Hélas, de toute façon, votre Tenancier « arrive trop tard », ce qu’il se dit continuellement tant au regard de l'Histoire que certaines de ses visées érotiques.

vendredi 12 septembre 2025

Une historiette de Béatrice

— Bonjour, vous avez 2 ou 3 euros pour dépanner ? dit l'haleine surchargée d'alcool et surmontée d'un regard de poisson agonisant.
— Non monsieur, désolée.
— On peut creveeeeeeer ! crie-t-il en sortant.
Depuis une dizaine de jours, le même sketch. Exactement le même, j'ai des témoins.

jeudi 11 septembre 2025

L'odeur du mouchoir

Le Tenancier continue de s’adonner aux publications confidentielles. L’avantage réside dans le fait qu’il ennuie peu de personnes, sachant que le tirage est de 13 exemplaires et qu’à une ou deux exceptions près, ils sont destinés aux récipiendaires habituels. Diable, on a donc encore réduit l’impression. Bientôt, l’on ne fabriquera plus que du « monotype » ou du livre pauvre que l’on gardera pour soi.
Ces dernier temps, votre serviteur a été victime d’une crève qui a attaqué ses voies respiratoires, occasion idéale pour être raccord avec le présent opuscule. En effet, dans les deux cas, le Tenancier parle du nez. 


À treize exemplaires sur Marais.

mercredi 10 septembre 2025

Une historiette de Floréal

Dans les bus parisiens il y a des petits écrans horizontaux sur lesquels défilent des informations concernant le trajet, le moment du départ, etc. Hier, sur la ligne 27, défilait la recommandation suivante : « Signalez-nous tout comportement anormal. »
Autour de moi, une douzaine de personnes assises, toutes le nez et le regard plongés sur leurs téléphones mobiles. Sauf une jeune femme en train de lire un livre.
Je suis allé la signaler au chauffeur.
Le blogue de Floréal, c'est ici.

mardi 9 septembre 2025

Tableaux d'une exposition

Le blogue des éditions Flatland vient de publier un texte de votre serviteur autour de la création et l’illustration d’une de ses premières nouvelles, publiée il y a 25 ans. On y trouve l’occasion de découvrir les dessins préparatoires qui ont alimenté les vingt-cinq illustrations de ce récit très bref, édité désormais dans le recueil Fins de siècle (2024). On y rencontre le grand talent de Fabrice Le Minier.
Le blogue des éditions Flatland
Le site de l'auteur

lundi 1 septembre 2025

Le Rouge et le Noir...

À une devanture de librairie, j’ai aperçu Le Rouge et le Noir de Stendhal. L’envie m’a pris de relire cet admirable livre et je l’ai acheté. Comme le libraire avait une bonne tête, je lui ai demandé :
— Vous n’auriez pas du même auteur, Pair et impair ou bien Manque et passe ?
Et le commerçant, avec un aplomb infernal m’a répondu :
— Pas pour le moment, monsieur, mais si vous le désirez, je peux vous le faire venir.
Alphonse Allais