lundi 1 juin 2015

Rabiage

Rabiage : Rente. (Halbert.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

vendredi 29 mai 2015

Le Corbeau

Ces deux billets sont parus en novembre 2008 sur le blog Feuilles d'automne. On ne retranche rien à notre enchantement d'alors.








Il est des livres qui vous rendent plus riches qu'une entière bibliothèque.
Guy Levis Mano créait des ouvrages de ce genre.
Voici un ouvrage qui figure dans ma bibliothèque personnelle, une œuvre à quatre voix, celle de Poe qui l'a écrite, celle de Mallarmé et Baudelaire qui l'on traduite et celle de Guy Levis Mano qui l'a imprimée, celle de quatre poètes.
Pour ceux qui aiment les livres singuliers, curieux et beaux imprimés par Guy Levis Mano, allez sur le site de l'association qui perpétue sa mémoire et son œuvre.


Quelques jours après cette évocation :

Je reçois à l'instant un très aimable message, dont j'extrais une question à propos de l'article précédent :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux grands fonds différents en page paire ; qch m'échappe, mais quoi ?
A cela, il faut au préalable expliquer ce qu'est un "grand fond". L'organisation d'un bloc de texte dans un livre se conforme a un certain nombre de règles typographiques. Certaines sont évidentes et tiennent à la tradition, laquelle remonte au temps des manuscrits. Ainsi, l'on observera que les textes dans la plupart des ouvrages occupent une place qui n'est pas centrée sur la page. En effet le bord extérieur et le bas présentent un plus grand espace vierge. On observera d'ailleurs une sorte de progression de cet espace à partir de l'intérieur de la page jusque vers le bas de celle-ci, comme une progression en escargot, du plus petit espace au plus grand. Ces espaces vierges ont une appellation précise, bien sûr ! En partant de l'intérieur de la page, c'est à dire de l'endroit ou l'ouvrage est relié aux autres, nous trouverons le "petit fond", le haut de la page s'appellera "la tête", le bord extérieur "le grand fond" et le bas "le pied".
Pour résumer - et donc trahir - les raisons de cette position dissymétrique du texte, on évoquera la tradition des annotations marginales dans les manuscrits et la nécessité de poser le pouce sur le papier sans cacher le texte tout en tenant le livre. Il y a également une notion d'harmonie héritée de l'esthétique de la Renaissance et à laquelle Manuce n'était point étranger. Ces remarques valent pour la plupart des ouvrages que vous possédez dans votre bibliothèque. Nous y sommes tellement habitués que nous éprouvons parfois une sorte de désagrément lorsque ces fonds sont bousculés, par prétention esthétique ou par ignorance.
Ceci posé, revenons à la question de mon commentateur hélas anonyme et traduisons là en essayant de se faire pardonner une éventuelle traîtrise :
Votre dernière photo montre deux doubles pages avec deux bords extérieurs (les grands fonds, donc) différents en page paire (c'est à dire la page de gauche); qch m'échappe, mais quoi ?


Revenons à l'ouvrage imprimé par Guy Levis Mano. Le problème était le suivant : Comment représenter trois versions d'un même texte sur deux pages tout en conservant une certaine harmonie de présentation, une vue aérée de ces textes alors que l'on ne dispose que d'un format de feuille réduit ? La solution était simple mais extrêmement judicieuse : Il suffisait de plier la feuille non par son milieu mais à son tiers et de répéter la même chose pour la feuille suivante, mais en inversant le pliage ! Bien évidemment, l'imposition (c'est à dire la disposition des pages sur la feuille avant impression) tenait compte de ce pliage dissymétrique pour arriver à présenter les trois versions du même poème dans une présentation équilibrée et non contrainte.
C'est ainsi que l'on constate un déséquilibre dès que les pages sont désolidarisées, d'où le trouble de mon aimable correspondant.
Cette édition du Corbeau fut tirée à 840 exemplaires, tous en feuilles (c'est à dire ni agrafés, ni brochés). On imagine le poète-typographe pliant patiemment ses feuilles une nuit de 1967 sous l’œil du Corbeau lui-même... 

... Les ténèbres et rien de plus !

C'était le bon temps, vous croyez ?


in : Positif n° 154 (1973)

jeudi 28 mai 2015

10/18 — Gustave Le Rouge et Gustave Guitton : La princesse des airs — 2




Gustave Le Rouge et Gustave Guitton

La princesse des airs
Tome 2

Bibliographie de Francis Lacassin
n° 1076
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

312 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 20 mai 1976

Couverture de Pierre Bernard
Doc. Roger Viollet
Volume quintuple
ISBN : 2 264-00061-9

Table des matières :


Troisième partie :
DE ROC EN ROC
[9-156]

I. La fée électricité
II. De roc en roc
III. La neige
IV. Hivernage
V. L'évasion
VI. Constantinople
VII. Incidents et paysages

Quatrième partie
AU PAYS DES BOUDDHAS
[159-306]

I. La mer de feu
II. En Tarantass
III. Le guet-apens
IV. Sous la yourte
V. Le Yankee et le lama
VI. Fantasmagories
VII. le Thaumaturge

ÉPILOGUE
[307—312]

Bibliographie par Francis Lacassin [313]

Table [315]


(Contribution du Tenancier)
Index

Objet

Objet : Amante. Mot à mot : objet d'amour. — « Il apprend que le cher père a cloîtré son objet. » (Désaugiers.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

10/18 — Gustave Le Rouge et Gustave Guitton : La princesse des airs — 1




Gustave Le Rouge et Gustave Guitton

La princesse des airs
Tome 1

Préface de Francis Lacassin
n° 1075
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « L'aventure insensée »

318 pages (320 pages)
Dépôt légal : 3e trimestre 1976
Achevé d'imprimer 2 juin 1976

Couverture de Pierre Bernard
Doc. Roger Viollet
Volume quintuple
ISBN : 2 264-00060-0

Table des matières :

Préface : Le Rouge et Cie — Fabrique de romans... et de rêves par Francis Lacassin [7—15]

Première partie :
EN BALLON DIRIGEABLE
[19-164]

I. Le docteur et l'acrobate
II. Le terrible Monsieur Bouldu
III. Aux chantiers de l'aéroscaphe
IV. Avant l'expérience
V. Lâchez tout !
VI. L'aile brisée
VII. Disparu

Deuxième partie
LES ROBINSON DE L'HIMALAYA
[167-318]

I. Un cambriolage électrique
II. Une dépêche du Mont Blanc
III. En toute pour l'Asie centrale
IV. Péripéties aériennes
V. Au fond du gouffre
VI. Les cartouches d'eau
VII. Chasse au yack

Table [319]


(Contribution du Tenancier)
Index

Nase, Naze

Nase, Naze : Nez. — Vieux mot. — « Elle est mieux que la Hollandaise, mais ça n'est pas pour mon naze. » (Mme de Solms, 65.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

La première partie des notices de catalogues

Si l’évocation de l’existence de numéros à chaque entrée de catalogue tenait quelque peu de l’enfonçage de porte ouverte, la suite l’est moins, malgré les apparences. Quoi de plus naturel que de commencer la description d’un livre par le nom de l’auteur, le titre, etc. ? Ce qui rend cette idée moins rebattue se situe dans la source des informations, à savoir la fiche bibliographique du libraire avant élaboration. Contrairement à une habitude assez ancrée dans les sites de ventes lorsque ce sont des amateurs qui s’y collent, par exemple, ces informations sont prélevées sur la page de titre et non la couverture. Ainsi, nom d’auteur, titre de l’ouvrage, sous-titre, traducteur ou préfacier éventuels, nature de l’écrit (roman, essai, poésie…), éditeur, date d’édition et on en passe se situent sur cette page et non sur la couverture comme il m’arrive bien souvent de le constater. Il suffit à chacun de nous d’ouvrir un bouquin dans sa bibliothèque pour constater la différence entre les informations consignées sur une couverture en général et cette fameuse page de titre. La somme de ces indications permet un premier repérage du livre que propose le libraire, parmi les trois éléments importants le concernant (on verra les autres plus tard) qui constituent le corps de la notice. C’est également la partie qui nécessite le moins de compétences puisque cela consiste à copier les éléments qui figurent dans l’ouvrage lui-même. Pas de recherche spécifique à effectuer. Il suffit d’avoir de bons yeux.
Cette partie ouvre la description de l’ouvrage, ce sont des données objectives mises en évidence, souvent en graissant les caractères, en alinéa et en tout cas placées en début de notice. Il serait du reste assez ballot de mettre ces informations en queue de peloton, nous sommes bien d’accord. En apparence, rien de bien captivant dans cet énoncé. Pourtant, ces données sont souvent négligées par les amateurs, comme nous le disions plus haut, et peuvent induire de fâcheuses méprises. L’image d’une couverture ne suffit pas toujours à dissiper le doute quant à la nature d’une édition.
La première partie de la notice est donc la plus « mécanique », dans le sens où elle ne prête à aucune interprétation de la part du libraire. Elle est cependant la plus nécessaire.

Maca

Maca : Entremetteuse, femme vieillie dans le vice. (Dhautel, 08.) — Même origine que le mot précédent [Mac]

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mercredi 27 mai 2015

Une historiette de George

(Où George se fourvoie)

Une petite dame entre, fragile comme une feuille morte, et demande d'une voix frêle, quasi inaudible :
— Bonjour Messieurs, auriez-vous les Méditations transcendantales ? (enfin, du moins est-ce ce qu'on parvient à saisir)

Perplexité soudaine du libraire, qui a dû couper en vitesse le Merci patron ! des Charlots pour ouïr la question et qui songe d'abord à Descartes — mais non ! lui c'est les Méditations métaphysiques… Et soudain, une lampe s'allume :
— Ah ! Vous cherchez du Husserl !?
— Euh… Non, il s'agit d'un livre intitulé La méditation transcendantale que j'ai perdu, je me demandais si vous l'aviez…
— Ah non, désolé Madame, pas pour l'instant.

La dame repart vaille que vaille, et soudain le libraire se rappelle que Husserl, ce sont les Méditations cartésiennes
Hem.

Là-bas

Là-bas : Maison de correction de Saint-Lazare. — « Julia à Amandine : Comme ça, cette pauvre Angèle est là-bas ? — Ne m'en parle pas. Elle était au café Coquet à prendre un grog avec Anatole. Voilà un monsieur qui passe, qui avait l'air d'un homme sérieux avec des cheveux blancs et une montre. Il lui offre une voiture, elle accepte, un cocher arrive, et... emballée ! Le monsieur était un inspecteur ! » (Les Cocottes, 64.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

jeudi 21 mai 2015

Une historiette de Béatrice

— « Bonjour, auriez-vous une vieille édition de Voltaire ?
— Vous cherchez un titre particulier, sans doute ?
— Non, non, n’importe quel titre, mais de Voltaire et ancien .
A peine ai-je commencé à lui montrer des ouvrages,
— Ah mais non, ce n’est pas du tout ça ! Je cherche un livre comme celui-ci tiens, de cette couleur. »
En me montrant un livre relié.

Cette historiette a été publiée pour la première fois en juin 2012 sur le blog Feuilles d'automne

Kolback

Kolback : Petit verre (sans doute parce qu'il porte à la tête.) V. Colback. — « Cette bienvenue se distribue au moyen d'un kolback ou petit verre par tête. » — (A. Lecomte, 61.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

10/18 — Pierre Dommergues : L'aliénation dans le roman américain contemporain — 2




Pierre Dommergues

L'aliénation dans le roman américain contemporain
Volume 2


n° 1108

448 p.
Couverture de Pierre Bernard, Dessin de Steinberg in The New Yorker
Collection dirigée par Christian Bourgois
Volume sextuple
Les deux dernières pages occupées par la Liste alphabétique des ouvrages disponibles au 31 décembre 1976 (de Adotevi à Christian)
«La composition, l'impression et le brochage de ce livre ont été effectués par Firmin-Didot S.A., pour le compte des éditions U.G.E.»
Achevé d'imprimer le 24 décembre 1976
N° d'édition : 925 - N° d'impression : 9529 - Dépôt légal : 4e trimestre 1976
ISBN 2.264-00108-9

TABLE DES MATIERES :

Chapitre VII. FLANNERY O'CONNOR : LE NON RADICAL

I - L'ÉTAT DE DISGRACE
1. Les déformations visibles
2. La dégradation spirituelle
3. La valorisation de l'artificiel

II - L'HUMANISME ET SES PRODUITS
1. L'élément de base : l'individualisme occidental
2. La norme nationale : la propriété
3. Le modèle familial : le vieux pourceau à verrues
4. La version romantique : le boiteux
5. Le produit terminal : le prophète

III - LE SYSTÈME D'ÉDUCATION
1. L'appropriation par le baptême
2. L'histoire de l'histoire
3. La voix du maître d'école
4. La Dure Leçon De La Vie
5. Le point de vue de l'élève : l'illusion de liberté
6. Pourquoi des professeurs

IV - LES ARMES SILENCIEUSES DE LA RÉALITÉ
1. La lutte contre l'irréalité
2. La révélation
3. La révolte derrière le miroir

Chapitre VIII. LEROI JONES : LA DÉCOLONISATION PAR LA VIOLENCE

I - TABLE RONDE
1. La situation coloniale
2. La déclaration d'Indépendance (1776 & 1966)
3. Nationalisme et internationalisme

II - VERS UNE PROBLÈMATIQUE NOUVELLE
1. Des convergences thématiques
2. La différence
3. La double aliénation
4. Éléments pour une analyse nouvelle
5. Le projet de LeRoi Jones

III - LE SYSTÈME COLONIAL AMÉRICAIN
1. Une situation, deux analyses
2. Les constantes du système
3. Le piège bourgeois
4. Structure de l'Enfer de Jones

IV - POUR UNE CONSCIENCE NATIONALE NOIRE
1. La conception du pouvoir (noir)
2. La violence
3. La culture
4. En conclusion : bilan d'une expérience

Chapitre IX. WILLIAM BURROUGHS : LA LUTTE CONTRE LA RÉPRESSION

DÉCLARATION

I - L'ÉTAT POLICIER
1. L'intériorisation du processus de répression
2. Le champ répressif
3. Qui détient le pouvoir ?
4. Le studio-réalité
5. La fin de la représentation
6. Qui êtes-vous M. Burroughs ?

II - LE POINT DE RÉSISTANCE : LE LANGAGE-ACTION
1. Le système premier : le langage-objet
2. Le système second : le métalangage
3. Le système troisième : le langage-action-guérilla

III - UN EXEMPLE DE DÉTOURNEMENT : LE JARDIN DES DÉLICES
1. La couleur volée
2. La peau sexuelle
3. Une parenthèse
4. La destruction du mythe
5. Le truc orgasme-mort

IV - LES PRINCIPES DE LA RÉPRESSION
1. Le principe de la dualité
2. Le principe de linéarité
3. Le principe d'instrumentalité

V - LA PRATIQUE SUBVERSIVE
1. Les modalités d'intervention
2. Une expérience d'écriture révolutionnaire
3. L'éducation libératrice
4. La fin de l'utopie

CONCLUSION : LE POUVOIR DE L'ÉCRIVAIN

I - LA REPRÉSENTATION D'UNE CULTURE
1. Les mythes
2. Les angoisses
3. La mise en scène

II - LE SYSTÈME DE L'ABSTRACTION
1. Les lieux communs de l'aliénation
2. Les fondements culturels
3. La cause première

III - ÉCRITURE ET SUBVERSION
1. Une manière de poser le problème
2. Les belles lettres américaines
3. Écriture. Résistance. Action

NOTES

BIBLIOGRAPHIE

INDEX

(Contribution de Grégory Haleux)
Index

Jactance

Jactance (La) : La parole. (Rabasse.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

10/18 — Pierre Dommergues : L'aliénation dans le roman américain contemporain — 1




Pierre Dommergues

L'aliénation dans le roman américain contemporain
Volume 1


n° 1107

448 p.
Couverture de Pierre Bernard, Dessin de Steinberg in The New Yorker
Collection dirigée par Christian Bourgois
Volume sextuple
« La composition, l'impression et le brochage de ce livre ont été effectués par Firmin-Didot S.A., pour le compte des éditions U.G.E. »
Achevé d'imprimer le 2 décembre 1976
N° d'édition : 924 - N° d'impression : 9528 - Dépôt légal : 1er trimestre 1977
ISBN 2.264-00107-0

TABLE DES MATIERES :

AVERTISSEMENT : LE POUVOIR DES MOTS

PRÉSENTATION

I - REPÈRES
1. Quelques étapes dans la définition de l'aliénation
2. Neuf éléments d'analyse selon Marx
3. L'aliénation comme "phénomène social total"

II - PERSPECTIVES
1. Pourquoi la littérature comme champ d'étude de l'aliénation ?
2. Pourquoi le roman américain d'après la Seconde Guerre Mondiale ?
3. L'ambiguïté du romancier américain

III - ITINÉRAIRE

IV - QUESTIONS DE MÉTHODE

PREMIÈRE PARTIE :
LA PHÉNOMÈNOLOGIE DE L'ALIÉNATION

Chapitre I. LA "RES AMERICANA"

I - LE DÉFI A L'OPULENCE
1. Le privilège des faits
2. Le culte du réel
3. Le parti pris des choses
4. La réification américaine
5. Les limites de l'aliénation visible

II - LE POUVOIR SANS VISAGE
1. L'opinion de masse
2. L'extro-détermination
3. La métaphore de l'armée
4. Le virus du contrôle

III - LE TROISIÈME MONDE
1. L'ambiguïté de la "Res Americana"
2. La réalité de l'oeuvre d'art
3. La "Res fantastica"

Chapitre II. LE RÊVE AMÉRICAIN

PRÉAMBULE

I - L'INNOCENCE RADICALE
1. L'Adam du nouveau monde
2. L'âge de la plurisensorialité primitive
3. L'innocence des paradis artificiels
4. Le cercle de l'innocence

II - LA CONSCIENCE COUPABLE
1. Les trois temps de la culpabilité
2. Le heurt entre deux éthiques
3. L'homosexualité du Nouvel Adam
4. Conscience blanche et conscience noire

III - LA RÉGRESSION MYTHIQUE
1. La modification nostalgique
2. Le lieu magique de l'enfance
3. L'expérience par procuration
4. L'inversion du mythe
5. Variations sur le rêve américain

Chapitre III. LES RAPPORTS AVEC AUTRUI

I - L'ABSENT
1. Le choix de l'exil
2. Le sentiment de la séparation
3. Les substituts
4. Les métaphores de l'absence

II - L'AGRESSEUR
1. Une politique d'adoption
2. Les fabricants d'identité individuelle
3. L'intégration obligatoire
4. L'ère des manipulateurs sadiques
5. L'aliénation hétérosexuelle

III - LE DOUBLE
1. Le Narcisse américain
2. Le moi et son double
3. Le reflet destructeur
4. Le miroir idéalisant
5. La métaphore de la salle de bains

Chapitre IV. LE MOI ALIÉNÉ

I - RUPTURE
1. Le retrait social
2. L'abandon au monde
3. La constitution d'un univers privilégié
4. L'absorption du monde
5. L'hypertrophie du moi
6. Le monologue de l'aliénation

II - LES TROUBLES DU MOI
Témoignage
1. La dépersonnalisation
2. Le "cas" Herzog
3. La coalescence du corps
4. La dislocation de l'espace
5. Les perturbations temporelles
6. L'activité délirante

III - L'ÉLOGE DE L'ALIÉNATION
1. Le prestige de l'homme aliéné
2. Le nouveau seuil de tolérance
3. La "révolution culturelle"
4. La récupération de l'irrationnel
5. L'aura charismatique des minorités
6. Le dynamisme de l'aliénation

DEUXIÈME PARTIE :
CINQ PRISES DE POSITION

Chapitre V. NORMAN MAILER : LA POLITIQUE DU JE

1. Un existentialisme à l'américaine
2. L'attrait de la puissance
3. L'exploration du présent
4. Saint Rojack
5. L'or de la terre promise
6. Pourquoi - Pourquoi - Pourquoi sommes-nous au Viet-nam ?
7. Ce que je crois
8. Pourquoi des astronautes ?
9. Prisonnier du mystère
10. L'ordinateur, le Parrain et le Diable

Chapitre VI. SAUL BELLOW : L'HOMME SUSPENDU

Mailer et Bellow

I - LE NON ET SES LIMITES
1. L'abstraction
2. Le geste théâtral
3. La civilisation de la distraction
4. Les limites du non

II - LE OUI ET SES FONDEMENTS
1. Les racines du monde
2. La recherche de l'humain
3. L'ordinaire avec tout ce qu'il a d'extraordinaire
4. Les fondements

III - LA PLANÈTE DE MONSIEUR SAMMLER
1. Éléments d'identité
2. "La prison spatio-temporelle"
3. L'alternative : l'autre planète
4. L'ambiguïté : l'attrait du crime
5. Le profil du gentleman D.P.

IV - CE QUE JE CROIS

V - AU-DELA DE L'ENNUI
1. Charlies Citrine
2. Son cadre
3. Ses femmes
4. Ses amis
5. Son diagnostic et la thérapie proposée
6. Son ironie

NOTES

(Contribution de Grégory Haleux)
Index

Idée

Idée (Une) : On dit une idée, un soupçon, un scrupule, une larme, pour quelques gouttes de liquide.

Idées (Avoir des) : Avoir d'amoureux désirs.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

mercredi 20 mai 2015

Une connerie stalinienne

Il existe pour votre Tenancier un sujet difficile concernant son métier et sur lequel il a toujours fait un détours circonspect : la poésie. Dissipons l’ambiguïté, on parle ici de la difficulté de communiquer l’expérience intime de la poésie à autrui, surtout lorsque l’on est libraire. Il vous importe assez peu de savoir ce que le Tenancier aime en matière de poésie. C’est comme les brocolis cette chose…
Il est tout de même une matière de la poésie que l’on peut transmette sans trop se tromper sur l’unanimité qu’elle suscitera, c’est le kitsch, le stupide ou le crétin.
On vous avait fait subir une ode aux Sauveteurs Bretons (la médaille la plus belle pour les amateurs des Tonton flingueurs…) et comme on vient de vous parler d’Aragon on ne peut résister : voici une belle connerie stalinienne que nous plaçons dans notre panthéon bien près des représentations réalistes socialistes des milicienne pékinoises dans les fifties. L’une et l’autre se valent — quand le kitsch est sinistrement meurtrier et fait rire tout à la fois...
 
« Il s'agit de préparer le procès monstre
d'un monde monstrueux
Aiguisez demain sur la pierre
Préparez les conseils d'ouvriers et soldats
Constituez le tribunal révolutionnaire
J'appelle la Terreur du fond de mes poumons

Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu'on plie et vous qu'on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou

Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manœuvres de l'Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibel
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat. »


Aragon : « Prélude au temps des cerises » 
in : Persécuté-Persécuteur, Ed Denoel, 1931)

Habit rouge

Habit rouge : Anglais. — C'est la couleur favorite de leur uniforme. — « Les habits rouges voulaient danser, mais nous les avons fait sauter. Vivent les sans-culottes ! » (Mauricault, 1793.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

La numérotation des notices de catalogues

Est-il besoin de parler du numéro de chaque entrée d’un catalogue, tant sa fonction paraît prosaïquement implicite — ou implicitement prosaïque ?… Quatre-vingt dix-neuf pour cent des libraires utilisent des numéros pour chaque notice de catalogue. Je pense être le seul à a voir travailler dans une librairie qui faisait des notices sans numéros. On en a déjà parlé d’ailleurs. Tant il est vrai qu’entendre citer un titre et un auteur était préférable bien souvent à l’énoncé de numéro lorsque l’on avait un client au téléphone, le côté pratique n’était pas forcément au rendez-vous. En effet, les ouvrages d’un catalogue sont souvent classés par ordre alphabétique et la théorie voudrait qu’Abellio ou Audiberti se trouvent en haut à gauche du rayonnage tandis que Valéry et Vanderem se situent en bas à droite, en vertu de cette succession alphabétique et du sens du rangement. Seulement, c’est sans compter avec les rubriques qui peuvent parsemer le dit catalogue. Ainsi, le bon sens veut que l’on regroupe sur le même espace les ouvrages consacrés au Surréalisme puisqu’ils sont classés ainsi dans le catalogue… Mais alors, qu’un client nous demande un ouvrage d’Aragon sans nous mentionner sa place dans la rubrique ad hoc et pour peux que l’on soit court sur la bibliographie de l’auteur, on risque fort de le rechercher au tout début du rangement, c'est-à-dire dans sa partie stalinienne (j’adore me faire des potes). On jugera alors qu’une numérotations des exemplaires en vente fait grâce de toute hésitation, de quiproquos et d’atermoiements fâcheux. Ce recours à la numérotation est également pratique pour le libraire qui veut repérer certaines ventes intéressantes. Tel numéro dans le catalogue — numéroté lui aussi — peut faire l’objet d’une mention dans la fiche bibliographique pour la préparation du livre avant la mise en vente. Ce repère peut être parfois un apport bibliographique, une indication de prix, etc. Tout cela, on le sait ou on le pressent. On ne vous a pas indiqué que cette suite de petits billets serait forcément originale…
Cette numérotation est éphémère, elle n’est pas liée au livre mais liée à sa place dans le catalogue. Un livre qui n’a pas été vendu sur celui-là peut tout aussi bien se retrouver un numéro différent dans un autre du même libraire quelques années après.
Il n’en va pas forcément de même avec le catalogage électronique. Les premières bases de données ont numérotés les lignes de leurs entrées, celles destinées à la vente en ligne exigent également une numérotation liées à l’entrée de chaque ligne de la liste. Ce numéro se retrouve dans les bons de commande transmis aux libraires. C’est généralement ce numéro de références qui est le plus important pour ces sites et nom l’identité du livre. A la limite, on se fout assez du « produit » pourvu qu’il corresponde à la référence… Tout cela est bien éloigné de la pratique du catalogage papier et atteint presque les conditions de la distribution industrielle, ou automatisée. Accessoirement, si l’on suit le libraire sur le net, on verra que les plus anciens numéros des listes proposés par celui-ci sont logiquement ceux qui traînent depuis un certain temps, l’invendable, le brol, la merdouille. Ce n’est pas une règle, le professionnel avisé pouvant revitaliser ces ouvrages-là en leur offrant un numéro plus récent. Astuce toute bête qui a ses limitations : un « habit neuf » ne change guère le contenu.

Gadin

Gadin : Bouchon (Rabasse.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Gadin
m.m. Primitivement « jeu du bouchon », puis, par assimilation à la chute de ce bouchon qu'il faut abattre dans le jeu, a signifié : chute.
Actuellement n'est plus employé que pour désigner l'exécution capitale dans l'expression « y aller du gadin ». ○ EXEMPLE : A Marseille, il prenait perpète ; à Versailles, je te garantis qu'il y va du gadin.

Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

(Index)

lundi 18 mai 2015

Life during wartime

Facies

Facies : Figure, face. — latinisme. — « C'est mon épouse... Un assez beau facies, hein ? » (Labiche.) — « Tu mériterais qu'on coulât ton facies en bronze. » (Montépin.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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dimanche 17 mai 2015

Les notices de catalogues.

Une notice de livre, dans un catalogue se construit selon une architecture particulière et peut se diviser en plusieurs sections :
— Le numéro d’entrée dans le catalogue.
— L’identification de l’ouvrage et ses mentions d’édition, c'est-à-dire, concrètement, le nom de l’auteur, le titre de l’ouvrage, l’éditeur, la collection, la date d’édition, tout élément imprimé que l’on trouve généralement sur la page de titre du livre.
— La description physique du livre qui englobe son format, sa pagination et toute particularité liée soit au tirage (originale sur beau papier, service de presse, etc.) soit à l’ouvrage lui-même (défaut, comme des réparations sur la couverture) ou des améliorations (reliure de luxe, envoi autographe, etc.).
— Les indications bibliophiliques : citation de la source bibliophilique, particularités éventuelles de l’ouvrage dans l’histoire de l’auteur ou l’histoire littéraire, etc.
— Le prix
Ces éléments peuvent s’interpénétrer, s’imbriquer ou ne pas exister pour certains d’entre eux, ou alors être considérablement lapidaires, au choix du libraire qui rédige ces notices. On reviendra ultérieurement sur le contenu de ces sections.
En général, chacune de ces parties fait l’objet d’une mise en page spécifique : Titres en italique, noms d’auteur en gras — ce qui peut aussi être le cas pour des mentions d’envoi autographe, par exemple.
Il n’y aucune règle officielle, comme c’est le cas pour les bibliothécaires, qui régit les fiches bibliographiques et la rédaction des catalogues. Ce sont généralement des usages entérinés par la pratique. Certes, l’influence des bibliographies consultées par le rédacteur, les règles instituées par les bibliothécaires ne sont pas méconnues et sont volontiers utilisées. Reste qu’il demeure une grande latitude dans la présentation et même l’esprit de chaque brochure, à l’image de celui qui les rédige. Pour peu qu’on veuille se pencher sur chaque détail (ce que nous ferons un peu sommairement pour ne pas vous barber, dans nos prochains billets) on s’apercevra que la philosophie du livre de chaque libraire peut différer.
Si ces notices peuvent apparaîtrent comme disparates dans leur présentation, elles se sont donné pour mission d’informer les clients sur les ouvrages rassemblés par le libraire à l’occasion de ce catalogue. Il faut vendre, donc être précis et même alléchant. Cela n’empêche pas le jansénisme de certains : aucune mention sinon que le strict nécessaire. Tout acheteur de ce librairie-là sachant pertinemment que les ouvrages présentés sont comme neufs et qu’il n’y a vraiment pas besoin de faire de la glose sur les auteurs vendus. D’autres ont besoin de se répandre, de conjecturer, parfois au détriment de la place pour d’autres livres…
On vient une nouvelle fois d’enfoncer une porte ouverte en vous affirmant que chaque notice diffère à chaque libraire, à l’instar des catalogues.
Il va de soi qu’à l’heure actuelle les notices des livres qui n’ont pas été vendus se retrouvent sur le net et trouvent un lectorat plus élargi que les lecteurs habituels des catalogues.
A propos du net on s’apercevra que les sites de vente de livres ont emprunté la structure des notices de catalogue. Ce n’est pas par hasard. Les libraires d’occasion et d’anciens, nettement moins pusillanimes et timorés que leurs confrères de la librairie de neuf, furent des pionniers dans l’exploitation des listes à destination des bases de données. Pour notre part, il nous a été donné de contempler des catalogues extrêmement bien structurés sur logiciel dBase III élaborés au début des années 90 et même peut être avant, cas extrême mais qui donne une idée de la perméabilité de la corporation aux idées susceptibles d’améliorer la gestion de stocks pléthoriques. Parfois à regret, les prédateurs de la librairie (i.e. : les intermédiaires de vente que sont ces sites) ont entériné cet agencement non sans réticence. Les informaticiens ou donnés lieu comme tels eurent un peu de mal avec ces structures-là, par manque évident de culture bibliophilique. Le marché du livre d’occasion en pleine mutation (l’ancien, lui, semble suivre une tangente et revenir à une niche spécifique) voit tout une partie de son fonds mise à l’écart par l’obligation faite de ne plus utiliser que les codes barre (EAN 13) et ISBN imposée par les sites de vente… Sur ce plan-là, c’est toute une partie du fonds de la librairie d’occasion qui se voit marginalisé. On reviendra également sur ce sujet qui nous semble important.
Revenons une ultime fois sur la mis en page des notices. Si votre serviteur fut le dernier, sans doute, à utiliser une offset de bureau pour l’impression de catalogues, pas mal de libraires utilisaient depuis longtemps le traitement de texte et les possibilités offertes par ceux-ci, pour la mise en forme des notices. Enfin, les catalogues purent être produits sans l’intermédiaire coûteux d’un imprimeur pour la question de la mise en page ou à se résoudre à des feuilles chichement dactylographiées. La possibilité d’utiliser plusieurs corps et donc de caser plus de textes par page améliora la lisibilité et l’abondance du contenu.
Un jour, il faudra bien q’un historien de la librairie se penche sur l’évolution des catalogues…

Ebazir

Ebazir : Assassiner. (Rabasse.) Forme d'esbasir.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

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