vendredi 16 août 2024

Jeu


Quelle bibliothèque ! Mais, dites-moi, où trouve-t-on cette image et puisque nous y sommes, que lit donc le personnage dans le fauteuil, au fond ? Le Tenancier veut bien vous aider un peu, mais pas trop tout de même. Cela faisait longtemps qu'on ne vous avait pas proposé de jeu (honni soit celui qui s'aide d'internet !) On peut agrandir l'image en cliquant dessus.

mercredi 14 août 2024

Une historiette de Béatrice

— Et bonjour!
— Bonjour madame, voyons Emile, tu ne dis pas bonjour?
— Caca !
Émile ! Puisque c'est comme ça on s'en va.

Finalement ils restent, et Émile, du haut de ses 4 ans (maxi) s'intéresse fort aux BD.
— Ah mais non Émile, tu sais très bien que c'est écrit dedans, et toi tu ne sais pas lire.

samedi 3 août 2024

Annie Le Brun (1942 - 2024)

« De toute façon, je déteste les hommages nécrologiques. C’est un genre aussi faux que les enterrements. La plupart du temps, banalités et mauvais goût y triomphent pour célébrer le moment où la singularité d’un être disparaît dans le lot commun. Prétend-on le déplorer, il se trouve toujours quelqu’un pour sacrifier à ce kitsch. Enfin, pour peu que les spécialistes s’en mêlent, ceux-ci se font un devoir d’ajouter la dose de contrevérités et d’approximations qui vont aussitôt être prises pour données objectives. »

Annie Le Brun, in : Éclipse de la liberté (2010) repris dans le recueil Ailleurs et autrement.

mercredi 24 juillet 2024

Le titre khon du jour

«Je ne pourrai jamais plus commander un œuf mayonnaise sans penser à lui» : l’hommage émouvant de Michel Houellebecq à Benoît Duteurtre

Le Figaro, 19 juillet 2024

lundi 22 juillet 2024

À la recherche d'une bibliographie

Le Tenancier vous l’a signalé à plusieurs reprises : il n’est pas concierge, mais il a l’esprit d’escalier. Ainsi, évoquant le site Banned Book dans un précédent message ici-même, l’on s’est laissé entraîner à évoquer pour soi la censure gaullo-pompidolienne et par association facile (le Tenancier est un garçon facile pour certaines questions) aux mésaventures d’Éric Losfeld, non en qualité d’éditeur sur lequel on a déjà glosé ici et là mais sur son activité d’écrivain. On connaît au moins un des ses romans érotiques publié sous le pseudonyme transparent de Dellfos (Cerise ou le moment bien employé), mais il se plaisait à raconter qu’il écrivait des polars, après-guerre, dont un Vous qui après moi vivrez (titre inspiré de la Ballade des pendus de François Villon) tiré à soi-disant 80 000 exemplaires. Or, une recherche hâtive ne permet de trouver qu’un ouvrage d’Hervé Le Corre sous cette entrée dans les sites de ventes de livres d’occasion. Pourtant, un tel tirage devait laisser quelques « scories »… Cela nous mène à la part mystificatrice de Losfeld ou peut-être à la malédiction qui touche certains livres. Bien entendu, on s’est livré à une recherche très superficielle et sur ce seul titre. Or, il semble en avoir écrit beaucoup et dans tous les genres. Alors, se pose la question : quels sont donc les ouvrages écrits par Éric Losfeld et dans quel genre ? Existe-il une bibliographie ?
Si un érudit passe devant ce message, il nous comblerait d'aise à nous donner quelques informations à ce sujet et contribuerait à une amorce d'une série d'été ravigotante.
Post scriptum ajouté quelques jours plus tard : On a omis de dire que ces ouvrages putatifs auraient été rédigés sous pseudonyme, ce qui rend la recherche plutôt ardue...

samedi 20 juillet 2024

Une historiette de Béatrice

La jeune ado qui demande, en arrivant toute seule, si j'ai du Jules Verne. Plus loin dans la conversation, elle me dit qu'elle a un problème car elle n'aime pas lire. Sauf du Jules Verne. Mais ce n'est pas un problème, choupinette, c'est juste un excellent début.

jeudi 18 juillet 2024

Banned Books

Nous connaissons les vieilles lunes qui veulent interdire les livres qui contreviendraient à telle ou telle morale. Encore heureux, il existe des ripostes, comme cette association qui met à disposition des habitants de Floride des livres gratuits — seul le port reste payant — qui ont subi les foudres des bigots et des réactionnaires dans les bibliothèques et les établissements publics. Comme l’on pressent que cela nous tombera bien sur le coin de la figure un de ces jours, prenons de la graine de cette initiative… Ainsi l’on découvre des auteurs comme Harper Lee, James Baldwin, Chuck Palhaniuk, Margaret Atwood et Toni Morrison, entre autres, bannis des bibliothèques de Floride et proposés à travers ce site. Le but avoué de Banned Books est d’étendre sa lutte contre la censure en direction d’autres États.
Pour visiter le site cliquez donc sur la bannière ci-dessous.


samedi 13 juillet 2024

Du néologisme et de l'archaïsme

On conçoit pourquoi le néologisme naît au fur et à mesure de la durée d’une langue. Sans parler des altérations et des corruptions qui proviennent de la négligence des hommes et de la méconnaissance des vraies formes et des vraies significations, il est impossible, on doit en convenir, qu’une langue parvenue à un point quelconque y demeure et s’y fixe. En effet, l’état social change : des institutions s’en vont, d’autres viennent ; les sciences font des découvertes ; les peuples, se mêlant, mêlent leurs idiomes : de là l’inévitable création d’une foule de termes. D’autre part, tandis que le fond même se modifie, arrivant à la désuétude de certains mots par la désuétude de certaines choses, et gagnant de nouveaux mots pour satisfaire à des choses nouvelles, le sens esthétique, qui ne fait défaut à aucune génération d’âge en âge, sollicite, de son côté, l’esprit à des combinaisons qui n’aient pas encore été essayées. Les belles expressions, les tournures élégantes, les locutions marquées à fleur de coin, tout cela qui fut trouvé par nos devanciers s’use promptement, ou du moins ne peut pas être répété sans s’user rapidement et fatiguer celui qui redit et celui qui entend. L’aurore aux doigts de rose fut une image gracieuse que le riant esprit de la poésie primitive rencontra et que la Grèce accueillit ; mais, hors de ces chants antiques, ce n’est plus qu’une banalité. Il faut donc, par une juste nécessité, que les poètes et les prosateurs innovent. Ceux qui, pour me servir du langage antique, sont aimés des cieux, jettent dans le monde de la pensée et de l’art, des combinaisons qui ont leur fleur à leur tour, et qui demeurent comme les dignes échantillons d’une époque et de sa manière de sentir et de dire.
Le contre-poids de cette tendance est dans l’archaïsme. L’un est aussi nécessaire à une langue que l’autre. D’abord, on remarquera que, dans la réalité, l’archaïsme a une domination aussi étendue que profonde, dont rien ne peut dégager une langue. On a beau se renfermer aussi étroitement qu’on voudra dans le présent, il n’en est pas moins certain que la masse des mots et des formes provient du passé, est perpétuée par la tradition et fait partie du domaine de l’histoire. Ce que chaque siècle produit en fait de néologisme est peu de chose à côté de ce trésor héréditaire. Le fond du langage que nous parlons présentement appartient aux âges les plus reculés de notre existence nationale. Quand une langue, et c’est le cas de la langue française, a été écrite depuis au moins sept cents ans, son passé ne peut pas ne point peser d’un grand poids sur son présent, qui est en comparaison si court. Cette influence réelle et considérable ne doit pas rester purement instinctive et, par conséquent, capricieuse et fortuite. En examinant de près les changements qui se sont opérés depuis le dix-septième siècle et, pour ainsi dire, sous nos yeux, on remarque qu’il s’en faut qu’ils aient toujours été judicieux et heureux. On condamné des formes, rejeté des mots, élagué au hasard, sans aucun souci de l’archaïsme, dont la connaissance et le respect auraient pourtant épargné des erreurs et prévenu des dommages. L’archaïsme, sainement interprété, est une sanction et une garantie.

Émile Littré, texte pioché dans La littérature française par le Colonel Staff (1877)