Je vous raconte ça en passant. Je me mets en jambes, histoire de me familiariser de nouveau avec l’exercice régulier du blogue, une sorte d’exercice, si vous voyez ce que je veux dire, histoire de prétendre un jour que le Tenancier aura atteint son satori, ou alors qu'il vous aura désennuyé.
mardi 6 septembre 2022
Comme ça, en passant
Je vous raconte ça en passant. Je me mets en jambes, histoire de me familiariser de nouveau avec l’exercice régulier du blogue, une sorte d’exercice, si vous voyez ce que je veux dire, histoire de prétendre un jour que le Tenancier aura atteint son satori, ou alors qu'il vous aura désennuyé.
mercredi 31 août 2022
Perte de mémoire
Alors, en effet, une certaine qualité de mémoire se dilue, tandis que l’on tente de s’entretenir intellectuellement. D’un autre côté, cette déperdition quitte sa dimension aliénante : plus de pulsions chronologiques ou thématiques, l’oubli participe à un fonctionnement spéculatif qui permet de revenir sur un sujet, de le considérer sous un autre angle, sans le frein de l’indexation. Et puis, tout de même, la capacité demeure, même marginale, et se dirige sur des sentiers différents, plus savoureux, plus sensuels, parfois. Cette sorte de renouveau confirme le fait que l’on s’est lassé de classer, que l’on a délaissé une névrose pour d’autres, que l’on espère plus jouissives. Cela dit, ce n’est pas gagné...
mercredi 10 août 2022
Peplum
Ici il ne faut pas, il me semble, passer sous silence l’activité extraordinaire et tout à fait particulière de notre illustre général. Sachez qu’il n’y a pas en Sicile de ville où l’on n’ait choisi de femme — et non des moindres familles — pour les débauches de ces personnages. Ainsi quelques unes parmi elles s’exhibaient ouvertement dans les banquets. Si d’autres étaient plus réservées, elles choisissaient leur moment pour éviter la lumière et la réunion. Les banquets n’avaient pas lieu dans le silence qu’on observe d’ordinaire à la table des prêteurs et des généraux du peuple romain, ni avec cette réserve qu’on trouve habituellement dans les repas des magistrats, mais au milieu des cris et des éclats de voix. Parfois même l’affaire dégénérait en bataille, on en venait aux mains. Car ce prêteur sévère et actif, qui n’avait jamais obéi aux lois de l’État, observait scrupuleusement celles qu’on établissait pour la boisson. À la fin du banquet, les esclaves devaient emporter dans leurs bras tel convive qui paraissait sortir d’une bataille ; un autre était laissé pour mort ; la plupart, étalés à terre, gisaient sans conscience ni sentiment. À ce spectacle on aurait cru voir non le repas du prêteur, mais la bataille de Cannes de la débauche. »
Cicéron : Des supplices (70 av. JC)
Trad. Michel Malicet
lundi 8 août 2022
Les provocateurs
« Reconnaître un provocateur n’exige aucun talent vraiment excessif. Dans une ardeur protestataire, le provocateur s’attache volontiers à dénoncer un méfait particulier du système — à l’exclusion de tout le reste, qui le produit pourtant, l’exige même et suscite d’autres calamités tout aussi remarquables. Le provocateur ne se contente pas de décrier telle source d’énergie au profit de telle autre qui serait moins immédiatement dévastatrice, mais rejette obstinément la question élémentaire : à quoi servent aujourd’hui ces quantités monstrueuses d’énergie ? Dans l’« épidémie » d’immuno-dépression actuelle (recrudescence mondiale des infections et des cancers) le provocateur met en avant le « scandale du sang contaminé » qui n’a pris une telle importance médiatique que parce qu’il soutenait apparemment la cause virale d’un désastre morbide dont les cofacteurs sont tout autres. Le provocateur dénonce encore avec véhémence les mafias de la drogue, leur personnel et leurs complices pour masquer ce scandale principal que tant de gens ont besoin de drogues aujourd’hui pour supporter leurs conditions effroyables d’existence. Le provocateur dénonce donc beaucoup de scandales particuliers pour cacher ce scandale absolu : comment les hommes peuvent-ils êtres contraints de vivre ainsi ?
Quand il arrive au contraire au provocateur d’évoquer la cohérence du système qui l’inclut, il se montre cette fois étonnamment incapable d’utiliser ses lumières pour exposer utilement un quelconque effet fâcheux de ce système. Sa science factice lui coupe littéralement le sifflet. Il n’en a pas l’usage parce que le sujet de cette connaissance lui est si étranger qu’il est sincèrement convaincu de son inexistence.
Ce sujet de la critique à partir duquel se dévoile la cohérence du monde et la possibilité de le transformer, se connaît donc suffisamment à ce qu’il produit, qui est son critère d’authenticité et son blanc-seing. Au contraire, le provocateur présente de soi-même une image falsifiée, épurée, améliorée, pour coïncider après coup avec le rôle qu’il croit être le sien : simple label pour une publicité.
Le provocateur dont il est question ici est certainement différent de l’agent de police du siècle dernier. Celui-ci travaillait pour un service spécialisé qui le rémunérait à la tâche. Le provocateur moderne travaille d’abord, et plus efficacement encore, pour une machine qui le programme sans cesse à son usage. Ainsi, il n’est pas trop difficile de reconnaître très vite un provocateur à qui croit devoir s’en donner la peine. Mais cette peine est peut-être désormais superflue. »
Michel Bounan : L’art de Céline et son temps (1997)
vendredi 8 juillet 2022
La mission du Tenancier
Mais vous ne le direz pas parce que vous ne tenez pas à décevoir et que vous avez envie de passer à autre chose, à un autre interlocuteur ignorant votre casquette de littérateur, ou à déguster ce verre de pinard que vous ne connaissez pas, ce qui, entre nous, ne peut étonner, étant donné que votre Tenancier boit de moins en moins.
mercredi 6 juillet 2022
Ceci est un communiqué du Tenancier
Bref : que faire de ce blog ? Tout de même, nous avons passé de bons moments ensemble et cela ferait mal à quelques-uns d’entre nous que l’on gomme de façon définitive les participations et les dissipations qui se sont produites ici et auparavant. La conclusion s’annonce d’elle-même, l’on continuera — l’on ne sait à quel rythme et selon quelle humeur — vers des voies connexes. Puisque votre Tenancier écrit un peu, il viendra vous ennuyer avec quelques considérations oiseuses comme il songe à les produire au sujet de ses turpitudes créatives. On gardera les historiettes de Béatrice et l’on causera de temps en temps de livres, mais sans doute moins de la façon qui se voulait pointue et qui prenait à la longue des allures décevantes. On se laissera porter par le courant.
Merci de votre attention.
mardi 28 juin 2022
De temps en temps, on aimerait faire pareil que Woody avec certains...
Woody Allen
Extrait de
Annie Hall
(Pardon pour la mauvaise qualité du début, mais ce n'est pas de la faute du Tenancier)
mardi 21 juin 2022
Se dérober
Il arrive un moment, lorsque l’on écrit, où l’on se pose la question de la pertinence de son propos. En quoi ce que l’on couche sur le papier apporte-t-il quelque chose d’utile à soi et aux autres ? Si l'interrogation semble superflue pour ce qui concerne la littérature de divertissement assumée comme telle, on se trouve tôt ou tard confronté à « la quête de sens » et même, au bout du compte, au bord du renoncement, laisser tomber devenant un pis-aller plutôt que d’affronter les contradictions entre la volonté d’élever le débat suscité par ses propres écrits et les limites de chacun. Bien entendu, l’idée affleure de façon périodique et ne s’enterre jamais vraiment, peu importe l’argutie utilisée. On en a vu, comme Alain Nadaud, écrire pour signaler qu’ils arrêtaient d’écrire, paradoxe apparent, mais qui dévoilait un renoncement aux territoires de la fiction et également la soumission du texte a autrui… et puis la lassitude de l’auteur face à l’indifférence critique, et à celle des éditeurs qui ne se payent guère d’audace (on songe toujours à Nadaud et à ses vitupérations contre un système de commercialisation qui vaut autant pour la littérature que pour les savonnettes). On peut encore se trouver peu d’allant pour partir en guerre contre soi, se faire violence, se contenter de produire à l'identique. Est-ce bien la solution ? Mais ne vaut-il pas mieux s’essayer à progresser au-delà de on assise ? Bien sûr… celui qui n’a pas compris cela, que fait-il, à écrire encore ? Ces moments de crises restent profitables à partir du moment où on les dépasse. Ils ne sont pas perçus de façon claire par l’entourage et les lecteurs, à cause de la décantation, de la latence et de l’adaptation vers d’autres paradigmes d’écritures. Il arrive aussi que l’on échoue à cette prétention, mais au moins l’on a tenté de se rédimer de son laisser-aller, même si en apparence, les productions restent identiques encore un temps aux yeux du lecteur. La crise peut se révéler abrupte dès lors que l’on décide de s’éloigner d’un genre que beaucoup aiment rencogner dans un « imaginaire » si trompeur que les stéréotypes y abondent plus souvent qu’à leur tour. La nécessité de larguer les amarres se pose. Elle ne mène pas à une renonciation, mais à une réflexion, sur le sens de ce que l’on produit et sur les menus tourments que cela occasionne : tempête dans un verre d’eau ! On sait bien où cela aboutit, c'est-à-dire à demeurer à la même place aux yeux des autres et puis à constater qu’au bout du compte on s’est agité pour pas grand-chose. On retrouve des ornières identiques. Mais, au moins, l’on a ressenti l’envie de se dérober, comme parfois les personnages que l’on fait naître dans certains récits. Reste le sentiment confus de ces velléités, qui rejailliront, qui sait, un peu plus tard… |
dimanche 6 mars 2022
vendredi 7 janvier 2022
mercredi 5 janvier 2022
mardi 4 janvier 2022
Florilège pour copie conforme :
Victor Bérard : Les navigations
d’Ulysse
Peter Fleming : Courrier de Tartarie Peter Matthiesen : Le léopard des neiges Nicolas Bouvier : Œuvres |
Si vous trouvez d’autres titres, le Tenancier se fera un plaisir d’allonger cette liste de livres « inspirants ».
lundi 3 janvier 2022
mercredi 1 décembre 2021
Vous n’en savez probablement rien non plus
1er mars 1954
à Paul Brooks, Houghton Mifflin Co. … Il faudra qu’un jour on
m’explique le principe des
maquettes reproduites sur les couvertures de livres. J’imagine que leur
but est
d’attirer l’œil, sans poser de problèmes trop compliqués à l’esprit,
mais leur
symbolisme en pose trop de profonds pour moi. Pourquoi y a-t-il du sang
sur la
petite idole ? D’ailleurs pourquoi cette petite idole est-elle
là ?
Et que signifient les cheveux ? Et pourquoi l’iris de l’œil est-il
vert ?
Ne me répondez pas, vous n’en savez probablement rien non plus.
Raymond Chandler : Lettres
|
lundi 29 novembre 2021
jeudi 25 novembre 2021
Et toc
« J’ai
remarqué, en observant ce soir la numérotation des
pages, que j’avais commencé à écrire sur le feuillet numéro treize — et
cela
m’inspire une vague insatisfaction. J’ai lu, au passage, un paragraphe
dans un
journal qui parle d’écrivains moitié fous. Zola, dit l’auteur, était
l’un
d’eux. On le considère comme moitié fou parce qu’il additionnait les
nombres à
l’arrière des fiacres qui passaient devant lui dans la rue.
Personnellement,
c’est une chose que je fais sans cesse — et je sais très bien que je le
fais
pour m’apaiser l’esprit. C’est une pratique narcotique, en quelque
sorte.
Johnson, nous le savons, touchait les poteaux de sa rue dans un certain
ordre : cela était encore une manière d’échapper à de tristes
pensées. Et
nous savons tous comment, étant enfants, nous avons obéi à l’injonction
mystérieuse nous intimant de marcher sur les lignes entre les pavés de
la rue…
Mais les enfants ont un avenir. Il est bon qu’ils rendent propice le
mystérieux
Tout-Puissant. En leur temps, Johnson et Zola avaient eux aussi un
avenir. Il
était bon que Johnson fît ses “touches” contre la malchance, que Zola
mît son
esprit à l’abri de nouveaux problèmes. Chez moi, c’est simplement le
fruit de
l’idiotie. Car je n’ai pas d’avenir. »
Joseph Conrad — Ford Madox Ford : La nature d’un crime (1909) (Trad : Maxime Rovere) |
mercredi 24 novembre 2021
Une historiette de Béatrice
lundi 22 novembre 2021
dimanche 21 novembre 2021
vendredi 19 novembre 2021
jeudi 18 novembre 2021
Une historiette de Béatrice
mercredi 17 novembre 2021
001
Tous les
Politiques sont d’accord, que si les peuples étaient trop à leur aise,
il serait impossible de les contenir dans les règles de leur devoir. Leur fondement est, qu’ayant moins de connaissance que les autres ordres de l’État beaucoup plus cultivés ou plus instruits, s’ils n’étaient retenus par quelque nécessité, difficilement demeureraient-ils dans les règles qui leur sont prescrites par la raison et par les Lois. La raison ne permet pas de les exempter de toutes charges, parce qu’en perdant en tel cas la marque de leur sujétion, ils perdraient aussi la mémoire de leur condition ; et que s’ils étaient libres de tribut, ils penseraient l’être de l’obéissance. Cardinal de Richelieu : Testament politique |
lundi 15 novembre 2021
dimanche 31 octobre 2021
Interruption
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vendredi 29 octobre 2021
jeudi 28 octobre 2021
mardi 26 octobre 2021
Abréviations : Lettre H
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lundi 25 octobre 2021
Une historiette de Béatrice
samedi 23 octobre 2021
Les bibliophiles
L’amateur conscient et
organisé
Les mauvaises langues assurent que le Dr Troudine soigne mieux ses livres que ses malades. Le Dr Troudine peste comme un païen si on le vient réveiller la nuit de la part d’un client vraiment intempestif ; mais dès le matin il saute à bas de son lit et avant le tub quotidien il va faire la cour à sa bibliothèque. Il en passe la revue, méticuleux comme un adjudant de caserne et il se félicite de son choix. Qui, à Paris, a réussi un pareil ensemble, qui brille plus par la qualité que la quantité ? Le docteur Troudine ne peut manquer chaque jour de trouver qu’il est un homme de goût, bien que médecin. Chose curieuse, il connaît maintenant depuis qu’on le sait bibliophile. D’abord, il a trouvé des clients très fidèles dans le monde des amateurs de livres et puis, il semble que sa bibliothèque lui consacre une sorte de réputation qui donne confiance aux malades. Parmi ceux-ci, certains s’imaginent peut-être que cette bibliothèque déjà fameuse ne contient que des ouvrages de médecine qui garantissent la science du docteur. On aurait vraiment mauvaise grâce à détromper les braves gens qui doivent peut-être leur guérison à la foi qu’ils ont eue en cette légendaire bibliothèque. Le Dr Troudine est membre de toutes les sociétés de bibliophiles ; nous en passerons la nomenclature — toutes sauf une : les Architectes bibliophiles. Cela a valu bien des nuits blanches au Dr Troudine ; mais cinq ans d’intrigues n’ont pu faire fléchir la règle inflexible qui exige que les sociétaires soient architectes. S’il n’était trop tard, il se présenterait à l’École des Beaux-Arts, puisque son titre de docteur lui permet d’être de la société des Médecins bibliophiles… On parle d’un projet des Bibliophiles du Palais ; ce bruit lui donne le vertige. Pure obligation de conscience bibliophile, car le Dr Troudine vous démontre, noir sur blanc, que les éditions des Architectes bibliophiles sont des désastres répétés. Pourquoi alors se livre-t-il à des travaux d’approche souterrains pour dénicher un exemplaire de tout ce qui porte la marque de cette condamnable société ? Et un exemplaire complet encore. Le Dr Troudine vous apprendra ce que c’est qu’un exemplaire complet. Vous croyez qu’il suffit à un exemplaire, pour mériter ce titre, d’avoir honnêtement toutes ses pages ? Enfant ! Il faut d’abord le spécimen, et s’il y a eu un premier spécimen raté et détruit, c’est précisément un de ces introuvables éléments qui complète un livre congrument. Il faut les suites, les états ; non pas ce à quoi tout souscripteur a droit, mais encore ce que les autres ne détiennent pas, les épreuves de l’auteur ; que sais-je encore ? enfin tout un bric-à-brac de tâtonnements qui entourent l’édition d’une sorte de brume opaque et défigure un peu la superbe réalisation achevée. Nous ferions rougir lez lecteur si nous retracions les bassesses que le Dr Troudine commit récemment, joyeusement, pour obtenir la pièce rare, unique, qui « complète » son exemplaire. Un des livres de sa bibliothèque contient l’extrait de naissance du prote de l’imprimeur où le livre vit le jour. Qui peut se vanter d’avoir l’extrait de naissance du prote ? Ça, vraiment, c’est un trophée. Un autre volume s’enorgueillit du bulletin de confession de la femme du caissier du brocheur. Vous avez la bouche fermée du coup ? Pouvez-vous prétendre avoir des exemplaires « complets » maintenant ? Vous ne vous risquez pas ? Vous faites aussi bien. Le Dr Troudine n’a pas de livres anciens, un livre ne l’attire que s’il l’a vu naître. C’est un accoucheur de livres, pas d’enfants. Il va traîner, oubliant ses visites professionnelles, dans l’atelier où l’artiste burine sa planche ; et par persuasion il arrive à obtenir un essai infructueux. Il va dans l’imprimerie et ramasse une macule que l’apprenti margeur allait jeter aux ordures, mais qu’il joindra précieusement à « son » exemplaire. Il répand les conseils, les avis, les suggestions à tous ; il embête tout le monde, mais il jouit de voir peu à peu prendre figure le livre dont il rêve et qu’il ne lira jamais. Car le Dr Troudine ne lit jamais. Le Dr Troudine est méfiant, il nourrit contre les éditeurs une haine tenace. Il vous démontrera que les tirages sont truqués ; il jure que dans telle édition il y a eu deux numéros 51. Il a eu la rare bonne fortune de les tenir un jour dans la main. C’est une preuve accablante, dont il déduit que tous les éditeurs sont des faussaires. Quand il souscrit à une édition, il exige un constat d’huissier pour être sûr que le tirage déclaré a été scrupuleusement exact. C’est un tyran, à qui « on, ne la fait pas ». Il louche sur toute annonce parue dans la Bibliographie de la France, et si une nouvelle firme invite à souscrire, il conduit une enquête minutieuse, soupçonneuse, car d’instinct il suppose cette jeune maison mal intentionnée, capable de toutes les malfaçons, de toutes les trahisons. Ne lui parlez pas non plus des relieurs, il entre en démence. Il a, sur la reliure, des idées si personnelles, qu’il n’a pas trouvé un relieur à qui il puisse loyalement donner une livre à relier. Tous ses essais ont été malheureux, et il s’est défait, en cachette, des volumes qu’il s’est aventure à défigurer ainsi. Alors, stoïquement, il se résigne à n’avoir que des livres brochés, même pas brochés, mais simplement en feuilles, dans des étuis, où ils demeurent ainsi « complets », mais dans l’attente d’une forme définitive. Pour les livres, sa bibliothèque est un Purgatoire éternel… avec un improbable Paradis. C’est un mauvais père. |
André Delpeuch : Bibliophiles ? (1926)
(À suivre)
vendredi 22 octobre 2021
Trop de concision nuit à l'exactitude
On se rendra compte de la différence de typo à cette page. L’évocation du remplacement de la Gothique par la Latine ne manque pas sur le net. On vous laisse chercher de votre côté.