jeudi 28 décembre 2017

Bilan de fin d'année, accompagné de quelques considérations sur la disponibilité des productions du Tenancier, l'insinuation que le libéralisme est néfaste à la culture minoritaire, et le fait que le soussigné pense que ceux qui s'approvisionnent sur des sites soi-disant culturels sont des connards (ceci se cantonnant dans le non-dit, mais suivez mon regard)

C'est la fin de l'année, tirons un bilan.
Quelques nouvelles du Fleuve ont été publiée par votre Tenancier dans des revues. Rappelons ici que l'existence de ces publications est toujours précaire et qu'un soutien paraît indispensable pour ce qui constitue un laboratoire et souvent un lieu de rencontres littéraires. Une revue répond également à des critères d'exigences qui peuvent à la longue former une école, un style, phénomène courant dans l'histoire des lettres (pour plus d'érudition, reportez vous au blog sur les petites revues, en lien ici). Hélas, peu de périodiques survivent plus de quelques numéros. Même si, à l'heure actuelle l'impression numérique permet de petits tirages, la distribution de chaque numéro est onéreuse. Bien souvent, les éditeurs de ces revues choisissent quelques libraires de confiance pour déposer des volumes et acquérir de la visibilité. Cette exposition est nécessaire pour provoquer une décision cruciale pour le travail de l'éditeur : le recours à l'abonnement. On vous prie donc, ici, de considérer ce mode d'approvisionnement pour des activités qui, bien souvent, refusent de passer par les fourches caudines de la distribution de masse, que sont Amazon, la FNAC et consorts. En effet, ces revue n'y apparaissent pas parce que les marges exigées par ces mastodontes sont fatales envers la fragilité de ces entreprises (nous comprenons ce mot dans son acception non libérale). En effet, les remises exigées par ces boîtes sont incompatibles avec des tirages et des distributions à petit nombre. Puisque l'éditeur ne peut répondre à ces contrats léonins, il n'existe tout simplement pas, ou ses publications sont épuisées. Cette brutalité économique s'applique sans état d'âme sur des mécanismes fragiles, en frôlant l'absurde. Votre serviteur a eu la chance, en 2015, d'avoir été publié par le Visage Vert, dans sa collection d'ouvrages, pour un recueil de nouvelles autour du Fleuve (qui, comme par hasard, s'intitule Le Fleuve). Ce titre est signalé comme « actuellement indisponible » sur le site d'Amazon et n'apparaît même pas sur celui de la FNAC. Or, aux dernières nouvelles, ce livre, comme les autres figurant au catalogue de l'éditeur et comme la revue éponyme — qui subit le même traitement —, est parfaitement disponible. Vous pouvez passer commande chez un libraire dont c'est d'ailleurs le métier (je sais de quoi je parle, après trente-cinq ans dans cette profession). Ajoutons, du reste, que votre libraire, lui, s'il fraude le fisc, fermera boutique, mais je m'égare. Un autre effet pervers de ces « non disponibilités » fictives réside dans une pratique courante sur internet qui consiste à faire des critiques de livres sur un blog ou un site et d'y coller dessous des liens vers les mastodontes, rémunérés aux clics. Évidemment, on aura deviné qu'aucune production du Visage Vert ou d'autres publications dans le même cas n'apparaîtront dans ce type de blog... On se rassurera en considérant la contenu de ceux-là et en concluant que, de toute façon, les revues et les publications de qualité y ont peu de  chances d'être commentées. Une chose est sûre : ces entreprises (cette fois-ci, le terme dans sa signification libérale) de distribution se foutent du refus de vente puisque les ouvrages sur leurs sites n'existent pas ou sont réputés inaccessibles. On ne vous fera pas ici le couplet du petit libraire du coin, c'est déjà fait en partie plus haut, et puis vous connaissez la musique ! On aimerait surtout que vous fassiez un peu attention, voire que vous souteniez un peu les revues. La démarche est aussi égoïste, bien sûr, puise que votre Tenancier a été publié par trois d'entre elles en cette fin d'année. Et à ce propos, voici un petit rappel de ces trois revues ici :


La Date


Le chien


La cire à esgourdes

Non content  de cela, votre Tenancier a confectionné un amuse-gueule pour happy-few, publication non professionnelle mais qui a été retrouvé sur un site américain comme étant disponible à la vente (la flemme de chercher, débrouillez-vous !). Comme on n'aura pas l’affront de penser que l'on revend si vite ce genre de petit cadeau amical, le Tenancier conclue à l'aspiration de site. Décidément, notre existence s'avère problématique. C'est rigolo : voici que notre blogue est pompé par des intelligences artificielles. On se rassurera : bien que pompé, votre serviteur ne se prend pas pour César (mais il pratique la troisième personne comme un genre) et conserve toute sa moelle. En attendant voici cette publication :


Une attente

Enfin, votre Tenancier n'aime pas trop les publications en ligne et s'y prête généralement avec réticence, à une exception : le site Les deux Zeppelins propose régulièrement des textes très courts (le contrat est de ne pas dépasser 2 000 signes) de différents auteurs dont votre serviteur. L'expérience fut ludique, certes moins travaillée, mais non moins enthousiaste. On voudrait que l'entreprise recommence en septembre prochain. Hélas, le tenancier de ce site, dont les parutions sont quotidiennes, fait face avec difficultés aux contraintes d'un tel rythme ! Continuera-t-il ? Nous allons suivre avec intérêt la suite des événements, le clavier en embuscade... En attendant, d'autres histoires y paraîtront jusqu'à l'été.


Cette deuxième partie de l'année a été féconde et pleine d'heureuses conclusions pour les travaux de fiction. Nous rappelons, à ce propos, que tous nos écrits sont testés en soufflerie et que les animaux et les humains (surtout les enfants !) qui ont souffert lors des rédactions, le méritaient amplement.

mercredi 27 décembre 2017

Et maintenant, un peu de basket...

« Quelle impression mes accusateurs ont faite sur vous, Athéniens, je l’ignore. Pour moi, en les écoutant, j’ai presque oublié qui je suis, tant leurs discours étaient persuasifs. Et cependant, je puis l’assurer, ils n’ont pas dit un seul mot de vrai. Mais ce qui m’a le plus étonné parmi tant de mensonges, c’est quand ils ont dit que vous deviez prendre garde de vous laisser tromper par moi, parce que je suis habile à parler. Qu’ils n’aient point rougi à la pensée du démenti formel que je vais à l’instant leur donner, cela m’a paru de leur part le comble de l’impudence, à moins qu’ils n’appellent habile à parler celui qui dit la vérité. Si c’est là ce qu’ils veulent dire, j’avouerai que je suis orateur, mais non à leur manière. Quoi qu’il en soit, je vous répète qu’ils n’ont rien dit ou presque rien qui soit vrai. Moi, au contraire, je ne vous dirai que l’exacte vérité. Seulement, par Zeus, Athéniens, ce ne sont pas des discours parés de locutions et de termes choisis et savamment ordonnés que vous allez entendre, mais des discours sans art, faits avec les premiers mots venus. Je suis sûr de ne rien dire que de juste ; qu’aucun de vous n’attende de moi autre chose.»

Platon : Apologie de Socrate (Traduction Émile Chambry)


Louis Labeyrie, lecteur (authentique) de Platon.

dimanche 24 décembre 2017

Une historiette de Béatrice

Ils entrent bruyamment, nimbés de leur snobisme, repèrent immédiatement le petit tas de romans G et demandent :
« Vous avez un coin pour les nouveautés ?
— Non madame, je suis plutôt spécialisée en vieilleries. »

vendredi 22 décembre 2017

Le livre futur

« Parmi tant de réponses prestigieuses à la gloire de l'imprimerie, je crains bien que détonnent les quelques lignes que vous me faites l'honneur de me demander. Enfin, ces lignes seront-elles à leur place dans le Bulletin des Maîtres Imprimeurs ? Jugez s'il y a de quoi hésiter... J'ai vu de mes yeux un petit appareil devant lequel il est difficile de ne point penser qu'un jour viendra où l'imprimerie ne sera plus qu'un souvenir magnifique, mais un souvenir, une étape de l'histoire humaine... Qu'un jour viendra où, entre le cerveau qui crée et le cerveau qui accueille, un mode de communication sera réalisé qui supprimera le Livre et l'imprimerie elle-même. L'appareil que j'ai vu est une petite lampe électrique dans laquelle on insère une bande pelliculaire d'un mètre de long, d'un centimètre de hauteur. Cette bande peut contenir cinquante pages, qui se déroulent une à une lorsque, au lieu de tourner le feuillet, on presse sur une molette de la lampe. Chaque page est projetée sur n'importe quelle feuille blanche, formant écran, que l'on dresse devant soi. Deux bandes reproduisant cent pages tiennent dans une minuscule boîte cylindrique d'un demi-centimètre de diamètre, d'un centimètre de hauteur... Un jour, à la place des livres splendides, dans les bibliothèques futures, on verra ces rangées de tous petits étuis, ces capsules où seront contenues le Dante, le Shakespeare ou le Gustave Doré de l'avenir.
Un seul exemplaire de l'œuvre d'un écrivain, un seul exemplaire dactylographié, dessiné, enfin tracé sous quelque forme lisible que ce soit, et puis la reproduction photographique pelliculaire, à tirage illimité, de cet exemplaire, tel sera le livre futur.
Non plus que l'écrivain, le peintre des images qui illustreront l'œuvre, ni le dessinateur des lettres ne seront atteints. Mais... je ne puis achever, ô Maîtres imprimeurs. »

André Arnyvelde
Texte paru dans le Bulletin de l'Union Syndicale des Maîtres Imprimeurs, numéro de Noël 1928 : « L'imprimerie et la pensée moderne ». Chapitre XI : « Après l'imprimerie »... et déjà diffusé sur le blog Feuilles d'automne en mai 2009.

mercredi 20 décembre 2017

lundi 18 décembre 2017

La cire à esgourdes


Dernier opus de cette fin d’année, l’histoire de cette nouvelle remonte à 2014 et correspond à une commande. En effet, votre Tenancier avait répondu à la sollicitation d'une revue autour du thème de la musique. Entre-temps, la publication avait cessé et, par ailleurs, la nouvelle restait largement inachevée dans son écriture…
Le manuscrit terminé, revisé, bichonné même, La cire à esgourde paraît enfin. Le titre est étrange, c’est encore une histoire du Fleuve. Pour les rares lecteurs qui suivent tous les récits de cet univers, il ne leur aura pas échappé que c’est le deuxième paru dans les numéros hors-série de L’Ampoule (reportez-vous à la bibliographie générale pour faire le point).
Les mois qui viennent vont être plus calme. Il faut signaler que les périodiques dans lesquels votre Tenancier a été publié sont sortis en novembre ou en décembre. Belle aubaine pour offrir des étrennes, non ? L’illustration de Céline Brun-Picard est superbe et l’on émet le vœu qu’elle persistera à illustrer le Fleuve et qu’elle y glisse encore plus de sa singularité…

dimanche 17 décembre 2017

10/18 — Jules Verne : César Cascabel




Jules Verne

César Cascabel

Suivi de documents réunis
par Francis Lacassin
Préface de Charles-Noël Martin

n° 1247

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « Jules Verne inattendu »
Volume sextuple

440 pages (448 pages)
Dépôt légal : 2e trimestre 1978
Achevé d'imprimer : 5 juin 1978

TABLE DES MATIÈRES

Préface, par Charles-Noël Martin [7-13]
César Cascabel [17-410]
Jules Verne et la « Quatrième Commission », par Daniel Compère [413-420]
Discours inaugural du cirque municipal d'Amiens, par Jules Verne [421-431]
L'homme du jour : M'sieur Jules Verne, par Saltarello [433-435]
La carte à payer, Anonyme [437-438]
Table [439-440]

Collection 10/18 — Automne 1977 : Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1977 [446-448]


(Contribution du Tenancier)
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