mercredi 19 juillet 2023
mardi 18 juillet 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
Que l’on possède une certaine
expérience dans le commerce n’empêche
pas de se faire piéger par les petits trucs et les appâts divers
disposés dans
le magasin. Le présent opuscule fait partie des « achats par
impulsion »,
pris au dernier moment sur la caisse du libraire au moment de régler.
Cela
établi, l’achat tient moins de l’incitation par une couverture assez
chouette
que par ce que le livre promet. D’autre part, je connais assez bien les
productions des éditions Allia, dont le catalogue contient un certain
nombre de
textes importants insérés dans une présentation à mes yeux
irréprochable. Donc,
oui, cette Peste à Naples m’intéresse,
comme toute relation d’épidémie (celle-ci en 1656, ce me semble) parce
que le
thème me fascine assez pour l’avoir abordé dans une de mes histoires,
tout en
prenant garde de ne pas en faire l'idée principale, mais un accident
relativement
lointain. Rien à voir avec la pandémie que nous avons subie tous, car
l’idée de
cette histoire remonte à six ou sept ans. Cela tient en réalité plus à
la lecture
du Décaméron qu’aux faits
contemporains, évitant accessoirement la prose du glandu ordinaire en
temps de
confinement. Cette longue nouvelle ne sera vraisemblablement publiée
qu’en 2024.
Nous verrons.
Revenons à ce bref ouvrage, 64 pages dans un format de 10X14cm : je ne connais pas du tout Gustaw Herling et la lecture en ligne de sa biographie en rentrant à la maison m’a confirmé dans mon choix (et donc ma fidélité à Allia) et un peu dans une certaine frustration d’être passé à côté depuis autant de temps, du moins lorsque je travaillais en librairie. Le format de cette publication prêtera bien à une découverte à peu de frais en même temps que cela satisfera mon « intérêt épidémique ». Mais puisque le récit est achevé, pourquoi y retourner en lisant quelque chose a posteriori ? Et le plaisir, qu’en faites-vous ? Et qui vous dit que je n’ai pas envie d'y revenir même si, au bout du compte, je ne tirerais aucun profit de cette lecture pour une future histoire. Cela arrive : on lit sur un sujet et l’on en tient peu compte ou l’on se convainc qu'il s’est éteint par l’abondance et que l’on ne peut plus y revenir, ou par désintérêt, avec le temps. Et puis, je bouquine rarement « utile », mais souvent pour m’imprégner.
Qui dit « achat par impulsion » infère qu’il y eut un autre livre dans l’affaire, une acquisition raisonnée et prévue. Ce sera sans doute le sujet du prochain billet de cette rubrique.
Gustaw Herling : La Peste à Naples, relation d’un état d’exception — Allia, 2022
Revenons à ce bref ouvrage, 64 pages dans un format de 10X14cm : je ne connais pas du tout Gustaw Herling et la lecture en ligne de sa biographie en rentrant à la maison m’a confirmé dans mon choix (et donc ma fidélité à Allia) et un peu dans une certaine frustration d’être passé à côté depuis autant de temps, du moins lorsque je travaillais en librairie. Le format de cette publication prêtera bien à une découverte à peu de frais en même temps que cela satisfera mon « intérêt épidémique ». Mais puisque le récit est achevé, pourquoi y retourner en lisant quelque chose a posteriori ? Et le plaisir, qu’en faites-vous ? Et qui vous dit que je n’ai pas envie d'y revenir même si, au bout du compte, je ne tirerais aucun profit de cette lecture pour une future histoire. Cela arrive : on lit sur un sujet et l’on en tient peu compte ou l’on se convainc qu'il s’est éteint par l’abondance et que l’on ne peut plus y revenir, ou par désintérêt, avec le temps. Et puis, je bouquine rarement « utile », mais souvent pour m’imprégner.
Qui dit « achat par impulsion » infère qu’il y eut un autre livre dans l’affaire, une acquisition raisonnée et prévue. Ce sera sans doute le sujet du prochain billet de cette rubrique.
Gustaw Herling : La Peste à Naples, relation d’un état d’exception — Allia, 2022
lundi 17 juillet 2023
Nécrologie
J'apprends par le blog de Floréal la disparition d'Henri Tachan. Voici une nouvelle qui me touche plus que celle concernant l'égérie de la hype néo-giscardienne... |
Plaisir d'offrir, joie de recevoir
On aimerait que la conjoncture, les préceptes de l’économie de
marché et le goût affirmé du lectorat eussent favorisé la conservation d’un fonds de longue durée
chez nos éditeurs, constamment contraints de travailler en flux tendu.
Il
devient nécessaire de temps à autre de réaliser une partie du stock afin d’assurer
la
pérennité de la maison d’édition. C’est ce qui arrive cet été avec Le Fort puisque l’ouvrage est proposé à
4,50 € sur le site de l’éditeur. Voici une aubaine pour découvrir cette
longue
nouvelle ou ce court roman, c’est selon, pondu par mes soins. Que cela
soit au
moins le prétexte à faire entrer ce livre dans quelques foyers
accueillants.
Pour plus d’infos, cliquez ici.
Pour plus d’infos, cliquez ici.
dimanche 16 juillet 2023
Sur l'adaptation
F.T. […] Vos
scrupules par rapport à O’Casey expliquent votre répugnance à adapter
les
chefs-d’œuvre de la littérature. Il y a un très grand nombre
d’adaptations dans
votre œuvre, mais il s’agit le plus souvent d’une littérature
strictement
récréative, de romans populaires que vous remaniez à votre guise
jusqu’à ce que
cela devienne des films d’Hitchcock. Parmi les gens qui vous admirent,
certains
souhaiteraient que vous entrepreniez des adaptations d’œuvres
importantes et ambitieuses.
« Crime et Châtiment » de Dostoïevski, par exemple.
A.H. Oui, mais je ne le ferai jamais parce que « Crime et Châtiment », c’est l’œuvre de quelqu’un d’autre justement. On parle souvent des cinéastes qui, à Hollywood, déforment l’œuvre originale. Mon intention est de ne jamais faire cela. Je lis une histoire seulement une fois. Quand l’idée de base me convient, je l’adopte, j’oublie complètement le livre et je fabrique du cinéma. Je serai incapable de vous raconter « les Oiseaux » de Daphné du Maurier. Je ne l’ai lu qu’une fois, rapidement.
Ce que je ne comprends pas, c’est que l’on s’empare réellement d’une œuvre, d’un bon roman que l’auteur a mis trois ou quatre ans à écrire et qui est toute sa vie. On tripote cela, on s’entoure d’artisans et de techniciens de qualité et on se retrouve candidat aux oscars alors que l’auteur se dissout dans l’arrière-plan. On ne pense plus à lui.
Hichcock Truffaut (1966)
A.H. Oui, mais je ne le ferai jamais parce que « Crime et Châtiment », c’est l’œuvre de quelqu’un d’autre justement. On parle souvent des cinéastes qui, à Hollywood, déforment l’œuvre originale. Mon intention est de ne jamais faire cela. Je lis une histoire seulement une fois. Quand l’idée de base me convient, je l’adopte, j’oublie complètement le livre et je fabrique du cinéma. Je serai incapable de vous raconter « les Oiseaux » de Daphné du Maurier. Je ne l’ai lu qu’une fois, rapidement.
Ce que je ne comprends pas, c’est que l’on s’empare réellement d’une œuvre, d’un bon roman que l’auteur a mis trois ou quatre ans à écrire et qui est toute sa vie. On tripote cela, on s’entoure d’artisans et de techniciens de qualité et on se retrouve candidat aux oscars alors que l’auteur se dissout dans l’arrière-plan. On ne pense plus à lui.
Hichcock Truffaut (1966)
samedi 15 juillet 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
Nous allons à la halle
exceptionnellement le samedi, parce
que les fruits se dégradent avec une rapidité déconcertante en ce moment.
Mieux
vaut alors se procurer de petites quantités en passant plus souvent. La
visite devient
assez désagréable, d’ailleurs, car le marché couvert en été est envahi
de « campingcaristes » qui
circulent entre les
travées les mains dans le dos, l’air de se dire que c’est moins cher
que dans
leur coin. De toute façon, ils vont acheter leur merde au supermarché.
La route
c’est bien, mais sous cellophane. Pas loin, une étagère a été installée
par la
municipalité. Il y a peu encore, existaient quelques boîtes à livres
réparties
dans la ville. Au moins se trouve-t-elle sur le chemin du retour, les
sacs
pleins, prétexte à la pause. Aujourd’hui, maigre récolte, ce Hitchcock
présente que l’on ne gardera peut-être pas et que l’on parcourra
pour faire connaissance avec quelques soutiers de la littérature
policière. Si
j’ai lu Saki, Robert Bloch et John Collier dans ce sommaire, d’autres me
sont
complètement étrangers. Tout de même, je m'interroge sur la
conservation
de ce volume en me rendant compte qu’il contient Les
chasses du comte Zaroff, de Richard Connell. Allez, donnons-lui
un sursis en attendant de trouver un exemplaire un peu plus propre, de
l’améliorer,
comme on dit (signature du précédent propriétaire sur la garde,
quelques
rousseurs ce qui reste peu acceptable pour ce genre d’édition,
soulignures à la
page du catalogue…) Tout ce qui concerne le divin comte ne peut que
m’intéresser.
Hitchcock présente : Histoires abominables (1960) — Presses Pocket, 1979
Hitchcock présente : Histoires abominables (1960) — Presses Pocket, 1979
vendredi 14 juillet 2023
Une historiette de Béatrice
jeudi 13 juillet 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
Serais-je atteint d’une pathologie
analogue au syndrome de
Noé qui veut héberger tout animal errant, mais transposé au
livre ?
D’ailleurs, quel nom porterait-il, hors la « bibliomanie » et
ses
dérivés ? L’on désirerait un patronyme tout aussi biblique,
mythologique
ou dédié à une figure antique. Outre les librairies d’occasion (et de
neuf
quand je ne peux faire autrement), je fréquente les boîtes à livres et
il m’est
arrivé de prélever quelques exemplaires inattendus, ainsi ce petit
ouvrage
fâcheusement abîmé sur son premier plat (mais très frais à
l’intérieur).
D’ailleurs, cette blessure m’a permis de déduire une partie de son
histoire :
les bords de l'injure conservaient les restes d’une étiquette orangée
facilement reconnaissable puisqu’en provenance du Nooz voisin
(cimetière de
dépôts de bilans et des excédents de production). Ces gougnafiers
utilisent un
système avec une colle qui ne pardonne pas sur des surfaces non lisses
et, en
plus, en plein sur le premier plat. Cette couverture altérée a sans
doute
décidé son ancien possesseur à s’en séparer, ou en tout cas a servi
d’alibi pour
l’abandon d’un livre qu’il a dû estimer médiocrement. Ce livre de
Gadenne
attendait donc à côté d’un Patrick Grainville de livres-club de deux ou
trois
merdouilles de Slaughter, etc. Gadenne, tout de même… je devais m’en
emparer
rien que pour le souvenir que m’a laissé L’invitation
chez les Stirl que, au rebours de pas mal de critiques, j’avais
bien aimé.
Le passage devant la boîte fut bref et ce n’est qu’au retour à domicile
que
j’appris le contenu : plus un ensemble d’annotations qu’un roman
et qui
allait servir à la rédaction des Hauts-Quartiers.
J’ai sans doute d’autres Gadenne à lire avant celui-ci, revoir quarante
ans
plus tard cette Invitation ou aborder
la Plage de Scheveningen, conservé
dans ma bibliothèque depuis la fin de mon exercice de libraire. Gadenne
fait
partie, dans mon esprit, de ces auteurs qu’on se déclare libre de
visiter, à
cause des reparutions sporadiques qui les font « découvrir »
par des
générations successives d’éditeur. C’est le cas de Calet et de Guérin,
par
exemple (il en existe d’autres), dont les résurgences se passent
souvent sous
le signe du « miracle », phénomène cyclique qui entretient la
flamme…
surtout d’une certaine réclame. Alors, le lirai-je, celui-là ?
Bien sûr,
un jour, comme le reste des livres qui m’encombrent. Ce qui importe,
c’est
d’avoir le choix, n’est-ce pas ?
Paul Gadenne : G.R. Le Livre de la Haine — La Part Commune, 2005
Paul Gadenne : G.R. Le Livre de la Haine — La Part Commune, 2005
mercredi 12 juillet 2023
Le Baratin des magiciens
Doit-on s’en réjouir, ou doit-on s’en
inquiéter, lors d’une
pendaison de crémaillère récente, je conversais avec deux amis, l’une
libraire
et l’autre bibliothécaire et je constatais leur ignorance complète de
l’existence
du Matin des magiciens de Pauwels et
Bergier.
Le motif de se réjouir se trouverait alors dans le fait que les conneries sexagénaires finissent par s’estomper les bibliothèques contemporaines puisque dans leur carrière ces amis n’ont pas croisé ce livre (ils ont entre 40 et 50 ans). Cela induirait également qu’il n’a pas tant que cela perduré, mais à imprimé sa marque sur quelques générations seulement, ce qui ne serait pas un mal.
En revanche, l’on pourrait s’inquiéter de cette ignorance puisque ce livre est en quelque sorte à l’origine de toutes les élucubrations en cours sans compter quelques révisionnismes historiques qui mènent bien souvent à des opinions douteuses ou fascistes. La méconnaissance de ce passé (le bouquin est paru en 1960) pourrait laisser accroire que les théories fumeuses se parent des attraits de la nouveauté, en résumé que l’on fait du neuf avec du rance à destination des descendants de ces gogos adeptes du « réalisme fantastique ». Bien entendu, le sondage sur deux personnes ne vaut pas une généralité, mais cela intrigue : le souvenir dans le monde du livre est-il devenu si volatile, même concernant une débilité éditoriale ? Que penser de cette perte de mémoire ? De ce côté du clavier, on possède sa petite idée sur le sujet…
Le motif de se réjouir se trouverait alors dans le fait que les conneries sexagénaires finissent par s’estomper les bibliothèques contemporaines puisque dans leur carrière ces amis n’ont pas croisé ce livre (ils ont entre 40 et 50 ans). Cela induirait également qu’il n’a pas tant que cela perduré, mais à imprimé sa marque sur quelques générations seulement, ce qui ne serait pas un mal.
En revanche, l’on pourrait s’inquiéter de cette ignorance puisque ce livre est en quelque sorte à l’origine de toutes les élucubrations en cours sans compter quelques révisionnismes historiques qui mènent bien souvent à des opinions douteuses ou fascistes. La méconnaissance de ce passé (le bouquin est paru en 1960) pourrait laisser accroire que les théories fumeuses se parent des attraits de la nouveauté, en résumé que l’on fait du neuf avec du rance à destination des descendants de ces gogos adeptes du « réalisme fantastique ». Bien entendu, le sondage sur deux personnes ne vaut pas une généralité, mais cela intrigue : le souvenir dans le monde du livre est-il devenu si volatile, même concernant une débilité éditoriale ? Que penser de cette perte de mémoire ? De ce côté du clavier, on possède sa petite idée sur le sujet…
Ou alors, dernière hypothèse : ces deux amis sont des petits veinards qui ont échappé à cela.
mardi 11 juillet 2023
Paf, dans ma bibliothèque !
(Cette rubrique a déjà
existé dans d’autres
cieux, où les algorithmes ont commencé sérieusement à emmerder votre
cher
Tenancier. Il recommence ici, mais cette fois-ci en ajoutant un
commentaire…)
Cela vous étonnera peut-être, mais j’étais toujours passé au large de Salammbô depuis des décennies alors que je possède au moins deux éditions différentes dans ma bibliothèque, aucune n’étant remarquable d’ailleurs. Je me suis décidé enfin à lire le roman après deux départs avortés — fatigue ou inattention —, ne m’arrêtant pas loin, c'est-à-dire jusqu’à la crucifixion des lions. La bonne circonstance se déroula entre les pages de l’édition de la Pléiade. Peu après, je découvrais une photo de la vitrine de la Bouquinerie Kontrapas (oui, l’auteure des Historiettes, ici même) et aperçus ces deux petits volumes de chez Lemerre. Voici sans doute ce qui manquait à ma lecture : le format, la typographie et la reliure d’une époque. Rien de remarquable sur le plan bibliophilique si l'on considère la pratique sous le régime de l’exception. S’il s’agit du plaisir, c’est une autre limonade. Je me promets ainsi une possible relecture dans un ouvrage un peu plus contemporain de l’œuvre et dans un format agréable, même si le corps paraît un peu petit pour beaucoup. Qu'on se rassure, il existe de fortes chances que l'édition en Pléiade atterrisse chez ma fille.
Gustave Flaubert : Salammbô — 2 Vol in-16. Ed. Lemerre, sd, rel. pleine basane rouge un peu frottée. Quelques légères rousseurs, ce qui est assez courant avec le papier de ces éditions. (Attention, il ne s’agit pas d’une fiche de libraire, mais seulement d’une description sommaire).
lundi 10 juillet 2023
mardi 20 juin 2023
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