Devant la
boutique, je les entends
arriver. — Pourquoi tu veux y aller, tu cherches un livre ou quoi ? — Non, rien de particulier, pour le plaisir. Mais entrez mesdames, je vous aime déjà. |
dimanche 31 mai 2020
Une historiette de Béatrice
samedi 30 mai 2020
Un sou la coquille !
[…] le Marais a gardé son aspect, ses
traditions et, si l’on
ose dire, sa faune. À côté des gros commerces qui emplissent les rues
du tapage
de leurs fardiers, c’est le pays des artisans. Les imprimeries de
labeur y sont
nombreuses, noires et sordides. Les compositeurs et les protes, coiffés
du
professionnel bicorne de papier, besognent sous de chiches becs de gaz.
Les
placards, revus par les correcteurs, sont affichés tout humides à la
porte ; soumis à l’examen des passants : chaque faute relevée
est
payée un sou, parfois deux. Il est des habitués, paraît-il, qui ne
vivent que
de ça.
|
Robert Burnand : Paris 1900 (1951)
mardi 26 mai 2020
La presse est morte !
Ami lecteur, si tu parcours ces
lignes, c’est que tu as été accroché par ce titre délibérément racoleur. Et, en
outre, auquel l’auteur de ces lignes ne souscrit pas. Ne pars pas de suite, je
vais t’expliquer.
Aujourd’hui, la presse va mal, très mal. Outre le déclin qu’elle connaît depuis déjà plusieurs décennies, les circonstances actuelles ne sont guère à son avantage : crise du coronavirus « aidant », les quotidiens et périodiques ont du mal à remplir leurs pages (imaginez la presse sportive, notamment…), les éventuels lecteurs rechignent à aller se frotter aux autres chez les marchands de journaux, les possibles annonceurs commencent à regarder de près leurs dépenses publicitaires. En sus, comme si cela ne suffisait pas pour mettre en péril tout le secteur, le principal distributeur de presse français, Presstalis, est au bord du gouffre. Le tribunal de commerce a déjà prononcé la liquidation judiciaire de ses filiales régionales et l’entité elle-même (qui a succédé aux NMPP, Nouvelles Messageries de Presse Parisienne) est au plus mal. D’autant que, dans un concentré de ce que l’humanité sait faire de « mieux », tous les acteurs du marché (Presstalis est un organisme paritaire, détenu et géré en grande partie par les éditeurs de presse, une autre partie étant administrée par la CGT) s’entre-déchirent : éditeurs de quotidiens et éditeurs de magazines se combattent les uns contre les autres pour tenter de conserver les meilleures « miettes » du gâteau alors que la CGT a entamé depuis plusieurs semaines déjà une grève qui bloque la diffusion de la plupart des titres (hors PQR, presse quotidienne régionale) dans bon nombre de régions du pays. Bref, plutôt que de s’unifier pour tenter de répondre de façon unie à la crise, chacun tire ce qu’il reste de la couverture à soi, sur l’air du « mieux vaut mourir seul que vivre avec les autres ». Humain, disais-je… Partant de là, et en revenant sur la baisse continue de la diffusion et des recettes publicitaires qui plombe le secteur depuis des années, comment ne pas penser que, oui, « la presse est morte » ? Certes, si tous les acteurs concernés continuent dans la voie où ils se sont engagés, ils arriveront bien, effectivement, à « tuer » la presse. Mais cela n’a rien d’inéluctable. Sans se prendre pour un « expert », ce qu’il n’est pas, l’auteur de ces lignes travaille depuis déjà plus de 35 ans dans la presse « papier », un univers qu’il aime mais qu’il voit se dégrader au fil du temps, à son grand regret. Regret, parce qu’il considère que la presse pourrait aller mieux, pour peu que l’on ait la volonté et l’imagination de la faire vivre. D’aucuns se retranchent derrière le classique « Internet a tué la presse » pour classer l’affaire. L’auteur de ces lignes ne souscrit pas à cette affirmation. Certes, Internet a cette capacité à relayer une information quasi-instantanément qu’aucun journal, même quotidien, ne peut avoir. Et draine de ce fait une bonne part des recettes publicitaires. L’auteur de ces lignes a vécu de près la mutation de la presse lorsqu’Internet a commencé à émerger. Dans de nombreux groupes de presse, il a alors été investi de grandes sommes pour créer des sites, avec rédactions pléthoriques et autres dépenses pas toujours justifiées. En espérant tirer les marrons du feu sur ce nouveau média tout en ne faisant plus rien pour leurs titres « papier ». Résultat : les sites se sont révélés des gouffres financiers (la pub rapportait très peu à l’époque) et les magazines ou journaux dépérissaient. La situation n’a guère changé depuis, si ce n’est que les recettes publicitaires sur Internet ont augmenté, sans toutefois rendre la plupart des sites d’information rentables. En fait, il faut revenir encore quelques années en arrière pour comprendre comment cette évolution a été rendue possible. Lorsque l’auteur de ces lignes a commencé à travailler dans la presse, au mitan des années 1980, la plupart des groupes de presse étaient détenus par des sociétés plus ou moins familiales, en tout cas par des dirigeants-actionnaires issus du monde de la presse, souvent passionnés par ce secteur. Et donc connaisseurs des schémas économiques d’icelui : on peut (très) bien vivre de la presse mais ce n’est certainement pas le secteur le plus rentable de l’économie. Mais, pour de multiples raisons, l’ère des « patrons de presse » s’est terminée, ils ont été au fil du temps remplacés à la tête des groupes de presse par des sociétés ayant pour seul horizon le bilan comptable et pour seul objectif les fameux « 15 % de rentabilité ». À la clé, ils ont évidemment commencé par tailler dans les coûts, en premier lieu en ciblant le poste de dépenses le plus évident, le personnel. Les rédactions se sont donc recroquevillées comme peau de chagrin, avec comme conséquence une baisse évidente de la qualité des contenus : comment mener une enquête fouillée alors qu’on est censé « produire », comment vérifier des informations lorsque l’on a X articles à finir dans les délais, comment assurer la bonne tenue grammaticale et orthographique des articles alors que la correctrice a été remplacée par le logiciel de correction de Word et ses innombrables approximations, comment faire correctement le métier alors qu’on n’est plus que trois pour remplir le journal qu’on faisait à six il y a encore peu ? Bien plus qu’Internet, c’est cela qui a conduit au déclin de la presse « papier », tout comme l’imprévoyance et le manque de vision des dirigeants de presse. Oui, on ne peut nier qu’Internet a pris tout un pan de l’activité traditionnelle de la presse, l’information brute. Mais la plupart des groupes de presse sont montés dans le train du Web sans réfléchir une seconde à ce qu’il fallait faire pour maintenir la presse « papier » dans une bonne santé économique. Ce qui est malheureusement toujours vrai aujourd’hui : avez-vous constaté une évolution du contenu et de la présentation des quotidiens et magazines depuis l’avènement d’Internet ? Hormis, pour certains titres, une baisse de qualité (aux raisons déjà expliquées…) notable, et un moins grand nombre de pages de pub, ce ne doit pas être l’impression de grand-monde… Pourtant, si l’on souhaite pérenniser cette presse « papier » aujourd’hui mal en point, il est évident qu’il faut songer à la « réinventer ». Certes, cela ne peut se faire d’un coup de baguette magique, et l’auteur de ces lignes ne prétend évidemment pas avoir « LA solution ». Pour autant, ne rien faire si ce n’est se lamenter sur la baisse des revenus, sur la grève, sur la mort de Presstalis ou quelqu’autre avanie ne mènera nulle part. Alors, comment « réinventer » la presse ? Certes, le monde actuel est ce qu’il est, avec des lecteurs devenus des consommateurs d’Internet, de plus en plus habitués à lire sur un smartphone des contenus lapidaires envoyés à jets continus sans aucune hiérarchisation, la nouvelle la plus anodine ayant le même impact que la « news » la plus importante – sachant par ailleurs que les « chiens écrasés » et les articles « people » ou « à sensation » font généralement bien plus de vues sur un site d’information que des informations cruciales. Mais, pour autant, la presse « papier » peut encore avoir de beaux jours devant elle. Pour preuve un hebdomadaire comme le Canard Enchaîné, qui se porte très bien, merci pour lui, et ce sans un centime de revenus publicitaires. Comment est-ce possible ? Sans spécialement innover, le Canard a su maintenir au long des années la qualité de ses informations, a su continuer à intéresser ses lecteurs, à leur proposer des contenus inédits par ailleurs. On me rétorquera qu’il s’agit d’un cas particulier oeuvrant sur un secteur tout aussi spécifique. Ce n’est pas complètement vrai. D’autres titres, peut-être pas assez nombreux, se maintiennent à de très bons niveaux de diffusion (et par voie de conséquence économiques) dans de multiples secteurs de l’édition de presse. Le plus souvent parce qu’ils proposent un contenu de qualité répondant aux aspirations d’une cible de lectorat. C’est ce principe qui est transposable à n’importe quel organe de presse « papier ». Mais, aujourd’hui, avec les bouleversements économiques en cours, cela ne suffira sans doute pas à pérenniser une bonne partie des titres existants. Cela va être aux acteurs du secteur de prendre les choses en main, d’arriver, répétons-nous, à se « réinventer ». À la fois dans ce qu’ils vont proposer comme contenus (et je parle là d’informations, pas de « contenus publicitaires » ainsi que voudraient les mettre en avant certains groupes « de presse », qui ne méritent pas ce qualificatif), dans leurs modes de distribution (sans les délaisser, les marchands de journaux et les grandes surfaces doivent-ils rester les seuls circuits de diffusion ?) et dans leurs rapports avec les potentiels lecteurs. Sur ce dernier point, c’est à ces acteurs de comprendre l’intérêt d’Internet. Plutôt que de se lamenter sur le fait que de plus en plus de monde délaisse la presse au profit du Web, il serait plus intéressant d’imaginer des solutions passant par Internet et/ou les smartphones incitant ces personnes (j’allais écrire « consommateurs » et puis brrr, nous sommes tous bien plus que simplement des portefeuilles sur pattes !) à s’intéresser à un titre de presse et à aller l’acheter. Certes, cela ne peut se faire sans investissements. Mais quelle entreprise, tous secteurs confondus, peut se pérenniser sans investir ? Il ne s’agit pas de défendre la « croissance à tout prix », simplement de rendre une activité rentable. En ce sens, tout est possible. Il n’existe pas une solution unique qui conviendrait à tous les groupes de presse. Chacun doit examiner sa situation, se poser les bonnes questions, trouver les solutions adéquates, investir de manière avisée, utiliser les outils correspondant à sa situation. En bref, c’est à chaque acteur du monde de la presse de déterminer comment il va réinventer le secteur. Ce ne sera pas aisé, ce ne sera pas immédiat, tout le monde n’y réussira pas, mais, sans volonté d’aller de l’avant, l’on sait déjà comment tout cela se terminera. Pour finir, une note d’espoir pour la presse, et une information qui permet de « raccrocher » ce billet au sujet principal du blog de ce cher Tenancier, le livre : lorsque les premiers livres électroniques sont apparus au tournant des années 2000, beaucoup prédisaient la fin rapide du livre « papier ». Vingt ans plus tard, force est de constater que cela n’est pas vraiment le cas. Selon une étude GfK parue l’année dernière, si l’on comptait en 2018 (en France) 2,3 millions d’acheteurs de livres numériques, ils ne représentaient même pas 10 % de ceux qui achetaient des livres « papier », se comptant 28,9 millions. L’édition de livres a su « résister » à l’impact du numérique. Et s’adapter à son avènement. Rien n’empêche la presse d’en faire de même. Si la volonté et la créativité sont au rendez-vous… Otto Naumme PS : pour ceux qui s’intéresseraient à la crise de Presstalis, les intéressants commentaires d’Éric Fottorino, directeur de la publication de l’hebdomadaire « Le 1 » : https://le1hebdo.fr/journal/actualite/le1-presstalis-74.html# |
lundi 25 mai 2020
Une promenade
Même si l’ouvrage est largement débroché, ce qui se révèle
une aubaine pour montrer son contenu, quelques fils subsistent qui nous empêchent
une exposition bien alignée et qui expliquent ainsi le négligé de notre
présentation. La page de droite suscite une interrogation sur sa conception. En
effet, le verso, vu dans notre précédent billet sur le sujet, montre le motif de
rivage occupé par la végétation (du moins est-ce l’interprétation qu’on en
tire) mais il se trouve ici exposé en miroir. Le texte sur ce recto semble
différent, ce qui nous amène à nous interroger sur l’impression. On en déduit
qu’il s’agit peut-être d’une technique mixte, mêlant la xylogravure, le pochoir
(expliquant l’inversion du motif d’une page à l’autre) et même la peinture à
main levée. La page de gauche représente assez bien le reste du contenu du
livre : images de la nature et exceptionnelle scène de la vie quotidienne.
L’humain, hormis celui qui occupe cette barque de pêcheur, a (presque) déserté ce recueil…
dimanche 24 mai 2020
Une historiette de Béatrice
samedi 23 mai 2020
vendredi 22 mai 2020
jeudi 21 mai 2020
Une promenade
D’emblée, pour quelqu’un qui n’y connaît rien, le livre
est-il japonais ou chinois ? On a quand même une petite idée que l’on développera
plus tard, peut-être, en croisant un des dessins. Sa nationalité a du reste
relativement peu d’importance tant il ajoute à l’énigme, au point que l’on a
plus envie de se douter de quelque chose que de le savoir. Il ne s’agit pas de
se complaire dans une bienheureuse ignorance, mais d’alimenter la rêverie. La
page de gauche (où se situe donc la « bonne page » sachant que les
livre s’ouvre à l’inverse de nos habitudes ?) représenterait un rivage occupé
par de la végétation qui s’agripperait médiocrement, le tout au soleil
couchant. Voit-on vraiment cela ?
Et si l’on se trompe (ô, spécialiste des langues orientales), est-ce que cela a de l’importance ?
Ne dites rien, s'il vous plaît, pas tout de suite.
Et si l’on se trompe (ô, spécialiste des langues orientales), est-ce que cela a de l’importance ?
Ne dites rien, s'il vous plaît, pas tout de suite.
mercredi 20 mai 2020
L'art de couper les livres selon Auguste de Villiers de L'Isle Adam
Sous les galeries de l’Odéon, toutes voisines, les courants d’air ne font pas peur aux amateurs de lecture, dont quelques uns passent des heures entières, debout, à lire ou à deviner ce qu’ils ne peuvent pas lire. On pense au livre dont rêvait Mallarmé, qui eut présenté plusieurs sens différents, suivant qu’on le lirait sans couper les pages, ou après les avoir coupées ; Lucien Descaves se rappelait avoir vu, « sous l’Odéon », Villiers de L’Isle Adam, absorbé dans sa lecture, et qui coupait les pages non pas avec une liseuse, ni un couteau, ni même avec ses doigts, mais avec le bout de son parapluie ; après quoi il reposait les restes déchiquetés du livre sur la pile. Les vendeurs ne disaient rien, affectaient de ne pas voir le massacre. Que ne pardonnait-on à l’auteur, désargenté, de L’Ève future ? |
Robert Burnand : Paris 1900 (1951)
mardi 19 mai 2020
10/18 — Roger Stéphane : Portrait de l'aventurier
Roger Stéphane
Portrait de l'aventurier
n° 669
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple
316 pages (320 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1972
Achevé d'imprimer 25 janvier 1972
(Contribution du Tenancier)
Index
Portrait de l'aventurier
n° 669
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple
316 pages (320 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1972
Achevé d'imprimer 25 janvier 1972
(Contribution du Tenancier)
Index
lundi 18 mai 2020
Une promenade
Réside dans la bibliothèque personnelle de votre Tenancier un petit ouvrage plus très frais et qui, à cause de son état, a pu justement être acquis et conservé. On s’aperçoit en effet que les plats ne présentent pas une fraîcheur exemplaire et que la reliure« à la chinoise » a vu presque tous ses fils disparaître, ce qui rend la cohésion de l’ouvrage plutôt symbolique. On se propose ici de vous diffuser le contenu en épisodes. L’ouvrage est essentiellement constitué d’images médiocrement imprimées, hélas. Les quelques idéogrammes qui ouvrent et ferment ce recueil sont indéchiffrables pour votre serviteur. Il se risque à prétendre que c’est tant mieux, ou que ce n’est pas grave, ou que c’est tant pis. Ajoutons que le support s’harmonise avec le fond, puisque les images que nous découvrirons ont été reproduites sur papier de Chine. Vu l’état du brochage, on émet des doutes sur la complétude du livre, mais l’objet blessé comble tout de même notre jouissance…
(À suivre...)
dimanche 17 mai 2020
Les aventures du petit Proudhon contre le judéo-bolchevisme
On s’est permis de reprendre cette image qui circule sur des
réseaux sociaux et que l’on attribue à coup sûr à Michel Onfray, préfaçant le
livre sur Proudhon par Thibault Isabel (le « philosophe bisontin » est
apprécié par nos amis les fascistes). Si l’on concevait quelques doutes sur les
fidélités politiques de l’homoncule médiatique, on s’en affranchit désormais
avec aisance à la lecture de cette petite ignominie. Rien ne l’excuse. Même un
imbécile possède encore la ressource de se taire…
samedi 16 mai 2020
vendredi 15 mai 2020
Une historiette de Béatrice
jeudi 14 mai 2020
mercredi 13 mai 2020
L'Imprimerie nationale en 1900
Rue Vieille-du-Temple, l’Imprimerie nationale continue
d’occuper, d’encrasser, le noble hôtel de Rohan. Les chevaux du Soleil,
sculptés à la façade, s’ébrouent dans une décor de ballots, de vieux papiers,
dans une atmosphère d’encre et de poussière. En 1925 seulement, elle émigrera
rue de la Convention.
Elle imprime de tout, en dehors des paperasses officielles. Et, de ces locaux sordides, naissent de merveilleuses harmonies en noir et blanc, des modèles de clarté et d’équilibre. Le même soin est apporté à une affiche de ministère qu’à une impression de luxe. Cette année, précisément, pour d’éclectiques bibliophiles, L’imprimerie nationale a tiré l’Imitation de Jésus-Christ en même temps que deux ouvrages dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont aucun caractère mystique : Le Jardin des Supplices, de Mirbeau, et Parallèlement, de Verlaine. Trio assez singulier pour que s’en émeuve l’administration. Pudiquement, le ministère de la Justice, dont dépend l’Imprimerie, refusa son visa. Du coup, Arthur Christian, le directeur, sentit, bien que vieux routier de la politique, le sol céder sous ses pieds. Tout, d’ailleurs, finit par s’arranger. Les trois volumes parurent, sans la signature de l’Imprimerie nationale. Mais pourra-t-on empêcher que la marque en soit perceptible aux connaisseurs, ce mince trait, à peine visible, accolant la hampe des l minuscules, et qui est l’indicatif de la maison. |
Robert Burnand : Paris 1900 (1951)
mardi 12 mai 2020
Pensée entre deux rayonnages
Contrairement à une idée reçue, Croc-blanc ne fait pas partie de la littérature de niche. |
10/18 — Robert Jaulin : La mort sara
Robert Jaulin
La mort sara
n° 542
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « 7 », dirigée par Robert Jaulin
Volume triple
445 pages (448 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1971
Achevé d'imprimer 14 avril 1975
(Contribution du Tenancier)
Index
La mort sara
n° 542
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Série « 7 », dirigée par Robert Jaulin
Volume triple
445 pages (448 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1971
Achevé d'imprimer 14 avril 1975
(Contribution du Tenancier)
Index
lundi 11 mai 2020
Une historiette de Béatrice
dimanche 10 mai 2020
10/18 — Jacques Sternberg : Le cœur froid
Jacques Sternberg
Le cœur froid
n° 758
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume double
191 pages (192 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1973
(Contribution du Tenancier)
Index
Le cœur froid
n° 758
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume double
191 pages (192 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1973
(Contribution du Tenancier)
Index
samedi 9 mai 2020
vendredi 8 mai 2020
Une historiette de Béatrice
jeudi 7 mai 2020
mercredi 6 mai 2020
Revoir, corriger et recuire
[Courteline] était, quant à lui, d’une parfaite modestie.
Lorsque parurent ses Œuvres complètes,
il écrivit à un ami suisse :
« Depuis trois semaines, je n’ai pas une minute à moi, ayant à revoir, corriger et recuire tous mes bouquins, près de 400 000 lignes à éplucher une à une, à émonder de “qui”, de “que” et autres beautés de ce genre. Je me suis fait une pinte de mauvais sang ! Le pis est que, n’ayant jamais relu mes ouvrages depuis leur publication, j’ai eu avec eux l’impression de la nouveauté, et elle est propre, l’impression ! Je suis consterné. C’est effrayant ce que tout cela est misérable. Je ne me croyais pas si dépourvu de talent. Au surplus, cela m’est bien égal. L’important, c’est d’avoir bon estomac. » |
Léon Treich : L'esprit français (1943)
mardi 5 mai 2020
lundi 4 mai 2020
10-18 — Léonard Cohen : The favorite Game
Leonard Cohen
The favorite Game
Traduit de l'anglais par Michel Doury
n° 663
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple
314 page (320 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1972
(Contribution du Tenancier)
Index
The favorite Game
Traduit de l'anglais par Michel Doury
n° 663
Paris, Union Générale d'Édition
Coll. 10/18
Volume triple
314 page (320 pages)
Dépôt légal : 1er trimestre 1972
(Contribution du Tenancier)
Index
Fable-express un peu khon
« Ch'sais pas ce que j'ai, aujourd'hui, mais j'ai la tête vide. — Eh bien comme ça, les zombies te foutront la paix... » |
(Désolé...)
dimanche 3 mai 2020
Tacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacatacata (bis)
samedi 2 mai 2020
Lecture du Tenancier
ux
(lorsqu’il préface La Fontaine ou Mallarmé), expédie lui aussi ces
premières
œuvres en trois phrases : Je n’oublie pas, Monsieur, que vous n’avez pas commencé d’être des nôtres avec ce gros livre [Les Nuits d’Afrique] : de minuscules plaquettes l’avaient précédé, qui devraient bien, un jour, être rééditées. Vous vous y montriez, en vers et en prose, l’un de nos premiers symbolistes, un peu moins connu, mais un peu plus précoce, un peu plus tourmenté, un peu plus visionnaire que les autres. Ainsi, avant de vivre vos mille et une nuits d’Afrique, vous vous étiez payé le luxe d’une brève « nuit de l’enfer » et celui qui devait emprunter tant de voiliers et de cargos dans monde s’y rêvait joliment « bateau ivre »… […] |
Cette première page du livre de
Dominique Noguez pose d’emblée l’enjeu du livre. Rimbaud ne meurt pas dans les
circonstances que l’on connaît mais se survit à lui-même, rédige un roman
remarquable, Les Nuits d’Afrique, lui
valant l’amitié de Breton. Celui-ci l’excommunie — bien entendu — quelques
temps plus tard, lorsque Rimbaud prend la défense de Claudel dont il épouse la
sœur… Alors, Rimbaud deviendrait-il l’impensable, un poète chrétien, sanctifié
par l’Académie ? Le jeu de Noguez est plus subtil et dépasse le cadre habituel
de l’uchronie, qui emprunte habituellement des voies plus ludiques. Ici il nous
mène à un essai littéraire démontant le mécanisme de l’évolution du «
Grantécivain » (autre titre de Noguez). Curieusement (ou pas, selon votre
chapelle), le cheminement de Noguez reprend quelques jalons posés par Enid
Starkie, fort empreint de l’idée d’un Rimbaud chrétien. Pourquoi pas, si l’on
considère l’évolution de nombre d’écrivains de sa génération ou de celles
d’après dans des voies parfois plus tortueuses. Une véritable curiosité
littéraire, en tout cas, sur des traverses inaccoutumées.
vendredi 1 mai 2020
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