Paul-Henri Corentin FÉVAL
(1817 —), romancier, d’une ancienne famille de robe, né à Rennes. Dès
l’âge de
dix-neuf ans il était reçu avocat, mais il abandonna cette carrière,
pour
entrer dans une maison de banque, puis pour la littérature, où Les Mystères de Londres, 1844, publiés
sous le pseudonyme de Francis Trollope, luis firent une belle
réputation, après
plus d’une épreuve douloureuse. Doué d’une imagination très féconde, il
s’est
plu souvent à dépeindre les mœurs de sa ville natale, sous la
restauration ;
son roman Bouche de fer, renferme à
cet égard nombre de pages intéressantes. Comme auteur dramatique, il a
fait
jouer avec succès, le Fils du Diable,
et les Mystères de Londres. C’est lui
qui a rédigé la partie du roman, dans les Rapports
officiels sur le progrès des lettres en 1868, et en jugeant les
auteurs
contemporains, il a montré largement la bienveillance qui forme le fond
de son
caractère, malgré quelques saillies un peu vives contre la civilisation
parisienne., car l’auteur n’est pas toujours aussi indulgent pour la
capitale,
que dans le début du morceau que nous citons* ! — Madame
Gil Blas ; les
Errants de nuit ; Jean Diable,
roman dont il donna le nom à un journal qu’il dirigea pendant quelque
temps,
etc. Il a traité le genre historique dans son Histoire des tribunaux
secrets,
1851, 8 vol. * — « Il est à Londres, comme à Paris, des gens qui rassemblent et font cercle autour d’un homme tombé à terre. À Paris, la curiosité est presque toujours secourable, et vous voyez journellement le pauvre ouvrier, l’ouvrière pauvrette, jouer le rôle de la Providence et faire une richesse à l’enfant qui pleure, au vieillard terrassé par la faim, en cotisant leurs indigences. C’est que Paris est beau jusque dans ses misères, qui ont du cœur […] » (Scène populaire à Londres) |
La
littérature
française, lectures choisies par Le Colonel Staaf (1877)