lundi 4 janvier 2021

... et ils parcourent le monde à volonté.


There's a race of men that don't fit in,
A race that can't stay still;
So they break the hearts of kith and kin,
And they roam the world at will.

Robert W. Service

dimanche 3 janvier 2021

Truffes


La seule maltraitance que j’inflige aux livres, c’est de les « truffer », parfois jusqu’à les déformer. J’aime que certains d’entre eux — on pourrait, comme dans les bibliothèques publiques, les appeler des usuels — soient gonflées de souvenirs se rapportant à telle ou telle page, intercalés. Les cartes postales, de paysages ou de reproductions d’œuvres d’art, les étiquettes d’hôtel ou les tickets de tramway ou de bateau sont autant de décorations décernées.
 
Bernard Delvaille : Pages sur le livre (2004)

samedi 2 janvier 2021

Sœurs de sang

   Votre Tenancier, à la lecture de la nouvelle contenue dans ce numéro, pourrait passer pour un adepte de la bestialité. Ça se peut. En ce moment, les histoires se suivent et font état de quelques perversions. Bien entendu, il s’agit encore une fois d’une nouvelle du Fleuve, dont on se demande si un jour il en aura fini avec cet univers-là. En tout cas, elle aura été la seule publication sur papier de l’année 2020, et encore, à quelques jours près…

Sœurs de sang, in : L’Ampoule n°8 (décembre 2020)
Illustration de Céline Brun-Picard

jeudi 1 octobre 2020

Une historiette de Béatrice

En vitrine, un recueil de textes de Jean Paulhan qu'elle attrape, avalant des yeux la photo de couverture.
— Qui est ce monsieur ? Qui est-ce Jean Paulhan ?
Je lui explique.
— La NRF ? Qu'est-ce que c'est ?
Je lui explique.
— Ah oui Gallimard je connais, j'ai vécu à Paris moi. Vous pouvez me prêter de quoi noter, je vais téléphoner à une amie qui travaille à Paris Match elle me dira ce qu'elle en pense.
Je fais semblant d'être absorbée par mon travail. Mais non, elle continue.
— Et il coûte 15 euros ? Ah mais vous savez qu'en Angleterre, les bouquinistes vendent les livres au quart du prix neuf, oui oui, j'ai vécu en Angleterre je le sais.

lundi 28 septembre 2020

Miniatures

Il existe une longue tradition du livre miniature, qui a correspondu au besoin d’emporter en voyage avec soi quelques textes ou bien de les dissimuler, comme ces bibles protestantes cachées dans les chignons lors des répressions religieuses. Ces ouvrages ont également été à la source d’innovation en matière d’imprimerie et de reliure. Comment habiller de si petits ouvrages ? Certains restaurateurs ont découvert que les relieurs anciens usaient déjà d’une technique approchant le bradel. Bien évidemment, la fragilité et la petitesse des ouvrages, qui ne dépassent guère les 5 centimètres (on vous dit cela « à la louche ») pour les grands formats du genre, implique une certaine rareté et donc un prix élevé. Et nous, donc, les fauchés, les obscurs, les sans grade ? Eh bien on fera tintin pour ce qui concerne les livres anciens et la plupart des livres modernes, vu leur prix. De temps à autre, l’on trouve tout de même quelques publications contemporaines comme ce petit recueil de haïkus publié en 2001 pour un salon du livre à Aubergenville. Inférons ici que cela constituera notre lot de consolation.
On reviendra sur le sujet un de ces quatre (et, d'ailleurs si vous avez des exemples dans votre bibliothèque, n'hésitez pas à en causer au Tenancier, hein...)
 

jeudi 24 septembre 2020

L'employé de l'agence de placement

Il arrive qu’au hasard du générique d’une revoyure on tombe sur un nom évoquant autre chose qu’un film de gangster. Ce fut le cas ce soir lorsque les noms, défilant au début de La métamorphose des cloportes, on rencontra le nom de François Valorbe, écrivain, poète et à l’occasion figure traversière dans un film. Retrouver un visage sur un nom recèle parfois quelque chose de déroutant. Vraiment, m’attendais-je à se visage et à se rôle dans le film, celui d’un employé dans une agence de placement ? À la réflexion : oui.