Il existe un certain décalage entre la rédaction des billets
et leur parution sur le blog, ce qui explique que, à l’heure où j’écris
ce mot,
mon anniversaire est arrivé il y a deux jours, mais vous allez lire tout ça une semaine plus tard, à peu près. Quelques jours avant
ce qui
ressemble de plus en plus à une commémoration, étant donné le compteur
qui
monte, j’entreprenais de visiter ma librairie chérie afin de commander
le fameux
Connell, dont je vous rebats les oreilles depuis quelque temps. Nous
allons y
revenir plus bas.
Bien : passons à la veille d’un anniversaire qui s’est déroulé il y a deux jours… vous suivez ? J’ai opéré un détour tout naturellement à la boîte à livre dans laquelle j’ai pioché Les fainéants de la vallée fertile de Cossery. Il fallait au moins cela pour me consoler de la merde d’Oberlé, brièvement citée dans ce blog (cherchez donc, je ne vais pas vous tenir la main tout le temps, dites !) Cossery ? Oui, j’avais parcouru en diagonale, j’avais aimé, mais avec cette pointe de méfiance qui m’accompagnait à l’époque où je travaillais en librairie vis-à-vis d’ouvrages d’une certaine renommé et la peur subséquente d’une déception. Décidément, la boîte à livre, outre qu’elle fait ressurgir mon passé de libraire de neuf, me procure l’aubaine d’un rattrapage et aussi d’une rédemption. À ma décharge, le programme d’un libraire en exercice oblige à des choix et parfois à s’abstenir d’aller au secours d’un succès, ce qui était le cas à cette époque et en ce lieu pour cet ouvrage.
Il fallait bien que je m’offre un menu plaisir le jour même de mon anniversaire. « Menu », d’abord, parce que le gisement en question se situe dans une solderie où les prix restent très modiques (n’allez pas croire, mais je ne roule pas sur l’or, moi). Je tombais sur ce roman japonais. Bigre, le Tenancier s’adonnerait-il à la pêche ? Bien sûr que non ! En revanche tout ce qui se déroule près d’un cours d’eau m’intéresse… Les familiers de mes petits travaux comprendront.
Il m’est arrivé de crouler sous les trouvailles dans cette solderie. Sans doute à cause d’un été qui tire à sa fin, la récolte est maigre. Je dénichai tout de même ce livre d’architecture qui mélange l’intérêt pour un certain Paris et l’amour de la Ligne claire. Votre serviteur n’apprécie plus trop de déambuler dans la capitale, mais l’idée d’accomplir un parcours ce livre à la main devient tout à coup tentante. C’est tout ? Oui, enfin c’est tout pour ce qui concerne les bouquins dans ce magasin (ajoutez un petit carnet de dessin et un blourai).
Fort heureusement, je reçois le même jour l’avis d’arrivée de mon livre. Je me dirige donc au centre-ville de notre charmante sous-préfecture de 10 000 habitants quérir ma commande. Mais auparavant, je passe chez Katia et Tony (j’en parle dans ma précédente chronique) les saluer et, bon sang, je trouve un Kurt Steiner que je n’avais pas vu à ma dernière visite ! De plus, je découvre qu’il me manquait. En effet, pas mal de ses bouquins avaient été bouffés par des souris lors d’un entreposage malheureux. Quel plaisir !
Il fallait conclure par le passage in extremis à la libraire. À force de traîner ici et là, la fermeture était proche ! Et voici donc le Connell que j’avais envie de découvrir dans une version moins bâclée que celle dont je vous fais part depuis plusieurs chroniques. Je suis déçu… Au fond, ce n’est pas de la faute du livre que je n’ai pas encore lu et qui saura sans doute me consoler. Je m’attendais à un ouvrage plus copieux... Or la typo et le format laissent penser à un récit du même calibre que sa traduction précédente, constat toutefois négligeable, puisqu’on ne peut juger l’œuvre par le nombre de signes. L’autre déception provient de mon manque de perspicacité ! En effet, la nouvelle avait déjà été publiée dans cette traduction dans la revue Le Visage Vert. Honte à moi qui a eu la très grande chance d’y avoir figuré trois fois ! Mes recherches bibliographiques ont été en dessous de tout ! Allons, après ce mea culpa, consolons-nous avec la perspective alléchante de s’offrir une journée Zaroff : lecture de la nouvelle, visionnage du film de 1932, celui du remake de 1961, des bonus des deux dévédés en ma possession, etc. Autre réconfort, découvert en fin du volume, je découvre que l’éditeur a publié les textes à l’origine de Freaks de Browning, d’Elephant Man de Lynch et autour de Méliès et de Chaplin. M’est avis qu’on en reparlera dans cette rubrique…
En tout cas, mon anniversaire s’est révélé un moment agréable et, heureusement, pas uniquement grâce à ces bouquins.
Albert Cossery : Les fainéants dans la vallée fertile — Joëlle Losfeld, 1996
Shinsuke Numata : La pêche au toc dans le Tôhoku, traduit du japonais par Patrick Honoré — Philippe Picquier, 2020
Jean-Marc Larbodière : L’architecture des années 30 à Paris — Massin, 2009
Kurt Steiner : Aux armes d’Ortog — Fleuve Noir Anticipation, 1960
Richard Connell : Le plus dangereux des jeux ; traduction et postface de Xavier Mauméjan — Éditions du Sonneur, 2020
Bien : passons à la veille d’un anniversaire qui s’est déroulé il y a deux jours… vous suivez ? J’ai opéré un détour tout naturellement à la boîte à livre dans laquelle j’ai pioché Les fainéants de la vallée fertile de Cossery. Il fallait au moins cela pour me consoler de la merde d’Oberlé, brièvement citée dans ce blog (cherchez donc, je ne vais pas vous tenir la main tout le temps, dites !) Cossery ? Oui, j’avais parcouru en diagonale, j’avais aimé, mais avec cette pointe de méfiance qui m’accompagnait à l’époque où je travaillais en librairie vis-à-vis d’ouvrages d’une certaine renommé et la peur subséquente d’une déception. Décidément, la boîte à livre, outre qu’elle fait ressurgir mon passé de libraire de neuf, me procure l’aubaine d’un rattrapage et aussi d’une rédemption. À ma décharge, le programme d’un libraire en exercice oblige à des choix et parfois à s’abstenir d’aller au secours d’un succès, ce qui était le cas à cette époque et en ce lieu pour cet ouvrage.
Il fallait bien que je m’offre un menu plaisir le jour même de mon anniversaire. « Menu », d’abord, parce que le gisement en question se situe dans une solderie où les prix restent très modiques (n’allez pas croire, mais je ne roule pas sur l’or, moi). Je tombais sur ce roman japonais. Bigre, le Tenancier s’adonnerait-il à la pêche ? Bien sûr que non ! En revanche tout ce qui se déroule près d’un cours d’eau m’intéresse… Les familiers de mes petits travaux comprendront.
Il m’est arrivé de crouler sous les trouvailles dans cette solderie. Sans doute à cause d’un été qui tire à sa fin, la récolte est maigre. Je dénichai tout de même ce livre d’architecture qui mélange l’intérêt pour un certain Paris et l’amour de la Ligne claire. Votre serviteur n’apprécie plus trop de déambuler dans la capitale, mais l’idée d’accomplir un parcours ce livre à la main devient tout à coup tentante. C’est tout ? Oui, enfin c’est tout pour ce qui concerne les bouquins dans ce magasin (ajoutez un petit carnet de dessin et un blourai).
Fort heureusement, je reçois le même jour l’avis d’arrivée de mon livre. Je me dirige donc au centre-ville de notre charmante sous-préfecture de 10 000 habitants quérir ma commande. Mais auparavant, je passe chez Katia et Tony (j’en parle dans ma précédente chronique) les saluer et, bon sang, je trouve un Kurt Steiner que je n’avais pas vu à ma dernière visite ! De plus, je découvre qu’il me manquait. En effet, pas mal de ses bouquins avaient été bouffés par des souris lors d’un entreposage malheureux. Quel plaisir !
Il fallait conclure par le passage in extremis à la libraire. À force de traîner ici et là, la fermeture était proche ! Et voici donc le Connell que j’avais envie de découvrir dans une version moins bâclée que celle dont je vous fais part depuis plusieurs chroniques. Je suis déçu… Au fond, ce n’est pas de la faute du livre que je n’ai pas encore lu et qui saura sans doute me consoler. Je m’attendais à un ouvrage plus copieux... Or la typo et le format laissent penser à un récit du même calibre que sa traduction précédente, constat toutefois négligeable, puisqu’on ne peut juger l’œuvre par le nombre de signes. L’autre déception provient de mon manque de perspicacité ! En effet, la nouvelle avait déjà été publiée dans cette traduction dans la revue Le Visage Vert. Honte à moi qui a eu la très grande chance d’y avoir figuré trois fois ! Mes recherches bibliographiques ont été en dessous de tout ! Allons, après ce mea culpa, consolons-nous avec la perspective alléchante de s’offrir une journée Zaroff : lecture de la nouvelle, visionnage du film de 1932, celui du remake de 1961, des bonus des deux dévédés en ma possession, etc. Autre réconfort, découvert en fin du volume, je découvre que l’éditeur a publié les textes à l’origine de Freaks de Browning, d’Elephant Man de Lynch et autour de Méliès et de Chaplin. M’est avis qu’on en reparlera dans cette rubrique…
En tout cas, mon anniversaire s’est révélé un moment agréable et, heureusement, pas uniquement grâce à ces bouquins.
Albert Cossery : Les fainéants dans la vallée fertile — Joëlle Losfeld, 1996
Shinsuke Numata : La pêche au toc dans le Tôhoku, traduit du japonais par Patrick Honoré — Philippe Picquier, 2020
Jean-Marc Larbodière : L’architecture des années 30 à Paris — Massin, 2009
Kurt Steiner : Aux armes d’Ortog — Fleuve Noir Anticipation, 1960
Richard Connell : Le plus dangereux des jeux ; traduction et postface de Xavier Mauméjan — Éditions du Sonneur, 2020
Quel anniversaire, Tenancier, dites donc ! Pour le mien, ce fut plutôt La pêche aux supions.
RépondreSupprimerAh ais une petite friture de ces bestioles n'est pas à dédaigner...
SupprimerMarrant : quand je viens à Paris m'occuper de ma maman, je passe quasi tous les jours devant la villa Mallet-Stevens, dont le livre d'architecture présente en couverture un cliché.
RépondreSupprimerJe l'ai étudiée attentivement depuis l'impasse sur laquelle elle donne, et franchement, ça vaut pas un pet : je préfère Gaudi.
Mais Mallet-Stevens avait excellé en décorateur sur le film de Marcel L'Herbier, L'Inhumaine (1924) aux côtés de Fernand Léger.