par Georges Auriol
jeudi 18 février 2016
mercredi 17 février 2016
Académie
Académie
Académie d'amour ou académie publique : maison de tolérance — La mère de la demoiselle Auguste, se trouvant veuve avec trois filles, et n'ayant point d'autres ressources que le produit de leurs charmes, tint pendant quelques temps une académie publique (inspect. de police.)
Faire ses académies : se prostituer dans des maisons publiques — Après qu'elle eut fait ses académies chez différentes femmes du monde, M. de Caze, directeur général des gabelles, s'en chargea. (Inspect. de police.)
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
Académie d'amour ou académie publique : maison de tolérance — La mère de la demoiselle Auguste, se trouvant veuve avec trois filles, et n'ayant point d'autres ressources que le produit de leurs charmes, tint pendant quelques temps une académie publique (inspect. de police.)
Faire ses académies : se prostituer dans des maisons publiques — Après qu'elle eut fait ses académies chez différentes femmes du monde, M. de Caze, directeur général des gabelles, s'en chargea. (Inspect. de police.)
Marie-Françoise Le Pennec : Petit glossaire du langage érotique aux XVIIe et XVIIIe siècles (1979)
(Index)
mardi 16 février 2016
Lecture
Le Chauffeur n’était pas un fan de lecture. De cinéma non
plus, à vrai dire. Il avait bien aimé La femme aux cigarettes, sauf que ça
remontait à loin. Il n’allait jamais voir les films dans lesquels il avait
piloté, mais parfois, après avoir traîné avec les scénaristes — en général, les
autres types sur le plateau qui n’avaient pas grand-chose à faire de la journée
—, il lisait les livres dont ils étaient tirés. Allez savoir pourquoi.
Le dernier en date était un roman irlandais où les personnages se retrouvent entraînés dans d’épouvantables bagarres avec leur père, se déplacent beaucoup à vélo et, de temps à autre, font sauter un truc. Sur la photo de couverture, l’auteur plissait les yeux comme une créature récemment ramenée des profondeurs souterraines à la lumière du jour. Le Chauffeur avait déniché l’ouvrage chez un bouquiniste de Pico, où il s’était demandé ce qui sentait le plus le renfermé, les livres ou le pull de la vieille propriétaire. A moins que ce se ne soit ladite propriétaire elle-même. Les vieux dégagent cette odeur-là, parfois. Il avait payé un dollar dix et il était parti.
Pour autant qu’il puisse en juger, l’adaptation n’avait pas grand rapport avec le livre.
Le Chauffeur avait tourné des scènes spectaculaires après que le héros avait fui l’Irlande du Nord pour se rendre dans le Nouveau Monde (c’était d’ailleurs le titre du livre, Le Nouveau Monde de Sean), apportant dans ses bagages plusieurs siècles de colère et de rancœur. Dans le roman, Sean allait à Boston. Les types de la prod’ avait situé l’action à Los Angeles. Pourquoi pas ? On y circulait plus facilement. Et le climat posait moins de problèmes.
Tout en sirotant la horchata achetée à l’épicerie du coin, le Chauffeur jeta un coup d’œil au téléviseur, où un Jim Rockford au débit toujours aussi rapide faisait ses habituelles caracolades verbales. Puis il reporta son attention sur la page et lut encore quelques lignes jusqu’au moment où il tomba sur le terme « désuétude ». D’où il sortait, ce mot-là ? Il referma le bouquin et le posa sur la table de nuit. Où il en rejoignit d’autres signés Richard Stark, George Pelecanos, John Shannon et Gary Phillips, tous achetés dans la même boutique sur Pico où, heure après heure, des dames de tous les âges arrivaient les bras chargés de romans sentimentaux et policiers qu’elle échangeaient à raison de deux contre un.
Désuétude.
Le dernier en date était un roman irlandais où les personnages se retrouvent entraînés dans d’épouvantables bagarres avec leur père, se déplacent beaucoup à vélo et, de temps à autre, font sauter un truc. Sur la photo de couverture, l’auteur plissait les yeux comme une créature récemment ramenée des profondeurs souterraines à la lumière du jour. Le Chauffeur avait déniché l’ouvrage chez un bouquiniste de Pico, où il s’était demandé ce qui sentait le plus le renfermé, les livres ou le pull de la vieille propriétaire. A moins que ce se ne soit ladite propriétaire elle-même. Les vieux dégagent cette odeur-là, parfois. Il avait payé un dollar dix et il était parti.
Pour autant qu’il puisse en juger, l’adaptation n’avait pas grand rapport avec le livre.
Le Chauffeur avait tourné des scènes spectaculaires après que le héros avait fui l’Irlande du Nord pour se rendre dans le Nouveau Monde (c’était d’ailleurs le titre du livre, Le Nouveau Monde de Sean), apportant dans ses bagages plusieurs siècles de colère et de rancœur. Dans le roman, Sean allait à Boston. Les types de la prod’ avait situé l’action à Los Angeles. Pourquoi pas ? On y circulait plus facilement. Et le climat posait moins de problèmes.
Tout en sirotant la horchata achetée à l’épicerie du coin, le Chauffeur jeta un coup d’œil au téléviseur, où un Jim Rockford au débit toujours aussi rapide faisait ses habituelles caracolades verbales. Puis il reporta son attention sur la page et lut encore quelques lignes jusqu’au moment où il tomba sur le terme « désuétude ». D’où il sortait, ce mot-là ? Il referma le bouquin et le posa sur la table de nuit. Où il en rejoignit d’autres signés Richard Stark, George Pelecanos, John Shannon et Gary Phillips, tous achetés dans la même boutique sur Pico où, heure après heure, des dames de tous les âges arrivaient les bras chargés de romans sentimentaux et policiers qu’elle échangeaient à raison de deux contre un.
Désuétude.
James Sallis : Drive (2005)
Ed. Rivages / Noir, pp. 12-13
Trad. : Isabelle Maillet
lundi 15 février 2016
Le « voir » de l'écrivain
(Comme un air de manifeste)
[…] Les théologiens francs en
tout cas, à Francfort d’abord, puis à Paris, semblent avoir tenu à distance
l’un et l’autre partis. Le moine Dungal en particulier, de l’abbaye de
Saint-Denis, réfute toutes les outrances iconoclastes de Claude, évêque de Turin,
dans son Responsio contra perversas Claudii
Tautinensio episcopi sentensias, que les thèses qui tendent à attribuer une
primauté excessive à l’image. Un autre moine aussi, Philippe Duadan de Groix,
tranche dans le débat avec à la fois un aplomb et un art du paradoxe qui laisse
perplexe. Il soutient que la vision ne précède
nullement sa transcription mais qu’elle procède
plutôt de celle-ci, suscitée qu’elle est par l’unique agencement des lettres
sur le papier. Avec une audace dans la comparaison, qui ne trouve aucun
équivalent pour l’époque, et dont on s’étonne même qu’elle n’ait pas eu de
suites, il avance que si « l’Écrit engendre la vision », ce ne peut
être que « dans une pure simultanéité », comme on dit que le Père
donne naissance au Fils sans lui être en rien ni antérieur ni supérieur. Les
prophètes, puisque c’est d’eux dont il vient d’être question, ne peut-on pas
dire qu’ils s’exaltent par la parole et que, transportés par celle-ci, ils se
mettent alors dans les conditions de « voir » enfin, qu’ils s’y
prédisposent ?
Cette argumentation cependant ne semble pas lui apporter toute satisfaction. Ce qui conduit Duadan de Groix, à partir d’une distinction déjà établie par Socrate, à s’interroger sur les rapports entre la parole et l’écrit ; et d’en déduire que l’écrit possède le privilège de conjuguer dans le même espace les pouvoirs de la parole et ceux de la vue, puisqu’il « donne corps » sous forme de lettres à la première, en une opération qui ne peut s’accomplir que sous le contrôle de la seconde. Mais si l’écrit participe en effet des deux, il n’a bientôt plus rien en commun avec elles. Sans plus s’embarrasser de détails, et toujours sur le modèle de la Sainte Trinité, ce moine affirme que « si l’Écrit a partie liée avec la Parole et la Vision, il ne leur est en rien identifiable ni subordonné puisque se découvrant à lui-même sa propre cause ». En vertu du principe énoncé à cet instant qu’« avant tout chose était l’Écrit », dans cette nouvelle configuration, celui-ci tiendrait alors la place du Père ; et la Parole celle du Fils (le Christ par sa parole étant venu « réaliser et accomplir les Écritures ») ; à l’égal du Saint-Esprit, la Vision enfin découlerait de l’interaction des deux premiers, la parfaite adéquation de la Parole à l’Écrit ayant permis à Dieu de se rendre à ce moment « visible » aux hommes.
Voilà donc, et non sans une certaine confusion, la définition que Duadan de Groix donne de l’imaginaire, qui est « une des puissances supérieures de l’âme ». Certes, poursuit-il dans une sorte d’appendice, il a pu y avoir de grands prophètes qui ont perdu la vue comme il a pu y avoir, tel Homère, des poètes aveugles, mais c’est parce que les uns comme les autres restaient cantonnés dans la sphère (« l’orbe ») de la parole. Or chanter ou dicter, dit-il, n’est point écrire. Un écrivain d’ailleurs cesse d’être tel dès qu’il perd l’usage de ses yeux : l’univers auquel il est susceptible de donner naissance ne subsiste ni ne préexiste en lui, et même n’a nulle consistance, en dehors de cette contingence purement matérielle qui consiste à commencer de traces des mots sur une feuille. L’incandescence où se fomente la vision ne tient, hélas, qu’à cela. Et son corps, lui-même pur instrument, n’est que le lieu de cette « nouvelle incarnation », là où toutes les puissances de l’imaginaire fondent à l’instant sur lui. Parfois, cela le « transfigure », le plus souvent — mais c’est peut être la même chose — cela le rend comme transparent, indifférent à toute réalité. Le « voir » de l’écrivain apparaît donc d’un autre ordre que celui du peintre en ce sens qu’étant au centre de son propre éblouissement il récuse les contours de la vision commune, qui n’est pas pour lui circonscriptible , comme peut l’être n’importe quelle image. Les formes de ce qui se diffuse et de ce qu’il perçoit à travers lui restent flottantes parce qu’il n’a jamais affaire qu’à l’indéterminé du langage. Cette vision « autre », immanente même à la pratique qui la provoque, n’est pas pour autant dépendante de la nature des mots qu’il trace ni non plus de leur sens, mais de la réalité de leur tracé, ce cette façon tout autonome qu’ils ont de s’appeler et de surgir, bref, de percer son corps de part en part comme le feraient les stigmates.
Cette argumentation cependant ne semble pas lui apporter toute satisfaction. Ce qui conduit Duadan de Groix, à partir d’une distinction déjà établie par Socrate, à s’interroger sur les rapports entre la parole et l’écrit ; et d’en déduire que l’écrit possède le privilège de conjuguer dans le même espace les pouvoirs de la parole et ceux de la vue, puisqu’il « donne corps » sous forme de lettres à la première, en une opération qui ne peut s’accomplir que sous le contrôle de la seconde. Mais si l’écrit participe en effet des deux, il n’a bientôt plus rien en commun avec elles. Sans plus s’embarrasser de détails, et toujours sur le modèle de la Sainte Trinité, ce moine affirme que « si l’Écrit a partie liée avec la Parole et la Vision, il ne leur est en rien identifiable ni subordonné puisque se découvrant à lui-même sa propre cause ». En vertu du principe énoncé à cet instant qu’« avant tout chose était l’Écrit », dans cette nouvelle configuration, celui-ci tiendrait alors la place du Père ; et la Parole celle du Fils (le Christ par sa parole étant venu « réaliser et accomplir les Écritures ») ; à l’égal du Saint-Esprit, la Vision enfin découlerait de l’interaction des deux premiers, la parfaite adéquation de la Parole à l’Écrit ayant permis à Dieu de se rendre à ce moment « visible » aux hommes.
Voilà donc, et non sans une certaine confusion, la définition que Duadan de Groix donne de l’imaginaire, qui est « une des puissances supérieures de l’âme ». Certes, poursuit-il dans une sorte d’appendice, il a pu y avoir de grands prophètes qui ont perdu la vue comme il a pu y avoir, tel Homère, des poètes aveugles, mais c’est parce que les uns comme les autres restaient cantonnés dans la sphère (« l’orbe ») de la parole. Or chanter ou dicter, dit-il, n’est point écrire. Un écrivain d’ailleurs cesse d’être tel dès qu’il perd l’usage de ses yeux : l’univers auquel il est susceptible de donner naissance ne subsiste ni ne préexiste en lui, et même n’a nulle consistance, en dehors de cette contingence purement matérielle qui consiste à commencer de traces des mots sur une feuille. L’incandescence où se fomente la vision ne tient, hélas, qu’à cela. Et son corps, lui-même pur instrument, n’est que le lieu de cette « nouvelle incarnation », là où toutes les puissances de l’imaginaire fondent à l’instant sur lui. Parfois, cela le « transfigure », le plus souvent — mais c’est peut être la même chose — cela le rend comme transparent, indifférent à toute réalité. Le « voir » de l’écrivain apparaît donc d’un autre ordre que celui du peintre en ce sens qu’étant au centre de son propre éblouissement il récuse les contours de la vision commune, qui n’est pas pour lui circonscriptible , comme peut l’être n’importe quelle image. Les formes de ce qui se diffuse et de ce qu’il perçoit à travers lui restent flottantes parce qu’il n’a jamais affaire qu’à l’indéterminé du langage. Cette vision « autre », immanente même à la pratique qui la provoque, n’est pas pour autant dépendante de la nature des mots qu’il trace ni non plus de leur sens, mais de la réalité de leur tracé, ce cette façon tout autonome qu’ils ont de s’appeler et de surgir, bref, de percer son corps de part en part comme le feraient les stigmates.
Alain Nadaud : L’iconoclaste (1989)
Ed. Quai Voltaire, pp. 371-373
Vaisselle de fouille
Vaisselle de fouille loc.f. Argent monnayé.. ○ EXEMPLE
: Depuis
notre dernière affaire, la vaisselle de fouille s'était tirée à
tout-va. Milo, qui tenait la caisse, nous affranchit : avant une
semaine on allait se trouver sur les jantes !
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)
(Index)
dimanche 14 février 2016
On a dit « Pas le physique »...
Régulièrement sortent les conneries des hommes (et femmes — la connerie transcende
les genres) politiques sous forme de livre. Non une anthologie de leurs
mensonges et de leurs turpitudes passés, plutôt un florilège de leurs futures
incompétences. Charles Dantzig (je cite de chic, n’ayant pas son volume sous
les yeux) estime que cela indiquerait l’importance du livre au yeux du personnel
politique. Soit. Pour notre part, nous en doutons, mais ce n’est pas ici le sujet.
Ces livres inutiles arrivent parfois en rangs serrés selon les échéances
électorales ou la stratégie des dits cadors. Mais tout cela, à moins d’avoir
été troglodyte pendant cinquante ans, vous le savez déjà.
Récemment est sorti un livredu nègre de Nicolas Sarkozy. Il a
fait l’objet d’une mise en place pléthorique chez les libraires avec des
quantités sans rapport avec l’écoulement normal de ces livres chez eux.
Rappelons que ces mises en place sont, selon le systèmes des
« offices » (on rééditera notre billet là-dessus un de ces jours),
réglés par le libraire et font l’objet d’un avoir une fois retournés. C’est donc
de la trésorerie immobilisée pour un livre qui se vendra peu voire pas du tout.
Certains doutent même qu’il atteigne son seuil de rentabilité. Mais cela, c’est
la cuisine de l’éditeur.
Il s’est trouvé des libraires pour récriminer sur cette pratique, ce qui n’est pas du tout injustifié, et pas mal de personnes leur ont emboîté le pas. Et de parler en mal du petit trépigneur au prétexte qu’il mépriserait la Librairie Indépendante (cela vaut bien des majuscules…) Au risque de décevoir, je doute fort que l’homoncule en question ait un quelconque pouvoir dans le service commercial des éditions Plon. C’est là que s’est vraisemblablement décidé d’envoyer des quantités d’ouvrages à des points de vente qui ne savent qu’en faire. Il se peut que les pourfendeurs du petit (je sais… on a dit « Pas le physique ») aient trouvé là un terrain propice à exercer leur verve et si je ne saurais leur donner tort, j’aimerais bien que cette ironie se porte la totalité de ces merdes polluantes qui envahissent les rayonnages. On est loin du compte, la volonté de changer de paradigme s’accommode mal de l’esprit petitement partisan. Or, le nombre de merdouilles publiées autant à droite qu’à gauche est à peu près égal…
Mais revenons un instant à cette idée romantique de librairie indépendante. Si ces libraires ont reçu cet ouvrage sans en maîtriser la quantité, c’est qu’ils avaient passé un contrat avec l’éditeur selon lequel il recevraient — comme mentionné dans leur « grille d’office » — certains livres « politiques ». Je note que la plupart ne conteste pas l’existence de tel livres. Ils se plaignent en revanche de ces offices sauvages, ce qui n’est pas neuf dans la pratique des distributeurs de livres. Je note que ces libraires, au-delà de cette acceptation d’un office spécialisé ou non, acceptent en général de ne pas maîtriser les flux arrivant dans leurs boutiques, ce qui fait d’eux non des commerçants classiques mais des dépositaires de livres, rejoignant en cela la gestion des marchands de journaux et dépendant ainsi d’un système de distribution régnant sur leurs arrivages. A partir de là, où s’opère le choix de ces libraires ? Sont-ils fondés à se déclarer plus « indépendants » qu’une chaîne ou la boutique Kulture du supermarché du coin ?
J’en doute.
Après tout, peut-être qu’ils le méritent, ce bouquin de Sarko…
Récemment est sorti un livre
Il s’est trouvé des libraires pour récriminer sur cette pratique, ce qui n’est pas du tout injustifié, et pas mal de personnes leur ont emboîté le pas. Et de parler en mal du petit trépigneur au prétexte qu’il mépriserait la Librairie Indépendante (cela vaut bien des majuscules…) Au risque de décevoir, je doute fort que l’homoncule en question ait un quelconque pouvoir dans le service commercial des éditions Plon. C’est là que s’est vraisemblablement décidé d’envoyer des quantités d’ouvrages à des points de vente qui ne savent qu’en faire. Il se peut que les pourfendeurs du petit (je sais… on a dit « Pas le physique ») aient trouvé là un terrain propice à exercer leur verve et si je ne saurais leur donner tort, j’aimerais bien que cette ironie se porte la totalité de ces merdes polluantes qui envahissent les rayonnages. On est loin du compte, la volonté de changer de paradigme s’accommode mal de l’esprit petitement partisan. Or, le nombre de merdouilles publiées autant à droite qu’à gauche est à peu près égal…
Mais revenons un instant à cette idée romantique de librairie indépendante. Si ces libraires ont reçu cet ouvrage sans en maîtriser la quantité, c’est qu’ils avaient passé un contrat avec l’éditeur selon lequel il recevraient — comme mentionné dans leur « grille d’office » — certains livres « politiques ». Je note que la plupart ne conteste pas l’existence de tel livres. Ils se plaignent en revanche de ces offices sauvages, ce qui n’est pas neuf dans la pratique des distributeurs de livres. Je note que ces libraires, au-delà de cette acceptation d’un office spécialisé ou non, acceptent en général de ne pas maîtriser les flux arrivant dans leurs boutiques, ce qui fait d’eux non des commerçants classiques mais des dépositaires de livres, rejoignant en cela la gestion des marchands de journaux et dépendant ainsi d’un système de distribution régnant sur leurs arrivages. A partir de là, où s’opère le choix de ces libraires ? Sont-ils fondés à se déclarer plus « indépendants » qu’une chaîne ou la boutique Kulture du supermarché du coin ?
J’en doute.
Après tout, peut-être qu’ils le méritent, ce bouquin de Sarko…
samedi 13 février 2016
vendredi 12 février 2016
Pour la peau d'un auteur
Le Tenancier à de ces nostalgies,
parfois…
Comme ça, au hasard d’un déballage, il feuillette un de ses vieux Métal Hurlant (n°69, novembre 81, comme ça vous m’embêterez plus) et tombe sur la notule suivante p. 19 :
… et se dit, tout de même que si le rédacteur se cache sous un pseudonyme (si c'en est un) assez quelconque (quoique), le style, lui est on ne peut plus reconnaissable. C’est là que le Tenancier devrait demander l’avis de George WF Weaver. Et puis, fi des cénacles, il ouvre la question : l’auteur est-il bien celui qu’il pense ?
Comme ça, au hasard d’un déballage, il feuillette un de ses vieux Métal Hurlant (n°69, novembre 81, comme ça vous m’embêterez plus) et tombe sur la notule suivante p. 19 :
… et se dit, tout de même que si le rédacteur se cache sous un pseudonyme (si c'en est un) assez quelconque (quoique), le style, lui est on ne peut plus reconnaissable. C’est là que le Tenancier devrait demander l’avis de George WF Weaver. Et puis, fi des cénacles, il ouvre la question : l’auteur est-il bien celui qu’il pense ?
Sabre
Sabre : Pénis. Donner un coup de sabre (Obsc.)
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)
Sabre n.m. Membre viril. ○ EXEMPLE
: Même toute môme, Nini avait jamais été interressée par le sabre ; elle préférait les gâteries.
A donné le verbe « Sabrer » : coïter. ○ EXEMPLE : Le temps où il pouvait sabrer trois frangines dans la journée était loin.
A donné le verbe « Sabrer » : coïter. ○ EXEMPLE : Le temps où il pouvait sabrer trois frangines dans la journée était loin.
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)
(Index)
mercredi 10 février 2016
Rabouin-ouine
Rabouin-ouine n.m. et f. Gitan (-ne). ○ EXEMPLE
: Aux terrasses les belles rabouines attaquaient les lavedus à la bonne-ferte.
Vidocq donne « rabouin » comme signifiant : diable.
Lazare Sénéant lui assigne une origine très ancienne puisqu'il découlerait du mot fourbesque (vieil argot espagnol) « rabuino » : diable.
Vidocq donne « rabouin » comme signifiant : diable.
Lazare Sénéant lui assigne une origine très ancienne puisqu'il découlerait du mot fourbesque (vieil argot espagnol) « rabuino » : diable.
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)
(Index)
Inscription à :
Articles (Atom)