lundi 23 janvier 2017

10/18 — Williams S. Burroughs : Queer




William S. Burroughs

Queer

Traduit de l'américain par Sylvie Durastanti

n° 1903

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

159 pages (160 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Dépôt légal : février 1988
ISBN : 2-264-01096-7


(Contribution du Tenancier)
Index

Abouler

Abouler : Arriver. Mot à mot, bouler à. Du vieux mot bouler : rouler. — La langue régulière a dans ébouler le pendant d'abouler. — ° Maintenant, Poupardin et sa fille peuvent abouler quant bon leur semblera. » (Labiche.) Voyez Bocson.
Le pantre aboule ;
On perd la boule,
Puis de la tole on se crampe en rompant
(Lacenaire, Mémoires, 36.)

Abouler : Donner. — « Mais quant aux biscuits, aboulez. » (Balzac, Père Goriot.) — « As-tu de l'argent ? (Je fis signe que oui.) Aboule. Je luis donnai cent sous. » (Commentaires de  Loriot.) « Allons, allons, vieux crocodile ! ne faisons pas tant d'esbrouffes et aboulons simultanément aux voltigeurs les chameaux qu'il a besoin... pour sa consommation. » (Légende d'un caricature de 1830 sur la prise d'Alger.)

Abouler de : Venir de. V. Mômir.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Abouler : Donner, remettre. Venir.

Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894



Abouler (du pognon) : Donner de l'argent. Ex. : Aboule ton pèze.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)



Abouler v.a. Verbe transitif dans le sens de donner, remettre de l'argent, intransitif dans celui de venir.
Déjà employé par Vidocq dans les deux sens.
EXEMPLE : 1. Le book me doit deux cigues, faudra qu'il les aboule. 2. On avait rencard avec Victor à dix plombes, il va pas tarder à abouler
A tendance à passer dans le langage populaire, déjà indiqué en ce sens dans le Petit Larousse.
Étymologiquement, semble être de la même famille que « bouler » (voir l'expression « envoyer bouler ») et « débouler ». Par adjonction au premier mot du préfixe a qui indique la direction (existe ainsi dans amener, accourir, etc.)
Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

(Index)

dimanche 22 janvier 2017

Une historiette de Béatrice

Ça fait 20 minutes qu'ils sont entrés et papotent. Il regarde les vieilles revues, elle les vieilles reliures. Il choisit un numéro, le lui montre, les palabres commencent. Il me demande le prix. En choisit deux, les repose. Elle lui montre l'heure et ronchonne. Il continue, tout en lui parlant. Et elle en marmonnant.
Heureusement qu'ils parlent portugais (sauf pour me demander les prix), sinon je crois que ça m'aurait vite énervée

samedi 14 janvier 2017

La migraine



Un compte à rebours était enclenché, la mission 33 pouvait démarrer.
Foin du rebours, il fallait régler certains comptes, ah ça oui ! Une heure passa ; rien. Tandis que l’éclisse de l’heure 2 se dilatait, le silence ramollissait la douceur de la nuit. La fenêtre entrebâillée, l’air frais s’y insinuait sournoisement. Les choses de la nuit entamaient leur danse macabre, il fallait songer à leur tordre le cou pour… les régler avec efficience et diligence. Les certitudes de la nuit ont parfois la vie amère et donnent des migraines. Ces migraines qui ressemblent à un chapelet que l’on égrène les jours de souffrance, en boucle comme un Je vous salue Migraine, mère de tous mes maux, dans l’espoir fou que ces petites boules cèdent sous la pression des doigts et se brésillent. Une migraine qui deviendrait poussière.
La nuit chut. La pesanteur l’avait littéralement plaquée au sol… une flaque noire que le libraire en chambre enjamba allègrement. Cette journée-là, il rendrait hommage à son amnésie volontaire, c’était décidé. Le rayon de soleil agirait comme un torpeuricide. Enfin, du blanc. Il était sauf.
Le répit fut sec.
La migraine est obscène, elle s’infiltre dans la tuyauterie du parenchyme, se gorge dans la scissure de Rolando et suinte enfin dans le nerf ophtalmique. Flasque, visqueuse, tentaculaire, elle décharge, elle inonde, son incontinence est féconde. Le compte à rebours de l’agonie du libraire se déclenche. Des œillets de son corset cérébral s’extirpe une essence de vie. Il est exsangue.
Si près de la mort, la voie Céleste ne lui laisse pas le loisir d’observer la météo des anges. L’ascension verticale lui était désormais plus chère que l’exploration des voies latérales : plus de temps pour la radioscopie des creusets, le trépan et le scalpel étaient désormais les instruments favoris pour le débarrasser de la gangue des humeurs noires que cette migraine aura produites par la voie Fatale.



C’était : La migraine, ou L’antichambre du libraire.

Texte : ArD
Illustration : Sabine Allard

(Publié en 2009 sur le blog Feuilles d'automne)

Aboulage

Aboulage : Abondance. (Vidocq.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

vendredi 13 janvier 2017

10/18 — William S. Burroughs : Les derniers mots de Dutch Schultz




William S. Burroughs

Les derniers mots de Dutch Schultz

Traduit de l'anglais par Mary Beach et Claude Pélieu

n° 921

Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple

180 pages (192 pages)
Couverture de Pierre Bernard
Achevé d'imprimer : 5 mars 1975


(Contribution du Tenancier)
Index 

Abominer

Abominer : Haïr. V. Bosco.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881

(Index)

Une historiette de Béatrice

« — Bonjour, vous avez des Bob Morane ?
Je lui montre l’étagère où se trouvent les quelques exemplaires en ma possession, et lui, sans même regarder les titres :
— C’est tout ?
— Oui, c’est tout, monsieur... »

Une fable express du Tenancier

Chaque fois que vous demandiez votre chemin à ce zoroastrien bavard, ses explications tellement abondantes et vagues vous orientaient dans n’importe quelle direction.

Moralité :

Le parsi parla.

Abloquer, Abloquir, Ablotier

Abloquer, Abloquir : Acheter en bloc. (Idem.) — Du vieux mot bloquer.

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881





Abloquer, Ablotier : Acheter.

Jules Valles : Dictionnaire d'argot et des principales locutions populaires, 1894

(Index)

mercredi 11 janvier 2017

Une nouvelle devinette, pour vous désennuyer...

Cette fois-ci, il s'agit d'un logogriphe, toujours tiré de la collection des vieux Mercure de France du Tenancier, datant de 1789 :
Veut-on m'avoir sans queue : on me présente aux Grands ;
Veux-on m'avoir sans tête ? on s'adresse aux Marchands.
(Par M. Le Grand)
Comme d'habitude, on attend vos réponses dans les commentaires.

Le Tenancier est une tête de lard

(Plus de renvois au sites évoqués dans ce billet qui date de janvier 2009 sur le blog Feuilles d'automne, d'ailleurs beaucoup de ses indications sont obsolètes. Fidèle aux affirmations selon lesquelles le Tenancier serait une couleuvre, il vous livre ceci brut de décoffrage. Démerdez-vous.)

Le Tenancier a ses têtes.

En somme, c'est bien parce qu'il a cette lubie qu'il se dispense de tenir pignon sur rue, mais qu'il se comporte en reclus dans un appartement sis au 3e étage d'un immeuble nanti de chauffage, eau courante et lumière a giorno lorsque cela lui chante. Ainsi, peu exposé à la prédation des courants d'air froid, il se dispense allègrement d'accueillir quiconque dans une boutique obscure et se prélasse devant les écrans, à médire, cela va de soi.

Le Tenancier est un flemmard.
Non content de vivre comme un reclus, il refuse tous les désavantages du sybaritisme, comme l'ascèse et l'absence de musique. C'est donc dans le plus grand confort, boîte de chocolats à portée de main, qu'il examine les blogs que son index boudiné et bagué d'un rutilant anneau d'or désigne d'un clic quelque peu compassé.

Le Tenancier est élégant.
Ce n'est pas lui qui se revêtirait de peaux de bête, comme les livres anciens. Il a sa dignité et, accessoirement, se prémunira contre les devins de salon qui tentent de connaître son âge. Ce ne sera plus le cas pour les manuscrits et livres anciens. Le curieux voudra bien aller voir du côté de Bibliobs et de ce singulier article qui relate le projet, point si farfelu, de prélever l'ADN des reliures pour pouvoir enfin dater certains ouvrages. Le Tenancier se met à aimer la science lorsqu'elle aide à comprendre. En l'occurrence, on espère en savoir un peu plus sur la circulation des livres et leur provenance.

Le Tenancier est acariâtre.
Mais il ne lui viendrait pas à l'idée de tirer des cartouches à blanc. Ce n'est pas le cas de la République des Libres ou l'ineffable Montaigneàcheval joue quotidiennement au desperado dans le grand canyon. Cependant, parfois, l'on y rencontre quelques informations littéraires. Inutiles, bavardes, tronquées ou dithyrambiques... les notes de ce blog vous feront perdre votre temps. Mais vous êtes déjà ici pour cela. Alors, un peu plus, un peu moins ailleurs...

Le Tenancier aime la culture.
Surtout en bouillon. Sinon, il se reporte à Livrenblog pour tout savoir sur ce qu'il est censé connaître depuis belle lurette : Tailhade, Han Ryner, Harry Alis, tout ces trucs et ces machins bien encombrants dès que l'on se mêle de parler de vraie littérature, celle d'avant.

Le Tenancier est plutôt technophobe.
Ainsi, il s'empressera de commander les numéros du bulletin des amis de Saint-Pol-Roux vanté par Les Féeries Intérieures, même s'il continue de fréquenter par ailleurs le dit blog. Mais son doigt boudiné fatigue. Nul doute qu'un livre en vrai papier saura le délasser de son ennui. On espérera que le sucre contenu dans le chocolat n'aura pas aboli entretemps ses capacités visuelles.

Le Tenancier est oublieux.
C'est ainsi que certains blogs n'apparaîssent pas dans cette rubrique alors qu'ils avaient été programmés. C'est comme ça. Ce sera pour la prochaine fois.

Le Tenancier radote.
C'est pour cela, qu'il prend des mesures pour ne pas en laisser paraître. A cette fin, il a rajouté une liste permanente de quelques blogs soigneusement choisis par lui-même, au pied de notre blog à nous. "Et Henri Lhéritier", allez-vous me dire : "Y'a pas Henri". Non, y'a pas. C'est de sa faute. La façon dont a été construit son blog ne permet pas de l'actualiser dans cette liste. Il nous a vu venir, c'est encore une façon d'obliger ses contemporains à parler de lui. Bravo Henri, fair play !

Le Tenancier est un exploiteur.
Il vous l'a déjà démontré en faisant bosser les autres à sa place sur ce blog. Mais il est comme les Blues Brothers, il est envoyé par le Seigneur. On le louera donc. On peut également lui envoyer quelques bouteilles de chez Henri, ou quelques Bourgogne, il aime aussi.

Le Tenancier retourne se coucher.
Il le mérite.