Chaque fois que vous demandiez
votre chemin à ce zoroastrien bavard, ses explications tellement abondantes et
vagues vous orientaient dans n’importe quelle direction.
Moralité :
Le parsi parla.
Veut-on m'avoir sans queue : on me présente aux Grands ;Comme d'habitude, on attend vos réponses dans les commentaires.
Veux-on m'avoir sans tête ? on s'adresse aux Marchands.
(Par M. Le Grand)
« Il y a une quarantaine d’année, quand on avait l’honneur de se présenter à la Bibliothèque nationale, on faisait voir sa carte renouvelable, au fonctionnaire encastré dans la petite guérite de l’entrée. On traversait ensuite toute la salle d’un pas légèrement solennel, et l’on s ‘arrêtait devant le bureau central où l’on recevait, des mains d’un autre fonctionnaire, un numéro de place, blanc ou vert, selon le côté. On gardait généralement son côté, et l’on retrouvait immanquablement sa place »Ainsi Fargue raconte qu’il se retrouvait à côté de Maurras, complètement sourd et avec lequel il correspondait par de petits papiers.
« Un jour j’arrivais à la Bibliothèque avec Marcel Proust. Nous avions dîné ensemble, avenue du Bois, chez une dame qui confondait la Bibliothèque nationale et la Banque de France, une ravissante poupée d’ailleurs, et qui nous avait traités comme des Rois Mages. Le taxi, une magnifique Renault haute sur pattes et que Proust avait déniché, je ne sais où, nous déposa devant l’entrée principale. Je pensais que Proust allait descendre avec moi et feuilleter quelques curiosités en m’attendant.On trouve le texte intégral dans le recueil Merveilles de Paris, chez Fata Morgana (2008)
— Non, merci, dit-il, je n’y mets jamais les pieds.
— Alors, venez fumer une cigarette, dis-je.
— Non, vraiment, je vous attendrai ici et je vous accompagnerai chez vous.
— Mais j’en ai peut-être pour deux heures d’horloge !
— Alors je viendrai vous chercher.
On sait que Proust était la politesse, l’obligeance mêmes. Je le laissais partir à regret car il m’aurait été infiniment agréable de le voir examiner des bouquins ou s’emporter contre les catalogues. Mais il avait été reconnu : les vrais habitués du lieu ne pouvaient se tromper sur ses paupières tendres et sa moustache déjà célèbre dans un certain milieu. C’était bien l’auteur de Swann. Un homme s’approcha de moi, tout en cheveux et en rides, une sorte d’anachorète tout gluant de nicotine, et qui me prit par le bras :
— M. Proust préfère fouiller dans les cœurs. Ah ! comme il est pratique d’avoir du génie !
Sans même me donner le temps de répondre, le vieillard s’éloigna et disparut dans la cour principale. Je m’acheminai à mon tour pour parcourir ce jour-là l’Art de dîner en ville, de Ch. Colnet du Ravel. Je ne sais pourquoi je n’ai jamais oublié ce détail. À la sortie, je vis le taxi de Proust qui m’attendait dans un coin du square Louvois. »
La justification de tirage de « Comptine pour saluer le métier de marbreur », ouvrage présenté dans un précédent billet
Une justification de tirage de « Un Pari de milliardaire » de Mark Twain, au Mercure de France en 1925. Une numérotation toute simple, pas de déclinaison de papier puisque nous sommes ici face à une réédition.
Justification avec la marque de l'auteur, Rachilde pour « La Jongleuse », au Mercure de France...
Ces justifications de tirages du Mercure de France ont été collationnées et reproduites par Christian Laucou-Soulignac pour ses Éditions du Fourneau (plus tard : Fornax) dans l'ouvrage ci-dessus. Il a du reste récidivé pour Les Introuvables, ci-dessous.
Justification de tirage pour « Marie Mathématique », de Jean-Claude Forest. Pour ce tirage de tête, l'auteur a à la fois apposé sa signature et son monogramme (qui est la transcription idéogrammatique de son nom)
De gauche à droite : Christian Laucou-Soulignac qui réalisa la maquette et l'impression de « Marie Mathématique », André Ruellan, co-auteur, Jean-Claude Forest, l'auteur, et le Tenancier de ce présent blog qui eut la chance de publier tout cela ! On assiste ici à la séance de signature où l'auteur compléta la justification de tirage, comme plus haut... (Cliché de Petra Werlé)
LUNDI
MaRdI
mercredi
JEUdi
VendrEDI
SamedI
D I M A N C H E
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Je blanchis,(Par M. T...é de Rochefort, en Bretagne)
Je noircis,
J'embellis,
J'enlaidis,
Je salis,
J'éclaircis,
Je détruis,
Je guéris.
De même qu'un bon vendeur de
chaussures prendra soin de proposer une boîte de cirage à son client en
conclusion de la vente, un employé de librairie après avoir vendu « À la
recherche du temps perdu », de Proust sera avisé de proposer en
complément « L'emploi du temps », de Butor.
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