lundi 6 avril 2015

Une belle devanture (Avoir une)

Une belle devanture (Avoir une) : Une belle poitrine.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

L'amour d'une collection

« Quand je pense qu’il m’avait été difficile de réunir une petite dizaine à peine de ces poches marqués du double chiffre lorsque vous lançâtes, inspiré par l’ami George*, cette série de billets ! Et voici qu’aujourd’hui, emporté par la dysdizuitomanie, je me retrouve condamné à les double-rayonner dans ma bibliothèque ! Reconnaissons-le : je vous dois, ainsi qu’à George, un peu du plaisir du chineur qui, découvrant de nouvelles terres, en explore certains territoires qui lui deviennent aussitôt familiers, tant les reliefs y semblent taillés pour épouser les courbes de sa sensibilité. Ce sont quelques paysages d’un de ces territoires que je veux aujourd’hui partager avec vos habitués, comme, revenant d’un voyage vers l’ailleurs, l’on invite des amis à poser leur imagination sur nos pas en projetant des photos sur un mur.  »

SPiRitus
 
* Rappelons une fois encore que nous avions lancé avec George WF Weaver sur l’ancien blogue l’idée de rassembler les 10/18 de nos lecteurs — par paquets de dix titres — et de les présenter en ligne. L’incomplétude apparente des bibliographies de SPiRitus tient justement au fait qu’il s’était conformé à l’ancienne manière avant que nous lui présentions notre nouveau projet autour de cette collection. En toute justice, il fallait que ces choses-là soient précisées.

Tabac de chine

Tabac de chine : Tabac mendié.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

10/18 — Hugues Rebell : La Camorra / La saison à Baia




Hugues Rebell

La Camorra / La saison à Baia
Préface d'Hubert Juin

n° 1318

1979

Couverture de Pierre Bernard


(Contribution de SPiRitus)
Index

Sabot

Sabot, s. m. Boîte dans laquelle les compositeurs jettent les lettres usées et destinées à être refondues.
Par extension, Mauvais ouvrier.
Dans un autre sens, Petit chariot qui sert à transporter les formes.

Eugène Boutmy — Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883



Sabot : Cage roulante qui sert pour transporter les fauves. (Arg. For.) Par ext. : Travailler comme un sabot : travailler mal. (D'où dérive : saboter).

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

A propos du sabotage, on se reportera ici avec bonheur...

Palimpseste de bougnat

« Bois & Charbon » dans une rue d'Avon (Seine & Marne)
Changement de typo et utilisation d'esperluette.
Définition du palimpseste ici.

Les dimanches du Tenancier

Le Tenancier parfois se livre à l’ennui presque au péril de sa vie. Pour autant, il ne fera pas de tribulations en Chine pour y remédier. Lorsque le Tenancier s’ennuie il ne lit pas, mais il fabrique des petits machins. Quand on est en détention à l’intérieur de soi-même, rien ne vaut les travaux manuels. Mais vous connaissez le Tenancier : il ne fait rien qui ne s’accorde à ses petites manies. S’il ne lit pas, il fabrique des bouquins pour son plaisir et parfois celui des autres. C’est ainsi que le dimanche qui à précédé le présent exposé, il a fabriqué une plaquette sur le coin de son bureau. Il n’en ferait pas état d’ordinaire, mais comme le texte est captivant et visible par tout le monde, le Tenancier n’hésite plus : il partage...
Il faut dire que, de loin en loin, il assaisonne ses pauvres correspondants de sa prose (trop) courante et qu’il garde pour lui les textes qu’il distingue au hasard des lectures dans la presse ou sur certains blogs en les imprimant. Hélas, rien n’est plus emmerdatifs que le format A4. Il se résout donc à jouer de la PAO, du cutter et de la colle pour garder les textes les plus intéressants dans sa bibliothèque dans un format plus agréable.
Le texte retenu ici est intitulé A la recherche du Rivage des Syrtes et on trouvera le lien vers l'article ici. Cette exploration géographique du roman rejoint celle d’Yves Lacoste parue dans la revue Hérodote il y a pas mal de temps... On ne s’étendra pas trop longtemps sur l’affection — presque banale — du Tenancier pour Gracq. On comprendra tout de même l’obligation de confectionner cet article en brochure.
La composition a été faite avec un vieux Pagemaker, pour une raison essentielle — qui a présidé à toutes ses autres confections de livres : le logiciel comporte un « plugin » qui permet d’imposer les pages (c’est à dire de les classer de telle sorte qu’elles se succèdent une fois assemblées en cahier). Votre Tenancier n’est pas un professionnel en matière de typographie et il a de nombreuses lacunes dont il a bien conscience. Il garde par devers lui les fichiers de ses petits travaux, se réservant la possibilité d’améliorer ses exemplaires.
Restent les plaisirs variés de la mise en page, du suivi de l’impression, du découpage des pages (pas de massicot : règle métallique et cutter !), leur assemblage et, pour la première fois, la confection d’une couverture avec un dos carré/collé. On ne sait si cela tiendra. Tant pis, le plaisir fut grand et tout à coup on s’ennuya moins.
Et cela fait un livre de plus dans la bibliothèque.
Notons pour finir que, bien sûr, l’ouvrage est destiné à l’usage personnel du soussigné (ad usum Tenancier !) et est donc tiré à un seul exemplaire...

Quand il pète c'mec-là, il fait des ronds dans le sable

Quand il pète c'mec-là, il fait des ronds dans le sable : Se dit d'un nabot court sur pattes.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

samedi 4 avril 2015

L'argot en 1874

La langue verte
 
7 mai 1874
 
Nous recevons la lettre suivante :
 
       « Monsieur Bernadille,
 
« Je suis étranger. J’ai appris le français sous un maître excellent, ancien professeur au lycée de Tours, auteur de livres de grammaire qui font autorité. Je me suis perfectionné en lisant Bossuet, Corneille, Racine, Boileau, madame de Sévigné et tous vos auteurs classiques ; puis on m’a conseillé de venir passer six mois à paris, centre du beau langage, pour compléter mon éducation.
« J’y suis depuis le mois de novembre. Je cause avec mon coiffeur, les garçons de l’hôtel et les cochers de fiacre ; j’écoute tout ce qu’on dit dans la rue ; j’assiste à toute vos premières représentations et à toutes vos reprises. J’étais hier à la Vie de bohème, avant-hier à Orphée aux enfers ; il y a trois jours, au Carnaval d’un merle blanc ; il y a quatre jours, à la Petite Marquise, comme au Magot et aux Merveilleuses il y a trois semaines. Le matin, je partage mon temps entre la lecture assidue des bons auteurs et celles des quelques journaux qu’on m’a désignés comme parlant français. Je ne manque pas un feuilleton de M. Paul de Saint-Victor. Je me suis essayé, la sueur au front, à MM. Leconte de Lisle et Théodore de Banville. J’ai acheté tous les dictionnaires, l’Académie, Littré, Bescherelle, Dochez, Dupiney de Vorepierre, Larousse, Boiste, Richelet, Trévoux, Furetière, etc., etc., sans compter les vocabulaires spéciaux et techniques, pour comprendre les oeuvres de M. Théophile Gautier. Je viens de louer au cabinet de lecture le Quatre-vingt-treize de M. Victor Hugo ; je n’en suis qu’à la page 20 : « par exemple, la momignarde qui tette fameusement gouliafre », et je me sens déjà devenir fou.
« Enfin, mardi dernier, j’ouvre le Français, et mon regard tombe sur votre Chronique parisienne. Je lis en tête : « Chez ma tante ! » A la bonne heure, me dis-je, cela est clair, net, sans équivoque, limpide comme de l’eau de roche. Une tante, c’est la soeur du père ou de la mère ; c’est aussi la femme d’un oncle : tous mes dictionnaires sont d’accord là-dessus. J’ai rencontré ce mot-là dans Molière et dans madame de Sévigné : il n’y a pas moyen de s’y méprendre, Chez ma tante ! cela ne peut être qu’une idylle aimable, une bonne et douce causerie de famille, cela me rafraîchira. Eh bien, j’ai lu Chez ma tante, et j’ai vu avec stupeur qu’il n’y est question que du Mont-de-Piété, et que vous n’y parlez pas du tout de madame votre tante1.
« L’autre jour je parcourais le Figaro. Dans le même numéro, j’ai trouvé coup sur coup l’histoire d’un jeune gommeux, la liste des derniers préfets dégommés, et le récit d’une fumisterie jouée jadis par M. Dumas à M. Ponsard. Vite j’ouvre mon Littré : « Fumisterie, art du fumiste, travail du fumiste. » Voyons fumiste : « Fumiste, substantif masculin, celui dont la profession est de construire des cheminées et de les empêcher de fumer. »... Décidément je n’y comprend rien.
1 Je n’ai pas reproduit cette chronique, parce que j’ai réfléchi qu’il n’est pas sans danger pour un journaliste d’écrire sur le Mont-de-Piété. S’il a l’air trop bien informé, le voilà compromis. Ses lecteurs sourient malicieusement, en se disant les uns aux autres : « Oh ! ces journalistes ! » Je trouve plus prudent d’avouer une ignorance profonde sur la physionomie des bureaux, et de renvoyer simplement le lecteur curieux au tableau bien connu d’Alfred Stevens.
  « Partout il en est ainsi. Chaque mot que j’entends me plonge dans des perplexités terribles. Je n’ose plus causer avec mon cocher. J’ai d’abord cru qu’il me parlait une langue inconnue ; on m’a assuré que c’était le plus pur parisien. Je m’en suis bien aperçu d’ailleurs. Ainsi, au moment où je remontais en voiture après la première représentation de Jean de Thommeray, mon cocher m’a dit en clignant de l’oeil : « Eh bien, monsieur, ils viennent de remporter une rude veste ! » Comme je levais la tête d’un air interrogateur, deux hommes décorés sortaient derrière moi en échangeant leurs impressions : « C’est un fameux four, disait le premier au second. — Une veste, vous voyez bien », fit triomphalement mon cocher. Et il m’apprit que ces messieurs étaient deux illustres critiques. Il paraît que les cochers disent veste et les critiques disent four.
« Décidément, monsieur, mon professeur m’a-t-il trompé ? Dois-je croire qu’il ne m’a pas appris le français ? Cependant j’entends à merveille Racine et Boileau. Je suis les séances de réception à l’Académie, et j’ai compris d’un bout à l’autre les discours de M. Saint-René Taillandier et de M. Nisard. Ou bien y a-t-il deux langues françaises ? Éclairez-moi, je vous prie, monsieur, et veuillez me croire, etc. »
Courte réponse du chroniqueur au noble étranger :
Monsieur, votre candeur m’étonne, me désarme et me ravit. Vous ne me dites pas quelle est votre nationalité, mais vous devez être d’un pays grave et naïf, où l’on n’a point l’habitude de plaisanter avec les choses sérieuses, où l’on pratique peu l’argot, et où l’on ignore complètement ce que le Figaro, en vrai journal d’avant-garde, dont le rôle est d’aller toujours au delà, appelle des fumisteries, et ce que nous avons l’habitude d’appeler plus simplement des farces de fumiste. Croyez bien que je suis loin de vous en blâmer.
Oui, il y a deux langues françaises ; il y en a même plus de deux. Il y a la langue de Bossuet, qui ne change pas, et la langue de Commerson, qui change tous les six mois, — heureusement. Il y a la langue de Racine, faite avec les grammaires et les dictionnaires, et celle de Victor Hugo, — le Hugo des Misérables, de l’Homme qui rit, de Quatre-vingt-treize, — qui refait les dictionnaires et les grammaires. Il y a la langue de l’Académie et la langue de la rue ; la langue du salon et celle de l’antichambre ; la langue des classiques et celle des journaux. Il ne suffit pas d’avoir étudié l’une pour connaître l’autre. Votre professeur et vos livres vous ont appris la première ; la fréquentation des cochers de fiacre, des garçons d’hôtel, du Tintammarre, des vaudevillistes et même des chroniqueurs pourra seule vous apprendre la dernière, si vous avez la faiblesse d’y tenir.
Votre étonnement, mon cher étranger, me rappelle l’histoire bien connue de ce fils d’Albion qui écrivait de paris à sa femme : « Ma bonne amie, je me perfectionne beaucoup dans la langue française. J’apprends maintenant les verbes irréguliers, qui sont très-nombreux et très-difficiles. Ainsi, pour vous en donner un exemple, croiriez-vous que le verbe s’en aller se conjugue ainsi à l’indicatif présent : « Je m’en vas, — tu pars, — il file, — nous nous poussons de l’air, — vous vous esbignez, — ils se la cassent. »
Ce brave Anglais eût pu ajouter divers autres spécimens non moins caractéristiques : « J’ai de l’argent, — tu as de la braise, — il a le sac, — nous avons des monarques, — vous avez des balles, — ils ont des roues du derrière. Imparfait : J’avais du quibus, — tu avais de l’os, — il avait des monacos, — nous avions de la mitraille, — vous aviez de la douille (que les lecteurs délicats me pardonnent !), — ils avaient des noyaux. » Ou bien tout le contraire : « Je suis dans la débine, — tu es dans la panne, — il est dans la dèche... « Ou encore : Je suis ivre, — tu es gris, — il est dans les vignes... » Je m’arrête. Celui-là pourrait se conjuguer aisément ainsi à tous les temps et à toutes les personnes. Mais les académiciens qui me lisent ne me pardonneraient pas d’aller jusqu’à l’infinitif.
Le Mont-de-Piété, particulièrement, a donné naissance à une foule de ces locutions familières. Le peuple ne hait pas le Mont-de-Piété. Au contraire, ce temple de la Reconnaissance, comme l’appelait Roger de Beauvoir, obtient celle des gens qu’il gruge légalement, mais qui le trouve commode. On a pour lui des égards du dissipateur pour l’usurier qui lui permet de se ruiner joyeusement. On a inventé à son usage toute une série de gais synonymes, de petits mots d’amitié, de pseudonymes ingénieux : mettre en plan, mettre au clou (avec les dérivés clouer, surclouer, déclouer), porter chez ma tante... Le poëte a dit un vers célèbre :
 
Un oncle est un caissier donné par la nature.
 
Je comprendrais donc qu’on appelât le Mont-de-Piété mon oncle, puisqu’il est du genre masculin. Pourquoi ma tante ?... Mystère ! A moins que ce ne soit pour exprimer une nuance plus affectueuse encore. En tout cas, le mot prouve bien que l’homme du peuple considère cet ami dangereux de ses mauvais jours comme étant de la famille.
Il existe encore d’autres locutions non moins pittoresques :
— Quelle heure as-tu ? dit un étudiant à son ami.
— Ne me le demande pas, répond celui-ci en tirant de son gousset un cordon veuf de toute espèce de savonnette. Ma montre retarde de vingt-cinq francs.
Vous ne trouverez pas cela non plus dans Bossuet.
Que voulez-vous ? Une langue est une matière toujours en mouvement, toujours en formation, en transformation et en déformation. Il se produit sans cesse des bouillonnement, des écumes et des scories à la surface. Ou, si vous voulez changer de métaphore, sur ce vieux tronc immuable poussent des multitudes de branches folles, des végétations bizarres, des excroissances parasites. Les idées nouvelles ; moins que cela : les besoins nouveaux ; moins que cela encore : les habitudes, les caprices, les modes créent des images, des tournures, des mots qui naissent et meurent avec eux. Chacun greffe à l’envi et fait sa petite bouture sur le tronc. A l’automne, tout cela tombe, s’envole ou s’entasse au pied de l’arbre comme des couches de feuilles mortes. Le gommeux succède au petit crevé, qui avait succédé au gandin, qui avait succédé au fashionable, qui avait succédé au lion, qui avait succédé au dandy, qui avait succédé au freluquet, qui avait succédé au merveilleux, à l’incroyable, au muscadin, qui avait succédé au petit maître, etc., etc. S’il fallait vous expliquer l’étymologie et les procédés de formation de ces mots naissant comme des champignons dans le ruisseau, poussant comme des moisissures sur la muraille ou comme des fleurs sur le fumier, grouillant comme des myriades d’insectes éclos en vertu d’une génération plus ou moins spontanée dans un liquide en fermentation, nous n’en finirions pas, et cette réponse, mon cher étranger, se changerait en in-folio.
Le peuple est pour beaucoup dans cette continuelle éruption de la langue qui se couvre à la surface de boutons, de rougeurs et de pustules ; les journalistes y sont bien pour quelque chose aussi, étant, hélas ! des gens pressés, qui n’ont pas toujours le temps d’être suffisamment difficiles en fait de beau langage, et condamnés d’ailleurs, par état, à parler la langue du jour à des lecteurs d’un jour. les meilleurs s’efforcent, tout en suivant le courant, de ne pas se laisser entraîner, et même de le remonter quelquefois pour se retremper à la source ; les autres vont en avant, travaillent des pieds et des mains pour en élargir le lit, et y vident de pleins tonneaux de termes frelatés pour en grossir le cours. En dehors des journalistes, les grands écrivains eux-mêmes se mettent de la partie, non pas seulement par l’argot, mais par l’emphase, la boursouflure, l’envie d’éblouir, le besoin de créer ; Vous vous êtes arrêté à la momignarde de Victor Hugo, page 20 ; poursuivez jusqu’à la page 62, vous aurez la colère de l’inanimé, l’inattendu de la houle, les coups de coude de l’éclair, le combliau, la braque fixe, le vaigrage, et cette chose farouche, terrasser la colère, colleter l’éclair. Argot pour argot, quel est le pire ? Vous voyez qu’on peut être un homme de génie et parler argot.
Tout ceci, mon cher étranger, sans même en excepter peut-être « le fragile se colletant avec l’invulnérable », appartient à la langue verte, — encore un terme d’argot que vous ne comprenez pas, bien qu’il s’explique de soi. La langue verte, c’est la langue en décomposition, — mais une décomposition qui s’épanouit en fleurs, comme celle qu’a chantée le poëte Baudelaire. C’est à la fois une corruption et un raffinement : une langue faisandée et bourrée de truffes, — pareille à ces perdreaux qui soulèvent l’estomac des hommes de la nature, mais qui réveillent les palais blasés. Heureux ceux qui ne le comprennent ni ne la parlent ! Tenez-vous-en, mon cher étranger, à la langue de Bossuet : c’est la meilleure. Seulement, retournez chez vous, renoncez aux boulevards et ne lisez plus (on peut vivre sans cela) ni Quatre-vingt-treize, ni M. Commerson, ni même les chroniques de Bernadille.


Esquisses et croquis parisiens — Petite chronique du temps présent, par Bernadille
E. Plon et Cie — 1876



Bernadille est le pseudonyme de Victor Fournel.

Victor FOURNEL (1829 —), publiciste et littérateur, né à Cheppy, près Varennes (Meuse). Écrivain d’une activité extrême, qui lui permet de figurer dans dix journaux à la fois, et de publier volumes sur volumes, toujours avec un même succès, on lui doit les Contemporains de Molière, 1859 ; Du rôle des coups de bâtons dans la vie littéraire, 1858 ; Curiosités théâtrales, 1859, etc. Son premier ouvrage : Ce qu’on voit dans les rues de Paris, 1858, livre plein d’humour et écrit avec une verve bouffonne, est un tableau fidèle du côté excentrique de l’ancienne capitale, et brille autant par le pittoresque du style que par l’exactitude de l’observation.
M. Victor Fournel collabore à la Gazette de France, à l’Universel, à l’Union de l’Ouest, au Contemporain, etc.
(Colonel Staaff : La littérature française — 1877)

Une historiette de Béatrice

— « Oh regarde ! Un livre sur Edmond Rostand !
— C’est qui ?
— Le propriétaire de la maison que nous avons visitée hier. »

Cette historiette a été publiée pour la première fois en avril 2012 sur le blog Feuilles d'automne

Occup' (L')

Occup' (L') : L'occupation allemande. Ex. : Sous l'occup'.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

vendredi 3 avril 2015

Mbenbu

Les cartes indiquaient de vastes mares sur le versant occidental de Jihoue-la-Mkoa. Joe s'y rendit seul avec un baril, qui pouvait contenir une dizaine de gallons ; il trouva sans peine l'endroit indiqué, non loin d'un petit village désert, fit sa provision d'eau, et revint en moins de trois quarts d'heure ; il n'avait rien vu de particulier, si ce n'est d'immenses trappes à éléphants ; il faillit même choir dans l'une d'elles, où gisait une carcasse à demi rongée.
Il rapporta de son excursion une sorte de nèfle, que des singes mangeaient avidement. Le docteur reconnut le fruit du « mbenbu », abres très abondant dans la partie occidentale de Jihoue-la-Mkoa. Fergusson attendait Joe avec une certaine impatience, car un séjour même rapide sur cette terre inhospitalière lui inspirait toujours des craintes.
L'eau fut embarquée sans difficulté, car la nacelle descendit presque au niveau du sol ; Joe put arracher l'ancre, et remonta lentement auprès de son maître. Aussitôt celui-ci raviva sa flamme, et le Victoria reprit la route des airs.

Jules Verne : Cinq semaines en ballon (1862) — Chapitre XIV
(Sommaire)


(Source de l'image The Illustrated Jules Verne)

Nageoire

Nageoire : Favori large s'écartant de la joue comme une nageoire de poisson. — « L'ampleur de ses favoris qu'il persiste à appeler des nageoires. » (M. Saint-Hilaire.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Nageoires
: Bras

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

10/18 — Hugues Rebell : La femme qui a connu l'Empereur




Hugues Rebell

La femme qui a connu l'Empereur
Préface d'Hubert Juin

n° 1317

Série « Fins de siècles »
1979

Couverture de Pierre Bernard


(Contribution de SPiRitus)
Index

Mac

Mac, Maque, Macque, Macchoux, Macrotin : Souteneur, entremetteur. — Le dernier mot est un diminutif de maquereau ; l'avant-dernier est une modification du mot par changement de finale ; les trois premiers sont des abréviations. Il y a de plus des synonymes innombrables, rappelant tous le côté ichtyologique du mot. Tels sont barbeau, barbille, barbillon, dauphin, dos vert, dos d'azur, brochet, poisson, etc. Aussi a-t-on été chercher vainement de ce côté l'origine du mot. Le poisson n'y est pour rien ; maquereau est un simple jeu de mots, comme grenouille. Au moyen âge, le mot maque signifiait : vente, métier de marchand. De là sont venus maquerel et maquillon, qui a fait maquignon. Le maquereau n'est autre chose qu'un maquignon de femmes, et pendant tout le moyen âge il s'est appelé maquerel ou maquereau.
« Le métier de mac n'était guère exercé autrefois que par des voleurs et des mouchards... » (Vidocq.) — « Le macque est le souteneur des filles de la plus basse classe. Presque toujours c'est un repris de justice. » (Canler.)

Lorédan Larchey : Dictionnaire historique d'argot, 9e édition, 1881



Mac
: Souteneur. Il lui faut du mac, à c'te sœur-là.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)



Mac
n.m. 1. Souteneur. ○ EXEMPLE : La Baldoche, qu'avait épongé les plus beaux michetons de Paris, terminait raide : les macs lui avaient tout croqué.
Le souteneur porte déjà le nom de mac du temps de Vidocq.
2. Le directeur d'une prison.○ EXEMPLE : Cet enfoiré de la Charrue m'a marmité. Au prétoire y'a aucune chance que le mac rengracie, me v'là bonnard pour un quinze de mitaros.

Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

(Index)

Beau comme la rencontre de Dupin et Holmes au massif des Écrins

Tout amateur holmesien sera intéressé par cette publication, un peu trop montagnarde, cependant, aux goûts du Tenancier, sujet au vertige.
Il est question de la rencontre du chevalier Auguste Dupin et du jeune Sherlock alors âgé de 14 ans et d'une ascension.
Le lecteur insouciant de sa bourse puisera bien quelques sesterces pour en savoir plus. Si le Tenancier ne connais pas du tout Jean-Louis Lejonc, il a lu en revanche quelques textes de Pierre Charmoz aux éditions Deleatur dont le délectable Aubergenville 2000 qui « crève » nos conceptions de la montagne...

Pierre Charmoz et Jean-Louis Lejonc : Écrins fatals — Éditions Guérin — 14 €

Labeur

Labeur (Le) : Le travail (V. Aller au labeur.)

Labeur (Un) : Un travailleur.
Syn. Un boulot

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

10/18 — Marcel Schwob : Cœur double / Mimes




Marcel Schwob

Cœur double / Mimes
Préface d'Hubert Juin

n° 1298


Série « Fins de siècles »
1979

Couverture de Pierre Bernard


(Contribution de SPiRitus)
Index

jeudi 2 avril 2015

Kébour, Kepbourg

Kepbourg : Képi.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)



Kébour n. m. Képi. ○ EXEMPLE : On l'avait prévenu que les Sarrazins lui feraient becqueter son kébour ; il finissait à peine de le digérer que d'autres lui faisaient avaler des couleuvres grosses comme des boas !

Albert Simonin : Petit Simonin illustré par l'exemple (1968)

(Index)

mercredi 1 avril 2015

Sardineur sertisseur


Ducarre, Robert : Sardineur sertisseur
Encyclopédie Roret – Éditions Roret, 1887
Rarissime codex, édition originale.
Petit in-8, 314 feuillets :*8 π6 a-z8 aa-nn8 oo-pp6, Broché plein vélin bombycin blond, 4 planches dépliantes gravées par Edgar Malfaire, montées sur onglets tendres.
Coutures à cahiers sautés sur 4 ficelles (méthode dite à la Poularde), atelier Mégard à Rouen. Encadrement de rinceaux à contre-courbes non habités. Étiquette du Bureau Azur collée à l’entrée. Tâches de rousseurs, exemplaire fatigué : tendances à bailler, à boiter et à s’agenouiller.

Référencé dans le CLS 1889 ; classification à facettes : industrie, clefs, princesse, pilchard, zones côtières, Chine.

Exemplaire enrichi d’un envoi par Ferdinand Cheval : «Au champ du labeur, j’attends mon vainqueur !»
Ex-libris gravé à la devise Moult me tarde, collé au premier contreplat.


Prix : 540 Lurs
.

Encyclopédie plus connue sous l’appellation Manuels-Roret. Un Manuel-Roret est toujours nouveau et toujours complet : il vulgarise l’invention, ses ficelles, des outils et des savoirs neufs. Le tournant des années 1880 se singularise par l’inventivité des créateurs qui lancent l’appert look. Ce dernier connaît un franc succès dans les sardineries de Douarnenez où il révolutionnera les conditions de labeur des Penn Sardines grâce à la technique du sertissage. La mise en bière de la sardine est le lot quotidien du sardineur sertisseur. Le sertissage consiste à maintenir la sardine dans un étui métallique par le procédé de la raie Zon : le plus esthétique et le moins sensible à la lumière, pour préserver les écailles lisses et argentées. La sardine est rabattue par opérations successives et lancinantes à l’aide d’un marteleur. Plus la chair est épaisse, plus la gutta-percha devra être fluide pour bien la pénétrer et garantir le contraste avec un serti parfaitement plaqué. C'est sur le bord du serti clos que prennent appui les clefs à sardines pour enrouler le fermoir et permettre l’utilisation du contenu dont le millésime dit «Ration C» a rempli le buffet de nos soldats. Le fonds de l’Ordre national de la Sardine rayée, entreposé au musée d’Art et d’Histoire de Sedan, présente une collection exceptionnelle d’exemplaires du serti griffes, encore appelé «Le Belfort».
Exemplaire richement annoté aux pages afférant au procédé dit «L’Antidote de La princesse de Bourgogne». Il passe en revue comment la Veuve des Établissements Pilchard se levait la peau tous les matins. Connue pour son corps en forme de fuseau et ses airs de stoquefiche, en douze passages elle feuilletait la sardine de prime sans pareil, et à qui lui tendait la perche elle chaussait sa Lunette-à-cul® pour chasser le Verretu et extraire les arrêtes. Ensuite, rituellement elle arrosait la sardine, pour déboucher les trompettes de la renommée. Des eaux-troubles illustrent la classification nommée «le module». Blond, mou, brun, dur, gélatineux, ambré, roux, laiteux, à facettes, mauve, globuleux, salace, frétillant, rosacé, à moulures et mordoré sur tranches.
Une esquiche à l’encre de Chine, en dernière garde, représente la Saint Sardicule, un jour de foire.





Armelle Domenach
pour le texte
Des pattes à lunettes
pour l’iconographie et la description physique
.



Billet paru en Février 2011 sur le blogue Feuilles d'automne et rendu au public pisciphile ce 1er avril 2015...

lundi 30 mars 2015

Jacasseur

Jacasseur : Bavard.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

dimanche 29 mars 2015

10/18 : La geste du roi Arthur




La geste du roi Arthur
selon le Roman de Brut
de Wace
et l'Historia Regum Britanniae
de Geoffroy de Monmouth

Présentation, édition et traductions
par Emmanuèle Baumgartner
et Ian Short

Édition bilingue

« Bibliothèque Médiévale »
dirigée par Paul Zumthor

n° 2346
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18

347 pages (352 pages)
Dépôt légal : mars 1993
ISBN 2-264-01252-8

Couverture : Les chevaliers Esclabor et Arfasar se mettent au service du roi Arthur (détail).
Venise. Bibl. Marciana. © Giraudon

Table des matières :

Introduction [7-26]

La geste du roi Arthur
selon le Roman de Brut de Wace [28-259]
La naissance d'Arthur — 29
La mort d'Uther — 43
Avènement d'Arthur, Arthur et les Saxons — 51
Le temps des conquêtes — 79
L'apogée du règne — 99
Arthur et Rome : L'ambassade de Rome — 121
Arthur et le géant du Mont-Saint-Michel — 149
A la conquète de Rome — 173
La fin du règne — 245

La partie arthurienne
de l'Histoire des rois de Grande-Bretagne de Geoffroy de Monmouth. [261-320]

Leçons du manuscrit non retenues [321-322]
Liste des vers omis [323-327]
Notes [329-338]
Indications bibliographiques [339-343]
Carte [345]

Table des matières [347]


(Contribution du Tenancier)
Index

Idem au cresson

Idem au cresson : Même chose.

Géo Sandry & Marcel Carrère : Dictionnaire de l’argot moderne (1953)

(Index)

Conjecture en géographie physique et culturelle

...ǝʇêʇ ɐl à sɐd ʇuǝıɐɹǝʇuoɯ ınl ǝu sǝɹnʇɔǝl sǝuıɐʇɹǝɔ 'ǝılɐɹʇsnɐ uǝ 'ıs ǝpuɐɯǝp ǝs ɹǝıɔuɐuǝʇ ǝl