mardi 31 octobre 2023
lundi 30 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 09
Pierre Laurendeau
Oli Bobo et les 40 douleurs
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995
sur
les presses de Deleatur pour le compte de quelques amateurs
Le
Tenancier : On ne conteste pas ici ce conte enfantin
joyeux et plein d’humour, mais que l’on fasse accroire à un enfant que
l’on
peut transformer un McDo en restau gastronomique relève de la faute
professionnelle.
Même la fantasy la plus échevelée garde quelques limites, M.
Laurendeau !
J’ai l’impression qu’un jeune garçon de 8 ans n’a pas été peu fier de
ce récit
plein de plaies et de bosses, cela dit…
Pierre Laurendeau : Tu as raison, ô Tenancier, le McDo est à la gastronomie ce que les 50 Nuances de Graisse sont à la littérature érotique…
J’ai écrit Oli Bobo pour calmer les ardeurs à se faire des bosses d’Olivier, mon fils alors âgé de huit ans – en tant que père, il sera prochainement confronté au problème. Le conte l’a beaucoup amusé… Je ne suis pas certain qu’il ait eu un effet prophylactique.
Il existe une version numérique superbement illustrée par Émilie Harel, disponible sur les plates-formes de téléchargement.
Pierre Laurendeau : Tu as raison, ô Tenancier, le McDo est à la gastronomie ce que les 50 Nuances de Graisse sont à la littérature érotique…
J’ai écrit Oli Bobo pour calmer les ardeurs à se faire des bosses d’Olivier, mon fils alors âgé de huit ans – en tant que père, il sera prochainement confronté au problème. Le conte l’a beaucoup amusé… Je ne suis pas certain qu’il ait eu un effet prophylactique.
Il existe une version numérique superbement illustrée par Émilie Harel, disponible sur les plates-formes de téléchargement.
dimanche 29 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — Hors collection (ou presque)
Pierre Laurendeau
Une nuit dans la Grande Bibliothèque
Angers — Éditions Deleatur, 1996
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en septembre
2023 à un exemplaire (voir ci-dessous)
Le
Tenancier : Je ne possède pas cet ouvrage, pourtant
indiqué comme le neuvième de la collection les premières années et
ensuite
comme « HC ». Les indices et, je
crois, le souvenir d’une conversation font penser à une publication de
circonstance. Était-ce en rapport avec la BNF ?
Rappelons que le site actuel fut inauguré à cette époque…
Le Tenancier conçoit quelque amertume de ne point posséder cet item.
Le Tenancier conçoit quelque amertume de ne point posséder cet item.
Pierre
Laurendeau : Ah zut ! il va falloir que j’en
fabrique un pour le Tenancier ! Une bibliothèque d’une petite
ville près
d’Angers m’avait demandé une animation au début des années 90. J’avais
proposé
un texte personnalisable où le lecteur se trouverait acteur du livre,
dont
l’intrigue se déroulerait au sein de la bibliothèque… Ce n’était donc
pas la
BNF, mais celle de Champigné (Maine-et-Loire). L’animation fut un
succès, même
si quelques désabusés me firent ce compliment : « Bah !
c’est
juste une fonction recherche-remplace ! » Une fois
l’opération de
personnalisation effectuée, j’imprimais le corps du livre sur
imprimante laser
– la première ! La couverture était réalisée en Canson bleu avec
étiquette
rapportée et couture au fil. Très chic ! Tout cela au format A5.
L’histoire était une sorte de mise en abyme livresque : le personnage arrivait à se faire enfermer une nuit dans une bibliothèque ; il assistait à des phénomènes étranges de génération spontanée de livres.
C’est lors de cette même animation que je fus victime d’un « vol » de dédicace : un petit salon du livre avait été organisé au même endroit, où je présentais mes livres ; une dame m’en achète un et… va le faire dédicacer à la voisine, une star locale. Étant un dédicateur angoissé (toujours peur d’oublier le nom du ou de la dédicataire, de mal l’orthographier, de ne pas savoir quoi mettre ou de faire une horrible faute de syntaxe ou d’orthographe), je fus soulagé !
Quelques années plus tard, j’ai intégré Une nuit dans la Grande Bibliothèque dans la collection des minis.
Il y eut une déclinaison commerciale du concept à la demande d’un éditeur pour lequel mon ami Alain Royer et moi avions créé une collection documentaire pour la jeunesse : « Raconte-moi… », dont j’avais coécrit avec Alain le premier volume consacré à la mairie. L’éditeur nous commanda un conte de Noël qu’Alain écrivit (c’était sa spécialité) et dont j’assurai l’adaptation technique.
L’histoire était une sorte de mise en abyme livresque : le personnage arrivait à se faire enfermer une nuit dans une bibliothèque ; il assistait à des phénomènes étranges de génération spontanée de livres.
C’est lors de cette même animation que je fus victime d’un « vol » de dédicace : un petit salon du livre avait été organisé au même endroit, où je présentais mes livres ; une dame m’en achète un et… va le faire dédicacer à la voisine, une star locale. Étant un dédicateur angoissé (toujours peur d’oublier le nom du ou de la dédicataire, de mal l’orthographier, de ne pas savoir quoi mettre ou de faire une horrible faute de syntaxe ou d’orthographe), je fus soulagé !
Quelques années plus tard, j’ai intégré Une nuit dans la Grande Bibliothèque dans la collection des minis.
Il y eut une déclinaison commerciale du concept à la demande d’un éditeur pour lequel mon ami Alain Royer et moi avions créé une collection documentaire pour la jeunesse : « Raconte-moi… », dont j’avais coécrit avec Alain le premier volume consacré à la mairie. L’éditeur nous commanda un conte de Noël qu’Alain écrivit (c’était sa spécialité) et dont j’assurai l’adaptation technique.
Poche scriptum : bien reçu, mon cher Pierre, merci !
samedi 28 octobre 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
Continuons donc notre chronique,
devenue abondante par le
don d’un ami, touché par la félicité amoureuse. L’homme heureux et
apaisé
voyage-t-il léger ? En tout cas, nous avons découvert précédemment
qu’il s’était séparé d’ouvrages alléchants. Ce billet paraîtra alors un
peu
terne : pas de curiosité bibliophilique ou de reprint prestigieux.
Oui, certes, cette moisson noire date un peu, mais je ne suis plus taraudé par l’obsession de la nouveauté littéraire, même au sujet de la « littérature de genre ». Je confesse quelques wagons de retard pour ce qui concerne le roman et la nouvelle, noirs et sans sucre. Voici donc de quoi entretenir quelques lectures vespérales variées, selon le rythme établi il y a quelque temps : une nouvelle, une nouvelle d’un autre recueil et d’un autre auteur puis enfin un roman, dans un registre différent, encore. Les habitués ici le savent, votre serviteur a commis quelques dizaines de nouvelles et l’intérêt reste toujours vif vis-à-vis de cette catégorie.
Mais bien entendu que je possède déjà ce Jack London ! C’est d’ailleurs une épine dans mon flanc, car après l’amour fou il peut exister des séparations déchirantes (ce que je ne souhaite pas à cet ami !) qui nous obligent à disperser une bibliothèque : des milliers de bouquins de SF dont je ne souffre pas trop de l’absence, mais aussi de livres de London en Crès ou en Hachette, bon sang ! Rien ne consolera de cette disparition. Je possédais également cette série, dans la collection 10/18, presque complète et que je reconstitue peu à peu, ne négligeant pas les doublons afin d’améliorer mes exemplaires. Je réserve les titres excédentaires à quelques amis de passage. Il ferait beau voir que je me livre à de la rétention ! Ce serait également contredire mes propos dans La main d’Émeline, au sujet de Jack. En tout cas, je me fais une raison, dommage collatéral de la sénescence : je ne reverrai pas mes vieux London. (On retrouvera ce volume un de ces jours dans la liste des 10/18 dressée dans ce blogue).
Eh bien oui, Copi ! Je n’en ai pas assez lu. Quelle drôle d’idée de s’en séparer. Je vais bouquiner celui-ci, que je ne connais pas, et peut-être relancerais-je cet ami pour qu’il le récupère, selon l’adage qu’il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Ce sont des sentiments fâcheux. Après tout et après réflexion, je ne vais peut-être pas l’interpeller…
Ce petit livre fut offert par l’éditrice à tout acheteur, je devine, de volumes provenant de chez elle. Chemin balisé d’un certain humour qui a occupé les deux rives de l’Atlantique, avec, par exemple, Benchley ou Runyon (pour ce dernier, je voudrais bien un de ces jours me procurer ses chroniques de Broadway qui ont été publiées chez Gallimard…) Le sourire aux lèvres devient une denrée rare.
Oui, bon, scrogneugneu c’est du Saint-John Perse ! Je m’amuse par avance d’entendre ou de lire quelques amis poètes m’en faire le reproche, d’autant que, me portant volontaire pour cette acquisition, je ne professe pas du tout l’esprit de découverte. J’en avais déjà lu et n’avais pas détesté (ouh ! ouh !), sans doute parce que je reste assez obtus en matière de poésie : « Pas de sensibilité », « Pas la maîtrise », tout ce que vous voulez… pas grave. Je vous aime quand même, les gars.
L’ami en question cultive un côté Saint-bernard dès qu’il s’agit de récupérer des livres. On peut lui reprocher parfois son manque de discernement dans le « sauvetage » d’exemplaires d’occase, même pour combler une lacune. Celui-ci est vraiment dégueu : gauchi, bruni, avec des rousseurs, il n’a pour lui que de ne pas figurer dans la bibliothèque consacrée à Westlake. Est-ce bien raisonnable ? Je n’en lis plus trop (et là, tous les zélotes vont me tomber sur le râble), je fatigue un peu à la longue. Vous croyez qu’on peut devenir blasé de Westlake ? J’en frémis. C’est sans doute passager. Je l’espère, parce qu’Otto et George m’attendent au tournant. Allez, je garde ce volume-là, ne serait-ce que par prudence.
Je faisais allusion à la SF plus haut et vous n’en verrez pas trop dans cette chronique. Je dois admettre que je n’ai plus trop d’appétence pour une littérature dont une grande partie coure après son obsolescence — c’est dans sa nature. Bien sûr quelques auteurs surnagent et ce ne sont sans doute pas les mêmes que les vôtres. D’ailleurs, cet ami ne m’en a pas proposé. J’aurais toutefois succombé à la nostalgie des Chute Libre et Titres/SF alignés dans un coin de sa bibliothèque. On n’est pas de bois. Mais cette cession n’était pas à l’ordre du jour. Et puis, où vais-je entreposer tout ça ?
— Michael Connelly présente : Moisson noire — Rivage/noir, 2006
— Jack London : L’amour de la vie — 10/18, 1974
— Copi : Une langouste pour deux — Christian Bourgois, 1999
— P.G. Wodehouse: Webster le chat — Joëlle Losfeld, 1999
— Saint-John Perse : Éloges — Poésie/Gallimard, 1967
— Donald Westlake: Drôles de frères — Rivages/noir, 1991
Oui, certes, cette moisson noire date un peu, mais je ne suis plus taraudé par l’obsession de la nouveauté littéraire, même au sujet de la « littérature de genre ». Je confesse quelques wagons de retard pour ce qui concerne le roman et la nouvelle, noirs et sans sucre. Voici donc de quoi entretenir quelques lectures vespérales variées, selon le rythme établi il y a quelque temps : une nouvelle, une nouvelle d’un autre recueil et d’un autre auteur puis enfin un roman, dans un registre différent, encore. Les habitués ici le savent, votre serviteur a commis quelques dizaines de nouvelles et l’intérêt reste toujours vif vis-à-vis de cette catégorie.
Mais bien entendu que je possède déjà ce Jack London ! C’est d’ailleurs une épine dans mon flanc, car après l’amour fou il peut exister des séparations déchirantes (ce que je ne souhaite pas à cet ami !) qui nous obligent à disperser une bibliothèque : des milliers de bouquins de SF dont je ne souffre pas trop de l’absence, mais aussi de livres de London en Crès ou en Hachette, bon sang ! Rien ne consolera de cette disparition. Je possédais également cette série, dans la collection 10/18, presque complète et que je reconstitue peu à peu, ne négligeant pas les doublons afin d’améliorer mes exemplaires. Je réserve les titres excédentaires à quelques amis de passage. Il ferait beau voir que je me livre à de la rétention ! Ce serait également contredire mes propos dans La main d’Émeline, au sujet de Jack. En tout cas, je me fais une raison, dommage collatéral de la sénescence : je ne reverrai pas mes vieux London. (On retrouvera ce volume un de ces jours dans la liste des 10/18 dressée dans ce blogue).
Eh bien oui, Copi ! Je n’en ai pas assez lu. Quelle drôle d’idée de s’en séparer. Je vais bouquiner celui-ci, que je ne connais pas, et peut-être relancerais-je cet ami pour qu’il le récupère, selon l’adage qu’il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Ce sont des sentiments fâcheux. Après tout et après réflexion, je ne vais peut-être pas l’interpeller…
Ce petit livre fut offert par l’éditrice à tout acheteur, je devine, de volumes provenant de chez elle. Chemin balisé d’un certain humour qui a occupé les deux rives de l’Atlantique, avec, par exemple, Benchley ou Runyon (pour ce dernier, je voudrais bien un de ces jours me procurer ses chroniques de Broadway qui ont été publiées chez Gallimard…) Le sourire aux lèvres devient une denrée rare.
Oui, bon, scrogneugneu c’est du Saint-John Perse ! Je m’amuse par avance d’entendre ou de lire quelques amis poètes m’en faire le reproche, d’autant que, me portant volontaire pour cette acquisition, je ne professe pas du tout l’esprit de découverte. J’en avais déjà lu et n’avais pas détesté (ouh ! ouh !), sans doute parce que je reste assez obtus en matière de poésie : « Pas de sensibilité », « Pas la maîtrise », tout ce que vous voulez… pas grave. Je vous aime quand même, les gars.
L’ami en question cultive un côté Saint-bernard dès qu’il s’agit de récupérer des livres. On peut lui reprocher parfois son manque de discernement dans le « sauvetage » d’exemplaires d’occase, même pour combler une lacune. Celui-ci est vraiment dégueu : gauchi, bruni, avec des rousseurs, il n’a pour lui que de ne pas figurer dans la bibliothèque consacrée à Westlake. Est-ce bien raisonnable ? Je n’en lis plus trop (et là, tous les zélotes vont me tomber sur le râble), je fatigue un peu à la longue. Vous croyez qu’on peut devenir blasé de Westlake ? J’en frémis. C’est sans doute passager. Je l’espère, parce qu’Otto et George m’attendent au tournant. Allez, je garde ce volume-là, ne serait-ce que par prudence.
Je faisais allusion à la SF plus haut et vous n’en verrez pas trop dans cette chronique. Je dois admettre que je n’ai plus trop d’appétence pour une littérature dont une grande partie coure après son obsolescence — c’est dans sa nature. Bien sûr quelques auteurs surnagent et ce ne sont sans doute pas les mêmes que les vôtres. D’ailleurs, cet ami ne m’en a pas proposé. J’aurais toutefois succombé à la nostalgie des Chute Libre et Titres/SF alignés dans un coin de sa bibliothèque. On n’est pas de bois. Mais cette cession n’était pas à l’ordre du jour. Et puis, où vais-je entreposer tout ça ?
— Michael Connelly présente : Moisson noire — Rivage/noir, 2006
— Jack London : L’amour de la vie — 10/18, 1974
— Copi : Une langouste pour deux — Christian Bourgois, 1999
— P.G. Wodehouse: Webster le chat — Joëlle Losfeld, 1999
— Saint-John Perse : Éloges — Poésie/Gallimard, 1967
— Donald Westlake: Drôles de frères — Rivages/noir, 1991
vendredi 27 octobre 2023
10/18 — Cavanna : Cavanna
Cavanna
Cavanna
Préface de Wolinski
n° 612
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume quadruple
252 pages (256 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1971
Achevé d'imprimer : 7 octobre 1977
Dessins de couverture de Cavanna
(Contribution du Tenancier)
Index
Cavanna
Préface de Wolinski
n° 612
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume quadruple
252 pages (256 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1971
Achevé d'imprimer : 7 octobre 1977
Dessins de couverture de Cavanna
(Contribution du Tenancier)
Index
jeudi 26 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 08
Stéphane Mahieu
Le Grand Animal de Maastricht
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995
sur
les presses de Deleatur pour le compte de quelques paléontologues
Le Tenancier : Toute bonne
collection tisse des liens
entre les volumes qui la complètent. Le compte-rendu assez facétieux de
Stéphane Mahieu établit un pont avec l’Explorateur
au pays des dinosaures, dont le rapport semble évident, mais
également avec
l’exposition ambiguë de La voie de la
montagne. En effet, même si le récit de la mise à jour du premier
Mosasaure
est vrai, l’auteur change par son point de vue la relation de la
découverte au
point que l’on peut s’interroger au bout du compte sur la véracité des
faits.
La ‘Pataphysique pointe de nouveau son nez…
Pierre Laurendeau : Cher
Tenancier, quelle subtilité
dans la mise au jour des corrélations !
Je connais Stéphane Mahieu depuis la fin des années 70 (nous
étions plus jeunes et plus chevelus), à l’époque du Melog, la
revue qu’il
animait avec Jimmy Gladiator. Nous avions gardé contact ensuite grâce
aux
rendez-vous du Pompadour, un café près des Halles, à Paris… Les
rendez-vous du
mercredi migrèrent au Bougainville, sous la haute protection d’une
octogénaire
au pied sûr (nous ne la regardions pas sans frémir disparaître dans
l’escalier
de la cave – d’où son mari n’était pas remonté, les vertèbres brisées,
quelques
décennies plus tôt (les mauvaises langues chuchotaient qu’elle l’avait
poussé
dans l’escalier – il est vrai qu’il buvait, ce qui, pour un
Aveyronnais, était
le pire crime : dilapider le fonds !). Puis chez Madame
Paulette, au Carrefour,
seul bistrot du Quartier latin affichant résolument : « Pas
de wifi /
Pas d’ordinateur ».
Pour en revenir à Stéphane, j’avais publié de lui, dans la
collection La Nouvelle postale, une charmante nouvelle, Des dangers
de la
botanique, racontant comment un bandit de grand chemin, à force de
planquer
dans les fossés, s’était pris de passion pour la botanique.
Pour cette collection, Stéphane m’adressa ce petit texte
plein d’esprit sur la découverte du Mosasaure maastrichtien, qu’il
avait écrit
l’année des fameux accords commerciaux européens anticipant la création
de l’Union
européenne. Il sera encore question de Stéphane à l’occasion du numéro
42.
Pour clore la boucle des corrélations : le fils de l’auteur
de L’Explorateur au pays des dinosaures, que nous recevons
fréquemment
chez nous en qualité de grands-parents, a une passion pour les
dinosaures, ce qui
est assez commun à son âge, mais tout particulièrement pour le
Mésosaure !
mercredi 25 octobre 2023
mardi 24 octobre 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
J’y ai fait allusion à plusieurs
reprises dans ce blogue :
« L’homme heureux n’a
pas de chemise ». Je
ne sais pas d’où cela vient, mais ce proverbe me plaît, même si du côté
vestimentaire je n’ai pas à me plaindre, tout en étant préservé du
malheur
(croisons les doigts). Mais pour les possesseurs de livres, existe-t-il
aussi
un précepte autant inepte ?
Assurément, on en a vu passer lors du confinement tandis que les
libraires
avaient été contraintes de fermer : déclarations connes sur la
liberté — ou
la libération — liée au livre, comme si Mein Camphre
ou autre truc de ce genre n’avait jamais existé. Bref,
dois-je craindre un accroissement des emmerdements en accumulant les
volumes
ici et là ? Eh bien,
cela risque fort d’arriver au bout d’un moment avec notre maison qui
n’en
pourra mais sous le poids. Pour l’instant, pas de craquement suspect.
On reste
serein. Tout de même, il convient de se méfier du bonheur des autres,
qui, se
sentant légers, se défaussent encore plus sur les amis, tel celui-ci,
amoureux
au point d’en perdre des kilos, se libère également de nombre de livres
de sa
bibliothèque. À nouvel homme, de nouvelles perspectives, et bien
dégagées s’il
vous plaît ! Voici
les rayons qui se vident et mes bras chargés d’une pile : pas
moins de
dix-neuf livres à « rentrer » (comme disent les
libraires d’occasion et les bouquinistes) !
Bigre, vais-je m’amuser à chroniquer ici tout cet arrivage d’une
traite, vous
infliger un placard indigeste, d’autant que je vous tiens la jambe
depuis
environ 1500 signes avec mon babil ?
Allons, je vais me montrer raisonnable et vous appâter par deux
ouvrages non
négligeables :
Oui, c’est bien le reprint complet de
la revue chez
Jean-Michel Place, superbe et à l’état neuf. Petite bouffée de
nostalgie puisqu’il
m’est arrivé de voir circuler les originales dans un passé qui
s’éloigne de
plus en plus. Que dire de plus, sinon que je biche ce genre de
publication !
Puisqu’il est question d’édition
originale, voici un des 925
exemplaires sur vélin ivoire de cette « édition
publique » de
Cendrars. Cette publication a fait un peu polémique à l’époque, en
1997, en
raison de la rareté du document-source et donc de l’attente qu’il a
suscité.
Parfois, le prodige d’une réapparition peut faire douter. On a en
mémoire, vers
la même époque, d’un roman inédit à l’histoire miraculeuse[1]
et pour
lequel on continue ici et là à concevoir des doutes, sans preuve
concluante,
mais avec le chiffre d’affaires d’un poids lourd de l’édition. Pour
revenir à
cette Légende de Novgorode, sa page Wikipédia
fait état des polémiques qui courent encore. Tout ce qui prête à une
enquête
sur la nature matérielle de la publication, la codicologie,
donc, reste passionnant. Tant que les « raretés » ou les manuscrits
sont
gardés hors de portée des spécialistes, le scepticisme demeure la
règle… On
accueille donc ce volume avec un certain plaisir, celui de lire du
Cendrars, ou
celui de conserver peut-être un faux, sachant que les deux peuvent se
confondre. La couverture de celui-ci était légèrement tachée, mais rien
qu’une
gomme blanche n’a pu enlever. L’on a vu également des exemplaires du
tirage de
tête nous passer sous le nez avec l’eau-forte d’Alechinsky. Les livres,
cela
existe aussi pour rêver ou se souvenir, un épisode mélancolique,
parfois.
La suite un peu plus tard…
La suite un peu plus tard…
[1] Paris au xxe siècle, de Verne.
Le Surréalisme au service de la Révolution, numéros 1 à 6, juillet 1930 à mai 1933, colleciton complète — Jean-Michel Place, 2002
Blaise Cendrars : La légende Novgorode — Fata Morgana, 1997
lundi 23 octobre 2023
Bibliographie commentée des Minilivres aux éditions Deleatur — 07
Jacques-Élisée Veuillet
La lettre close
Angers — Éditions Deleatur, 1995
Plaquette 7,5 X 10,5 cm, 16 pages,
dos agrafé, couverture à rabats, pas de mention de tirage
Achevé d'imprimer en octobre 1995
sur
les presses de Deleatur pour le compte de quelques amateurs
Le
Tenancier : Voici un texte qui possède une saveur
poétique que l’on retrouve jusque dans le nom de son auteur. Cette
prose séduit
le Tenancier par sa précision, son choix des mots et son approche très
allusive
jusqu’à son terme. Quel beau récit ! Mais qui est donc
Jacques-Élisée
Veuillet ? Je sais par le catalogue de Deleatur que ce n’est pas
sa seule
production, mais qu’elle est parcimonieuse. Pourquoi ai-je une
sensation de
familiarité avec lui, cette envie de lui emboîter le pas ? Comme
cette
histoire est curieuse, comme cette rareté est regrettable ! Y
a-t-il
suffisamment de matière pour qu’on puisse regrouper ce qui a été publié
et ce
qui pourrait l’être ?
Pierre Laurendeau : Cher Tenancier, ton vibrant hommage au texte de Jacques Veuillet me va droit au cœur ! J’ai fait sa connaissance en 1972. Il figurait comme éditeur de référence dans l’anthologie des Poètes singuliers du surréalisme et autres lieux, de AV Aelberts et JJ Auquier, parue en 10/18 (1971) – complément indispensable à L’Anthologie de l’humour noir d’André Breton !
Je lui avais adressé un manuscrit, un vrai, écrit à la main par un gaucher contrarié. Il m’a répondu par une lettre aimable, précisant qu’il avait été sensible à l’énergie d’un jeune poète un peu rebelle mais qu’il me conseillait, pour être lu, d’acheter une machine à écrire. Ce que je fis séance tenante, y consacrant l’argent de mon activité d’été d’arroseur de pelouses aux HLM de la ville d’Angers. J’eus le culot d’aller le voir chez lui – son adresse figurait dans le livre – imaginant, à dix-neuf ans, un vaste complexe de bâtiments où s’activerait une nuée de secrétaires et autres commis d’édition. Je découvris un appartement certes bien agencé mais particulier, où Jacques me reçut avec amabilité et, je pense, un certain amusement. Il était très lié aux surréalistes et aux poètes du Manifeste électrique (Bulteau, Messagier, Pélieu…). Il m’offrit plusieurs ouvrages, que j’ai conservés. Sa marque d’éditeur – activité totalement clandestine – s’appelait Première Personne. Il avait alors publié deux livres : Clément Magloire-Saint-Aude, Dialogue de mes lampes, avec des gravures de Camacho, de Wifredo Lam et la première d’Hervé Télémaque[1]. L’autre : Sang de Satin, de Michel Bulteau, était illustré d’une magnifique gravure de Jacques Hérold, dont il était un ami proche.
Chaque fois que je venais à Paris, j’allais le voir. Il était toujours disponible et orientait mes lectures : il me fit découvrir, entre autres, Les Vanilliers de Georges Limbour et Peter Ibbetson de George du Maurier.
Il me fit un éloge sincère – je pense – de mon premier livre, une pièce de théâtre marquée par mes lectures surréalistes, notamment Jean-Pierre Duprey : Moche ou la Quête du Rabot, que je vais rééditer prochainement pour fêter les cinquante ans de la première édition.
Lorsque parut au Soleil noir La Victoire à l’ombre des Ailes de Stanislas Rodanski, auteur que j’avais repéré dans l’anthologie d’Aelberts et Auquier, je découvris au fil du texte un certain Jacques Veuillet que Rodanski tour à tour encensait ou vouait aux gémonies. Je demandai à Jacques si c’était lui. Il me fit alors la confidence de ses années de jeunesse à Lyon, de son amitié « toxique » avec Rodanski[2] et de son rejet final lorsque Rodanski lui lança un appel à l’aide désespéré, juste avant de se présenter à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, où il restera toute sa vie.
En 1983, je proposai à Jacques d’intégrer le « consortium » Deleatur pour y poursuivre son activité éditoriale, notamment les textes de Rodanski dont il possédait un grand nombre[3], dans des cartons – ceux publiés par Le Soleil noir provenaient de Julien Gracq, chez qui Rodanski abandonnait des textes quand il venait à Paris – ainsi que chez Jacques Hérold. De Rodanski, parurent chez Première Personne nouvelle formule : Spectracteur, puis Le Journal d’Arnold, La Montgolfière du Déluge et le Journal 44-48.
En 1987, Jacques me fit un plaisir immense en m’invitant à rejoindre sa collection pour mes Ethnograffiti, qui l’avaient enchanté, plaisir doublé par des illustrations et une lithographie de Jorge Camacho.
Je découvris tardivement le talent d’écrivain de Jacques Veuillet : lorsque je créai la collection des mini-livres, il m’adressa La Lettre close, puis Oncle Ted. Avec parcimonie, je dirais… puisque je ne publiais rien de plus.
Je dois à Jacques Veuillet sinon mon amour des livres, du moins mon orientation professionnelle : c’est grâce – ou à cause ? de lui que je suis devenu éditeur.
Pierre Laurendeau : Cher Tenancier, ton vibrant hommage au texte de Jacques Veuillet me va droit au cœur ! J’ai fait sa connaissance en 1972. Il figurait comme éditeur de référence dans l’anthologie des Poètes singuliers du surréalisme et autres lieux, de AV Aelberts et JJ Auquier, parue en 10/18 (1971) – complément indispensable à L’Anthologie de l’humour noir d’André Breton !
Je lui avais adressé un manuscrit, un vrai, écrit à la main par un gaucher contrarié. Il m’a répondu par une lettre aimable, précisant qu’il avait été sensible à l’énergie d’un jeune poète un peu rebelle mais qu’il me conseillait, pour être lu, d’acheter une machine à écrire. Ce que je fis séance tenante, y consacrant l’argent de mon activité d’été d’arroseur de pelouses aux HLM de la ville d’Angers. J’eus le culot d’aller le voir chez lui – son adresse figurait dans le livre – imaginant, à dix-neuf ans, un vaste complexe de bâtiments où s’activerait une nuée de secrétaires et autres commis d’édition. Je découvris un appartement certes bien agencé mais particulier, où Jacques me reçut avec amabilité et, je pense, un certain amusement. Il était très lié aux surréalistes et aux poètes du Manifeste électrique (Bulteau, Messagier, Pélieu…). Il m’offrit plusieurs ouvrages, que j’ai conservés. Sa marque d’éditeur – activité totalement clandestine – s’appelait Première Personne. Il avait alors publié deux livres : Clément Magloire-Saint-Aude, Dialogue de mes lampes, avec des gravures de Camacho, de Wifredo Lam et la première d’Hervé Télémaque[1]. L’autre : Sang de Satin, de Michel Bulteau, était illustré d’une magnifique gravure de Jacques Hérold, dont il était un ami proche.
Chaque fois que je venais à Paris, j’allais le voir. Il était toujours disponible et orientait mes lectures : il me fit découvrir, entre autres, Les Vanilliers de Georges Limbour et Peter Ibbetson de George du Maurier.
Il me fit un éloge sincère – je pense – de mon premier livre, une pièce de théâtre marquée par mes lectures surréalistes, notamment Jean-Pierre Duprey : Moche ou la Quête du Rabot, que je vais rééditer prochainement pour fêter les cinquante ans de la première édition.
Lorsque parut au Soleil noir La Victoire à l’ombre des Ailes de Stanislas Rodanski, auteur que j’avais repéré dans l’anthologie d’Aelberts et Auquier, je découvris au fil du texte un certain Jacques Veuillet que Rodanski tour à tour encensait ou vouait aux gémonies. Je demandai à Jacques si c’était lui. Il me fit alors la confidence de ses années de jeunesse à Lyon, de son amitié « toxique » avec Rodanski[2] et de son rejet final lorsque Rodanski lui lança un appel à l’aide désespéré, juste avant de se présenter à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, où il restera toute sa vie.
En 1983, je proposai à Jacques d’intégrer le « consortium » Deleatur pour y poursuivre son activité éditoriale, notamment les textes de Rodanski dont il possédait un grand nombre[3], dans des cartons – ceux publiés par Le Soleil noir provenaient de Julien Gracq, chez qui Rodanski abandonnait des textes quand il venait à Paris – ainsi que chez Jacques Hérold. De Rodanski, parurent chez Première Personne nouvelle formule : Spectracteur, puis Le Journal d’Arnold, La Montgolfière du Déluge et le Journal 44-48.
En 1987, Jacques me fit un plaisir immense en m’invitant à rejoindre sa collection pour mes Ethnograffiti, qui l’avaient enchanté, plaisir doublé par des illustrations et une lithographie de Jorge Camacho.
Je découvris tardivement le talent d’écrivain de Jacques Veuillet : lorsque je créai la collection des mini-livres, il m’adressa La Lettre close, puis Oncle Ted. Avec parcimonie, je dirais… puisque je ne publiais rien de plus.
Je dois à Jacques Veuillet sinon mon amour des livres, du moins mon orientation professionnelle : c’est grâce – ou à cause ? de lui que je suis devenu éditeur.
[1] Je ne possède hélas que l’édition courante…
[2] Alain Jouffroy consacre un ouvrage à Rodanski, Le Temps d’un livre, où il fait part de l’impossibilité de vivre avec lui.
[3] Vers la fin de sa vie, il en fit don à la Bibliothèque Jacques-Doucet. François-René Simon poursuit l’édition de ce fonds, aux éditions des Cendres notamment.
dimanche 22 octobre 2023
samedi 21 octobre 2023
Un épisode galvanique
Inaugurons ce retour aux parutions de votre serviteur avec Un
épisode galvanique, nouvelle qui doit beaucoup à Mary Shelley, mais
en nettement moins subtil, bien qu’écrit avec soin et en tentant de
rattraper une atmosphère « d’époque »… Bref, votre Tenancier
s'essaye à l'humour. Enfin, vous verrez bien, n’est-ce pas, puisque
vous allez tous vous précipiter pour vous abonner à Lard-frit, ou est
insérée cette nouvelle histoire !
Le cycle des parutions reprend et ce n’est pas dommage de ce côté-ci de l’écran. Cela donne du cœur à l’ouvrage pour le travail en cours…
Le cycle des parutions reprend et ce n’est pas dommage de ce côté-ci de l’écran. Cela donne du cœur à l’ouvrage pour le travail en cours…
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